| 14 janvier 1919 
				BLAMONTJustes plaintes. - Un habitant de, Blâmont écrit au Bulletin de 
				Meurthe-et-Moselle cette lettre où s'étalent des doléances hélas 
				I trop justifiées :
 » Je reviens de Blâmont et de Cirey que je n'avais pas revus 
				depuis les derniers jours de juillet 1914 et j'en reviens le 
				coeur navré.
 «  Blâmont, le cher Blâmont d'avant-guerre, si riant, si 
				accueillant jadis, le Blâmont des concours de gymnastique et des 
				expositions agricoles, le pauvre Blâmont n'est plus qu'un 
				désert. Ses rues et ses places se couvrent d'herbe et de 
				mousses. Ses maison inhabitées et inhabitables portent des 
				blessures largement ouvertes ; les toitures abimées laissent 
				filtrer la pluie et la neige qui peu à peu pourrissent les 
				planches et désagrègent les murs : plus de meubles, ils ont fait 
				place à des décombres et des saletés sans nom.
 «  Et cependant pour que ces pays reprennent vie, il faudrait 
				nous fournir les moyens de rebâtir nos foyers, ces chers foyers 
				où tant de doux souvenirs sons restés accrochés, où ont vécu nos 
				aïeux, où nous sommes venus au monde, où, malgré tout, nous 
				voulons relier le passé à l'avenir.
 «  Mais hélas ! tout nous manque, et, ce qui est le plus triste à 
				dire, on nous oublie.
 «  Il serait en effet nécessaire avant tout de nettoyer les 
				maisons; de vider les décombres où pullulent toutes les 
				vermines, de détruire grenades et explosifs qui sont une menace 
				perpétuelle. Or, ce travail que nous ne pouvons faire puisque, 
				pour la plupart, nous sommes encore tous mobilisés, n'est-ce pas 
				aux prisonniers boches qu'il devrait incomber ?
 «  Autre chose. Depuis que la guerre est finie, que 
				l'Alsace-Lorraine est enfin redevenue française, chaque jour, 
				sang arrêt, les trains de ravitaillement défilent par Avricourt 
				- à notre porte - portant aux seuls Alsaciens las vivres qui 
				nous font défaut. Et la population restante ou rentrée n'a pour 
				vivre que le seul ravitaillement américain qui bientôt cessera 
				de fonctionner. Ce sera alors la famine, si l'on ne vient à 
				notre secours.
 «  D'autre part, les difficultés de transport sont incroyables. 
				Le seul moyen de transport mis à notre disposition consiste en 
				une auto sanitaire qui chaque jour, de Lunéville à Cirey par 
				Blâmont, fait un voyage - un seul - et cette auto ne peut 
				transporte que 10 personnes - sans bagages.
 Pourtant le petit train d'Avricourt à Cirey fonctionne, mais il 
				est réservé au génie et les voyageurs n'ont pas le droit de s'en 
				servir. Cependant les malheureux que les Boches, au cours de la 
				guerre, ont chassé de leur domicile pour avoir plus facile de 
				les piller, et qui ont été obligés pour vivre en France - en 
				exil - de se procurer à prix d'or meubles et vivres de conserve, 
				voudraient avoir les moyens de ramener tout leur matériel dans 
				leur logis nettoyé.
 «  Les correspondances elles-mêmes mettent un temps infini à 
				parvenir. Le téléphone, si nécessaire pourtant pour les 
				administrations communales, n'existe pas à Cirey ; aussi pour 
				les communications urgentes, est-on obligés d'aller à Blâmont. 
				C'est encore à Blâmont' qu'il faut aller chercher le médecin, 
				puisque le docteur Hanriot est seul chargé du service médical 
				des deux cantons. Et cependant à Blâmont il ne reste que 60 
				personnes, quand, dans le canton de Cirey, le chiffre des 
				habitants présent atteint presque le millier.
 «  Et en tout cela, je ne puis incriminer les autorités locales, 
				qui font tout ce qu'elles peuvent pour améliorer la situation 
				précaire de leurs administrés, mais elles ne peuvent rien contre 
				la force d'inertie qu'on leur oppose en haut lieu.
 «  Mettez, Monsieur le Rédacteur en chef, votre influence 
				personnelle à notre disposition. Obtenez-nous les facilités de 
				ravitaillement dont nous avons un pressant besoin et des moyens 
				de transport plus complets.
 «  Pour avoir souffert en silence pendant plus de cinquante mois 
				des privations de toutes sortes et des tortures morales sans 
				nom, nos populations ont, elles aussi, bien mérité de la Patrie 
				et elles se sont, de ce fait, acquis des droits à la 
				connaissance du pays. Votre intervention, Monsieur le Rédacteur 
				en chef, leur obtiendra, j'en suis sûr, gain de cause et ce ne 
				sera que justice. »
 17 septembre 1919
 L'OCCUPATION ALLEMANDE DE BLAMONTLa Croix de guerre à la Soeur Léopold. - Ceux qui ont tenu tête 
				aux Boches. - Noble attitude de M. le Curé. - Belle conduite de 
				M. Squivet.
 On nous écrit de Blâmont :
 Quoiqu'un peu rétrospectives, j'espère que ces lignes trouveront 
				un accueil sympathique parmi les lecteurs de l'Eclair de l'Est, 
				parce qu'elles relatent la conduite héroïque pendant la guerre 
				d'une vaillante enfant de nôtre chère Lorraine.
 Le 20 août dernier, l'appariteur publiait dans les rues 
				dévastées de la petite ville de Blâmont une note de M. Bentz, 
				chevalier de la Légion d'honneur, maire de Blâmont, invitant la 
				population à assister le vendredi 22, à 9 heures du matin, à 
				l'hôpital où devait avoir lieu la remise de la croix de guerre 
				avec palme, à Mme Perrin Victoire, en religion soeur Léopold, 
				supérieure de l'hôpital de Blâmont. Ses amis, qui sont tout le 
				monde, s'étaient multipliés pour orner la cour et son entrée de 
				trophées de drapeaux, de fleurs à profusion, pour donner à cette 
				patriotique cérémonie tout l'éclat qu'il convenait.
 A 9 heures, M. le Maire, entouré de son conseil, des 
				notabilités, des mutilés de la guerre et des décorés de la croix 
				de guerre, reçoit M, le général Jacquot, commandant le 21e corps 
				d'armée, qui apporte à la supérieure, au nom de M. le maréchal 
				de France commandant les armées de l'Est, la décoration de la 
				Croix de guerre avec palme et une citation à l'ordre de l'armée 
				la félicitant de sa belle conduite, la remerciant au nom de 
				l'armée française des soins donnés à nos blessés, de son 
				inlassable dévouement et de sa résistance opiniâtre aux 
				exigences de l'envahisseur pendant les quatre ans passés de 
				l'occupation allemande.
 Apres la lecture de la citation à l'ordre de l'armée qui rendait 
				hommage à ses exploits, au milieu de la profonde émotion de 
				l'assistance, qui s'était rendue nombreuse à l'invitation de M. 
				le maire, M. le général Jacquot lui adressa ses félicitations 
				personnelles et épingla l'insigne des braves sur la poitrine de 
				la courageuse supérieure.
 Après l'accolade, M. le sous-préfet de Lunéville, dans une 
				chaleureuse allocution, apporta à son tour à la nouvelle décorée 
				ses félicitations au nom du gouvernement.
 II faut avoir, comme l'auteur de ces ligues, vécu toutes les 
				angoisses de cette terrible période du 4 août 1914 au 5 octobre 
				1918, au milieu des périls de tous les instants auxquels 
				l'hôpital était particulièrement exposé par sa proximité des 
				buts de tir de l'artillerie française, pour apprécier les 
				mérites et les vertus de nos admirables religieuses qui, toutes, 
				rivalisèrent de zèle pour seconder leur digne supérieure dans 
				les insurmontables difficultés que l'invasion subite de l'ennemi 
				avait déchaînées sur leur établissement. À ce premier début 
				succédait bien vite autour de Blâmont des combats meurtriers 
				d'où les blessés français et allemands affluaient sans cesse, 
				jour et nuit, à l'hôpital dont les Allemands s'étaient emparés 
				et où ils commandaient en maîtres, en maîtres allemands comme on 
				n'en voit que dans cette nation. Vociférant les injures, la 
				haine de la France et des Français. Nos religieuses chassées de 
				leurs offices par les médecins durent céder la place à une bande 
				de gourgandines qui suivaient les troupes soi-disant comme 
				infirmières, jusqu'au jour où un retour offensif de nos armées 
				les refoulèrent sur Sarrebourg, mais hélas ! pour quelques 
				heures seulement, aussi le personnel de l'hôpital eut à subir 
				les plus cruels traitements au milieu du continuel fracas des 
				obus arrêtant la marche de ces nouveaux Huns, qui accusaient 
				tout le monde de tirer sur leurs troupes, de communiquer par 
				téléphone caché avec l'armée française. De continuelles 
				perquisitions avaient lieu dans les chambres, au clocher, et 
				dans les meubles, dans les lits et le revolver au poing ces 
				forcenés sommaient les occupants de leur montrer des téléphones 
				qui n'existaient que dans leur imagination.
 Mais pour soeur Léopold ces dangers n'étaient rien, à côté des 
				menaces d'arrestation, d'amendes, de prison et de mort même que 
				les autorités ennemies proféraient contre elle à tous propos. 
				Plus le péril devenait imminent, plus son courage s'exaltait et 
				défiait la brutalité teutonne. Péril, danger, étaient des mots 
				d'une langue étrangère, inconnue de cette patriote lorraine 
				quand elle cachait, sous de faux états civils, des soldats 
				français échoués parmi nous, qu'elle faisait rentrer dans la 
				patrie envahie par les convois d'évacuation. Au milieu de tous 
				ces dangers, par des prodiges de sollicitude et d'ingéniosité, 
				malgré l'épuisement des provisions et les difficultés du 
				ravitaillement, elle a su trouver tels moyens de subsistance du 
				personnel hospitalisé, jusqu'au jour où ces bandits résolurent 
				le pillage qu'ils convoitaient depuis longtemps.
 Le 5 octobre 1918, elle fut arrachée, avec ses compagnes, les 
				infirmes et les mourants, de l'établissement qu'elle avait, au 
				prix de tant d'efforts dirigé et tenu avec tout le bon ordre 
				possible. Tout ce monde, avec ce qui restait de la population de 
				Blâmont, fut jeté dans un train, comme du bétail, après avoir 
				subi d'odieuses visites de policiers allemands, sous prétexte 
				que nous pouvions cacher des papiers ou document dangereux pour 
				la sûreté de l'Allemagne, ou de l'or et de l'argent qu'il nous 
				était interdit d'emporter. Quantité de nos compagnons 
				d'infortune furent dévalisés au cours de ces opérations 
				vexatoires et criminelles. Ce triste convoi se mit en route pour 
				une destination qu'on nous laissa ignorer jusqu'à Anvers. 
				Pendant les soixante heures de ce pénible voyage à travers 
				l'Allemagne et la Belgique, le dévouement et la charité de nos 
				religieuses eut, hélas ! bien des occasions de se manifester.
 A Anvers comme à Blâmont, les trésors de consolations et de 
				compassion de sœur Léopold et de ses compagnes, furent largement 
				ouverts à tous ceux qui en eurent besoin. Non seulement ses 
				compatriotes, mais les blessés, français, belges, américains en 
				traitement dans les hôpitaux d'Anvers reçurent de ses mains 
				généreuses les douceurs réconfortantes dont sa charité ne 
				tarissait pas.
 Après ces dures épreuves, le retour au foyer ménageait à ces 
				saintes femmes les plus cruelles surprises. Le vandalisme 
				allemand n'avait laissé dans l'hôpital que la trace de ses 
				souillures et du pillage le plus complet. La vue de cette ruine 
				pouvait abattre le courage le plus ferme mais la vaillante 
				supérieur eut tôt fait de parer au plus pressé et, sous son 
				intelligente impulsion, la vie renaît progressivement dans cet 
				asile des déshérités.
 La distinction que le gouvernement lu a décernée est une oeuvre 
				de justice à laquelle toute la population, qui l'a vue à son 
				poste, sans défaillance, applaudit de tout son coeur.
 Que nos sympathiques religieuses trouvent ici, avec les 
				félicitations que nous adressons à leur supérieure, l'hommage 
				que nous rendons à leur modestie, à leur dévouement, qui n'ont 
				d'égale que l'indomptable énergie: qu'elles ont déployée à la 
				face de l'ennemi.
 M. le curé Barbier reçut aussi les félicitations méritées de M. 
				le général Jacquot, pour être demeuré à Blâmont pendant toute 
				l'occupation, quand' il aurait pu, comme beaucoup, se faire 
				évacuer en France avec sa mère et s'épargner ainsi le chagrin de 
				voir celle-ci mourir près de lui, tuée par un obus au cours d'un 
				bombardement. Lui-même ne doit la vie qu'à un hasard miraculeux, 
				comme la Providence n'en réserve qu'à ses élus, qui fit rater 
				l'éclatement d'un obus tombé la nuit moitié au pied dû lit où il 
				dormait quand, dans une chambre voisine, un officier allemand 
				était foudroyé par un autre obus. Mais ce prêtre courageux 
				plaçait son devoir au-dessus de tous les dangers qu'il courait 
				au milieu de ces hordes de brigands. Brigands est le mot juste 
				qui définit leur conduite à l'égard de M. le curé Barbier, dont 
				le calme et le sang-froid qu'il opposait à leurs extravagantes 
				prétentions exaspéraient leur fureur.
 L'opinion estime que des félicitations verbales, même 
				officielles, sont une bien modeste récompense et exprime 
				l'espoir qu'un jour M. le maréchal de France commandant les 
				armées de l'Est apprendra qu'il y avait derrière le front 
				allemand une population meurtrie par les événements et qu'il 
				saura reconnaître que M. le curé Barbier a accompli son devoir 
				patriotique jusqu'à l'extrême limite.
 M. Squivet, ancien officier de marine, eut particulièrement à 
				souffrir de son courageux dévouement pour ses concitoyens, qu'il 
				n'a cessé de réconforter et de secourir dans la mesure de ses 
				moyens pendant toute la durée de l'occupation ; il reçut aussi 
				les félicitations de M. le général Jacquot.
 Lui aussi aurait pu se faire évacuer en France, où ses enfants 
				le réclamaient. Mais avec une abnégation admirable, il a estimé 
				que sa place était au danger, prenant sûr sa maigre ration de 
				ravitaillement pour secourir ceux que la faim torturait, 
				ensevelissant et enterrant lui-même, malgré l'interdiction des 
				autorités allemandes, nos blessés qui décédaient à l'hôpital.
 Au cours d'une perquisition, qui fit découvrir, son uniforme 
				d'officier, qui dormait depuis quarante ans dans une armoire 
				ouverte, il fut arrêté, emprisonné préventiment pendant 
				plusieurs semaines, sans lit, sans, nourriture et finalement 
				traduit devant un conseil de guerre, qui ne put rien relever de 
				condamnable à sa' charge que sa bienveillante sollicitude à 
				l'égard de la malheureuse population de Blâmont. Il fut acquitté 
				après des plaidoyers ridicules, mais son dévouement patriotique 
				était fait pour déplaire à ses persécuteurs, aussi il n'est pas 
				d'avanies qu'il n'ait eu à subir jusqu'au dernier jour de 
				l'occupation.
 Cette relation sommaire des événements qui se sont passés à 
				Blâmont pendant cette terrible guerre est écrite par un témoin 
				qui a vu et assisté à tous les épisodes qu'il dépeint, mais dont 
				le cadre pourrait être beaucoup plus étendu par les outrages, 
				les vols, le pillage, les fusillades d'innocents, les victimes 
				des nombreux bombardements que notre malheureuse population eut 
				à subir pendant près de cinq années.
 25 septembre 1919
 BLAMONTCroquis de l'occupation boche en 1915.
 - Un bambin déambulant dans la grande rue de Blâmont rencontre 
				deux officiers boches dont l'un s'écrit en l'arrêtant : «  Oh ! 
				le choli betit ennemi ». Il le prend dans ses bras et lui dit 
				avec un ton où un Boche aurait pu reconnaitre de l'émotion, mais 
				pas nous «  Gomme tu ressembles à mon Fritz ! » l'embrasse et le 
				repose à terre.
 Le gosse prend le coin de son tablier, crache dessus et se 
				frotte vigoureusement les joues en se sauvant au galop vers sa 
				mère, la suppliant en pleurant de laver la souillure du Boche. 
				Et ils prétendaient germaniser cette race ! Allons donc !
 1er octobre 1919
 Association des Mutilés et Anciens Combattants de la Grande 
				Guerre(Région de l'Est)
 Siège social : 2, rue Lafayette à Nancy
 La première réunion et conférence, faite par l'A. M. C., à 
				Blâmont, le dimanche 28 courant, au cours de laquelle furent 
				exposés les droits des mutilés et anciens combattants, de leurs 
				veuves, ascendants et orphelins, a eu son plein effet. De 
				nombreux intéressés, ignorants de leurs droits, ont été 
				renseignés gracieusement. Tous les anciens combattants présents, 
				non encore inscrits à l'association, se sont enrôlés comme 
				membres actifs, et ont compris l'intérêt de se grouper pour 
				affirmer leurs droits et faire triompher, non seulement leurs 
				revendications, mais encore pour assister, par leur appui et 
				leurs conseils, les compagnes, enfants et ascendants de leurs 
				camarades tombés au champ d'honneur.
 Un bureau provisoire est formé désormais en attendant 
				l'organisation définitive de la section cantonale de Blâmont.
 Tous renseignements seront communiqués gracieusement par 
				l'intermédiaire de M. Malo, huissier à Blâmont.
 L'A.M.C.
 2 octobre 1919
 BLAMONTLa citation de soeur Léopold. - Nous avons raconté dernièrement 
				la remise de la croix de guerre à Mme la supérieure de l'hospice 
				de Blâmont.
 Nous sommes heureux de reproduire aujourd'hui le texte de la 
				citation à l'ordre de l'armée qui lui a été décernée et qui, en 
				lui faisant honneur honore aussi une fois de plus la 
				Congrégation de Saint-Charles dont de nombreuses soeurs ont 
				mérité par leur courageux dévouement des distinctions analogues.
 «  Mme Victoire Perrin, en religion sœur Léopold congrégation de 
				Saint-Charles, supérieure de l'hôpital-hospice de Blâmont : 
				supérieure à l'hôpital de Blâmont, est resté, à la tête de la 
				maison pendant toute l'occupation allemande. D'une charité et 
				d'un dévouement sans borne, a donné ses soins en pleine bataille 
				des 14 et 22 août 1914, aux blessés français. Par la suite au 
				cours de la campagne, a caché à plusieurs reprises des 
				patrouilles égarées dans les lignes allemandes et les a aidées à 
				regagner nos lignes sans souci des représailles ennemies 
				auxquelles elle s'exposait. »
 9 octobre 1919
 A l'exception d'Athienville, Blâmont, Angomont et Avricourt, 
				toutes les écoles de l'arrondissement de Lunéville ont pu être 
				ouvertes pour la rentrée des classes. A Athienville et Blâmont, 
				les entrepreneurs demandent une dizaine de jours pour la 
				terminaison des travaux de réfection et ont fait valoir les 
				difficultés du transport des matériaux et du recrutement de 
				personnel spécialiste. Pour Avricourt, il a été décidé que les 
				enfants iraient temporairement en classe au Nouvel-Avricourt, 
				distant d'à peine 500 mètres de l'ancien ; enfin, pour Angomont, 
				dont la réparation de la maison d'école n'a été envisagée que 
				tardivement, et où il n'y a encore que cinq enfants, un délai de 
				trois semaines est nécessaire. 16 octobre 1919
 BLAMONTVol de titres. - Le parquet de Lunéville vient de faire écrouer 
				les sieurs Trabach, débitant, et Roque, domiciliés à Blamont, où 
				ils avaient continué d'habiter pendant l'occupation allemande.
 Ces deux individus s'étaient présentés, il y a quelques jours, 
				au guichet d'une banque, pour ÿ percevoir des; coupons détachés 
				de titres volés qui étaient frappés d'opposition.
 Le parquet, averti aussitôt, ordonna une enquête qui fut suivie 
				d'une perquisition opérée au domicile des deux possesseurs de 
				coupons.
 Au cours de cette visite domiciliaire, les titres volés furent 
				retrouvés ; Roque et Trabach alléguèrent comme excuse qu'ils les 
				avaient achetés à des Boches dans l'intention de les remettre à 
				leur propriétaire.
 Ce soupçon de probité ne dura sans doute pas bien longtemps, 
				puisque les deux individus se sont fait pincer en voulant battre 
				monnaie des coupons qu'ils avaient détachés.
 22 novembre 1919
 Lunéville. - Tribunal 
				correctionnel. - Audence du 19 novembre. [...]- La deuxième affaire est celle des titres de Blâmont.
 Pendant l'occupation allemande, le nommé Rock Constant, employé 
				à la pharmacie Job, à Blâmont, a acheté à un soldat boche des 
				titres qu'il paya 100 francs. Parmi ceux-ci s'en trouvait un 
				nominatif appartenant à Mme Virrion.
 Après l'armistice. Rock se rendit à Nancy, au bureau d'une 
				banque, où il demanda, s'il pourrait toucher lés coupons des 
				titres achetés, disant qu'il serait heureux de découvrir les 
				propriétaires desdits titres.
 Comme il avait rendu le titre nominatif à Mme Virrion, et que 
				les renseignements fournis sur lui sont excellents, le tribunal 
				acquitte Rock.
 24 mars 1920
 Le traître de Vaucourt condamné en conseil de guerreNous avons annoncé hier, mardi, que le conseil de guerre de la 
				20e région allait juger un vieillard de 77 ans, nommé Joseph 
				Losson, domicilié à Saint-Avold, mais qui était en août 1914, 
				fermier à Vaucourt (Canton de Blâmont).
 Comme nous l'avons dit, dans le courant de la nuit du 30 au 31 
				août 1914, un coup de feu avait été tiré à Vaucourt et un soldat 
				allemand blessé par le projectile ; les soupçons des Allemands 
				se portèrent sur un cultivateur, M. Leclère, âgé de 61 ans, et 
				sur son fermier, Joseph Losson.
 Les deux hommes furent arrêtés et conduits au lieudit «  Le 
				Moulin de Lagarde ».
 Le lendemain Leclère était fusillé, tandis que Losson était 
				remis en liberté et nommé maire de Vaucourt par les Allemands.
 La séance
 Les débats sont présidés par M le colonel Fondeur, du 8e R.A.C.; 
				le siège de commissaire du gouvernement est occupé pat M. le 
				commandant Bourgoin et celui de la défense par Me Xardel.
 Avant que commencent les débats, le président fait l'éloge de M. 
				Leclère ; il rend hommage à son patriotisme : «  C'est en héros 
				qu'il est tombé, dit-il ; étant attaché au poteau, les 
				Allemands, lui promirent la vie sauve s'il voulait devenir sujet 
				du kaiser. Trois fois M. Leclère répondit : Non.
 «  Immédiatement après, il s'écria : «  Je suis heureux, car je 
				meurs sur la terre de France. »
 «  Puis, sans avoir les yeux bandés, il attendit. Un commandement 
				bref et M. Leclère, tombait, la poitrine percée de huit balles. 
				»
 M. le colonel Fondeur adresse ses sincères condoléances à la 
				famille du héros.
 Puis les débats commencent. :
 L'accusé est de petite taille. Il semble doué d'une très grande 
				force de caractère. Il est atteint d'une légère surdité, aussi 
				lui installe-t-on un siège devant la barre des témoins.
 C'est sans faire aucun mouvement qu'il écoute la lecture de 
				l'acte d'accusation,
 L'interrogatoire
 Le président. - Avant toutes choses, avez-vous opté pour la 
				France ?
 - Non.
 - Vous étiez donc devenu Allemand depuis 1870 ?
 - Non, je suis Lorrain.
 - Vous avez trois fils ?
 - Oui.
 - Sont-ils Français et où étaient-ils en 1914 ?
 - A Vaucourt, mais ils n'étaient pas naturalisés.
 - Ils n'ont donc pas été soldats en France ?
 - Non-, ils vont l'être.
 - Quel âge ont-ils ?
 - Deux ont 28 ans et un autre 26.
 - Pourquoi n'ont-ils pas servi ? Ils auraient pu faire comme 
				beaucoup, s'engager.
 - Oui, je le sais.
 - Vous étiez dans la même maison que ce pauvre Leclère dans la 
				nuit du 30 au 31 août ?
 - Oui, j'y suis rentré -pour, coucher à 20 heures et, à 22 
				heures, j'ai entendu un coup de feu.
 - Vous saviez qui l'avait tiré ?
 - Non, mais les Boches sont venus, tout de suite, me menaçant de 
				leurs revolvers et de leurs baïonnettes ; je leur ai demandé 
				pardon.
 - On ne demande pas pardon aux Boches!
 - Vous ont-ils demandé qui avait tiré ?
 - Non.
 - Comment êtes-vous parti ?
 - A 22 heures avec M. Leclère.
 - L'un à côté de l'autre ?
 - Oui.
 - Avez-vous causé ensemble ?
 - Non.
 - Quand et comment Leclère vous a-t-il avoué qu'il avait tiré ?
 - A Lagarde, j'ai causé avec lui mais seulement quelques mots, 
				et M. Leclère m'a avoué avoir tiré ; je lui ai répondu : «  Dans 
				quelle situation m'ayez-vous mis. »
 - Et vous l'avez dénoncé ?
 - Oui, mais j'ai eu de la peine pour lui, c'est malheureux qu'il 
				ne soit pas là pour le prouver.
 - On vous a interrogé ?
 - Oui.
 - Que vous a-t-on demandé ?
 - Je ne sais plus, j'étais fatigué, mais l'officier boche m'a 
				dit le premier que Leclère avait avoué avoir tiré, et j'ai 
				confirmé ses dires.
 - Vous aviez confiance dans les Boches ?
 - Non.
 - Avez-vous vu le revolver ?
 -Oui, M. Leclère me l'avait montré, quelques jours auparavant.
 - Votre affirmation jette un trouble, profond dans notre esprit, 
				car Leclère n'a jamais possédé de revolver. Vous avez également 
				dit qu'après l'exécution, on avait, fouillé M. Leclère et qu'on 
				avait trouvé le révolver dans une de ses poches. Or, les hommes 
				chargés -d'ensevelir le cadavre déclarent que c'est faux. Et 
				pouvez-vous dire ou est passé l'argent de M. Leclère ?
 - Je ne sais pas.
 - L'officier boche vous a chargé de rechercher le fusil avec 
				lequel M. Leclère avait tiré et, en plus de la -vie sauve, il 
				vous avait également promis une belle récompense.
 - J'ai répondu que j'essaierais de le faire, mais je n'osais 
				plus rentrer dans la maison de M. Leclère.
 - Après avoir failli être fusillé, vous avez été nommé maire de 
				Vaucourt par les Allemands ?
 - Pas maire, mais gardien du village.
 - C'est extraordinaire. C'est que vous leur avez rendu service ?
 - Non.
 - Combien de temps après son exécution le jugement condamnant 
				Leclère a-t-il été rendu ?
 - Je ne peux pas le dire.
 - Vous ne pouvez pas nous dire où est passé l'argent ?
 - Non.
 - Dans le courant de juin 1919, Mme Leclère s'est rendue à 
				Vaucourt et vous lui avez dit que c'était de la faute des 
				Allemands que son mari avait été fusillé.
 - Je ne voulais pas lui dire franchement que c'était lui qui 
				avait tiré.
 - Que faisiez-vous; un certain jour dans le cimetière, avec un 
				officier allemand ?
 - J'étais là pour voir si aucun Boche n'emportait rien.
 - Et après ?
 - L'officier boche me demandait où était l'église.
 - Elle se voit de loin, l'église.
 -- Oui, mais il voulait y aller sans être vu.
 - Pour voler quelque chose, sans doute le tabernacle le tentait. 
				Vous deviez votre location à M. Leclère ?
 --Oui, six mois.
 - Ne vous avait-il pas prêté d'argent
 - Non.
 - Vous êtes allé ensuite dans un camp de concentration, à 
				Ingolstadt ?
 - Oui, comme tous les maires.
 - Alors, vous étiez maire ?
 - Non, ils m'ont pris sur la route.
 Les témoins
 L'audition des témoins commence.
 M. Fressard, commissaire de la 15e brigade mobile est entendu, 
				le premier.
 Il résulta de son enquête, habilement conduite, que tous les 
				otages de Vaucourt interrogés par les Allemands avaient affirmé 
				que Leclère me pouvait être l'auteur du coup de feu. Seul 
				Losson, qui causait allemand, a été entendu séparément et aucun 
				procès-verbal ne fut fait de son interrogatoire.
 Au cours d'une première enquête, dont le dossier fut égaré, M. 
				Fressard avait interrogé M Picard, ancien maire, qui avait 
				déclaré avoir eu sa casquette traversée par des chevrotines.
 Au cours de la deuxième enquête, il déclara ne plus se rappeler 
				de rien.
 M. Joseph Picard, ancien maire, vient à son tour.
 Le président. - Savez-vous si on a tiré dans la rue ?
 - Oui.
 - La première, fois, vous avez dit avoir reçu des chevrotines.
 - Oui, le 11 août, à 9 heures du matin.
 - Le 11 août, les Allemands n'étaient pas à Vaucourt, il n'y 
				sont revenus que le 12. Qui avait tiré ?
 - Je ne sais pas.
 - Au cours de votre deuxième déposition, vous avez dit avoir vu 
				la tracé d'une balle dans la porte de la grange ?
 - Oui.
 - Vous avez été conduit à Lagarde ?
 - Oui, le 31 août.
 - Comment avez-vous su que Leclère était fusillé ?
 - En arrivant.
 Le 11 septembre, on vous remit un porte-monnaie contenant 53 
				francs et une montre appartenant à Leclère ?
 - Oui.
 - Que sont devenus les 18.000 francs qu'il possédait ?
 - Je ne sais pas.
 - Vous êtes retourné à Vaucourt ?
 - Comment se fait-il que Losson ait été nommé maire ?
 - Je ne sais pas : il est parti quand je suis rentré.
 M. Helluy, instituteur à Lagarde, a servi d'interprète entre les 
				otages et les autorités allemandes. Pour Losson seul, on le pria 
				de e retirer. Le témoin déclare qu'une certaine somme fut 
				trouvée sur Leclère, mais il ne sait pas à qui elle fut remise.
 Mme Leclère vient déclarer que Losson devait de l'argent à son 
				mari et cela depuis longtemps déjà. Lé président renouvelle ses 
				condoléances à Mme Leclère.
 M. Leclère, frère de la victime, vient confirmer les dires de sa 
				belle-soeur et déclare que Losson et Leclère n'étaient pas en 
				très bons termes.
 Réquisitoire et plaidoirie
 Le commandant Bourgoin rappelle brièvement les faits et réclame 
				contre l'accusé une peine sévère.
 Me Xardel s'efforce d'atténuer le crime de son client et demande 
				pour lui l'acquittement.
 Le jugement
 Après, un quart d'heure de délibération, le conseil rentre en 
				séance et reconnaît, par 5 voix contre 2, Losson coupable du 
				crime qui lui est reproché, mais lui accorde les circonstances 
				atténuantes.
 En conséquence, Losson est condamné à 5 ans de réclusion.
 J.M.
 29 mars 1920
 BLAMONTDons. - Une somme de 340 francs a été versée par M. Squivet, 
				pour l'hospice de Blamont, et une autre somme de50 francs a été 
				versée au bureau de bienfaisance par M. Mantoux, boucher, à 
				l'occasion du mariage de sa fille.
 9 juin 1920
 Pendant l'occupation allemande. - Mme veuve Pinoit avait, avant 
				son départ de Blâmont, en juillet 1918, rangé dans une malle une 
				quantité d'objets mobiliers et de valeurs appartenant à Mmes de 
				Landres et de Martimprey, au service desquelles elle se 
				trouvait. Elle confia, cette malle aux époux Trabach, ses 
				cousins et crut la leur reprendre à son retour de Vienne 
				(Isère), son pays d'origine.Les époux Trabach lui expédièrent à son domicile un beau jour, 
				mais le hasard voulut que Mme de Marlimprey, de retour ce 
				jour-là à Blâmont, reconnut la malle sur le quai de la gare et 
				en fit retirer ce qui lui appartenait.
 La veuve Pinoit, sur laquelle, sont fournis de mauvais 
				renseignements de moralité, prétend avoir eu l'intention, de 
				rendre les objets à ses anciennes patronnes, dès qu'elle aurait 
				eu leur adresse ; les époux Trabach affirment, de leur côté, 
				n'avoir pas eu connaissance de l'origine frauduleuse du dépôt à 
				eux confié par leur cousine. Ceux-ci sont relaxés du délit de 
				vol et de complicité. Mais, par contre, la dame Pinoit est 
				condamnée à trois mois d'emprisonnement.
 25 juin 1920
 FREMONVILLEAccident d'auto. - Lundi dernier, l'automobile de M. Madelrieu, 
				marchand de meubles à Lunéville, conduite par M. Mas, pénétrait 
				dans Frémonville, elle était arrivée à la hauteur des premières 
				maisons du village, quand elle entra en collision avec un 
				cycliste. Les roues de l'auto passèrent sur le corps de ce 
				dernier.
 M. Mas arrêta de suite, la camionnette et releva le blessé, M. 
				Laurent, 23 ans, habitant la commune, pour le transporter à son 
				domicile. M. le docteur Hanriot, de Blâmont, mandé de suite a 
				constaté; une fracture du maxillaire inférieur et des contusions 
				multiples sur tout le corps.
 7 juillet 1920
 Une chasse tragiqueLe maire de Saint-Martin tué par son fils
 Un terrible accident vient de jeter la consternation dans la 
				petite commune de Saint-Martin, située à huit kilomètres 
				d'Emberménil, dans le canton de Blâmont.
 M. Edouard Pierron, cultivateur, maire de la commune, était 
				allé, dans la nuit de samedi à dimanche, à la chasse aux 
				sangliers, emmenant avec lui son fils Georges, âgé de 16 ans.
 M. Pierron était armé d'un fusil de chasse à deux coups, son 
				fils portait un mousqueton d'artillerie ; ils se mirent tous 
				deux à l'affût, à une cinquantaine de mètres l'un de l'autre, 
				dans une friche à proximité de la forêt de Vannequel, près de 
				Chazelles.
 Vers 23 heures ils virent passer un sanglier qu'ils ne purent 
				tirer, la bête ayant disparu presque aussitôt.
 Une heure après, Georges Pierron, qui scrutait l'obscurité, 
				aperçut une masse noire qui bougeait à quelque distance de lui : 
				il épaula aussitôt et tira.
 Le bruit de la chute d'un corps dans les broussailles suivit la 
				détonation. Le jeune homme courut, tout joyeux de son coup de 
				fusil ; mais en se baissant pour examiner sa victime, il 
				constata avec horreur qu'il était devant le cadavre de son père.
 Le malheureux avait du changer de place sans en avertir son fils 
				: il avait reçu dans la tête la balle du mousqueton et s'était 
				affaissé, foudroyé, la mort ayant été instantanée.
 Affolé, Georges Pierron courut jusqu'au village pour y chercher 
				du secours, et peu après le cadavre de la victime de ce drame 
				atroce était ramené à Saint-Martin.
 2 août 1920
 Tribunal CorrectionnelAudience du 28 juillet
 La récupération. - Le sieur Welche, brocanteur alsacien, fut 
				surpris par l'adjudant du dépôt de Blâmont avec une voiture 
				contenant 2.000 kilos de caffûts d'obus et 20 kilos de cuivre 
				qu'il avait ramassés dans les champs. Welche est très; étonné de 
				son arrestation, car il possédait un permis pour ramasser les 
				éclats d'obus, dans la vallée de Turkestein et, comme dans notre 
				région, il est défendu de ramasser quoi que ce soit, le tribunal 
				le condamne à deux mois de prison et 100 francs d'amende.
 9 octobre 2020
 BLAMONTMANDAT D'ARRET. - Sur requête en date du 29 septembre dernier, 
				de la police judiciaire de Paris, la gendarmerie a arrêté en 
				gare de Blâmont le nommé Lefèvre Raymond, qui a été écroué à la 
				maison d'arrêt de Lunéville.
 10 octobre 2020
 MEDAILLE MILITAIRE. - On nous écrit de Blamont :La 6 août dernier, le «  Journal officiel » annonçait que la 
				Médaille militaire était conférée, à titre posthume, à un jeune 
				homme de Blâmont, Paul Duchamp, avec la citation suivante :
 «  Duchamp (Paul), aspirant : sous-officier ayant donné en 
				maintes circonstances des preuves des plus belles qualités, 
				militaires : audace, courage en intelligence. Tué dans une 
				attaque en abordant les lignes ennemies, le 3 mars 1915. A été 
				cité. »
 Paul Duchamp appartenait à une famille connue et respectée de 
				Blâmont. Il avait 23 ans et il était maréchal des logis au, 17e 
				chasseurs à cheval, lorsque s'ouvrit la campagne de 1914. Sept 
				mois après il tombait au bois des Haies, non loin de Blâmont, sa 
				patrie. Durant ces sept mois, avec, le grade d'aspirant, puis 
				comme sous-lieutenant à titre temporaire, il avait combattu en 
				Lorraine, sur la Somme, en Belgique. Partout chargé des missions 
				périlleuses, il s'en acquittait avec une vaillance superbe. Il 
				était aimé et admiré de ses hommes. «  On disait qu'il était 
				imprudent, écrit l'un d'eux ; mais c'était pour nous apprendre à 
				ne pas avoir peur qu'il se mettait en avant. »
 Quand il tomba, mortellement frappé, entre les lignes allemandes 
				et les lignes françaises, trois de ses hommes tentèrent 
				successivement d'aller enlever son cadavre ; mais tous furent 
				tués. Nul éloge ne vaut celui-là. Son corps n'a pu être retrouvé 
				depuis ; aucun honneur ne pourra donc être rendu à sa dépouille. 
				Mais il méritait de n'être pas oublié. - X...
 20 juillet 1921
 BLAMONTVOL - Le 13 juillet dernier, M. Eugène Marques, garde 
				particulier d'un château de Blâmont voyait entrer deux individus 
				qui s'emparèrent prestement de chemises, mouchoirs, et torchons 
				fraîchement lavés ; le garde, surpris de tant d'audace accourut, 
				mais à sa vue les deux voleurs prirent la fuite.
 Ils n'allèrent pas loin et furent rejoints sur la route 
				d'Autrepierre par les gendarmes que M Marques était allé 
				avertir. Les deux individus ont été arrêtés et écroués. L'un 
				d'eux, nommé Arthur Yole, âgé de 47 ans, qui avait emballé le 
				linge volé dans un paquet qu'il tenait en main, sera poursuivi 
				pour vol. Son compagnon, Antoine Krusy, 42 ans, a été retenu 
				pour complicité.
 8 septembre 1921
 LES VOIES DE COMMUNICATIONS EN MEURTHE-ET-MOSELLELa situation des chemins de fer d'intérêt local
 Parmi les rapports fournis à la préfecture par les différents 
				chefs de service en vue de la 2e Session du conseil général, se 
				trouvent ceux ayant trait à la situation actuelle des voies de 
				communication de Meurthe-et-Moselle.
 Dans les indications données par M. Canel, ingénieur en chef, 
				sur les chemins de fer d'intérêt local, nous trouvons les 
				renseignements suivants :
 
 CHEMIN DE FER D'AVRICOURT A BLAMONT ET A CIREY
 Reconstitution. - La voie et les ouvrages sous rails sont 
				rétablis en l'état de 1914 ; il reste des parachèvements de 
				détails et il subsiste des voies larges ou étroites établies par 
				les troupes dans les gares de Blâmont-Frémonville-Cirey, dont la 
				compagnie concessionnaire se désintéresse ou désire 
				l'enlèvement.
 Les bâtiments de voyageurs «  Blamont-Cirey » et les abris de 
				Foulcrey et Gogney ne sont pas remis à neuf intégralement, mais 
				ils ont été rendus habitables. Seule la halte de Frémonville 
				n'est pas rétablie pour la principale raison qu'étant déjà 
				insuffisante en 1914, sa reconstruction dans son état antérieur 
				n'est pas désirable, et que la compagnie concessionnaire, en 
				fort déficit, ne peut supporter actuellement la dépense 
				supplémentaire qui lui incomberait.
 Pour la même raison, le bâtiment construit à Cirey en 1911 à 
				l'usage des agents de trains est laissé en ruines, on a préféré 
				louer provisoirement un local en ville.
 Les engins de levage et de pesage des gares sont restaurés.
 Entretien. - L'entretien normal est bien assuré suivant la 
				méthode d'avant-guerre ; la réfection totale qui avait été 
				arrêtée en 1914 au 14 km 600 a même été reprise et portée au 16 
				km 300, mais on a dû l'arrêter à nouveau par mesure d'économie ; 
				cette partie de 16 km à 17 km est constituée en rails allemands 
				de même poids mais d'un type un peu différent comme largeur de 
				patin de rails, ce qui exige un sabotage spécial et un éclissage 
				différent.
 Exploitation. - La Compagnie de l'Est continue à l'assurer par 
				application de son traité qui ne comporte pour elle ni perte, ni 
				profit.
 Le service comprend actuellement dans chaque sens deux trains de 
				voyageurs invariables et deux trains de marchandises réguliers 
				dont un cependant est facultatif le dimanche.
 Lee tarifs ont été majorés au cours de 1920, de 115 % sur les 
				transports et 200 % sur les frais accessoires (application 15 
				septembre); cependant le déficit suit une marge ascendante qui 
				ne laisse pas d'être inquiétante pour l'avenir de l'entreprise.
 En effet, le bilan de l'exploitation s'établit par 640.349 fr. 
				08 de dépenses contre 329,992 fr, 94 de recettes, accusant un 
				déficit de 310.356 fr. 14. Le nombre de trains qui ont circulé 
				sur les voies est passé de 1304 en 1919 à 2.069 en 1920.
 Ce déficit considérable a sa cause première dans l'énorme 
				augmentation des dépenses d'exploitation, de matériel et de 
				traction que n'ont pu compenser les augmentations de tarifs, 
				dont il serait intéressant de connaître la répercussion sur le 
				trafic.
 La régularité et l'adaptation du service ne sont pas 
				satisfaisantes pour beaucoup de raisons nées de la guerre et de 
				ses conséquences, dit le rapport qui précise :
 La modification de consistance du réseau d'intérêt général qui a 
				reporté la gare de jonction à l'Alsace-Lorraine en gare de 
				Nouvel-Avricourt à 1.700 mètres de la bifurcation de Cirey où 
				les express ne s'arrêtent plus. Pour assurer les correspondances 
				avec le moindre dommage, diverses combinaisons ont été tentées. 
				En ce moment, les rames de Cirey sont conduites à 
				Nouvel-Avricourt, on impose par là un long séjour à Igney pour 
				les relations vers la ville de Lunéville qui est la plus 
				fréquentée ; mais d'autre part, l'alimentation des machines de 
				Cirey devient une opération normale, tandis qu'elle était jadis 
				une sorte de complaisance des services d'Avricourt dont la 
				machine troublait les manoeuvres et qui la rendaient parfois 
				prisonnière, sans considération pour son retard. Notons que la 
				Compagnie de l'Est a bien restauré sa prise d'eau d'Igney, 
				détruite pendant la guerre, mais comme elle n'est plus 
				nécessaire à son propre service, elle n'est pas utilisée et on 
				n'a pas poursuivi l'établissement de l'épuration indispensable 
				en raison de la teneur des minéraux de l'eau du forage. C'est 
				d'ailleurs à Blâmont que l'absence du réservoir de secours se 
				fait sentir, quand un incident de route retarde le retour à 
				Cirey et le cas s'est produit fréquemment par détresse dans la 
				rampe de Foulcrey (1 km 700).
 Une autre cause de ce retard devenue normale, par suite de sa 
				régularité, provient de la correspondance à Igney-Avricourt, du 
				train qui arrive de Nancy à 19 h. 47, avec celui qui part pour 
				Cirey à 19 h. 53.
 Des les meilleurs moments, ce retard ne dépassait pas 15 minutes 
				et ne se faisait sentir que 16 ou 18 jours par mois. En juin, 
				l'irrégularité fut - si l'on peut dire - plus régulière et 
				pendant 28 jours sur 30, on enregistra des retards allant de 25 
				à 45 minutes.
 Le public est d'ailleurs bon prince et il n'a été formulé au 
				cours de l'année, aucune réclamation écrite.
 CHEMIN DE FER DE LUNEVILLE A BLAMONT ET BADONVILLER
 Actuellement tous les travaux de remise en état de ligne et de 
				ses dépendances sont complètement terminés.
 Le terminus de Blâmont a été reporté dans un jardin voisin, afin 
				de supprimer un obstacle dangereux que l'ancien terminus offrait 
				par la circulation sur la route nationale no 4, empruntée à cet 
				endroit.
 L'exploitation a été reprise complètement sur la section 
				Domèvre-Blâmont, le 1er avril 1920.
 Les ponts de Domèvre et de Verdenal sont terminés.
 La reconstruction de la halte de Verdenal qui avait été 
				totalement rasée au niveau du rez-de-chaussée, est achevée.
 La remise en état de tous les autres bâtiments est également 
				terminée.
 Les remblais ont été remis en état ; le ballastage a été 
				complété, les rails cassés par les bombardements ainsi que les 
				traverses ont été remplacés. Les clôtures des stations sont 
				faites ainsi que les ponts à bascule, réservoirs, tuyauteries, 
				etc.
 Pour le matériel roulant, tout est en état.
 Le petit matériel des stations, de la voie, des trains, etc, que 
				la compagnie possédait avant la guerre est remis au complet. 
				Trois trains journaliers dans chaque sens sont mis en 
				circulation sur la ligne complète.
 Ici les recettes ont dépassé de 51,467 fr. 49 les dépenses ; 
				heureuse constatation, mais qui ne donnera pas trop d'orgueil à 
				la Compagnie, car dans le tableau annexé au rapport, une erreur 
				de composition a fait figurer ces 51.000 francs de bénéfice sous 
				la rubrique «  déficit ! ».
 17 octobre 1921
 BLAMONTGRIVELERIE. - Les nommés Louis Kuntz, 59 ans, et Benjamin 
				Dillar, 49 ans, prenaient pension depuis deux jours chez M. 
				Auguste Trabac, cafetier à Blâmont. Au moment de régler, ils 
				s'esquivèrent sans donner leur adresse. Plainte a été déposée à 
				la gendarmerie.
 19 février 1922
 Blémerey rend hommage à un de ses hérosLES OBSEQUES DE M. L'ABBE HENRY
 Les obsèques de M. l'abbé Henry, vicaire à la paroisse 
				Saint-Joseph, aumônier de la 11e division, ont eu lieu hier 
				samedi matin, à Blémerey. Fête bien triste que célèbrent 
				actuellement de nombreuses paroisses de campagne. Les ruines 
				matérielles, les traces encore nombreuses de la guerre, ce 
				spectacle à la fois de désolation et de résurrection ajoutaient 
				encore à la mélancolie de la cérémonie.
 Comme autrefois les premiers chrétiens se portaient avec respect 
				au-devant des reliques des martyrs, ainsi toute la paroisse de 
				Blémerey était venue la veille chercher avec vénération ces 
				glorieuses reliques d'un des meilleurs de ses enfants, de ce 
				héros de la patrie, couché depuis 1915 en terre de Picardie.
 C'est au prêtre et au soldat qu'on allait rendre les derniers 
				honneurs. Tout nous le rappelait, dans cette cérémonie de 
				samedi, si bien ordonnée grâce au zèle de MM. les curés de 
				Bénaménil et de Saint-Martin. Sur le cercueil, le calice du 
				sacrifice et les ornements sacerdotaux ; puis le casque du 
				soldat et le drap aux trois couleurs. N'étions-nous pas encore 
				sur la ligne de feu ? On l'aurait cru à voir cette chapelle de 
				planches qui remplace l'ancienne église complètement détruite, 
				modeste autel, orné de drapeaux tricolores : véritable Messe sur 
				le front, comme il convenait à un aumônier militaire.
 Mais malgré la simplicité du lieu, tout fut grand et beau.
 Tous les souvenirs et les sympathies s'étaient donné rendez-vous 
				autour du héros regretté. Derrière ses parents, fermes dans leur 
				légitime douleur, se pressaient les paroissiens et amis. Près de 
				l'autel, tous les curés des environs, ces curés si méritants, 
				des ruines et des reconstructions. Citons MM.
 les curés de Domèvre-sur-Vezouse, Ancerviller, Leintrey, 
				Ogéviller, Domjevin, Neufmaisons et à leur tête, M. le vicaire 
				général Barbier, délégué spécialement par Mgr l'évêque. M. le 
				doyen de Blâmont, souffrant, n'avait pu, à son grand regret, 
				assister à la cérémonie.
 La paroisse de Saint-Joseph, de Nancy, y figurait avec tout son 
				clergé. Mgr Petit et ses deux vicaires, confrères de M. l'abbé 
				Henry, MM. les abbés Georges Niedergang et Besoin, accompagnés 
				d'une délégation des Jeunes gens du Cercle, la plupart anciens 
				combattants, et de gymnastes de l'Avant-Garde Nancéienne. 
				Couronnes et drapeaux exprimaient les sentiments de toute 
				l'assemblée.
 Nous remarquons une croix de fleurs blanches offerte par la 
				paroisse de Blémerey, une couronne que portait un soldait au nom 
				de la 11e division, une autre offerte par les jeunes gens du 
				Cercle Saint-Joseph, dont l'abbé Henry fut pendant 5 ans le 
				directeur dévoué. Entouraient le cercueil puis se penchaient sur 
				la tombe le drapeau des Anciens Médaillés militaires, le drapeau 
				du Cercle, le drapeau de l'Avant-Garde que le cher abbé aimait à 
				suivre dans ses concours et excursions à travers les Vosges et 
				l'Alsace, sous les plis duquel ont grandi ces soldats dont 
				l'abbé Henry fut pendant la guerre, la providence, le 
				conseiller, l'agent de liaison avec les mamans toujours 
				anxieuses.
 La messe est célébrée par M. l'abbé Besoin, assisté de MM. les 
				curés de Leintrey et Ancerviller. Les chants sont exécutés d'une 
				voix douce et veloutée, dans un grégorien parfaitement nuancé, 
				par MM. les curés et les chantres de la paroisse, auxquels 
				répondent les jeunes gens de Saint-Joseph.
 Après la messe, Mgr Petit, avec une éloquence émue, retrace le 
				curiculum vitae du défunt : c'est l'enfant de Blémerey, dont la 
				gravité fait déjà présager la vocation sacerdotale : c'est le 
				séminariste pieux et instruit, le vicaire qui vient mettre au 
				service des âmes sa bonne volonté, l'apôtre qui se donne surtout 
				dans les catéchismes et l'oeuvre des jeunes gens ; c'est 
				l'aumônier de l'hôpital militaire qui aime tant ses soldats ; en 
				un mot, c'est le prêtre qui termine par la suprême immolation de 
				sa vie. Mors et vita, avait dit le prélat ; en effet, ce n'est 
				pas la mort complète ; n'est-ce pas aussi un peu fête : 
				consolation pour les parents d'avoir près d'eux leur fils, 
				revenu d'exil ; perpétuel honneur pour Blémerey d'avoir un de 
				ses meilleurs enfants mort pour la patrie ; réconfort pour tous 
				de penser qu'ils ont un protecteur au ciel.
 Mgr Petit avait su trouver le chemin des coeurs, en laissant 
				parler le sien.
 A son tour, M. le vicaire général Barbier, qui présidait 
				l'absoute, rendit l'hommage officiel ; il dit «  merci » à l'abbé 
				Henry au nom de Mgr Turinaz, de Mgr Ruch qui fut son chef, de 
				Mgr de la Celle ; merci au nom de tout le diocèse. Puis ce fut 
				le rendez-vous touchant, l'au-revoir dans un monde meilleur.
 Après l'Ommolavi qui est pour le prêtre comme une protestation 
				du devoir accompli et le dernier cri d'espérance dans l'église 
				d'où l'on va l'arracher, le cortège se forme pour se rendre au 
				cimetière. Là encore, véritable enterrement de guerre, parmi les 
				chemins défoncés et les ruines qui pleurent. Au nom de la 
				société des Médaillés militaires, M. Foenette, vice-président, 
				prononce le discours à la note patriotique. Ce fut comme une 
				dernière «  citation solennelle à l'ordre du jour » de l'aumônier 
				dévoué et courageux, de l'homme de devoir et de conscience que 
				fut M. l'abbé Edmond Henry.
 L'Eclair de l'Est, de tout son coeur, ajoute l'expression de ses 
				regrets et de ses hommages à la mémoire glorieuse du prêtre 
				pieux et du courageux aumônier, dont il n'a pas oublié le zèle 
				ardent en faveur de la presse catholique.
 N. B. - Pour répondre au désir des paroissiens de Saint-Joseph 
				et des nombreux amis de Nancy de M. l'abbé Henry qui n'ont pu 
				assister que par la pensée à cette touchante et réconfortante 
				cérémonie, un service solennel sera célébré à l'église 
				Saint-Joseph demain lundi, à 9 heures du matin.
 18 avril 1922
 Tribunal correctionnel. - Audience du 12 avril [...]La bicyclette disparue : - A Domèvre le 17 septembre, Joseph 
				Guébard, 32 ans, emprunta à M. Colin une bicyclette afin d'aller 
				plus rapidement chercher son linge chez la blanchisseuse.
 M. Colin ne revit ni sa machine ni son ami, et le tribunal de 
				Lunéville condamnait Guébard à un an de prison par défaut.
 Guébard a été arrêté ces jours derniers à Phalsbourg où il 
				travaillait. Il a fait opposition au jugement, et il prétend 
				aujourd'hui que la bécane lui a été dérobée. S'étant rendu à 
				Blâmont, il alla consommer dans un débit avec un sieur Antoine 
				Frantz, 19 ans, demeurant à Sarrebourg. Frantz grimpa sur la 
				machine de Colin et se l'appropria.
 Guébard aurait alors porté plainte à la gendarmerie de 
				Sarrebourg.
 Le tribunal va faire vérifier les allégations de l'inculpé dont 
				le mandat de dépôt est confirmé.
 25 avril 1922
 Des réductions pour les mutilés sur les chemins de fer d'intérêt 
				localA la suite de pourparlers engagés avec les compagnies de chemin 
				de fer d'intérêt local du département, deux de celles-ci, celles 
				de Toul-Thiaucourt et celle de Lunéville-Blamont-Badonviller, 
				ont accepté d'accorder une réduction de tarif de 50 p. 100 aux 
				mutilés ayant au moins 25 p. 100 d'invalidité.
 De nouvelles démarches seront faites auprès de la compagnie du 
				train Avricourt-Blâmont, qui n'a pas encore fait connaître sa 
				décision.
 31 mai 1922
 CHEMINS DE FER DE LUNÉVILLE A BLAMONT ET EMBRANCHEMENTSAvis aux mutilés et réformés de guerre.
 Comme suite à la décision accordant une réduction du demi-tarif 
				en 2e classe aux mutilés et réformés de guerre atteints de 50 p. 
				cent d'invalidité, la Compagnie porte à la connaissance des 
				intéressés qu'à dater du 1er juin 1922 la même réduction sera 
				accordée aux mutilés et réformés porteurs de leur carte 
				constatant 25 p. cent au moins d'invalidité.
 Toute carte utilisée frauduleusement ou trouvée entre les mains 
				d'une personne autre que le titulaire sera confisquée et le 
				porteur sera passible de poursuites devant les tribunaux.
 5 juin 1922
 BLAMONT CONTRAVENTION. - Procès-verbal a été dressé à Victor 
				Thirion, 26 ans, électricien à la Compagnie lorraine, pour avoir 
				été rencontré rue Victor-Pierre, face de l'Eglise, à 22 heures, 
				le 1er juin, venant de la direction de Barbas, sur une 
				bicyclette non munie de lanterne allumée ni d'appareil rouge 
				réfléchissant. 10 juin 1922
 Tribunal correctionnel. - Audience du 7 juin [...]Blessures par imprudence. - Le tribunal a rendu son jugement 
				concernant l'affaire Alexandre. On se rappelle qu'Alexandre, 
				conducteur de camion automobile à l'entreprise Vercelli, avait, 
				en faisant reculer son véhicule dont les freins étaient en 
				mauvais état, démoli une persienne d'un immeuble de Blamont, 
				109, rue des Capucins. Ce volet en tombant avait blessé 
				légèrement la locataire, Mme Marie Renard. Le chauffeur a été 
				condamné à 60 francs d'amende.
 17 juin 1922
 Bertrambois, Harbouey et Blâmont citées a l'ordre de l'armée Le 
				ministre de là guerre cite à l'ordre de l'armée les localités 
				suivantes : Bertrambois (Meurthe-et-Moselle), courageuse cité 
				qui a été une des premières victimes de l'invasion. Malgré les 
				souffrances endurées au cours de l'occupation a toujours fait 
				preuve des plus belles qualités de courage et d'abnégation.Harbouey (Meurthe-et-Moselle). Occupée du 5 au 10 août et du 20 
				août 1914 à l'armistice a vaillamment supporté les rigueurs de 
				l'invasion. Malgré les souffrances endurées et la déportation 
				imposée à ses habitants, a toujours conservé toute sa confiance 
				dans le succès final.
 Blâmont (Meurthe-et-Moselle). Par sa position avancée a été une 
				des premières victimes de l'invasion allemande. Envahie du 4 au 
				16 août puis du 22 août 1914 à l'armistice, a subi le joug de 
				l'ennemi qui fusilla plusieurs de ses habitants et déporta une 
				partie de sa population. Malgré les souffrances de l'occupation 
				a toujours fait preuve des plus belles qualités de courage et 
				d'abnégation.
 14 juillet 1922
 BLAMONTACTE DE PROBITE. - Le 8 juillet dernier, dans l'après-midi, Mme 
				Auguste Trabach trouva dans son débit un portefeuille contenant 
				66 francs et appartenant à M. Sibold, qui a été heureux de 
				rentrer en possession de son bien.
 4 août 1922
 Assassiné sur la routeBlâmont, 3 août. - De notre correspondant particulier.
 Hier dans la journée on a découvert sur la route de Blâmont à 
				Harbouey le cadavre du sieur Duvau, âgé de 23 ans.
 Le malheureux avait le crâne fracassé. Comme des débris de 
				bouteilles de vin jonchaient le sol autour du cadavre, on 
				suppose que Duvau aura été attaqué en faisant route de Blâmont à 
				Harbouey et que le ou les agresseurs l'ont frappé à coups de 
				bouteilles
 Une enquête est ouverte par le parquet de Lunéville pour 
				découvrir le ou les auteurs de ce crime.
 5 août 1922
 Blâmont, 4 août, - De notre correspondant particulier :Nous avons relaté dans notre numéro d'hier qu'on avait trouvé 
				assassiné, sur la route de Blâmont à Hanbouey, le cadavre de M. 
				Duvau, âgé de 23 ans.
 Lé malheureux avait été attaqué et frappé à coups de bouteilles 
				par des individus dont la gendarmerie ne tarda pas à découvrir 
				les traces. Les auteurs de cette sauvage agression sont les 
				frères Edmond et Emile Vary, manoeuvres, tous deux domiciliés à 
				Blâmont, qui ont été arrêtés et transférés à la prison de 
				Lunéville.
 18 août 1922
 BLAMONTDEFAUT D'APPAREIL SONORE. - Finkhiner Charles, 20 ans, employé à 
				Strasbourg, se promenait à Blâmont sur une bicyclette, non munie 
				de plaque d'identité, Procès-verbal lui a été dressé.
 31 août 1922
 BLAMONTIVRESSE. - Louis Bagard, 54 ans, manoeuvre à Blâmont, étant 
				ivre, jetait son mobilier par la fenêtre. Il a été conduit à la 
				chambre de sûreté pour le calmer et pourvu d'un procès-verbal.
 18 septembre 1922
 BLAMONTDEFAUT DE DECLARATION. - La gendarmerie a verbalisé contre 
				Valleristal Giovanni, qui offrait des étoffes, dans les rues de 
				Blâmont, sans être muni d'un récépissé de déclaration de 
				profession ambulante.
 18 octobre 1922
 BLAMONTTAPAGE NOCTURNE. - Procès-verbal a été dressé pour tapage 
				nocturne à Scherbakoff Serge, 31 ans, charpentier à Blâmont, qui 
				chantait à tue-tête de nuit dans les rues de la ville.
 23 octobre 1922
 BLAMONTABANDON D'ATTELAGE. - Lucien Metzger, 29 ans, cultivateur à 
				Emberménil, s'est vu dresser procès-verbal pour avoir abandonné 
				son attelage dans la Grande-Rue de Blâmont.
 12 janvier 1923
 ANCERVILLERCONTRAVENTIONS. - Eugène Eckert, 25 ans, conducteur de camions à 
				l'entreprise Vercelli, a été l'objet de deux contraventions : la 
				première pour défaut de feu rouge à l'arrière de son auto, la 
				deuxième pour défaut de récépissé de déclaration de ce véhicule.
 BLAMONT
 DEFAUT D'ECLAIRAGE. - René Petit, 23 ans, employé chez M. 
				Charton, a été l'objet d'un procès-verbal pour avoir été trouvé 
				sur la route de Repaix avec sa voiture à bras non éclairée.
 13 janvier 1923
 MODIFICATIONS DANS LE SERVICE DE LA DISTRIBUTION POSTALEA partir du 1er février 1923, les modifications suivantes seront 
				apportées dans l'organisation du service de la distribution 
				postale :
 La commune de Blémerey, desservie par le bureau de poste de 
				Blâmont sera rattachée à la circonscription du bureau 
				d'Herbéviller. Celle de Leintrey, desservie également par le 
				bureau de Blâmont, passera à la circonscription du bureau 
				d'Emberménil et celle d'Amenoncourt, desservie par Avricourt, 
				sera rattachée au bureau de Blâmont.
 L'administration des postes recommande aux habitants de ces 
				trois communes, dans leur intérêt et dans celui du service 
				postal ces changements à leurs correspondants et de leur faire 
				adresser leurs correspondances comme suit :
 Monsieur X..., à Blemerey, par Herbéviller.
 Monsieur X..., à Leintrey, par Emberménil.
 Monsieur X..., à Amenoncourt, par Blâmont.
 24 janvier 1923
 Le meurtre de BlâmontA l'audience de mardi après-midi, comparaissaient les frères 
				Vary, Edouard, 33 ans, et Emile, 25 ans, tous deux manoeuvres à 
				Blâmont, accusés d'avoir, dans des conditions sauvages, tué à 
				coups de bouteille et de couteau un de leurs camarades, nommé 
				Duhaut, âgé de 19 ans,
 LES ACCUSÉS
 Edouard Vary est un individu de taille moyenne, mais de solide 
				apparence. Il semble conserver tout son sang-froid, alors que 
				son frère Emile, plus jeune, pleure constamment. Tous deux 
				répondent cependant, sans hésitation, aux questions que le 
				président leur pose sur leur identité.
 L'ACTE D'ACCUSATION
 Après ce premier interrogatoire, la parole 'est donnée au 
				greffier pour la lecture de l'acte d'accusation, dont voici un 
				extrait :
 «  Le deux août 1922, vers la tombée de la nuit les accusés Vary 
				Edouard et Vary Emile, se rendirent à Blâmont avec leur camarade 
				Duhaut, en voyageant sur un camion automobile. Ils passèrent la 
				soirée à boire ensemble dans plusieurs débits. Vary Emile acheta 
				au débit Bains deux bouteilles de vin de Bourgogne, qu'il 
				voulait offrir à un sieur Pasqualini, cantinier, à l'occasion de 
				sa fête. Il mit l'une des bouteilles dans sa poche et confia la 
				seconde à Duhaut. Vers 22 heures, ils quittaient Blâmont.
 «  Après s'être éloignés de deux kilomètres environ de cette 
				ville, ils se trouvèrent sur le territoire de la commune de 
				Barbas, la bouteille de vin bouché dont Duhaut était porteur 
				devint l'occasion d'une discussion. Vary Edouard, qui voulait 
				boire, demanda à Duhaut de lui donner la bouteille qu'il 
				portait. D'après les accusés, Duhaut aurait refusé et donné des 
				coups de poing à Vary Edouard ; quoi qu'il en soit, Vary Edouard 
				se jeta sur Duhaut, lui arracha la bouteille des mains et s'en 
				servit pour le frapper à la tête. A son tour, Vary Emile se 
				précipita sur le malheureux Duhaut et le frappait aussi avec la 
				bouteille dont il était resté porteur.
 «  Duhaut roula dans le fossé et commença à râler. Vary Edouard, 
				avec une sauvagerie révoltante, se mit à piétiner le moribond 
				pour l'achever, puis il lui trancha le cou avec son couteau de 
				poche. L'autopsie pratiquée par M. le docteur Hanriot, à 
				Blâmont, a révélé, que la victime avait été frappée avec la 
				dernière brutalité et portait les traces :
 «  1° D'une plaie au crâne.
 «  2° D'une fracture à la-tempe gauche.
 «  3° D'un coup de couteau tranchant la carotide.
 «  4° De nombreux coups de bouteille avec lesquels le crâne avait 
				été réduit en bouillie.
 «  Après avoir essayé de nier les faits, les frères Vary ont 
				finalement reconnu leur culpabilité. Les accusés n'ont pas 
				d'antécédents judiciaires. Ils ont la réputation d'avoir un 
				caractère violent. »
 L'INTERROGATOIRE
 M. le président procède ensuite à l'interrogatoire de Vary 
				Edouard, après avoir fait remarquer que, selon les 
				renseignements recueillis, les parents des accusés avaient de 
				nombreux enfants et vivaient dans la misère.
 Avant la guerre, Edouard Vary, qui travaillait en qualité de 
				garçon de ferme, avait donné toute satisfaction à ses différents 
				patrons.
 Au début de la guerre, il fut affecté au 156e R.I. Il eut au 
				front une conduite admirable.
 Blessé trois fois très grièvement, il a été l'objet de plusieurs 
				citations élogieuses. Deux fois versé dans le service auxiliaire 
				en raison de ses blessures, Edouard Vary revint sur sa demande 
				tout d'abord à son premier régiment, et enfin dans un régiment 
				de chars d'assaut, toujours comme volontaire.
 Après sa libération, Edouard Vary travailla, en différents 
				endroits, en qualité de manoeuvre.
 Partout, on le remarqua pour son courage ; mais, 
				malheureusement, il s'adonnait à la boisson.
 L'inculpé proteste contre les renseignements qui le représentent 
				comme un ivrogne.
 Emile Vary est interrogé à son tour. C'est un travailleur 
				sérieux ; mais de caractère violent,
 Il a été l'objet d'une citation pendant la guerre et fut fait 
				prisonnier en juin 1918.
 «  Le patron chez lequel vous avez travaillé après votre 
				démobilisation vous reproche d'être sournois et brutal envers 
				les animaux ? questionne le président.
 - Ce n'est pas moi, mais mon frère Henri qui travaillait avec 
				moi.
 - Vous êtes allé travailler avec votre frère Edouard ?
 - Oui, monsieur.
 - Pour votre travail, vous étiez très remarqué, mais vous 
				cherchiez facilement querelle à vos camarades de travail, 
				fait-on observer à l'accusé.
 Arrivant au meurtre que l'on reproche aux frères Vary, le 
				président fait remarquer que les renseignements fournis sur la 
				victime étaient mauvais, mais il ajoute qu'il était très lié 
				avec ceux qui devaient le tuer.
 S'adressant à Edouard Vary, le président demande : «  Vous avez 
				eu, une fois, une violente querelle avec Duhaut ?
 - Oui, mais tout cela était oublié et étions redevenus 
				camarades.
 - Le 2 août, vous, Emile Vary, vous avez invité Duhaut à vous 
				accompagner à Blâmont ?
 - Oui.
 - Votre frère Edouard est allé vous y rejoindre ?
 - Oui.
 - Vous avez consommé dans différents cafés ?
 - Oui.
 - Après, qu'avez-vous fait ?
 - Nous étions montés sur un camion des régions libérées, 
				lorsqu'une discussion éclata entre mon frère Edouard et Duhaut. 
				Ce dernier sortit, le premier, la bouteille de sa poche et en 
				menaça Edouard. Celui-ci arracha la bouteille des mains de son 
				adversaire et l'en frappa à la tête.
 - Pourquoi avez-vous frappé également ?
 - Je croyais mon frère en danger. ».
 Interrogé, Edouard Vary reconnaît avoir porté le coup de couteau 
				sans se rendre compte de ce qu'il faisait.
 C'est sans émotion apparente que les deux frères Vary font le 
				récit de la scène sauvage au cours de laquelle ils piétinèrent 
				le malheureux Duhaut qui agonisait.
 LES TEMOINS
 Il est procédé ensuite à l'audition des témoins.
 M. le docteur Hanriot, de Blâmont, chargé de l'autopsie du 
				cadavre, est entendu le premier. II déclare que le deuxième coup 
				de bouteille était mortel ; mais que Duhaut n'était pas encore 
				mort lorsque lui fut porté le coup de couteau, qui lui trancha 
				la carotide. Le docteur précise que les coups de talon ont été 
				portés à Duhaut alors qu'il avait déjà cessé de vivre.
 Interrogé à nouveau, Emile Vary reconnaît avoir porté le 
				deuxième coup de bouteille et son frère Edouard le coup de 
				couteau.
 M. Léon Hainzelin, maire de Barbas, entendu ensuite, déclare que 
				c'est Vary Edouard lui-même qui, le lendemain du crime et pour 
				éloigner les soupçons, vint lui annoncer qu'on venait de trouver 
				sur le territoire de sa commune le cadavre d'un individu.
 M. Fraimann, cafetier à Blâmont, a vu les accusés et leur 
				victime dans son établissement. Ils étaient tous les trois en 
				état complet d'ivresse.
 Louis Duhaut, menuisier à Blâmont, frère de la victime, se 
				présente ensuite à la barre. Il ne parle que des liens de 
				camaraderie qui existaient entre les deux accusés et leur 
				victime, mais, de la scène au cours de laquelle son frère a 
				trouvé la mort, il ne sait rien.
 Le témoin, affirme que celui-ci n'avait pas encore vingt ans au 
				moment du crime, ne portait jamais d'arme sur lui et n'avait 
				jamais eu la moindre difficulté avec la justice.
 Une discussion éclate à ce moment entre les accusés et le témoin 
				qui les apostrophe violemment.
 M. Bain, restaurateur, confirme que, lorsque Emile Vary acheta, 
				chez lui, les deux bouteilles de vin, il était ivre ainsi que 
				son frère et Duhaut.
 Après avoir entendu le chauffeur Bemier qui n'a rien vu de la 
				scène, l'audience est suspendue pendant quelques minutes.
 REQUISITOIRE ET PLAIDOIRIE
 A la reprise de l'audience, à 16 heures 40, M. Guyenot, 
				substitut du procureur général, a la parole pour prononcer son 
				réquisitoire.
 L'organe du ministère, public s'efforce de démontrer que le 
				provocateur de la scène, qui a précédé le meurtre, est bien 
				Edouard Vary. C'est celui-ci, en effet, qui demanda à boire et 
				qui voulut s'emparer de la bouteille de vin bouché dont Duhaut 
				était porteur.
 Reprenant et développant les faits retenus par l'accusation, M. 
				l'avocat général démontre que c'est un véritable crime de brutes 
				et de sauvages qu'ont commis les frères Vary.
 Dans une éloquente péroraison, il demande au jury de se souvenir 
				qu'il y a eu une victime lâchement assassinée.
 Après avoir rendu hommage à l'héroïque conduite des deux accusés 
				pendant la guerre, M. Guyennot conclut en disant que, sans 
				s'opposer à un peu d'indulgence de la part du jury, il réclame 
				néanmoins un verdict très sévère pour réprimer le plus lâche des 
				crimes.
 Me Mougin, du barreau de Lunéville, qui présente la défense des 
				deux accusés, déclare dès le début qu'il n'a pas l'intention de 
				plaider l'acquittement.
 Le défenseur rappelle les faits, puis fait état de la brillante 
				conduite de ses clients pendant la guerre.
 La défense demande qu'une question subsidiaire, celle de la 
				provocation, soit posée. Il termine en réclamant l'indulgence au 
				jury.
 M. Guyennot, reprenant la parole, s'élève contre la suggestion 
				du défenseur qui a plaidé la provocation. Celle-ci n'a nullement 
				existé et il n'est pas possible d'invoquer le cas de légitime 
				défense.
 Me Mougin réplique que telle n'a pas été sa pensée.
 LE VERDICT
 Il est 18 heures 45 lorsque le jury se retire dans la salle des 
				délibérations. Il en revient à 19 heures 10 rapportant un 
				verdict de culpabilité contre les deux accusés. Il écarte la 
				question subsidiaire posée à la demande de la défense, mais 
				accorde aux deux accusés le bénéfice des circonstances 
				atténuantes.
 En conséquence la cour condamne Edouard et Emile Vary chacun à 
				six ans de réclusion.
 L'audience est levée à 19 heures 30.
 5 février 1923
 BLAMONTVAGABONDAGE. - La gendarmerie a procédé à l'arrestation pour 
				vagabondage de Jean Grako, 29 ans, sans profession ni domicile 
				fixes. Cet individu a déjà subi une condamnation pour le même 
				motif.
 14 février 1923
 BLAMONTET LA LANTERNE ! - Constant Gaspard, 17 ans, cultivateur à 
				Kichenwald, qui se rendait à Bayon, le soit, sur une bicyclette 
				dépourvue de lanterne, a été gratifié d'un procès-verbal.
 EMBERMENIL
 DEFAUT DE CARTE D'IDENTITE. - La gendarmerie a dressé 
				procès-verbal contre Joseph Pelisiack, 30 ans, manoeuvre à 
				Emberménil, pour défaut de carte d'identité, et à Marcel Aubry, 
				22 ans, marchand de peaux de lapins, à Lunéville, pour défaut 
				d'appareil Sonore à sa bicyclette et de déclaration de marchand 
				ambulant.
 29 mars 1923
 AMENONCOURTDEFAUT D'APPAREIL SONORE. - Procès-verbal a été dressé à Albert 
				Metzger, 32 ans, cultivateur à Avricourt, pour défaut d'appareil 
				sonore et de plaque d'identité à sa bicyclette.
 AVRICOURT
 COUPS. - M. André Moutot, conducteur de travaux à Avricourt, 
				réglant un compte au restaurant Knaebel avec un tâcheron nommé 
				Pierre Garofoli, 28 ans, eut, avec ce dernier, une discussion au 
				cours de laquelle Il faillit recevoir à la tête une bouteille 
				vide lancée par le peu commode ouvrier. M. Moutot riposta par un 
				coup de poing et alla porter plainte.
 BLAMONT
 TAPAGE NOCTURNE. - Les gendarmes attirés par de grands éclats de 
				rire dans le courant de la nuit, rue du Château, s'y rendirent 
				en toute hâte et arrivèrent juste à temps pour empêcher de se 
				battre les jeunes gens ci-dessous dénommés auxquels ils 
				dressèrent procès-verbal pur tapage nocturne : Hulli Piétro, 23 
				ans, maçon à l'entreprise Danrio ; Mansconi Victorio, 23 ans, et 
				Cleriès Carlo, 21 ans, tous deux maçons à l'entreprise Brazini, 
				enfin Paul Dubois, 18 ans, vendeur de journaux à Blâmont.
 FERMETURE TARDIVE. - Le même soir, ils purent constater que le 
				café Glé, rue du Château, contenait encore cinq clients après 
				l'heure réglementaire, et le débitant Marie Paul Glé, 25 ans, 
				récolta de ce fait un procès-verbal.
 31 mars 1923
 BLAMONTIVRESSE. - Des procès-verbaux pour ivresse ont été dressés 
				contre François Collas, 57 ans, menuisier à Lunéville, et contre 
				Petitfils Aimé, 31 ans, manoeuvre à Laronxe.
 21 avril 1923
 AVRICOURTCONTRAVENTION. - Des contraventions ont été dressées contre 
				Gorokhoff Aréfy, 31 ans, menuisier à Blâmont, pour défaut 
				d'appareil sonore à sa bicyclette ; Charles Chatton, 22 ans, 
				cultivateur à Gélacourt, pour le même motif ; Aubert Maxime, 28 
				ans, carrier à Gélacourt, pour défaut d'éclairage à son auto ; 
				Frédéric Philippe, 26 ans, commis chez M. Bernard, à Glonville, 
				pour défaut de lanterne à sa voiture ; Eugène Bouillot, 40 ans, 
				charretier à Cirey, pour défaut de guides ; Emile Lallemand, 23 
				ans, charpentier à Hommartin, pour défaut de plaque d'identité à 
				son vélo, et enfin contre Camille Poiret, 48 ans, charretier à 
				Vallois, pour abandon d'attelage sur la voie publique.
 EMBERMENIL
 DEFAUT DE CARTES D'IDENTITE. - Manuel Fernandez, 20 ans, sujet 
				portugais, et Mario Guarlotti, 18 ans, sujet italien, domiciliés 
				tous deux à Xures et, travaillant à l'entreprise Franco, ont été 
				l'objet d'un procès-verbal, pour défaut de carte d'identité, et 
				leur patron, M. Franco, a été frappé de là même mesure pour les 
				avoir embauchés sans vérifier si leurs papiers étaient en règle.
 1er mai 1923
 BLAMONTDEFAUT DE VISA. - Procès-verbal à Von Ahnem, 20 ans, manoeuvre à 
				Blâmont, pour n'avoir pas fait viser sa carte d'identité à son 
				arrivée.
 EMBERMENIL
 CARTE D'IDENTITE. - Cassam Achille, 36 ans, sujet italien, se 
				rendant de Cirey-sur-Vezouze à Epinal, sans s'être muni d'une 
				carte d'identité a été l'objet d'un procès-verbal.
 IVRESSE. - Pour ivresse publique, Kuhn Joseph, 47 ans, et 
				Munzinhinter Joseph, 34 ans, le premier maçon, le deuxième 
				tailleur de pierres à l'entreprise Bichaton, à Emberménil, ont 
				récolté chacun un procès-verbal.
 En outre, Munzenhinter ayant frappé et menacé de mort Georgeon 
				Jules, 32 ans, son chef de chantier, et ayant brisé deux 
				carreaux de sa chambre, sera poursuivi pour coups, menaces de 
				mort et bris de clôture.
 COMMERÇANTS, FAITES VOTRE DECLARATION: - Vernier René, 17 ans, 
				domicilié avenue Voltaire, qui achetait des chiffons à 
				Emberménil, n'ayant pu justifier de son inscription au registre 
				au commerce, s'est vu dresser une contravention.
 6 juin 1923
 EMBERMENILCOMMERÇANT EN DEFAUT. - François Lefèvre, ans, marchand drapier 
				à Dieuze, n'a pu justifier de son inscription au registre du 
				commerce et a été l'objet d'un procès-verbal.
 LEINTREY
 DEFAUT DE CARTE PROFESSIONNELLE. - Jules Lecomte, 40 ans, 
				voyageur pour la maison Rougnon, à Marainviller, a récolté un 
				procès-verbal pour n'avoir pu présenter sa carte d'identité 
				professionnelle, et M. Paul Mantout, 44 ans, boucher à Blâmont, 
				s'est vu dresser trois contraventions pour défaut de récépissé 
				de commerçant, de récépissé d'ambulant et de plaque à sa 
				bicyclette.
 19 juin 1923
 BLAMONTRIXE ET IVRESSE - Les gendarmes de la brigade, appelés par 
				l'agent de police Barthélémy, pour mettre fin à une bataille 
				survenue dans le café du Centre, tenu par le sieur Glé, à 
				Blâmont, durent en effet séparer Rung Joseph, 36 ans, peintre, 
				et Leschevin Gaston, 39 ans, ex-chef, de chantier, à 
				Autrepierre, qui en étaient venus aux mains, au sujet d'un pot 
				de peinture réclamé par Rung.
 Celui-ci, complètement ivre, dut être emmené et sera poursuivi 
				pour ivresse et violences, Leschevin pour violences et coups et 
				enfin le sieur Glé héritera de deux procès-verbaux.
 10 juillet 1923
 Pieux pèlerinage à Reillon des anciens combattants du 217e R.I.Lunéville, 15 juillet. - De notre correspondant particulier :
 Avec une exactitude toute militaire, la Société amicale des 
				Anciens combattants du 217e se rendant Reillon pour 
				l'inauguration d'un monument à ceux de ses morts tombés dans le 
				secteur pendant la guerre, est arrivée le 14 courant devant la 
				gare de Lunéville, en partie par le train, et le plus grand 
				nombre en autocar.
 Elle y était attendue par des délégations des sociétés A.M.C. et 
				A.P.G. de Lunéville, dont le président a souhaité la bienvenue 
				aux arrivants dans des termes aussi élevés que cordiaux.
 Les drapeaux des deux sociétés s'inclinèrent réciproquement l'un 
				devant l'autre et M. Clayette, président de la délégation 
				lyonnaise, remercia en quelques phrases émues les A.M.C. 
				lunévillois de leur si amicale réception. Il se déclara 
				émerveillé des progrès de la reconstruction dans la région et 
				promit de garder toujours le souvenir de la fleur de 
				confraternité cueillie sur la tombe des morts tombés pour sauver 
				la patrie commune.
 On se sépara après de cordiales poignées de mains, en se donnant 
				rendez-vous pour le 15 au matin, car la délégation lunévilloise 
				veut accompagner la lyonnaise dans son pieux pèlerinage.
 Le 15, à 7 heures du matin, la délégation lyonnaise est partie 
				en auto-cars pour Reillon et, la cote 303 sur laquelle s'élève 
				un obélisque trapu, en granit des Vosges sommé d'une Croix de 
				guerre au bas de laquelle figure en lettres d'or l'inscription 
				suivante ;
 A la mémoire des combattants du 217e R.I.
 tombés les 19 et 20 juin 1915
 pour reprendre et conserver la cote 303
 A 10 heures, au milieu d'une foule de 2,000 personnes, venue de 
				toutes les communes du canton de Blâmont, devant les drapeaux 
				des sociétés militaires, parmi lesquels se distingue celui des 
				anciens combattants du 217e, et les fanions des sociétés 
				scolaires, et en tête de laquelle nous remarquons MM. Bouët, 
				sous-préfet de Lunéville ; Villemin, colonel du 103e, commandant 
				en 1915 le 5e bataillon du 217e R.I.; Georges Mazerand, député 
				de Meurthe-et-Moselle ; de Turckeim, conseiller général du 
				canton de Blâmont ; Dr Henriot ; M. Caen, de Blâmont, plusieurs 
				maires et curés de la région, a lieu la bénédiction du monument, 
				après une messe célébrée par MM. le curé de Brouville, sur un 
				autel provisoire décoré de fleurs champêtres.
 La cérémonie terminée, M. le commandant de réserve Clayette, 
				président de la délégation, prononce un discours dont nous ne 
				pouvons donner que le résumé.
 Après lès remerciements d'usage, aux autorités civiles présentes 
				à là cérémonie et aux maires des communes environnantes, 
				l'orateur déclare que s'il fallait une récompense ou une 
				approbation à ses compatriotes, ils les trouveraient éclatantes 
				et émouvantes dans l'empressement que les populations du canton 
				ont mis à répondre à leur appel.
 En montrant le monument, il ajoute :
 «  Le monument que nous venons d'élever, certes, est un monument 
				aux morts, mais nous pensons qu'il peut être aussi un monument 
				de gloire, évocateur d'énergie et symbole des vertus civiques et 
				militaires. Il semble qu'en cet instant, parmi les moissons 
				mûres des coteaux et des plaines, se dressent les ombres 
				immortelles de nos frères d'armes, groupés dans la fraternité 
				sublime et tragique du trépas, elles recommandent de n'oublier 
				jamais l'Union sacrée, faite de confiance et de tolérance, qui a 
				préparé la victoire. »
 Il remet ensuite le monument à M. le maire de Reillon et aux 
				habitants de la commune et recommande aux enfants de rappeler, 
				lorsqu'ils seront devenus vieux, à leurs petits enfants que la 
				pyramide de Reillon a poussé sur le champ du sacrifice et de 
				l'honneur et qu'elle représente un passé de douloureuse 
				abnégation, de foi patriotique et de généreux enthousiasme.
 Après le commandant Clayette, le lieutenant-colonel Villemin 
				fait l'historique complet des trois phases de la bataille qui 
				s'est livrée autour de Reillon et dont, il pourrait dire avec le 
				poète : Et quorum pars magna fui. Nous n'en citerons que 
				l'épique épisode des «  manches de chemises » qui tient de la 
				légende.
 Au moment de monter à l'assaut de la redoute reprise par les 
				Allemands, deux soldats de la 18e compagnie commandée par le 
				capitaine Clayette, lui crient ; «  Comme au bal de la Musette 
				Lyonnaise, n'est-ce pas, mon capitaine ? en manches de chemises 
				?
 - Accordé, dit le capitaine. En avant la 18e ! Vive la France ! 
				»
 Ils sont cinquante-deux contre quatre cents fortement installés. 
				Le carré des bras de chemises entra dans l'immortalité.
 Dans l'ouragan de fer et de feu déchaîné, ces enfants se ruèrent 
				sur l'ennemi et, après une lutte sauvage, la redoute était 
				reconquise, mais le brave 217e, dans ces divers combats, avait 
				perdu 165 tués et près de 400 blessés.
 Le colonel termine par cette vibrante invocation : «  Habitants 
				de Reillon, de Blémerey, de Vého, de Leintrey, de Saint-Martin, 
				de Chazelles, de Gondrexon ! un pacte de solidarité morale vous 
				relie au 217e R.I., car les noms de vos cités meurtries sont des 
				noms de victoire qui brillent du plus pur éclat au livre d'or de 
				notre régiment. »
 MM. de Turckheim, Mazerand et M. le sous--préfet se succèdent à 
				la tribune et, en termes aussi chaleureux qu'éloquents, se 
				félicitent d'avoir pu assister à cette touchante cérémonie et 
				rendent hommage au vaillant régiment dont les morts s'alignent 
				dans le cimetière voisin, puis la délégation et ses invités se 
				rendent à Blémerey, où un banquet de soixante-dix couverts, 
				parfaitement ordonné, fut servi.
 Au champagne, M. le maire de Blémerey remercia ses amis lyonnais 
				d'avoir choisi sa commune pour s'y reposer un instant, et M le 
				maire de Reillon, en quelques phrases d'une superbe envolée, 
				déclara accepter la garde du monument et promit, au nom de tous 
				les habitants, de l'entretenir pieusement.
 Après eux, les toasts d'usage furent successivement portés par 
				le commandant Clayette. M. de Turckheim et M. Mazerand. M. le 
				préfet, en portant le sien, rappela qu'il était lié, lui aussi, 
				au 217e, car, lorsqu'il fut blessé et porté à l'hôpital de 
				Saint-Nicolas, il ne dut sa guérison qu'aux bons soins de M. 
				Rebattut, major de ce régiment. Le colonel Villemin, à cette 
				occasion, prononça une belle allocution.
 Lorsqu'il fallut se séparer, les adieux les plus cordiaux furent 
				échangés entre nos visiteurs lyonnais et leurs amis lorrains, et 
				entre eux fut échangée la promesse de ne jamais oublier 
				l'émouvante journée qu'ils avaient passé en si parfaite 
				communion de pensée.
 MONTREUX
 DIVAGATION DE CHEVAUX. - Josi Lhorca, charretier à Montreux, a 
				laissé errer ses chevaux sans être attachés, la gendarmerie a 
				verbalisé contre lui.
 REMONCOURT
 CONTRAVENTIONS. - Deux contraventions ont été relevées contre 
				Armand Terceau, droguiste ambulant, demeurant, à Troyes, la 
				première pour défaut, de patente, la seconde pour défaut de 
				déclaration de commerçant ambulant.
 18 juillet 1923
 BLAMONTIVRESSE PUBLIQUE - Edmond Pernod, 38 ans, garçon de culture, 
				avait cru devoir fêter le 14 juillet par de trop copieuses 
				libations ; il y a gagné un procès-verbal.
 3 août 1923
 BLAMONTIVRESSE. - Denis Coureaux, 34 ans, manoeuvre à Blâmont, trouvé 
				en état d'ivresse manifeste, a été l'objet d'un procès-verbal.
 4 août 1923
 Le Conseil de Guerre de la 20e Régioncondamne à mort par contumace un capitaine allemand
 Jeudi matin, pour la première, fois, le conseil de guerre de la 
				20e région a eu à juger un des auteurs des crimes commis par les 
				Allemands dans notre département en 1914.
 Il s'agissait du capitaine Kunz, de la 19e division Ersatz 
				Réserve, qui était inculpé de vols qualifiés, de pillage en 
				bande, de provocation de militaires au pillage et d'incendie 
				volontaire.
 Cet officier boche ne s'est naturellement pas présenté à 
				l'audience ; il a donc été jugé par contumace.
 Voici les faits : Le 2 février 1919, l'abbé Dupré, actuellement 
				à Neuviller, portait plainte devant le conseil de guerre. Il 
				déclarait que, du 22 août 1914 jusqu'au 14 février 1915, jour où 
				il avait quitté Blâmont pour être rapatrié, il avait été la 
				victime de brutalités particulières de la part d'un capitaine 
				allemand qui appartenait à la réserve.
 Cet officier, après avoir fait arrêter le curé de Blâmont, son 
				vieux père et sa bonne, les avait fait enfermer dans un corps de 
				garde infect, leur enlevant les sommes dont ils étaient 
				porteurs. L'abbé Dupré était en possession d'une somme de 500 
				francs.
 Au moment de son départ de Blâmont, on lui donnait 460 francs. A 
				son arrivée en Suisse, il changeait cette somme, perdant ainsi 
				68 francs.
 Dans sa plainte, l'abbé Dupré déclarait que M. le curé de 
				Blâmont et celui de Harbouey et d'autres personnes avaient été 
				les victimes du capitaine Kunz.
 Une information était ouverte ; elle établissait que, le 9 
				septembre 1914, le 24e régiment d'infanterie saxonne arrivait à 
				Blâmont ; le capitaine Kunz faisait arrêter le curé Barbier et 
				le père de celui-ci ; l'abbé Dupré, vicaire ; le curé Jacques, 
				de Harbouey, qui était venu chercher un refuge à Blâmont, et son 
				sacristain, M. Koster.
 Tous ayant été emmenés au corps de garde, furent menacés et 
				dépouillés.
 Les Boches enlevaient 1.000 francs au premier ; 8 à 900 francs à 
				Mlle Gaillot, sa servante ; 657 francs à M. Koster puis, à 
				l'aide de menaces, le capitaine se faisait remettre 6.000 francs 
				qui se trouvaient dans le coffre-fort de la cure ; une autre 
				somme de 69 francs appartenant aux héritiers de Mme Barbier, et 
				600 francs appartenant à M. Martin, qui les avait déposés dans 
				le même coffre.
 Le capitaine Kunz, continuant ses exploits, enlevait les 
				ornements sacerdotaux de l'église de Domèvre ; enfin, le 30 
				septembre, il donnait l'ordre à des soldats de mettre le feu à 
				l'église de Harbouey, qui fut entièrement détruite.
 Tous ces faits ont été entièrement établis par les affirmations 
				des témoins.
 Après lecture de l'ordre d'informer, le commandant Serain, 
				commissaire du gouvernement, a requis une peine sévère. Le 
				conseil de guerre, après avoir délibéré en chambre du conseil, a 
				rapporté une réponse affirmative, en ce qui concerne les vingt 
				et une questions qui lui étaient posées et a condamné Kunz à la 
				peine de mort.
 8 août 1923
 BLAMONTIVRESSE. - Procès-verbal contre les nommés Angelo Zanon, 39 ans, 
				Georges Heimburger, 28 ans, tous deux manœuvres, Pikouski 
				Ladislas, 30 ans, et Plouchine Spiridor, 32 ans, tous deux 
				charpentiers, trouvés au débit Geyer en état d'ivresse.
 FERMETURE TARDIVE. - Procès-verbal contre les nommés Roger Glé, 
				25 ans, et Louis Geyer, 44 ans, cafetiers, pour fermeture 
				tardive de leur établissement.
 
 REILLON
 DEFAUT DE CARTE D'IDENTITE. - Procès-verbal contre Luigi 
				Sternicchio, 48 ans, et Giuseppe Zuilli, 48 ans, tous deux 
				manoeuvres a l'entreprise Bichaton, pour ne pas posséder de 
				carte d'identité.
 15 août 1923
 VARANGEVILLEABUS DE CONFIANCE. - Dans le courant du mois de décembre 1921, 
				M. Joseph Magron, âgé de 44 ans, manoeuvre, actuellement 
				domicilié à Varangéville, rue des Capucins, habitait Blâmont.
 Il acheta une cuisinière pour la somme de 776 fr à M. Lafarge, 
				négociant en meubles à Blâmont. A ce moment, M. Magron n'ayant 
				pas d'argent pour payer la cuisinière, offrit à M. Lafarge de ne 
				le payer que lorsqu'il aurait touché un titre de dommages de 
				guerre de 2.250 fr.
 En janvier 1922 le commerçant n'ayant pas été payé, demandait à 
				son client de lui donner le titre de dommages de guerre : il se 
				chargeait, disait-il, de le faire toucher à la préfecture de 
				Nancy.
 Joseph Magron n'entendit plus parler pendant quelques mois de 
				son titre ; il demanda à Lafarge ce qu'il était devenu. Celui-ci 
				répondit qu'il l'avait remis entre les mains de M. Licony, 
				huissier à Vezouse. M. Licony, comme il fallait s'y attendre, 
				refusa de rendre le titre, prétextant qu'il ne pouvait le 
				délivrer sans un ordre de M. Lafarge.
 M. Joseph Magron a déposé une plainte contre le commerçant. La 
				gendarmerie a ouvert une enquête.
 29 août 1923
 BLAMONTARRESTATION. - En vertu d'un mandat d'arrêt émanant de M. le 
				juge d'instruction de Lunéville, la gendarmerie a procédé à 
				l'arrestation du jeune Perey Roger, 15 ans, inculpé d'abus de 
				confiance.
 11 septembre 1923
 La situation chevaline dans le département de Meurthe-et-Moselle 
				en 1922-1923Nous extrayons du rapport de M. de Terras, directeur des Haras, 
				les renseignements suivants ; [...]
 Considérations sur quelques stations de monte [...]
 Domèvre-sur-Vezouse. - En 1919 et 1920, cette station 
				fonctionnait dans une installation de fortune, à Blâmont, où 
				elle était très achalandée, cette ville n'ayant pu faire les 
				frais nécessaires pour organiser un local définitif, l'écurie a 
				été ramenée à Domèvre où elle existait d'ailleurs avant la 
				guerre et où un immeuble bien et même luxueusement aménagé a été 
				mis à la disposition de l'administration. Malheureusement, les 
				résultats ne son pas encourageants (29,50 de moyenne). Le retour 
				à Blâmont ramènerait peut-être l'ancienne prospérité.
 Peut-être s'il était fourni un local, pourrait-on donner 
				satisfaction à tout le monde en faisant alternativement 
				fonctionner cette écurie d'une année, l'une dans chacune de des 
				deux localités.
 14 septembre 1923
 BLAMONTDEFAUT D'ECLAIRAGE. - Procès-verbal également à Kenuel Joseph, 
				45 ans, entrepreneur à Blâmont, qui conduisait un camion 
				automobile dépourvu d'éclairage à l'avant.
 IGNEY-AVRICOURT
 STUPIDE AMUSEMENT. - Des inconnus se sont emparés, après les 
				avoir démontées, de plusieurs poulies de commande du disque 
				situé sur la ligne de chemin de fer de Cirey, près de Foulcrey.
 Les auteurs du vol seraient des enfants gardant les vaches dans 
				les champs. Ces enfants utiliseraient les poulies pour monter 
				des trottinettes à bon marche.
 Si le sport est très hygiénique, et apprécié, il ne s'ensuit pas 
				que l'on doive se conduire en vandales et risquer de provoquer 
				des perturbations dans le trafic des trains.
 L'enquête qui se poursuit dévoilera à bref délai les coupables.
 20 octobre 1923
 BLAMONTECLAIRAGE INSUFFISANT. - Georges Mendel, 18 ans, marchand de 
				chiffons, à Lunéville, et Arthur Salomon, 32 ans, cultivateur à 
				Buriville, ont été chacun l'objet d'un procès-verbal, le premier 
				pour éclairage insuffisant de son automobile, le second pour 
				défaut d'éclairage de sa voiture.
 ACCIDENT DAUTOMOBILE. - M. Joseph Bockerich, 37 ans, boucher, à 
				Blâmont, revenant de Domèvre, en automobile, vit venir à sa 
				rencontré M. Deschamps Jean, 56 ans, maçon, à Herbéviller, qui 
				circulait à bicyclette. Les deux véhicules tenaient bien leur 
				droite et étaient éclairés tous deux.
 Cependant, au croisement sur une route offrant huit mètres de 
				voie carrossable, la bicyclette vint accrocher l'arrière de 
				l'automobile et fût gravement détériorée M. Deschamps, blessé, 
				fut relevé et reconduit par l'automobiliste à Herbéviller, où le 
				docteur Henriot dut lui faire quelques sutures et diagnostiqua 
				quinze jours d'incapacité de travail. L'enquête ouverte 
				déterminera, peut-être les causes de cet accident.
 22 octobre 1923
 BLAMONTDEFAUT D'ECLAIRAGE. - Stephan Parchini, 30 ans, charretier à 
				Autrepierre, s'est vu dresser procès- verbal pour défaut de 
				lanterne à son camion.
 LEINTREY
 DEFAUT D'ECLAIRAGE. - Charles Gadat, 53 ans, cultivateur à 
				Leintrey, et Maurice Menier, 24 ans, papetier à La Chapelle, ont 
				été l'objet d'une contravention pour défaut d'éclairage, le 
				premier à sa voiture, le second à sa bicyclette.
 24 octobre 1923
 BLAMONTVAGABONDAGE ET MENDICITE. - La gendarmerie a procédé à 
				l'arrestation de Marie Leprince, femme parfait, 57 ans, sans 
				profession ni domicile fixe, surprise en flagrant délit de 
				vagabondage et de mendicité.
 20 novembre 1923
 AVRICOURTINFRACTION AU CODE DU COMMERCE.
 Salmas Arezki, 30 ans, et Lakdari Arabben Mohamed, 39 ans, tous 
				deux marchands ambulants, domiciliés à Nancy, n'ayant pu 
				justifier de leur inscription au registre du commerce, ont été 
				gratifié d'un procès-verbal.
 REMONCOURT
 ECLAIRAGE INSUFFISANT. - La gendarmerie a verbalisé contre Léon 
				Gusse, 40 ans, entrepreneur à Remoncourt, et Aimé Gérard, 31 
				ans, entrepreneur de broderie à Blâmont, dont les automobiles 
				étaient démunies de feu rouge à l'arrière.
 24 novembre 1923
 BLAMONTL'EMPRUNT. - L'emprunt de 160.000 francs effectué par la ville 
				de Blâmont, en vue de la réalisation du projet d'adduction d'eau 
				de montagne, qu'elle doit exécuter en commun avec les communes 
				d'Avricourt, Igney, Amenoncourt, Fréménil et Gogney, a été 
				ouvert et clos le même jour.
 Réparti en 320 obligations de 500 francs, il a donné les 
				résultats suivants : à la recette municipale : nombre de 
				souscripteurs, 23; titres souscrits, 120; titres attribués, 66.
 A l'agence de Blâmont de la Société Nancéienne : nombre de 
				souscripteurs, 58 ; titres souscrits, 446 ; titres attribués, 
				254.
 DEFAUT D'ECLAIRAGE. - Émile Coster, 39 ans, régisseur à Repaix, 
				et Charles Henry; 19 ans, cultivateur à Harbouey, ont encouru 
				chacun un procès-verbal pour défaut de lanterne à leur voiture, 
				ainsi que Paul Bally, 22 ans, électricien à Gerbéviller, dont la 
				bicyclette n'était pas éclairée.
 16 janvier 1924
 BLAMONTVOL DE BOIS. - M, Auguste Hetzel, 48 ans, propriétaire, à 
				Blâmont, a porté plainte contre inconnu, pour vol de bois de 
				charpente, d'une valeur de 250 francs, commis dans un jardin lui 
				appartenant.
 28 janvier 1924
 BLAMONTET LA LANTERNE ? - Procès-verbal à Paul Scheitz, 33 ans, 
				marchand de vins, qui conduisait une voiture à bras non 
				éclairée, malgré l'obscurité.
 31 janvier 1924
 BLAMONTTOUJOURS LA LANTERNE. - Pour défaut de la lanterne à leurs 
				bicyclettes, des procès-verbaux ont été dressés à Edouard 
				Schmitt, plâtrier à Cirey, et à Maurice Paquatte, 23 ans, 
				cultivateur à Bures.
 DOMEVRE
 MORT SUBITE. - M. Paul Davot, 58 ans, monteur à la Compagnie 
				Lorraine d'Electricité, entrant pour y prendre du ciment, dans 
				un ancien blockhaus, dont une partie servait de magasin et dont 
				l'autre compartiment servait de gîte à un sieur Henri Belain, 
				sans profession, remarqua une épaisse fumée qui sortait de ce 
				compartiment. La fumée dissipée, il constata que l'occupant 
				était étendu sur le dos prés de son lit et était mort depuis 
				quelques heures. M. le docteur Henriot, appelé pour constater le 
				décès, conclut a une attaque d'apoplexie.
 17 mars 1924
 BLAMONTLES SPORTS. - L'Union Sportive Blamontaise ayant l'intention de 
				former un groupe de couleurs cyclistes à Blâmont, invite 
				cordialement tous les jeunes gens du canton qui voudraient 
				pratiquer le sport cycliste sous les couleurs de l'U.S.B. à la 
				réunion qui aura lieu au siège social de la société, place de 
				l'Hôtel-de-Ville, Café du Centre, le vendredi 28. courant, à 19 
				h. 30 Le meilleur accueil leur sera réservé.
 IGNEY-AVRICOURT
 LA SPECULATION CONTINUE, MAIS LA REPRESSION AUSSI. - Les 
				lecteurs de l'Eclair de l'Est ont été mis au courant il y a 
				quelques jours, d'une véritable pléiade de mercantis qui, venus 
				de Sarreguemines et d'ailleurs, étendaient, telle une pieuvre, 
				leurs tentacules voraces sur toute la région d'Avricourt à 
				Sarrebourg, raflant à n'importe quel prix tout le beurre et les 
				oeufs.
 Deux se firent pincer dans les circonstances qui ont été 
				relatées ici ; mais, malgré cela, la marchandise continuait à se 
				raréfier.
 La gendarmerie d'Avricourt tendit cette fois un vaste filet, une 
				surveillance de jour et de nuit fut organisée, qui 
				immanquablement devait porter ses fruits. Aujourd'hui, c'est 
				chose faite ; deux de ces énergumènes sont tombés dans la 
				souricière ; ce sont Kneib Louis, 21 ans, habitant Sarreguemines 
				et son beau-frère Bourguignon Jules, cultivateur à Juvilize, 
				près Dieuze.
 Ces messieurs, naturellement, se livraient à leur trafic sans 
				aucune pièce d'identité ni licence.
 Pour commencer, ils ont encaissé les procès-verbaux 
				réglementaires.
 Il a fallu toute la sagacité, la patience et le flair de nos 
				dévoués gendarmes d'Avricourt pour arriver à ce résultat qui, 
				bien qu'incomplet encore, n'en est pas moins à leur honneur, et 
				leur tableau de chasse s'augmente de jour en jour.
 CONTRAVENTIONS. - Des contraventions ont été relevées contre 
				Louis Duhaut, menuisier à Blâmont, pour défaut d'appareil sonore 
				à sa bicyclette, et à Henri Lefèvre, 21 ans, négociant à Cirey, 
				pour défaut de numéro d'ordre à l'avant de son automobile.
 30 mars 1924
 BLAMONTET LA LANTERNE ? Procès-verbal à Clément Defay, 45 ans, maître 
				maçon à Blâmont, pour défaut de lanterne à sa voiture.
 OBSEQUES. - Les obsèques de M. Victor Verrel, directeur de 
				l'Ecole des garçons ont été célébrées samedi à Blâmont. Le 
				défunt a été enlevé à l'affection des siens à l'âge de 53 ans, 
				après avoir été instituteur à Lunéville, Cirey, Reillon, Gogney 
				et Domèvre et enfin a Blâmont depuis 1913.
 Il est mort en service, parmi ses collègues au cours d'une 
				réunion d'instituteurs.
 Aussi, c'est au milieu d'une affluence considérable, où 
				figuraient les instituteurs et institutrices du canton de 
				Blâmont et de Cirey qu'il fut conduit à sa dernière demeure, 
				emportant avec lui l'affection et le regret de tous.
 NONHIGNY
 INFRACTION A LA LOI GRAMMONT. Edmond Masson, 39 ans, 
				représentant de la maison Debray, qui avait attelé un chien a sa 
				voiture de livraison, a été gratifié d'un procès-verbal.
 14 avril 1924
 EMBERMENILPOLICE DES ETRANGERS. - Komaski Modeste, 35 ans, Nonack Ramon, 
				27 ans, Lozinski Victor, 25 ans, Baran Lorents, 34 ans, ont été 
				l'objet de procès-verbaux pour défaut de visa à leurs pièces 
				d'identité. M. Tiguet, entrepreneur à Blâmont, qui les a 
				embauchés sans vérifier si leurs pièces étaient régulièrement 
				établies, a été également gratifié d'un procès-verbal.
 15 avril 1924
 BLAMONTLE STAND DES MARMOTTES. - L'inauguration du stand de la Société 
				de tir et de préparation militaire de Blâmont aura lieu le 
				dimanche 18 mai, sous la présidence de M. le général Pénet, 
				commandant le 20e corps d'armée, avec le concours de la fanfare 
				«  L'Industrie » des établissements Mazerand, et la clique de 
				trompettes de la société de gymnastique.
 Le stand d'avant-guerre a été complètement anéanti ; le nouveau 
				domine la ville, qui est située à quelques centaines de mètres.
 C'est M. l'ingénieur Fischer, un spécialiste en la matière, qui 
				a dressé les plans.
 Au dire des gens compétents, le stand des Marottes offre la 
				sécurité l plus complète ; les différents pavillons sont coquets 
				et bien aménagés.
 Le panorama est splendide, l'agencement des pelouses et des 
				massifs flatte et repose l'oeil. Le stand des Marmottes sera le 
				lieu de promenade et de prédilection des habitants de Blâmont et 
				du canton.
 23 avril 1924
 BLAMONTPOLICE DU ROULAGE. - Des procès-verbaux ont été dressés à Jean 
				Gerrod, 32 ans, maçon à Ancerviller ; Léon Gallois, 21 ans, 
				cordonnier à Lunéville ; Georges Vigneron, 21 ans, et Lucien 
				Vagnier, 19 ans, ces deux derniers papetiers à Moyenmoutier, 
				pour défaut d'éclairage à leurs bicyclettes.
 
 EMBERMENIL
 VOL DE NUMERAIRE. - A la suite d'une copieuse beuverie au café 
				Desboeufs à Emberménil, entre ouvrière de l'entreprise Roux et 
				Desmarets, que le patron dut expulser de son établissement, à 23 
				h. 30, l'Espagnol Alcazar Jean, 23 ans, et le Polonais Léonard 
				Prrylski, constatèrent que leurs portefeuilles respectifs 
				avaient disparu. Le premier affirmait que le sien contenait 400 
				francs et le second ne déclarait que 156 francs.
 D'après les dires de leurs camarades, le vol fut imputé à deux 
				Polonais, les nommés Roch Cieplinsky, 27 ans, et Stanislas 
				Sierankouski, 28 ans.
 Malgré leurs dénégations, la gendarmerie les mit en état 
				d'arrestation et les déféra au Parquet de Lunéville. Elle leur 
				dressa à tous un procès-verbal pour ivresse publique.
 Le débitant du café où ils avaient bu fut également gratifié 
				d'un procès-verbal pour fermeture tardive.
 8 mai 1924
 LUNEVILLETRIBUNAL CORRECTIONNEL
 Violences. - Paul Tihay, 28 ans, domestique de culture chez M. 
				Godin, à Blâmont, est intervenu dans une discussion entre son 
				patron et M. Louis Bayard, manoeuvre, et a frappé brutalement ce 
				dernier, lui occasionnant une incapacité de travail de deux 
				jours.
 Après débats, le tribunal le condamne à 25 francs d'amende.
 14 mai 1924
 BLAMONTVOL DE LAPINS. - Le 8 courant, M. Paul Dubois, 60 ans, 
				cultivateur à Blâmont, se rendant dans l'après-midi dans sa 
				propriété au lieu dit Les Marmottes, située à 1 kilomètre de la 
				ville, et où il élève des lapins en liberté, a constaté que deux 
				de ces animaux avaient été tués et laissés sur place et que six 
				autres avaient disparu. Il estime la perte subie à 200 francs, 
				et dans l'absence de tout indice, il porte plainte contre 
				inconnu.
 POLICE DE LA ROUTE. - Des procès-verbaux ont été dressés pour 
				défaut d'éclairage de plaque d'identité ou d'appareil sonore à 
				leur bicyclette contre Jules Hanaux, 29 ans, marchand ambulant à 
				Blâmont ; Charles Claude, 19 ans, cultivateur à Domèvre, et 
				Louis Foins, 17 ans, mécanicien, demeurant également Domèvre.
 REILLON
 INCENDIE DUNE PLANTATION. - Sur le témoignage de ses deux fils, 
				Maurice et Renée, 14 et 10 ans, qui prétendent avoir vu leur 
				oncle, Louis Constant, 54 ans, cultivateur, mettre le feu à la 
				plantation forestière de leur père, à Reillon, M. Joseph Michel, 
				48 ans, cultivateur à Herbéviller, a déposé une plainte en 
				incendie volontaire contre son beau-frère, Louis Constant, avec 
				qui il est en mauvaise intelligence. Celui-ci, dont la 
				réputation est excellente, proteste contre cette accusation. Il 
				reconnaît avoir brûlé les herbes d'une propriété lui appartenant 
				et située à peu de distance de celle de Michel, et accuse à son 
				tour les enfants d'avoir mis eux-mêmes le feu à la propriété de 
				leur père, qui estime à 2.000 francs la perte subie.
 Une enquête est ouverte.
 29 mai 1924
 Conseil Général de Meurthe-et-MoselleSéance du 28 Mai 1924
 La séance publique est ouverte à 10 heures. [...]
 M. de Turckheim soutient une demande de subvention de 20.000 
				francs pour installer une pouponnière dans un grand immeuble sis 
				à Blâmont. L'Union des Femmes de France se rendrait acquéreur de 
				cet immeuble et le conseil général voterait une somme de 20.000 
				fr. pour l'aménagement. Les enfants sortant de la Maternité 
				seraient conservés là de 3 mois à 2 ans.
 M. Didelon se déclare d'accord sur le principe du crédit mais 
				voudrait attendre un peu plus tard pour son inscription au 
				budget.
 M. de Turckheim insiste ainsi que M. Dreux.
 M. Didelon voudrait des précisions sur la façon dont va être 
				organisée cette pouponnière et sur qui la dirigera, etc.
 M. Lebrun dit que l'assemblée étant d'accord sur le fond, on 
				pourrait voter la subvention dès maintenant, quitte à recevoir 
				les renseignements utiles plus tard.
 Il en est ainsi décidé.
 M. le Dr Giry demande qu'afin d'éviter des erreurs, le conseil 
				général conserve un droit de regard et de contrôle sur le 
				fonctionnement de la pouponnière.
 On reviendra sur cette question en septembre.
 19 juin 1924
 BLAMONTPOLICE DE LA ROUTE. - Pour défaut d'appareil sonore à sa 
				bicyclette, Barberin Annibal, 22 ans, maçon à Domèvre, a été 
				gratifié d'un procès-verbal.
 LEINTREY
 POLICE DES ETRANGERS. - Procès-verbal a été dressé à Boirant 
				Lorent, 34 ans, manoeuvre à l'entreprise Tiquet, pour défaut de 
				visa à ses pièces d'identité.
 27 juin 1924
 Blamont, 26 juin. - De notre correspondant particulier :Eugène Charton, 66 ans, et François Marchand, 81 ans, tous deux 
				pensionnaire à l'hospice des vieillards à Blâmont, discutaient 
				ensemble, le 24 courant, dans un couloir de l'hospice lorsque 
				Charton poussa un peu brusquement son contradicteur. Celui-ci, 
				presque impotent, tomba à la renversé et sa tête porta sur une 
				marche d'escalier garnie a tringle de fer.
 La blessure ne paraissait tout d'abord pas très grave. Marchand 
				put regagner, son dortoir, mais le malheureux succombait 
				quelques heures après à une congestion cérébrale consécutive à 
				sa chute.
 Une enquête a été ordonnée par le parquet.
 2 juillet 1924
 AVRICOURTINSULTES. - Des procès-verbaux ont été dressés contre Pierre 
				Roehr, 50 ans, et X..., en fuite, pour avoir traité de voleur le 
				receveur aux billets de la gare d'Avricourt.
 BLAMONT
 POLICE DU ROULAGE. - Pierino Vanni, chauffeur à l'entreprise 
				Pagny, dont le camion était dépourvu de numéro d'ordre à 
				l'arrière, a été gratifié d'un procès-verbal.
 FERMETURE TARDIVE. - Procès-verbal a été dressé à Charles 
				Antoine, 35 ans, débitant à Blâmont, qui avait laissé son 
				établissement ouvert après l'heure réglementaire.
 23 juillet 1924
 BLAMONTATTACHEZ VOS CHIENS. - M. Louis Braggini, entrepreneur à 
				Blâmont, a déposé une plainte contre le sieur Arsène Breton, 
				dont le chien l'a mordu au mollet, et lui a causé une incapacité 
				de travail de six jours.
 HERBEVILLER
 VOL. - M. Sainrapt François, entrepreneur de travaux publics à 
				Lunéville, a porté plainte contre Henri Poncelet, 40 ans, 
				manoeuvre à l'entreprise Kennel, à Blâmont, pour vol de deux 
				brouettes dans un de ses chantiers à Herbéviller.
 25 juillet 1924
 BLAMONTSUICIDE. - Le sieur Célestin Gourget, 58 ans, gardien de 
				l'abattoir, atteint de neurasthénie aigue, a mis fin à ses 
				jours, en se pendant dans une logette située au fond de son 
				jardin.
 HARBOUEY
 CIRCULATION A GAUCHE. - Une contravention a été dressée contre 
				Hippolyte Saussier, 37 ans, cultivateur, qui conduisait une 
				voiture de bois, en suivant la gauche de la route.
 27 juillet 1924
 ANCERVILLERARRESTATION. - Sur mandat d'amener de M. le juge d'instruction 
				de Lunéville, la gendarmerie a procédé à l'arrestation de Jules 
				Ygouf, 44 ans, Inculpé d'abus de confiance et l'a écroué à la 
				maison d'arrêt.
 AVRICOURT
 DEFAUT DE GUIDES. - Lacourt Paul, 80 ans, cultivateur à 
				Avricourt, et Duhaut Adrien 28 ans, cultivateur à Ancerviller, 
				montés sans guidés sur les voitures qu'ils conduisaient, ont été 
				l'objet d'un procès-verbal
 BLAMONT
 VOL D'UNE CHEVRE. - Albert Stassard, 40 ans, chiffonnier à 
				Blâmont, a déposé une plainte contre le nommé Mertens, demeurant 
				à Harbouey. Une enquête a été ouverte par la gendarmerie de 
				Badonviller, dans le ressort de laquelle se trouve Harbouey.
 DOMJEVIN
 POLICE DES ETRANGERS. - Wilk Martin, 28 ans, manoeuvre à 
				l'entreprise Roux et Desmarets, s'est vu dresser procès-verbal 
				pour avoir négligé de faire viser sa carte d'identité.
 LEINTREY
 DEFAUT DE GUIDES. - Un procès-verbal a été dressé à Georges 
				Schlesser, 25 ans, charretier à l'entreprise Bichaton, pour être 
				monté sans guides sur sa voiture.
 11 août 1924
 BLAMONTCOUP DOUBLE. - Perino Vanni, 23 ans, conducteur à l'entreprise 
				Pagny, n'ayant pas de permis de conduire, ni de rétroviseur à 
				son camion, a été l'objet de deux procès-verbaux. A noter que le 
				délinquant avait trouvé très original d'empêcher de passer le 
				capitaine de gendarmerie.
 15 août 1924
 BLAMONTPOLICE DE LA ROUTE. - Eugène Bazar, 21 ans, chauffeur à 
				Herbéviller, a été l'objet d'un procès-verbal pour défaut de 
				rétroviseur à son camion. Il en a été de même pour Georges 
				Mandel, négociant à Lunéville.
 22 août 1924
 BLAMONTIVRESSE. - Roger Schérrer, 19 ans, domicilié à Domèvre, qui 
				s'était présenté au conseil de révision en état complet 
				d'ivresse, a été l'objet d'un procès-verbal.
 DOMEVRE
 ABANDON D'ATTELAGE. - Des procès-verbaux ont été dressés à 
				Charles Claude, 19 ans, cultivateur à Domèvre, et à Emile Noël, 
				43 ans, livreur à Einvaux, qui avaient laissé leurs attelages au 
				milieu de la rue sans les attacher.
 3 septembre 1924
 BLAMONTPOLICE DES ETRANGERS. - David Levoni, 31 ans, chiffonnier à 
				Lunéville, qui n'a pu justifier de la possession d'une carte 
				d'identité, a été l'objet d'un procès-verbal.
 IGNEY
 CONTRAVENTIONS. - Des contraventions ont été relevées contre 
				Holstein Adolphe, 18 ans, manoeuvre à Réchicourt-le-Château, 
				pour tapage nocturne ; Louis Anghilière, 30 ans, entrepreneur à 
				Avricourt, pour défaut de numéro d'ordre à l'avant de son 
				automobile ; Pierre Trugnola, 26 ans, chauffeur chez M. Labesse, 
				à Hagondange, pour défaut de feu rouge à l'arrière de sa 
				camionnette et à Constant Simoutre, 22 ans, cultivateur à 
				Landécourt, et Enrico Buffoni, 26 ans, charretier à Badonviller, 
				pour défaut de guides.
 27 septembre 1924
 BLAMONTPOLICE DELA ROUTE. - Pour défaut d'appareil sonore à sa 
				bicyclette, Stanislas Barflomizack, 31 ans, marchand ambulant, à 
				Lunéville, a récolté un procès-verbal.
 5 octobre 1924
 BLAMONTABANDON D'ATTELAGE. - Des procès-verbaux pour abandon d'attelage 
				ont été dressés à Eugène Laurentz, 25 ans, garçon de culture à 
				Blâmont, et à Georges Claudel, 20 ans, marchand ambulant à 
				Badonviller, pour avoir laissé leurs attelages, sans 
				surveillance, sur la voie publique.
 5 novembre 1924
 BLAMONTA L'A.M.C. - Le 1er novembre, à 14 Heures, les membres de 
				l'A.M.C. se réunirent au pied du monument élevé place Carnot, 
				aux enfants de Blâmont morts pour la patrie. Rassemblement place 
				de la Mairie, à 13 h. 45.
 Le 11 novembre, après la messe traditionnelle, banquet chez M. 
				Conrad, à midi. Prix, 15 francs. Inscriptions reçues chez MM. 
				Paul Fiel et Jules Conrad, jusqu'au 6 novembre.
 HERBEVILLER
 UN BIZARRE ACCIDENT. - Le 30 octobre, M. Louis Morgenthaler, 53 
				ans, garagiste à Sarrebourg, se rendant à Lunéville, marchait 
				parallèlement au train L.B.B. sans s'apercevoir qu'un passage à 
				niveau traversait la voie Son automobile, accrochée par la 
				locomotive, fut trainée sur une longueur de
 70 mètres et complètement démolie. Fort heureusement, il n'y eut 
				pas d'accident de personne.
 LEINTREY
 UN BANQUET. - A l'occasion du mariage de M. Lucien Houbin avec 
				Mlle Céline Batho, une collecte a été faite au profit du 
				monument aux morts qui a produit la somme de 78 francs, remise 
				aux mains de M. le maire. Puisse ce beau geste contribuer au 
				bonheur des jeunes époux.
 VERDENAL
 VOL DE- NUMERAIRE. - Henri Colas, 36 ans, premier domestique 
				chez M. Vaganey, 29 ans, cultivateur à Verdenal, jouit d'une 
				chambre particulière dans laquelle il enferme la valise 
				contenant ses économies. En y entrant le 1er novembre, pour 
				prendre de l'argent, il constata que sa chambre avait été 
				ouverte et sa valise forcée. Il manquait, en effet, 60 fr. à sa 
				réserve-. Le même jour, le jeune Raymond Vary, 17 ans, se 
				faisait régler par M. Vaganey et, quoique n'ayant touché aucun 
				argent, se livrait de suite à des dépenses peu en rapport avec 
				ses ressources.
 La-gendarmerie, prévenue, vint le prendre au café où il 
				consommait de la bière et, après l'avoir longuement cuisiné, 
				finit par lui arracher l'aveu qu'il était l'auteur du vol. Vary 
				a été arrêté et écroué à la prison de Lunéville.
 12 novembre 1924
 NONHIGNY fête sa reconstitutionLa commune de Nonhigny, dont la reconstitution est virtuellement 
				terminée, en même temps qu'elle fêtait hier l'anniversaire de 
				l'armistice, inaugurait sa mairie, son école et son église. Dans 
				le village, pavoisé et fleuri, un arc de triomphe souhaitait la 
				bienvenue aux autorités et aux amis d'alentour, qui s'étaient 
				rendus nombreux à cette fête.
 Celle-ci commença vers 10 heures et demie, par la bénédiction de 
				l'église, qui n'a gardé de l'ancienne que quelques pans de murs 
				et une partie du clocher. La cérémonie fut célébrée par M. 
				l'abbé Barbier, doyen de Blâmont, assisté de M. l'abbé Seel, 
				ancien curé du village, de M. l'abbé Collin, administrateur de 
				la paroisse, et de MM. les curés des environs : Gogney, 
				Frémonville, Neuviller, Bréménil, Repaix, Azerailles, 
				Amenoncourt.
 Lé clergé se rendit ensuite en cortège aux plaques 
				commémoratives rappelant le souvenir des victimes de la guerre. 
				Il y fut reçu par les autorités groupées autour de M. Gérard, 
				maire de la commune, de M. Lhote, président de la Coopérative de 
				reconstruction, et de tout le conseil municipal.
 Etaient présents : M. Mazerand, député ; M. de Turckheim, 
				conseiller général ; M. Adam, conseiller d'arrondissement ; M. 
				Labourel, maire de Blâmont ; M. Coulon, inspecteur primaire, 
				directeur de la Coopérative des écoles ; M. Harmant, instituteur 
				; MM. Lauthe et Villemon, architectes ; MM. Collin et Bouf, 
				entrepreneurs.
 On se rendit en cortège à l'église, où commença le service 
				divin, dont l'éclat fut rehaussé par la participation de la 
				musique des Etablissements Mazerand. Le sermon fut donné par M. 
				l'abbé Lacour, condisciple et camarade de guerre du curé de la 
				paroisse. Devant une assistance nombreuse et émue, le 
				prédicateur sut définir en termes particulièrement heureux, le 
				rôle de l'église qui venait d'être livrée au culte.
 Source de lumière, dispensant la grâce, réconfortant les 
				énergies, elle est aussi le témoin près de Dieu de tous les 
				actes de la vie des paroissiens de Nonhigny.
 Le prédicateur eut ensuite un souvenir reconnaissant pour les 
				morts de la grande guerre, et en leur nom à tous, adressa un 
				chaleureux appel aux nommes de bonne volonté, pour la paix dans 
				l'exercice des libertés de tous.
 Après l'office, sur le perron de Mairie, eut lieu la cérémonie 
				émouvante de l'appel des disparus de la commune. Et face à la 
				ligne bleue des Vosges, qui se profilait très nette à l'horizon, 
				par cette belle journée d'automne, et dont hier encore une 
				partie était allemande, deux enfants, Mlles Léa Roger et 
				Georgette Lhote, récitèrent deux poésies à la mémoire des héros 
				de Nonhigny.
 Ensuite le maire prit la parole. Malgré l'émotion qui le prenait 
				à la gorge et lui faisait perler des larmes des yeux, il raconta 
				simplement, sans phrases, le martyre de sa cité : l'assassinat 
				de quatre civils. «  Dans un autre coin du village, dit-il, ce 
				sont des mères réfugiées dans une cave avec leurs bébés et un 
				jeune homme. La maison est en feu au-dessus d'eux : impossible 
				de fuir cette fournaise, ils vont être asphyxiés si le jeune 
				homme n'était parvenu à desceller un barreau de soupirail avec 
				un couteau de poche... »
 Ces visions d'épouvante sont encore dans les yeux de la plupart 
				des personnes qui écoutent, et pourtant ce sont celles-là même 
				qui, le 14 août 1914, quatre jours après le massacre, rentraient 
				à Nonhigny avec les troupes françaises. «  Notre population, 
				croyant ses peines terminées, se remettait à là moisson. »
 Sans avoir vu la scène de terreur, il n'en est pas moins 
				émouvant d'écouter un des témoins raconter froidement, à dix ans 
				d'intervalle : «  Ils (les Boches) emmenèrent trois hommes pour 
				empêcher les Français de tirer sur eux. » C'est l'un des, trois 
				hommes survivants qui parle.
 Comme elle est belle alors, l'adjuration de M. de Turckheim, qui 
				prend ensuite la parole pour honorer l'héroïsme des morts et la 
				ténacité de ceux qui sont revenus au village.
 «  ...Nous voulons que la paix règne, que l'ordre règne. Nous 
				flétrissons de toutes nos forces toute idée de lutte entre les 
				Français. Hier encore, le président du conseil, dans un discours 
				prononcé à Rôdez, disait que sa plus haute ambition était 
				d'établir entre nos compatriotes une véritable et sincère 
				fraternité.
 «  Que les actes s'harmonisent avec ces belles paroles, par là 
				paix répandue entre tous les Français : c'est aussi notre plus 
				ardent désir.
 «  II n'y avait pas de luttes dans les tranchées, où souffraient 
				nos enfants. C'est ce qui a fait leur force, c'est pour cela 
				qu'ils ont vaincu. Ils ont vaincu aussi, parce que parmi eux des 
				chefs énergiques ont su faire régner l'ordre dans la 
				discipline...
 «  Dans notre belle Lorraine, si saine d'esprit après tant de 
				souffrances, nous saurons tous agir vigoureusement pour que le 
				sacrifice de ces jeunes hommes ne soit pas vain. Nous saurons 
				étouffer dans l'oeuf toutes les tentatives de révolution, nous 
				en faisons le serment devant eux... »
 La parole est enfin à M. Mazerand, qui félicite le maire des 
				résultats obtenus :
 «  C'est parce que nous avons subi plus qu'ailleurs les atteintes 
				du mal, que nous sommes plus sensibles aux symptômes de la 
				guérison. »
 Il exalte le patriotisme des héros :
 «  Vos mobilisés ont contribué à repousser bien loin le poteau 
				frontière dont vous aviez tous subi l'affront à quelques 
				kilomètres pendant votre enfance. » Que leur exemple soit une 
				leçon «  où vos descendants puiseront l'énergie suffisante pour 
				défendre nos droits et nos libertés ».
 Un banquet suivit, où régna la plus franche cordialité. Au 
				dessert, le maire raconta la résurrection de son village, aussi 
				simplement que le matin il avait rappelé sa destruction.
 M. Coulon, directeur de la Coopérative des écoles, appela de son 
				vrai nom, celui qu'elle n'aurait jamais du cesser de mériter 
				nulle part l'école communale, qu'il qualifia d'école nationale. 
				Il fit appel lui aussi, à la solidarité de tous pour 
				l'achèvement de la reconstitution dans la grande détresse des 
				finances françaises.
 Enfin, M. Mazerand, dans une allocution pleine de bonhomie et 
				d'humour, clôtura la série des discours en portant un toast â la 
				prospérité de Nonhigny, de la Lorraine et de la France.
 La fanfare et la chorale de jeunes filles des Etablissements 
				Mazerand se faisait entendre, ensuite dans deux morceaux très 
				applaudis qui terminèrent cette fêté d'union sacrée, où l'on 
				n'entendit pas une note discordante. Spectacle vraiment 
				réconfortant de gens dont aucun n'a oublié les grandes leçons de 
				la guerre.
 19 novembre 1924
 BLAMONTINFRACTION AU CODE DE LA ROUTE. - la gendarmerie a verbalisé 
				contre Georges Eschenlor, 49 ans, propriétaire, à Nancy, 4, 
				avenue de Boufflers, dont l'automobile n'avait pas de feu rouge 
				à l'arrière et n'avait qu'un phare allumé à l'avant.
 POLICE DES ETRANGERS. - Procès-verbal à Viola Egjno, 19 ans, 
				forgeron à Nonhigny, qui n'avait pas de carte d'identité.
 30 décembre 1924
 HERBEVILLERINFRACTION A ARRETE PREFECTORAL. - Malgré l'avis que la fièvre 
				aphteuse régnait à Herbéviller, M. Desalme boucher à Blâmont, 
				ayant acheté, un porc dans la commune, sans se munir d'un 
				certificat du vétérinaire, a été l'objet d'un procès-verbal.
 
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