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La bataille de Vaucourt - 1914
 

Les deux articles de presse ci-dessous (Républicain Lorrain et Est-Républicain), relatent les cérémonies à Vaucourt en 1964, pour la commémoration des combats de Vaucourt du 11 août 1914.
Ces combats sont décrits dans le journal de marche et d'opération du 2ème bataillon de Chasseurs à Pied : la 5ème Compagnie du 2eme Bataillon de Chasseurs à Pied est surprise au moment du repas de midi par les Allemands débouchant du bois du Tillot au nord-ouest du village, et subit de très lourde perte, dont son capitaine, Georges Martin- Sané.
Capitaine Georges Martin-Sané (citation à l'ordre de l'armée du capitaine Georges Edouard Joseph Martin-Sané, né le 9 mars 1879 à Laval: «  Atteint successivement de trois blessures dont la dernière mortelle, est resté sous un feu violent d'artillerie pour commander sa compagnie. A exhorté jusqu'au dernier moment ses chasseurs à faire leur devoir et, avant de mourir leur a indiqué le point de ralliement du bataillon »). 
Monument aux Morts de Vaucourt

Journal de marche et d'opération du 2ème bataillon de Chasseurs à Pied : 

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Le Républicain lorrain - Lundi 10 août 1964

50e anniversaire des combats d'août 1914
VAUCOURT a honoré ses morts

La petite commune de Vaucourt n'a pas oublié. Toutes les familles étaient présentes ou représentées, dimanche matin, lors du cinquantième anniversaire des glorieux: combats du mois d'août 1914, quand les autorités départementales et locales rendirent un hommage aux morts, militaires et civiles.
Une messe fut dite en l'église paroissiale, trop petite pour contenir la foule des fidèles. Aux premiers rangs de l'assistance l'on notait la présence de MM. Crouzier, ancien ministre, conseiller général, maire de Blâmont ; Humbert père et fils, maire et ancien maire de Vaucourt; Guise, maire d'Emberménil ; Becker, maire de Lagarde; Gadel, maire d'Igney; Jacquin, maire de Mouacourt ; Edmond Humbert, maire de Remoncourt ; Boura, adjoint au maire de Xousse.: l'adjudant Paillard, commandant la brigade de gendarmerie de Blâmont, représentant le capitaine Lang; Keller, vice-président du groupement des sociétés patriotiques représentant le colonel Brachmann, retenu par ailleurs ; Charles Paradis, président de la Sidi-Brahim de Lunéville ; Roger Paradis, secrétaire ; Auguste Mienville, vice-président ; Henry Dubas, Jacques Lebigre et Georges Cuenin, membres du, comité, accompagnés d'une importante délégation d'anciens chasseurs à pied.
Les drapeaux de la Sidi-Brahim, des médaillés militaires, des anciens combattants, de la 2è division de cavalerie prirent la tête d'un cortège qui se rendit au monument aux Morts où des discours furent prononcés.

La gratitude d'un prêtre

M. l'abbé Gérardin, curé de Vaucourt, prit la parole en ces termes:
«  Mes chers amis, je ne saurais mettre le point final à la cérémonie religieuse de ce matin sans dire toute ma gratitude à tous ceux qui sont venus célébrer avec nous cette journée marquant le 50e anniversaire des événements tragiques qui se sont déroulés dans le secteur de Vaucourt du 7 au 14 août 1914 - date de l'incendie de l'église - et qui, pour avoir apporté à notre témoignage du souvenir la contribution de leur présence ou de leur dévouement, nous manifestent leur fidèle amitié. Soyez remercié, M, le Conseiller général de Blâmont, qui êtes toujours des nôtres dans les diverses manifestations de la vie régionale et qui, malgré une santé précaire, avez eu Ïa délicatesse de présider ce jour faste dans les annales de Vaucourt.
«  Soyez remercié, M. l'Archiprêtre de Lunéville, toujours prêt à rendre service et dont la chaude parole apostolique nous a révélé le sens chrétien [...] avec M. l'Archiviste de l'évêché, vous êtes tous deux venus, dans un soutien réconfortant, mesurer chez nous l'immensité, des sacrifices consentis.
«  Merci à vous tous, les représentants des diverses organisations patriotiques qui, avec vos drapeaux, avez tenu à vous libérer d'une dette de coeur envers les héros de la bataille de Vaucourt. Parmi les délégations ici présentes, je salue particulièrement la phalange fort sympathique des anciens chasseurs du 2e bataillon de Lunéville. Fidèles au souvenir des vôtres tombés héroïquement ici même, je sens revivre les figures connues et aimées de vos officiers, sous-officiers et camarades chasseurs dont le sang a coulé abondamment sur ce sol de France. Comme je vous remercie d'avoir fait ce pieux pèlerinage sur cette terre où s'est joué le premier acte de la grande tragédie de 1914-18, Merci à, vous tous, MM. les Maires des communes voisines de nous avoir manifesté, par votre présence, votre respectueuse sympathie en voulant, vous aussi, être les témoins de nos morts,
«  Merci à vous tous les anciens combattants de toute arme et de tous lieux, détenteurs d'un passé glorieux; vous avez tenu à revoir ces horizons sévères, à respirer en ce jour anniversaire un air vivifiant de patriotisme,
«  Au nom de toute la population de Vaucourt, merci à vous tous qui avez fait un grand chemin pour rendre un hommage mérité aux soldats français tombés au premier combat, aux enfants d'u village tués ou fusillés,
«  Merci. enfin, à vous, chers paroissiens qui, dans cette veillée émouvante d'hier soir, vous êtes repliés sur vous-mêmes, Dans votre prière fervente se mêlaient l'angoisse et l'exaltation, Sur le chemin de mon retour, dans le silence sacré de la nuit, je sentais descendre la paix des Morts sur votre village rendu à la vie. Choses lointaines et proches tout à la fois.

Une parure ensanglantée

«  Tous ces morts, les vôtres, mes frères, les nôtres, mes chers paroissiens, sont la parure de ce village, parure ensanglantée certes, mais rayonnante de fierté et de respect. Ils ont écrit, pour les survivants, pour les générations montantes, le plus étonnant, le plus haut esprit de sacrifice. Ils vivent d'ailleurs comme les martyrs, comme les âmes, immortels... Que ce geste généreux en ce 50e anniversaire des événements de Vaucourt nous mérite la paix promise aux hommes de bonne volonté ».
M. l'archiprêtre Renard récita les prières du culte catholique et parole fut donnée à M. Charles Paradis, président de la Sidi-Brahim.

«  Restons forts et unis»

M. Paradis s'exprima en ces termes: «  La Sidi-Brahim de Lunéville, qui groupe 300 anciens chasseurs de la région, en majeure partie des anciens du 2e B.C.P. et qui compte encore dans ses rangs des survivants des combats de Vaucourt, s'incline profondément devant le monument aux Morts de ce village, symbole du martyre et de l'héroïsme de nos camarades et en particulier de ceux de la 5e compagnie du 2e B.C.P., qui reçut la mission de se sacrifier pour retarder l'avance allemande et tomba dans les rudes combats livrés au cours de cette journée meurtrière du 11 août 1914.
«  Ils étaient partis pleins d'enthousiasme et de ferveur patriotique, forts de la cause qu'ils allaient défendre, avec le feu ardent de la jeunesse. Ils ont donné leur vie, fauchés dès les premières heures pour la défense de nos familles, du droit et de la liberté.
«  Les morts pour la France ont droit à la reconnaissance de tous les Français, Le devoir des associations est de veiller à ce que nos obligations communes envers eux soient toujours dignement remplies,
«  Nous sommes ici par fidélité à nos gloires, à nos morts, à notre devoir. En ce jour du cinquantenaire de leur sacrifice, notre pensée est pieusement pour eux,
«  Oui, souvenons-nous de nos morts, nous leur devons tout. Honorons leur mémoire et glorifions leurs vertus, Faisons en sorte, en restant forts et unis et en nous aimant les uns les autres, que nous protégions notre pays et le monde autant qu'il nous est possible de le faire, du retour d'une nouvelle guerre.
«  Car, si nous sommes les héritiers d'un lourd passé de gloire et que, dans les moments critiques de notre Histoire. les vertus françaises, face au danger, oot été et seront toujours les inspiratrices des plus hautes qualités de l'esprit de sacrifice et des plus nobles actions, Pensons aussi aux ruines, aux tristesses et aux horreurs qu'engendreraient les épouvantables progrès réalisés depuis 1914 des moyens de destruction qui provoqueraient très probablement la fin de notre monde.
«  Honneur, et gloire à nos morts, ils sont tombés Pour que vive la France ! »

Méconnaissance du passé

M, Crouzier, ancien ministre, après avoir regretté la méconnaissance du passé, s'attacha à retracer l'historique de la bataille :
«  Je crois qu'il est utile que des cérémonies comme celle-ci soient organisées à l'occasion d'anniversaires marquants, car il est dans notre Histoire des faits qui sont en quelque sorte les jalons de notre existence nationale, et il est infiniment regrettable que ces faits. même les plus importants, soient souvent ignorés non seulement des jeunes qui ne les ont pas vécus, mais aussi parfois de certains compatriotes de la génération qu'ils ont marquée,
«  Aussi invraisemblable que cela puisse être, essayer d'interroger dans la rue, au hasard d'une rencontre, des jeunes gens de 18 à 25 ans, qui constitueront demain l'élite du pays, et posez-leur une question simple sur la guerre de 1914-18 ou sur celle de 1939- 45, Demandez-leur par exemple ce qu'était Clemenceau, ce que représente pour eux le 11 novembre 1918. ou s'ils ont entendu parler de Hitler ou des camps de concentration. Vous serez ahuris - le mot n'est pas trop fort - par les réponses abracadabra,ntes qui vous seront faites dans bien des cas. La radio et la télévision ont tenté dernièrement. une telle expérience : elle a été concluante.

Les événements glorieux

«  Il est donc bon qu'à l'occasion du 50e anniversaire de la bataille de Vaucourt soient évoqués les événements glorieux qui se sont déroulés dans cette petite commune, dont le territoire était alors partagé par la frontière franco-allemande, dans les premiers jours d'un conflit gigantesque qui coûta au pays près de 1.500,000 morts et un million d'invalides, sans parler des immenses destructions matérielles.
«  A propos de ce conflit, je lisais dernièrement avec beaucoup d'intérêt un ouvrage fort intéressant sur ce qui s'est passé sur le plan diplomatique pendant les 15 jours qui ont précédé la déclaration de guerre d'août 1914. Les hommes politiques de tous les pays auraient intérêt à prendre connaissance de cette brochure. Car elle leur prouverait que dans les cas les plus désespérés, la paix peut presque toujours - pour ne pas dire toujours - être sauvée. En 1914, il semble qu'elle eût pu l'être sans les manoeuvres tortueuses de quelques hommes qui, par des procédés malhonnêtes, tels que falsifications de documents, comptes rendus inexacts, action unilatérale dans un certain sens, etc., ont rendu la situation inextricable. Au rang de ces malfaiteurs de l'humanité qui, souvent, malgré l'avis de leur chef d'Etat, ont déclenché le cataclysme: il faut citer en premier lieu le chancelier allemand Bethmann Holveck, le Premier ministre autrichien BerchthoItz et l'ambassadeur de Roussie à Paris: Isvolski. Lorsque l'on a lu le récit de ces événements tragiques, on a le sentiment que l'assassinat à Sarajevo de l'archiduc autrichien François-Ferdinand n'était pas un casus belli et que ce que l'on appelle aujourd'hui une conférence au sommet aurait pu tout arranger.
«  Mais ce sont là des considérations stériles et il faut bien voir les choses telles qu'elles se sont passées, aussi bien en 1914 qu'en 1940, afin d'éviter le déclenchement d'une nouvelle guerre qui, cette fois - compte tenu de l'emploi de la puissance atomique - correspondrait à la disparition totale de notre civilisation et à l'anéantissement de notre planète.
.«  C'est pourquoi la vague de jeunesse qui heureusement pour l'avenir du pays, nous submerge, aujourd'hui, n'a pas le droit d'ignorer non seulement les grands faits qui ont marqué les deux dernières guerres, mais aussi ceux, plus modestes, dont à un certain moment, leur région ou même leur village a été le témoin.

Attaque foudroyante

«  Et j'en viens maintenant à Vaucourt. En 1914, ce village heureux était, si je puis dire, à cheval sur la frontière. C'est dire que les contacts avec les habitants des localités voisines, situées alors en Allemagne, étaient constants et souvent fort cordiaux.
Aussi quelle ne fut pas la surprise des gens de Vaucourt lorsque, le 11 août 1914, ils virent fondre sur eux une colonne d'Allemands particulièrement excités qui, en quelques instants, tuaient huit soldats français, sept civils, dont certains ne moururent pas tout de suite, et incendiaient à la main tout le haut de la localité, détruisant celle-ci à 80 %.
«  La 5e compagnie du 2e bataillon de chasseurs cyclistes de Lunéville subit par la suite de lourdes pertes. Tous firent preuve, pour ce baptême du feu; d'un héroïsme digne de tous les éloges. Il en fut de même d'ailleurs d'un peloton de dragons.
«  Je signale en passant que le maire de l'époque était. M. Irénée Picard, auquel devait, succéder quelques années pIus tard M. Humbert. père du maire actuel.
«  Le 14 août, les allemands bombardent, depuis Ormeray ce qui reste de Vaucourt,
L'église est touchée par un obus incendiaire : elle prend feu aussitôt. »
«  Pour excuser leurs crimes du 11 août, les Allemands prétendirent qu'un uhlan avait été tué par les civils, ce qui était notoirement, faux, mais cela ne les a pas empêchés de perquisitionner chez les habitants et d'arrêter M. Eugène Noyer, chez qui ils trouvèrent la selle du cheval du uhlan tué. Trois jours plus tard, M. Noyer était fusillé à Mézières. en même temps que M. Veltin, de Xousse, auquel il était reproché d'avoir sonné les cloches à l'arrivée des Allemands.
«  Voilà en gros l'essentiel de ce qui s'est passé au cours de ce combat deVaucourt qui fut l'un des premiers d'une guerre qui devait durer 4 ans.
«  Pour être complet j'ajouterai que le 15 avril 1915, une grande partie de la population de Vaucourt est évacuée dans le Nord par les Allemands et le reste - sauf 100 habitants, je crois - le 17 novembre 1915.
Les premiers devaient rentrer en France par la Suisse avant l'armistice. Les autres ne purent regagner leur pays, qu'après le 11 novembre 1918.

Nouvelle invasion

«  Hélas! 30 ans plus tard, en 1944, Vaucourt. comme beaucoup de localités de ce canton, devait connaître de nouveaux malheurs. Cette, fois, c'est le bas du village qui est incendié : le feu est mis à toutes les grandes maisons Heureusement. cette fois, il n'y a pas de victime à déplorer.
«  Avouez, Mesdames et Messieurs. et vous surtout les jeunes, qu'il y a une grande leçon à tirer de cette bataille de couverture de Vaucourt qui fut une des premières de la guerre 1914-1918, mais qui, dans le comportement des uns et des autres annonçait déjà ce que seraient pendant de longues années la grande confrontation de peuples jusque-là heureux et prospères.
«  Que ceux d'entre vous qui, demain, auront des responsabilités à remplir, aussi bien sur le plan politique, que sur le plan professionnel, fassent leur devoir avec simplicité et conviction dans tous les domaines comme l'ont fait il y a 50 ans leurs aînés pour lesquels seul comptait le salut de leur de leur patrie.

Que la bataille de Vaucourt n'ait plus lieu

«  Et que chacun d'entre nous sans sa propre sphère si modeste soit-elle, n'ait qu'une ambition, celle qui conitionne la vie d'une nation ; c'est de faire en sorte que jamais plus il n'y ait de «  bataille de Vaucourt », c'est-à-dire que la paix, le plus précieux de tous les biens. règne à jamais sur le monde. »

Appel au morts

Un ancien combattant de Vaucourt. M. Prosper Colas, donna lecture des quelque 44 noms des victimes militaires et civiles de 1914-1918. Puis M. Crouzier déposa la gerbe du souvenir et réclama une minute de silence, religieusement observée par l'assistance.
M. Humbert invita les personnalités à prendre part à un vin d'honneur servi en mairie. Le premier magistrat de Vaucourt remercia la population pour la décoration du village et du monument ainsi que les officiels pour leur présence. Il conclut : «  Renouvelons le serment de rester unis comme le furent nos prédécesseurs ».
M. Crouzier remercia vivement les organisateurs de la journée, «  Ceux qui y prirent part, dit-il, s'en iront avec une flamme au coeur ». Il leva son verre à la prospérité de la commune et à la paix.
Ainsi Vaucourt avait-elle voulu s'inscrire en tête des communes qui, en ce mois d'août 1964, s'apprêtent à commémorer un douloureux passé. Son hommage rendu aux morts fait figure de symbole.

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Deux des survivants de la 5e compagnie : André Bachelair de Chanteheux et René Colle, de Lunéville, devant le monument aux morts de Vaucourt.
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La foule pendant les allocutions. 

Est-Républicain - 10 août 1964

Pieux pèlerinage à l'occasion du cinquantenaire des sacrifices de Vaucourt

Village frontalier, Vaucourt était en juillet 1914, un village heureux. Ses contacts avec les Alsaciens-Lorrains annexés, ses voisins, étaient très cordiaux, aussi quelle ne fut pas sa surprise lorsque le 11 août, elle vit fondre sur elle une colonne d'Allemands qui, en quelques instants, tuait huit soldats originaires de Vaucourt, sept civils, et incendiait le haut de la localité. Par la suite, la 5e compagnie du 2e bataillon de chasseurs cyclistes de Lunéville, essuya là, le baptême du feu et y laissa 31 de ses hommes. Le 14 août enfin, bombardé depuis Omeray, Vaucourt ne sera plus que ruines.
Ce crime du 11 août, «  la Semaine rouge », aucun des anciens ne l'ont oublié et dans le marbre de leur monument, ils ont associé le sacrifice des enfants de Vaucourt, morts pour la France et celui des chasseurs de la 5e compagnie du 2e bataillon.
Aussi les cérémonies commémoratives du douloureux cinquantenaire ont connu hier, un grand éclat. Aucune fenêtre qui ne soit pavoisée, du tricolore partout, des drapeaux et des guirlandes. La population était là et attendait les personnalités.

Derrière ses drapeaux

C'est à 10 h. 30 que re cortège se formait. Derrière les drapeaux lunévillois de la Sidi-Brahim, de l'A.M.C., des Médaillés Militaires et de la 2e DC, respectivement portés par MM. Mienville, Dubas, Arnoux, Hainaux, on remarquait la présence de M. Crouzier, conseiller général du canton de Blâmont, représentant le groupement des sociétés patriotiques de Lunéville ; Charles Paradis, président de la Sidi-Brahim, avec une forte délégation dont MM. René Colle et André Bachelair, rescapés de la 5e compagnie du 2ème bataillon ; Louis Gadel président de l'A.M.C. du canton de Blâmont ; Laxenaire, président du Souvenir français ; André Kahn, président de l'Amicale du 31e dragons ; l'adjudant de gendarmerie Paillars, représentant le capitaine Lang ; les maires des communes environnantes, M. Guise (Emberménil) ; M. Humbert Edouard (Remoncourt) ; M. Becker (Lagarde) ; M. Jacquin (Mouacourt) ; M. Boura (adjoint au maire de Xousse) et beaucoup d'anciens du 2e BCP ; Laurent Burgun (Croismare) ; M. Parisot (Raville) ; MM. Cuny et Choux (Lunéville).
Le cortège se rendit au service religieux célébré en l'église paroissiale par M. l'abbé Pernet, archiviste de l'Evêché. L'archiprêtre Renard, de Lunéville, apporta une très noble définition du patriotisme. «  L'amour de la France, n'est-ce point d'abord l'amour de la paix ? Vouloir la France toujours plus généreuse, plus respectueuse de la personne humaine, contribuer à son rayonnement, à son oeuvre civilisatrice, souhaiter que l'apport de son génie soit au service de toutes les nations pour le bien commun, tel est le devoir des chrétiens qui, par delà le souvenir doivent pardonner. »
Ce fut ensuite l'absoute après quoi, autorités et population prenaient la direction du monument érigé sur l'instigation de deux Lunévillois, Jules Kahn et Georges Simonin, blessés lors de cet engagement local.

La leçon du passé

L'abbé Gérardin, curé de Vaucourt, devait le premier prendre la parole pour dire sa gratitude à toutes les personnes venues célébrer cette journée commémorative : «  Les morts que vous êtes venus honorer ici, dira-t-il, sont la parure de ce village, parure ensanglantée certes, mais rayonnante de fierté et de respect. Nous ne pouvions les oublier, prions pour eux. »
Les prières des morts furent alors récitées par l'archiprêtre Renard, après quoi M. Charles Paradis, au nom de la Sidi-Brahim, rappela le sacrifice des anciens du 2e bataillon de chasseurs.
«  Nous sommes ici par fidélité à nos morts. Héritiers d'un lourd passé de gloire, faisons en sorte de rester forts et unis. Pensons aussi aux ruines, aux tristesses et aux horreurs qu'engendreraient les épouvantables progrès-réalisés depuis 1914 dans les moyens de destruction, si un nouveau cataclysme se déclenchait. »
Puis M. Jean Crouzier, avant de déposer une gerbe, avait tenu à monter l'utilité de la cérémonie.
«  Il est bon qu'à l'occasion du 50e anniversaire de la bataille de Vaucourt, soient évoqués les événements glorieux qui se sont déroulés dans cette petite commune, car notre jeunesse (la Radio et la Télévision l'ont prouvé) est par trop ignorante des sacrifices consentis par ses aimés aussi bien en 1914-18 qu'en 1939-45.
M. Crouzier fit ensuite un remarquable historique de la bataille, après quoi il tira la leçon du passé :
«  Que chacun, dans sa propre sphère, n'ait qu'une ambition : «  Faire en sorte que jamais plus, il n'y ait de bataille de Vaucourt, c'est-à-dire que la paix règne à jamais sur le monde. »
Ce fut ensuite l'appel ce tous les morts par M. Prosper Colas, puis la minute de silence.
Les autorités, la cérémonie terminée, étaient alors les hôtes de M. Adrien Humbert, maire de Vaucourt, entouré de tous les conseillers municipaux et, de M. Julien Humbert, maire pendant 40 ans.
Ce furent de nouveaux remerciements à M. Crouzier, après quoi l'on but à la prospérité de Vaucourt.
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Les personnalités au monument aux morts
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Les deux rescapés de la 5e compagnie de chasseurs à pied : M. COLLE ; de Lunéville, et M. Bachelair, de Chanteheux.
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