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Journal - La Presse du jour

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Presse - L’Eclair de l’Est - 1925-1930


15 février 1925

Bizarre tentative d’assassinat
Lunéville, 14 février. - De notre correspondant particulier.
Ce matin, 14 courant Mme Charles Michel, cultivatrice à Herbéviller, en ouvrant sa porte, heurta un fil de fer qu’elle n’avait pas aperçu et reçut au même instant dans le bras droit, à hauteur des poumons, une balle provenant d’un revolver fixé au montant de la porte et que la traction opérée sur le fil de fer avait fait détonner. Mme Michel se rendit aussitôt à Lunéville où elle fut pansée provisoirement par M. le docteur Job, qui remit l’extraction de la balle, restée dans la partie supérieure du bras, à lundi prochain.
Il résulte des déclarations de la victime de cette tentative d’assassinat que, dans la journée du 13 elle avait reçu la visite d’un Alsacien ouvrier électricien, se disant chargé de la vérification des appareils, à qui elle avait demandé de déplacer son compteur. Sur son refus, Mme Michel l’avait averti qu'elle porterait plainte à son administration et l’ouvrier, après l’avoir insultée grossièrement, lui répondit qu’il se f... d’elle comme de son directeur et qu’elle aurait de ses nouvelles dès le lendemain.
Grâce à un hasard des plus heureux, Mme Michel en sera quitte pour une légère blessure, mais la balle aurait pu faire une blessure mortelle en pénétrant dans le poumon.
La gendarmerie de Blâmont recherche activement l'assassin qui a disparu sans laisser de traces.
AVRICOURT-IGNEY
POLICE DES ETRANGERS. - Des procès-verbaux ont été dressés à Klemezak Mathyson, 31 ans, et à Ackman Stanislas, 32 ans, tous deux manoeuvres, pour défaut de visa à leurs cartes d’identité, ainsi qu’à Rhinalda Emilie, 35 ans, tâcheron à Emberménil, pour les avoir embauchés sans vérifier leurs pièces d’identité.
BLAMONT
ABUS DE CONFIANCE. - M. Louis Zéliker, 56 ans, marchand de meubles à Blâmont, avait vendu un mobilier à tempérament au sieur Paul Varin, demeurant à Val-et-Châtillon, qui emmena son mobilier à Senones et disparut après l’avoir vendu à Robach à un sieur Claude. M. Zeliker n’ayant pas été payé, a porté plainte contre le vendeur et l’acheteur.
IGNEY-AVRICOURT
POLICE DES ETRANGERS. - Les frères Johann et Joseph Breuer, 16 et 21 ans, le premier garçon de culture, le second chauffeur à Lunéville, ont été l’objet d’un procès-verbal pour défaut de visa à leurs pièces d’identité.


7 mars 1925

EMBERMENIL
DEFAUT DE VISA DE CARTE D’IDENTITE. - Le manoeuvre italien Giovanni de Biesi, travaillant chez M. Laffont, entrepreneur de récupération et de transports à Pont-à-Mousson, a eu un procès pour défaut de visa de sa carte d’identité. M. Laffont, qui n’a pas surveillé auprès de son subordonné l’exécution de cette formalité légale, a récolté également une contravention.
REPAIX
CONFÉRENCE. - Une conférence sur les syndicats agricoles et la mutualité sera faite par M. l’abbé Devaux, à Repaix, salle de la mairie, demain dimanche 8 mars, à 14 heures, sous la présidence de M. de Turckheim.
Y sont invités, non seulement les cultivateurs de Repaix, mais aussi ceux des villages environnants.


15 avril 1925

BLAMONT
AMBULANT EN DÉFAUT. - Maurice Roussel, 29 ans, bonnetier à Blénod-les-Pont-à-Mousson, déballe ses marchandises sur la place du Marché sans avoir ses pièces d'identité et de commerce en règle. Il a un procès.


22 mai 1925

BLAMONT
AVIS AUX PECHEURS, VENDEURS
DE POISSONS. - Lucien Jacquemin, 25 ans, cultivateur à Hablutz, avait réalisé une fort jolie pêche dans l’étang des « Anciennes Carrières ». Il se proposa d’aller la vendre à Blâmont. Malheureusement, il ne possédait pas le certificat d’origine nécessaire pour pouvoir transporter du poisson en temps de pêche prohibée. Le gendarme qu’il rencontra lui dressa un procès.


11 juin 1925

Un wattman est écrasé
Lunéville, 10 juin. - De notre correspondant particulier.
Avant-hier, Emile Grandclaude, conducteur de l’automotrice de Blâmont à Badonviller, n’étant pas de service, était allé se promener à Herbéviller. De là, il voulut se rendre à Domjevin et prit le train de midi 45.
Monté, sur la plate-forme avant du fourgon, Grandclaude parlait avec deux camarades, lorsque, pour une cause encore mal connue, il tomba sur la voie.
Avant que le train ait pu être arrêté, le fourgon avait écrasé la main du malheureux.
Transporté à l’hôpital de Lunéville, il a dû subir l’amputation du bras droit.


26 juin 1925

BLAMONT
DELIT DE PECHE. - Le journalier Bastien Paul, est matinal. Trop, car il a été surpris pêchant dans la Vezouze avant le lever du soleil. D’où procès-verbal.
GOGNEY
DEFAUT DE GUIDES. - Emile Vouaux, 17 ans, cultivateur, se laisse conduire par son attelage au lieu de le guider ; même il n’a pas de guides. Cela lui vaut un procès.


22 juillet 1925

BLAMONT
VAGABOND ARRÊTÉ-. - La gendarmerie a arrêté au lieu dit «  Bois de Trion », le Polonais Joseph Janecki, 44 ans, sans domicile et sans profession.
FREMÉNIL
CYCLISTE RENVERSE.- Le vannier Jean Bauer, 31 ans, rentrant à bicyclette, prétendit avoir été renversé par la voiture du cultivateur Pierre Châtel. En effet, celui-ci rencontra bien Rauer près du pont de la Vezouze, entre la commune de Domjevin et la gare. Le cycliste suivait la rivière à assez vive allure et, à hauteur du sentier de Fréménil, il aurait traversé la route, devant le cheval; mais, au passage d’un caniveau, il fut jeté dans le fossé.
Blessé au visage, il fut ramené à Ogéviller chez le docteur Humbert, par les soins de Pierre Châtel, vannier, qui le prit dans sa voiture automobile.


24 juillet 1925

Un incendie détruit trois maisons à Ogéviller
Blâmont, 23 juillet. - De notre correspondant particulier :
Un incendie s’est déclaré aujourd’hui dans une maison, à Ogéviller, localité de 400 habitants, Située, à 11 kilomètres de Blâmont. Le sinistre prit rapidement de grandes proportions et bientôt deux immeubles voisins furent atteints par les flammes.
Malgré l’intervention rapide des pompiers de la localité, auxquels s’étalent joints ceux des communes voisines, les trois bâtiments furent entièrement détruits.
On ignore encore les causes du sinistre.
Les dégâts sont très élevés.


2 août 1925

BLAMONT
ARRESTATION. - Joseph Eberhard, 20 ans, peintre, a été arrêté pour vagabondage n'ayant ni travail ni domicile.
Il a eu en outre un procès pour n’avoir pas d’appareil avertisseur à son vélo.


4 août 1925

BLAMONT
VOYEZ LANTERNE ! - N. Léopold Duhamel, contremaitre, et M. Louis Lachaise, manoeuvre à l’entreprise Thiebon, ont chacun un procès pour défaut de lanterne à leurs vélos.


5 août 1925

Ecoles de gardes puéricultrices
La Maison Maternelle de Blâmont ouvre le 1er septembre 1925. Elle reçoit des nourrissons et des mères-nourrices avec leur enfant et forme de plus des gardes-puéricultrices.
Règlement pour les élèves. - Les élèves apprennent les soins à donner aux enfants par un enseignement théorique et pratique.
La demande d’admission se fait par présentation personnelle si possible, sinon par écrit.
Les conditions d’admission sont les suivantes:
1° Age minimum : 18 ans.
2° Certificat médical de bonne santé.
3° Certificat de bonne vie et moeurs, légalisé par le maire.
4° Références.
La durée des études est d'un an, de six mois ou de trois mois au moins. Les frais d'inscription, comprenant l’internat et les études sont de 600 francs pour trois mois ; de 900 francs pour six mois ; de 1.200 francs pour un an. Ces sommes sont payables à l’avance et par trimestre.
Les élèves passent tour à tour dans tous les services : biberonnerie, salles diverses de nourrissons de tous les âges, etc..., elles travaillent dès le premier jour sous la direction de cheftaines spécialisées.
Les cours théoriques se font sous la forme de cours donnés par le médecin-chef de la maison et de répétitions données par la directrice.
Les cours théoriques comprennent :
Des notions d’anatomie et de physiologie;
L’hygiène de l’enfance ;
Les maladies de l’enfance, leur thérapeutique ;
Quelques éléments de pansement et de petite chirurgie.
Après un an l’élève aura droit à un diplôme de garde-puéricultrice. A la fin de l’année révolue un examen aura lieu. Après six ou trois mois l’élève aura un certificat de stage de la Maison Maternelle.
Les élèves devront se soumettre à la discipline de la maison. Elles doivent porter l’uniforme qui leur est fourni par la maison et se plier aux heures réglementaires de travail et de repos. Elles auront une après-midi par semaine et un dimanche par mois de congé.
Elles sont tenues de faire au moins une quinzaine de veilles de nuit durant leur année de stage dans la maison.
Ces études sont faites dans un cadre superbe, dans une maison entourée d’un par cet installée suivant les données les plus récentes de la puériculture.
S’adresser à la directrice de la Maison Maternelle de Blâmont, à Blâmont (Meurthe-et- Moselle).

BLAMONT
AUTOMOBILISTE PINCÉ. - Maxime Munier, 43 ans, a eu un procès pour avoir circulé avec une auto ne possédant ni numéro d’immatriculation, ni plaque d’identité.

DOMEVRE-SUR-VEZOUSE
INAUGURATION DU MONUMENT AUX MORTS. - La Compagnie du chemin de fer de Lunéville à Blâmont a l'honneur d’informer le public qu’à l'occasion de l'inauguration du monument aux enfants de Domèvre morts pour la France et de la fête de la reconstitution, le dimanche 9 août 1925, elle mettra en circulation, en dehors des trains réguliers, les trains supplémentaires indiqués ci-dessous :,
Blâmont à Domèvre. - Blâmont départ 14 h. 10 ; Verdenal 14 h. 16 ; Domèvre arrivée 14 h. 23.
Blâmont à Domjevin. - Blâmont départ 21 h. 30 ; Verdenal 21 h. 36 ; Domèvre 21 h. 50
Herbéviiler 22 h. 01 ; Ogéviller 22 h. 08 ; Fréménil 22 h. 14 ; Domjevin 22 h. 17.
Domèvre à Blâmont. - Domêvre départ, 14 h. 40 ; Verdenal 14 h. 47 ; Blâmont arrivée 14 h. 53.
Domjevin à Blâmont. - Domjevin 22 h. 25 ; Fréménil h. 29 ; Ogéviller 22 h. 35 ; Herbéviller 22 h. 42 ; Domèvre 23 heures ; Verdenal 23 h. 08 ; Blâmont arrivée 23 h. 19.


7 août 1925

BLAMONT
COMMERÇANT EN DEFAUT. - Il ne suffit pas d'avoir une patente, il faut la faire viser. Pour l’avoir oublié, Georges Guillemain, marchand ambulant de Saint-Dié, de passage, à Blâmont, a eu un procès.


10 août 1925

Domèvre-Sur-Vezouze a célébré hier l’héroïsme des morts et le labeur des vivants
Domèvre-sur-Vezouze, 9 août. - De notre envoyé spécial :
Dans la salle de mairie de la coquette bourgade est suspendu un cadre dans lequel on peut voir des photographies présentant quelques aspects du village, tel qu’il sortit, de la tourmente. Les maisons sont presque: toutes rasées, les rues ont disparu, sous un enchevêtrement de fils de fer et de boyaux, de trous d’obus et de moellons amoncelés : en un mot, un champ de désolation et de mort où l’herbe elle-même, n’ose plus paraître.
Six ans sont passés depuis la délivrance et Domèvre ressuscitée par l’effort tenace de ses enfants, a repris sa vie toute de calme labeur. Seuls les murs trop neufs surmontés de toits trop rouges rappellent que l’incendie et la mort régnèrent en maîtres, quatre années durant dans ce coin si charmant.
Et aussi le monument, blotti à l’ombre de l’église paroissiale; sur lequel sont inscrits les noms des vingt-neuf braves, morts pour le pays.
Quand nous arrivons, vers 9 heures, un clair soleil dore de ses rayons déjà chauds la bourgade en fête. Les rues sont tendues de guirlandes et de drapeaux, bordées de petits sapins et à l’entrée du village un arc de triomphe de verdure est surmonté d’une banderole sur laquelle se lit des mots de bienvenue.
LE SERVICE RELIGIEUX
Une foule nombreuse et recueillie se presse dans l’église toute neuve, gracieusement parée de verdure et de drapeaux. Au centre de la grande nef se dresse un catafalque recouvert des couleurs nationales et portant, épinglées sur son drap; la médaille militaire et la croix de guerre. A chaque coin les pompiers, montent une garde d’honneur.
Le service funèbre est célébré par M. l’abbé Renauld, curé de Saint-Pierre et ancien curé de Domèvre, assisté de M. l’abbé Munier, curé actuel de la paroisse.
Au cours de la cérémonie, la musique l’«  Industrielle de Cirey » exécute plusieurs morceaux religieux, et à l’offertoire la fanfare de Blâmont sonne «  A l’étendard ».
Avant, l’absoute, M. l’abbé Renauld monte en chaire et en quelques paroles émues tire la grande leçon d’héroïque abnégation, de grandeur d’âme qui découlé du sacrifice des morts. Il dit le devoir de gratitude et de souvenir qui s’impose à tous les survivants.
Après l’absoute, le clergé se rend au monument qui est béni par M. l’abbé Renauld.
Puis a lieu à la mairie la réception des autorités.
LA RECEPTION DES AUTORITES
MM. Carau, vice-président du, conseil de préfecture, représentant M. André Magre, préfet de Meurthe-et-Moselle, empêché ; M. Mazerand, député ; le baron de Turckheim, conseiller général, arrivent à 10 h. 15, en automobile. Ils sont reçus à la mairie par M. Voizement, maire de Domèvre, entouré de son conseil municipal. M. Voizement remercie M. le préfet de Meurthe-et-Moselle d’avoir délégué un représentant pour présider à cette fête. Il dit l’effort soutenu depuis la guerre pour aboutir à faire revivre le village de ses ruines et invite ses hôtes à comparer le paysage de désolation de 1918 avec celui qu’ils peuvent admirer aujourd’hui.
En quelques mots, M. Carau remercie, et le cortège se forme pour se rendre au monument.
L’INAUGURATION DU MONUMENT
Tout d’abord s’avancent les trompettes et des gymnastes de la «  Sportive Lorquinoise », la musique «  L’Industrielle de Cirey », la fanfare de Blâmont, la Chorale des jeunes filles des Etablissements Mazerand, une délégation des médaillés militaires de Lunéville avec le drapeau de la section porté par M. Pajot, les enfants des écoles portant des bouquets de fleurs précèdent immédiatement les- autorités que suivent la population et les amis venus des villages environnants.
Grandiose dans sa simplicité, le monument se dresse à droite de l’église. C’est une large table de grès rose au somment de laquelle ressortent les armes de Domèvre où figure la croix de guerre ; scellée en plein centre, une plaque de bronze porte les noms des morts.
MM. Carau et Mazerand viennent s’incliner devant le monument et y déposer une gerbe de fleurs. Puis la cérémonie commence par l’appel des morts.
L’APPEL DES MORTS
Vingt-neuf héros : vingt-cinq militaires, quatre civils dont un enfant qui avait commis le crime de jouer au soldat a la barbe des brutes germaniques, composent cette glorieuse phalange. M. Piot, instituteur, procède à l’appel, et à chaque nom, les enfants des écoles répondent : «  Mort pour la France ! »
Voici la liste glorieuse :
Agelot Aimé, Bain Auguste, Bajolet Alexandre. Colin Chartes, Colin Léopold, Comminotti Ernest, Cotelle Pierre, Courtois Léon, Devot Jean, Dubas Joseph, Dubois Gaston, Fourmann Armand, Fourmann Henri, Fresse Auguste, Galland Auguste, Houviaux Lucien, Jacquot Georges, Janin Jules, Marchal Lucien, Mathieu Justin, Milot Jules, Pagny Joseph, Receveur Louis, Thomas Camille, Thomas Louis.
Victimes civiles : Claude- Adolphe, Claude Auguste, Claude Maurice, Dubas Paul.
Les trompettes sonnent ». A l’Etendard » puis M. le maire ouvre la série des discours.
DISCOURS DE M. VOIZEMENT
Maire de Domèvre.
Il commence par rendre hommage aux morts qui ont tout sacrifié pour que la France vive à leurs familles éplorées.
Il dit ensuite que le monument sera pour les générations futures le symbole du sacrifice et de l’héroïsme. Il recommande aux enfants, des écoles de ne pas oublier, en allant en classe, de s’incliner respectueusement devant le monument élevé à la gloire de leurs aînés.
Il termine en saluant les familles des victimes civiles et militaires de Domèvre et en s’inclinant respectueusement devant les morts.
DISCOURS DE M. DE TURCKHEIM
Conseiller général
«  La population de Domèvre, dit M. de Turckheim, a vaillamment supporté les souffrances terribles de la guerre. Depuis l’armistice, elle a tendu tous ses efforts vers la reconstruction. En agissant ainsi, elle a bien interprété la volonté des morts qui ne comprendraient pas que les luttes de partis passent avant le devoir national et la reconstitution.
Il faut, dit-il en manière de conclusion, l’union dans la paix. »
DISCOURS DE M. MAZERAND
Député de Meurthe-et-Moselle
Le député de Meurthe-et-Moselle félicite la municipalité de Domèvre et le comité d’organisation d’avoir eu l’idée de faire coïncider l’inauguration du monument aux morts avec celle du village, associant ainsi le culte des disparus aux fêtes de la reconstitution.
Il trace ensuite un saisissant tableau des événements dont Domèvre fut le théâtre entre le 9 août 1914 (il y a 11 ans jour pour jour) et l’armistice.
Après avoir constaté que les résultats de la paix n’ont pas entièrement répondu aux légitimes espérances des combattants, il conclut en disant qu’il ne suffit pas à la France de montrer un visage pacifique, mais qu’elle doits aussi savoir se montrer vigilante.
DISCOURS DE M. GARAU
Vice-président du conseil de préfecture
Représentant, M. le préfet empêché au dernier moment, il apporte aux morts de Domèvre l’hommage du gouvernement.
Puis à son tour il retrace les événements qui se sont déroulés depuis 1914 : l’agression allemande, les horreurs de l’invasion, la victoire puis le bel effort de résurrection de ces dernières années. ;
Ayant également constaté la mauvaise volonté insigne apportée par les vaincus dans l'exécution du traité. - mauvaise volonté trop souvent favorisée par nos alliés - il dit que pour imposer cette exécution, la France doit surtout compter sur elle-même.
Il rend hommage aux morts, artisans de la victoire libératrice, aux mutilés, à tous les anciens combattants, aux civils, martyrs de la barbarie allemande, et termine en adressant un souvenir ému à ceux qui, sur la terre d’Afrique, luttent encore pour l’honneur de la patrie.
Au cours de la cérémonie, plusieurs sonneries furent exécutées par les fanfares et un choeur brillamment enlevé par la chorale des jeunes filles, accompagnée par l’Industrielle de Cirey.
Le service d’ordre était assuré de façon parfaite par la subdivision des pompiers sous le commandement du lieutenant Baptiste.
L’INAUGURATION DU VILLAGE
Au son d’entraînants pas redoublés exécutés successivement par les trois sociétés, le cortège se reforme et traverse toutes les rues du village, brillamment pavoisées et ornées avec un goût parfait.
La foule se presse derrière les autorités qui visitent successivement l'église, la mairie et les constructions particulières.
L’impression qui se dégage de cette visite express, c’est que Domèvre a magnifiquement fait les choses : maisons claires, commode et saines, rues larges et bien entretenues, belles places, fontaines, monuments publics d’un goût parfait - une réserve cependant pour le portail de la mairie - rien ne manque de ce qui peut faire la beauté d’un village.
A midi, les diverses cérémonies sont terminées et l'on se rend dans la salle des fêtes de la mairie pour
LE BANQUET
Une centaine de convives sont au large dans la vaste salle.
A la table d’honneur, que préside M. Carau, nous remarquons, à sa droite, MM Voizement, maire ; Mazerand, député ; Adam, conseiller d’arrondissement ; Pécheur, secrétaire général de la sous-préfecture ; Labourel, maire de Blâmont ; le maire de Lorquin, M. l’abbé Munier, curé de Domèvre ; à sa gauche, MM. le baron de Turckheim, conseiller général ; Liengey, conseiller d arrondissement ; Auclair, abbé Renauld, Albert Colin, Welsinger, ancien maire ; Villermont, Michel Malherbe, statuaire, etc., etc.
Un menu exquis, servi par l'excellent cuisinier qu’est M. Godard, hôtelier à Lunéville, recueille les suffrages unanimes des convives.
Au cours du repas, l’Industrielle de Cirey, la chorale des jeunes filles et la fanfare de la Sportive Lorquinoise interprétèrent quelques morceaux fort applaudis.
Au champagne, des toasts furent portés par MM. le maire de Domèvre, de Turckheim, Mazerand, l’abbé Renauld, Lafontaine et enfin par M. Carau qui, suivant la tradition, porta la santé du président du conseil et du président de la République.
Belle journée, en résumé, qui prouve une fois de plus le courage et le patriotisme de nos populations lorraines : indomptables dans les épreuves de la guerre et victorieuses, des difficultés du temps de paix.
Domèvre a repris maintenant sa vie calme et laborieuse qui jamais plus, nous voulons l’espérer, ne sera troublée par le bruit du canon.
Y.L.
AVRICOURT
ENQUETE. - L’administration a ouvert une enquête commodo et incommodo pour la construction de quatre voies stratégiques latérales au chemin de fer de Blainville à Sarrebourg.
Plan et devis sont déposés à la préfecture de Metz pour le tronçon alsacien-lorrain d’Avricourt à Sarrebourg.
Nous avons déjà annoncé ce projet, il y a quelques mois, notamment pour la construction d’un pont ou d’un passage souterrain à la gare d’Igney-Avricourt, pour relier la route départementale Avricourt-Blâmont.


19 août 1925

AVRICOURT
LES ÉTRANGERS. - Adam Lippert, 33 ans, manoeuvre a Moussey, a eu un procès pour défaut d’extrait d’immatriculation, ainsi que Joseph Barani, maçon, 24 ans pour défaut de carte d’identité.
BLAMONT
LES CYCLISTES. - Walter Wuthieh, 21 ans, chauffeur à Domèvre, a eu un procès pour rouler à bicyclette la nuit sans lumière.
OGÉVILLER
ET LA LANTERNE - Pour n’avoir pas de lumière à leur vélo, Charles Mangin, charron à Herbéviller, 22 ans, Louis Noël, 27 ans, cultivateur et Victor Branann, 23 ans boucher, ont eu des procès-verbaux.


20 août 1925

BLAMONT
GRANDE KERMESSE AU PROFIT DE LA POUPONNIERE. - Dimanche prochain, 23 août, de 14 à 19 heures, dans le parc du château de Blâmont, grande kermesse au profit de l’oeuvre de la Pouponnière de Blâmont, sous le patronage de l’Union des Femmes de France. Fête foraine, loteries, tombola, tirs, comptoirs de vente, attractions diverses, grand bal de jour et de nuit. Orchestre de cinquante musiciens. La fête commencera à 14 heures précises.
Le comité d’organisation acceptera jusqu’au dernier moment tous les lots qui lui seront adressés. D’avance il en exprime sa reconnaissance aux généreux donateurs.
DOMJEVIN
CYCLISTE EN DEFAUT. - Le manoeuvre Gabriel Berce, 19 ans, a eu un procès-verbal pouf absence de plaque de contrôle à sa machine.
MONTREUX
UNE BICYCLETTE RETROUVEE. - M. Remillon, de Repaix, avait signalé la disparition de sa bicyclette qui venait de lui être volée par un inconnu. Faisant une ronde nocturne dans les environs de Badonviller les gendarmes entendirent venir un cycliste monté sur un vélo sans lumière. Ils lui intimèrent l’ordre de s’arrêter. Celui-ci obtempéra mais aussitôt le pied à terre, il abandonna la machine dans les pieds de l’autorité, tandis que lui déguerpissait au plus vite dans les bois et vergers environnants. Il ne put être retrouvé. Quant à la bicyclette, c’était celle de M. Remillon : elle lui fut aussitôt restituée.
Le mystérieux cycliste est recherché.


27 août 1925

BLAMONT
LA CHASSE AUX VOLEURS DE FRUITS. - En allant dans son verger situé au lieudit «  La Corvée Senaltes » sur le territoire de Barbas, M. Paul Dubois constata que ses mirabelliers et ses quetschiers avaient déjà été dévalisés. Une cinquantaine de kilos paraissaient lui avoir été dérobés. Il porta plainte aussitôt à la gendarmerie. Celle-ci, au cours de son enquête, fut amenée à interroger deux ménagères : les femmes Duhaut, 69 ans, et Defay, 40 ans, qui reconnurent être allées dans le verger de M. Dubois, mais pour y cueillir de l’herbe et y ramasser du bois. Elles trouvèrent des mirabelles à terre et en cueillirent après des rejets d’arbre ; elles soutinrent qu'elles pensaient que ces fruits n'appartenaient à personne. Procès-verbal a néanmoins été dressé.


9 septembre 1925

BLAMONT
IVRESSE PUBLIQUE. - Edmond Colin, cantonnier au chemin de fer L.-B.-B., a eu un procès-verbal, pour ivresse. Monté sur son vélo, la route était vraiment trop étroite pour lui. Sa marche incertaine attira l’attention de la maréchaussée.
LA CLOCHE DE BOIS. - Le cafetier Louis Geyer, 46 ans, a porté plainte contre un de ses pensionnaires, Lucien G..., 23 ans, parti une belle nuit, sans tambour ni trompette, en emportant une cantine ne lui appartenant pas et devant encore à M. Geyer 42 francs de frais de pension et une avance de 25 francs.
DOMJEVIN
CONTRAVENTION. - Edouard V..., cultivateur, 44 ans, a eu un procès pour conduire sa voiture sans tenir les guides de ses chevaux.
IGNEY
POLICE DES CHEMINS DE FER. - Pierre Graff, 42 ans, chauffeur à la glacerie de Nancy, a eu un procès-verbal pour circulation sur la voie ferrée.


10 septembre 1925

BLAMONT
MOTOCYCLISTE EN DEFAUT. - Le peintre en bâtiment Napoléon F..., habitant Ancerviller, a eu un procès pour n’avoir ni plaque d’identité à sa machine ni permis de conduire.


11 décembre 1925

Cour d’Appel de Nancy
Audience du 10 décembre 1925
La Cour se déclarant incompétente l’appelant ira en cour d'assises
Si Eugène Lorentz, 26 ans, garçon de culture, avait eu la téméraire espérance, en faisant appel, d’obtenir une diminution de la peine de 2 ans de prison prononcée contre lui par le tribunal de Lunéville, pour vol, il doit à l’heure actuelle regretter amèrement son initiative.
La cour, en effet, en présence du vol commis avec effraction par l’appelant, s'est déclarée incompétente. Lorentz comparaîtra en conséquence devait le jury de Meurthe-et-Moselle, peu tendre aux voleurs, comme on sait.
Dans la nuit du 30 avril au 1er mai 1925, la porte de la maison de M. Gabriel Duchamp, propriétaire d'une ferme, aux environs de Blâmont, était fracturée. Le cultivateur n'entendit aucun bruit suspect et constata le matin, en même temps que l’effraction de la porte, la disparition d’une somme de 520 francs, d’un fusil de chasse, de cartouches, d’un pardessus et d’une pipe.
Il porta plainte, n'ayant alors aucun soupçon sur l’identité de son voleur.
Or, le chauffeur du maire de Blâmont lui dit avoir aperçu, dans les environs, un nommé Lorentz, qui à deux reprises avait travaillé à la ferme et avait été congédié définitivement à la fin du mois de septembre 1924.
M. Duchamp se souvint que son ancien domestique, avait eu une vilaine histoire avec un garagiste au sujet d’une bicyclette empruntée et non rendue. Les soupçons se précisèrent et la gendarmerie qui en eut connaissance se mit à la recherche de Lorentz.
On le retrouva non loin de Saverne. Il déclara être sorti le 30 avril 1925 de la maison de force de Phalsbourg, avoir touché sur son pécule 175 fr. 80 et avoir pris le train aussitôt pour Nouvel-Avricourt.
Il nia formellement être l’auteur du vol, fournissant de l’emploi de son temps un détail très précis.
L’enquête continua. L’on sut que Lorentz avait emprunté 400 francs, au nom de ses parents, à une firme commerciale de Saverne ; cette indélicatesse quoique antérieure au vol, jetait un jour singulier sur la mentalité du domestique.
On apprit qu’à l’auberge Weckmann, à Saverne. Lorentz avait montré un fusil de chasse qu’il prétendait avoir acheté 300 fr. à Lunéville.
Une perquisition chez les parents du voleur amena la trouvaille du fusil et du pardessus, remis spontanément par la mère de l’inculpé.
Mis en présence de ces preuves, Lorentz se décida à avouer.
Il dit que le jour même de sa libération il avait acheté à Sarrebourg un ciseau et une lime. Il prit le train pour gagner Blâmont et se rendit à la ferme de M. Duchamp où il opéra entre minuit et une heure du matin.
Il gagna ensuite Réchicourt à pied et y prit le train pour Steinbourg.
Lorentz déclara avoir envoyé un mandat-poste de 50 francs à un nommé Lantz, un de ses compagnons de détention. Il devait venir le rejoindre, sitôt libéré, et ils auraient alors, convient le cynique malfaiteur, commis d’autres vols ensemble.


18 décembre 1925

BLAMONT
POLICE DES GARNIS. - Un procès-verbal a été dressé contre le nommé Geyer Louis, 46 ans, débitant rue du Château, pour registre de logeur mal tenu.


30 décembre 1925

BLAMONT
AUTO NON ECLAIREE. - Le nommé Louis Jourde, 43 ans, agent d'assurance à Sarrebourg (Moselle) a récolté un procès-verbal pour avoir circulé avec une automobile non éclairée.


13 janvier 1926

AVRICOURT
LA PLAQUE D’IDENTITE. - Un procès-verbal a été dressé contre le nommé André Morgenthaler, 24 ans, loueur de voitures, 30, place du Marché, à Sarrebourg, qui avait omis de doter son automobile d'une plaque d’identité
BLAMONT
PAS DE CHANCE. - Le nommé Albert René, 22 ans, blanchisseur à Sarrebourg, ayant une course à faire à Gerbéviller, résolut de faire le trajet à bicyclette. Arrivé à proximité de Blâmont, il cassa son pédalier. S’étant arrêté pour essayer de le réparer, il eut la désagréable surprise de voir survenir les gendarmes qui s’apercevant que la bicyclette n’était pas munie de plaque de contrôle ni de plaque d’identité dressèrent à Albert une double contravention.
LEINTREY
POLICE DES CHEMINS DE FER. - L’italien Stivanin Pietro, 20 ans, manœuvre avait, pour raccourcir le chemin de retour à son domicile, emprunté la voie du chemin de fer. Les gendarmes l’ayant vu lui dressèrent procès-verbal.


15 février 1926

BLAMONT
LIBERALITE. - A l’occasion du mariage de son fils, Mme Léon Bechmann a fait don, au bureau de bienfaisance, d’une somme de 200 francs. Remerciements.


17 février 1926

BLAMONT
COLLISION D'AUTO. - M. Joseph Beckrich, boucher, 77, rue du Pont, revenait de faire des livraisons à Domèvre, lorsque arrivé au lieu dit «  La Côte de Barbezieux », il vit venir à sa rencontre un camion éclairé par deux lanternes et un phare acétylène. Il fit au conducteur du camion des appels de lumière pour qu'il réduise son éclairage, mais ce fut en vain. C’est alors qu’aveuglé par la lumière du-phare, il ne put se garer et fut tamponné par l’arrière du camion.
Il n’y eut heureusement aucun accident de personne, mais la camionnette de M. Beckrich fut sérieusement endommagée.
Le camion tamponneur, appartenant à la brasserie de Champigneulles, était conduit par le chauffeur Hess Alexandre, qui reconnut devant témoin n’avoir pu réduire la lumière de son phare.


14 mars 1926

BLAMONT
VAGABOND. - Les gendarmes ont arrêté, rue Traversière, en flagrant délit de vagabondage, l’italien D’Arma Guiseppe, 4ans, terrassier.


28 avril 1926

IGNEY
POLICE DES ETRANGERS. - François Peruchetti, 24 ans, plâtrier ; Attilio Violini, 37 ans, plâtrier, tous deux habitant 32, rue de l’Eglise, à Guebwiller (Haut-Rhin), ont récolté un procès-verbal pour défaut de visa de carte d’identité.
Jean Mlodriankoncky, 42 ans, domestique de culture à Moussey (Moselle), s’est vu dresser procès-verbal pour défaut de carte d’identité.
LEINTREY
JAMAIS DEUX SANS TROIS. - Paul Kuczynsky, 26 ans, manoeuvre, occupé à la récupération pour le compte de l’entreprise Oréfice, a récolté trois procès-verbaux, 1° défaut de carte d’identité ; 2° défaut d’extrait d’immatriculation ; 3° défaut de carte-permis de récupération.
PAUVRES POULES. - M. Jules Gérardin, propriétaire, ne vit pas en bonne intelligence avec son voisin M. Charles Jeanpierre. La cour est mitoyenne, et les poules de M. Gérardin vont sur le fumier-de M.
Jeanpierre. Celui-ci a décidé de leur faire la chasse. Le 18, une poule était blessée et périssait, le 22 avril, c’était au tour de cinq autres de subir le même sort.
M. Jeanpierre reconnaît avoir frappé les poules avec un fouet, mais dit qu’il avait averti M. Gérardin de ne pas laisser ses poules aller sur sa propriété.
COUP DOUBLE - De patrouille à Leintrey, les gendarmes constatèrent que le café tenu par Mme Joséphine Breton, femme Gaultet, était ouvert après l'heure réglementaire. Etant entrés pour signifier à la débitante qu’ils lui dressaient procès-verbal pour fermeture tardive, ils virent que des consommateurs buvaient de l'alcool. La débitante n'ayant qu’une licence pour boissons hygiénique, récolta un deuxième procès-verbal.
VERDENAL
ACCIDENT - M. Henri Guenot, en permission libérable était allé à bicyclette le 22 avril, à Baccarat. A son retour il était arrivé à environ un kilomètres de Pettonville, lorsqu'il voulût croiser une voiture : ayant dérapé il tomba si malencontreusement que la roue arrière lui passa sur la jambe droite et sur une partie du corps.
M. Jules George, cultivateur qui conduisait la voiture, transporta Guenot chez lui. M. le docteur Thomas de Blâmont a déclaré que n’ayant pas de fracture, l'incapacité de travail sera d’environ quatre semaines.


15 mai 1926

LEINTREY
LA RECUPERATION. - Le Polonais Waclaw. Wegner, 40 ans, manoeuvre, travaillait à la récupération de matériaux, mais il n’était pas détenteur d’une carte-permis, ce qui lui a valu un procès-verbal.


24 mai 1926

BLAMONT
ENTRE VOISINS. - Mlle Augustine Mangin, 50 uns, repasseuse, vit en mauvaise intelligence avec sa voisine, Mme Céleste Bridey, 34 ans ; le 20 mai, vers 9 heures du matin, elles se rencontrèrent dans l’escalier mitoyen et se disputèrent ; Mlle Mangin dit avoir été menacée et frappée par Mme Bridey qui nie et dit avoir été frappée au ventre avec une pelle à main et un balai.
EMBERMENIL
CHIEN DANGEREUX. - Le 19 mai, ses moutons étant parqués, Geoffroy Kuerner, berger au service de M. Hamm, propriétaire à Printzheim (Bas-Rhin), était parti déjeuner au village. A son retour, il eut la surprise de constater qu’un chien appartenant à M. Desboeuf (Emile), 45 ans, s’était rué sur le troupeau et avait mordu cruellement 5 agneaux et 3 brebis, dont certains sont si gravement blessés qu’il faudra les abattre.
M. Hamm estime le préjudice causé à 1.000 francs.


19 juin 1926

BLAMONT
LE CHIEN N’EST PAS GENTIL
Le 16 juin, vers 12 h 45, les trois enfants de M. Hanaux, marchand ambulant, rue Victor-Pierre, se rendaient à l’école, lorsque, passant à proximité de la maison de M. Dietrich, le chien de ce dernier se jeta sur l’un des enfants et mordit le jeune Lucien âgé de 8 ans.
M. Dietrich a promis de prendre les frais à sa charge.


7 juillet 1926

GOGNEY
ACCIDENT. - Le 1er juillet vers 8 heures, M. Jules Louviot, 77 ans, travaillant chez M. Busselot, cultivateur, était monté sur une voiture de foin pour la décharger. Il venait d’enlever la perche retenant le foin, lorsque perdant l’équilibre, il tomba la tête la première sur l’aire de la grange. Relevé aussitôt, il reçut les premiers soins du docteur Thomas qui constata une fracture à la base du crâne.
Il fut transporté d’urgence à l’hôpital de Lunéville.


21 juillet 1926

Cour d’Assises de Meurthe-et-Moselle
Audience du 20 juillet (matin)
Vol qualifié
M. Barbey, avocat général occupe le siège du ministère public. L’accusé est un nommé Lorentz Eugène, âgé de 26 ans, garçon de culture, sans domicile fixe. Né en Lorraine autrefois annexée, il ne parle pas français et l'on doit avoir recours à un interprète assermenté M. Muhr.
Les renseignements fournis sur Lorentz sont mauvais. Ceux qui l’ont connu le déclarent capable de tous les méfaits, Il fut à deux reprises différentes, au service de M. Duchamp, à la ferme Saint-Paul, dans la région de Blâmont. Il fut renvoyé définitivement parce qu’il s’enivrait. Son patron n’était pas mécontent de son travail ; mais il reconnaît qu’il était brutal avec les animaux.
Plusieurs fois condamné, Lorentz, se trouvait à la prison de Phalsbourg lorsqu’un co-détenu nommé Lotz lui conseilla de cambrioler son ex-patron et lui apprit même le maniement de la pince-monseigneur.
Le 30 avril 1925, Lorentz sort de la prison de Phalsbourg, résolu à voler le soir même M. Duchamp. Il achète à Sarrebourg un ciseau à froid et une lime pour commettre les effractions nécessaires. Arrivé vers minuit, il fracture la porte de la laiterie et accède à la salle à manger où il fouille tous les meubles, Il s’empare de 520 francs environ, d’un fusil de chasse Hammerless évalué 500 fr., de quelques cartouches, d’un pardessus usagé, de provisions de bouche et s’éloigne sans être inquiété.
Interrogé par le président, et grâce à l’intermédiaire de l’interprète, l’accusé reconnaît les faits, mais prétend ne plus se rappeler certains détails. Il prit la précaution, en quittant la ferme, de couper les fils du téléphone pour que son patron ne puisse prévenir La gendarmerie, aussitôt le vol découvert. Il monta dans le train à Réchicourt après avoir envoyé un mandat-poste de 50 francs à Lotz, toujours détenu à Phalsbourg et qui devait sortir quelques jours après. Il se réfugia ensuite à Waldomisheim, chez ses parents.
Les soupçons se portèrent sur lui presque aussitôt, parce que M. Georges, garde du baron de Turckheim, l’avait rencontré le matin sur la route de Cirey à Blâmont, porteur du fameux fusil de chasse Hammerless et l’avait signalé à la gendarmerie qui ne tarda pas à l’arrêter.
Les témoins entendus : M. Duchamp, qui évalue à 1.300 francs son préjudice total, le gendarme Didier et le brigadier Arnoux confirment les faits.
Lorentz, dît M. l’avocat général dans son réquisitoire, est très mal considéré jusque dans sa famille qui ne veut plus le voir et au préjudice de laquelle il a commis un abus de confiance de 1.000 francs.
Il a déjà subi plusieurs condamnations. C’est un solide gaillard, un sportif, sans aucune tare, ni physique ni mentale. Ce malfaiteur professionnel a complété son éducation à la prison de Phalsbourg où Lotz et lui avaient projeté toute une série de cambriolages dans les villas des environs de Metz.
Les circonstances dans lesquelles furent accomplis les actes reprochés à Lorentz permettent de les qualifier crimes.
Le tribunal de Lunéville ne l’avait, il est vrai, condamné qu’à 2 ans de prison. Mais le ministère public fit appel. La Cour se déclarant incompétente, la chambre des misés en accusation a renvoyé Lorentz devant le jury. C’est un verdict affirmatif sans circonstances atténuantes, que demande à ce dernier l’honorable organe du ministère public.
Me Badier, le jeune défenseur de Lorentz fait, observer que tous les objets dérobés ont été restitués au plaignant, à 20 francs près. Il ne reste plus rien du préjudice causé. Un vol de ce genre est qualifié crime parce qu’il y a présomption qu’un individu s’introduisant de nuit pour l’effectuer, est capable de tuer qui le surprendrait. En l’espèce, Lorentz ne portait aucune arme.
Ce n’est qu’après la guerre (qu’il fit comme pionnier dans l’armée allemande) que Lorentz, alors âgé de 24 ans, commença à commettre des vols. Or il fut affreusement blessé par une grenade française qui l’atteignit à la base du cervelet. On peut donc douter qu’il -soit entièrement responsable. Finalement l’avocat demande que son client bénéficie de circonstances atténuantes assez larges pour que lui soient évités les travaux forcés.
Les débats étant clos, le jury se retire pour délibérer. Il rapporte un verdict affirmatif, mitigé par les ci constances atténuantes. En conséquence la Cour condamne Lorentz à 5 ans d’emprisonnement et 10 ans d’interdiction de séjour.


22 août 1926

BLAMONT
LE VISA. - Procès-verbal a été dressé contre Albert Pislor, 22 ans, maçon, en pension au café Bain, Grande-Rue, pour défaut de visa d’extrait d'immatriculation.


26 août 1926

ANCERVILLER
PLAINTE. - M. Hubert Mabs, cultivateur, a porté plainte contre MM. Pierre Colin. 50 ans, Paul Munier, 34 ans, cultivateurs, qui, pour rentrer leur moisson, avaient traversé avec leurs voitures le pré de M. Mabs.
MM. Colin et Munier ont promis de réparer les dégâts causés.
AVRICOURT
CHAUFFEUR INDELICAT. - M. Fernand Ruyer, fromager, s’apercevant que des vols de lait, bois, charbon, etc., se commettait depuis quelque temps à son préjudice, prévint la gendarmerie. Une active surveillance fut établie, ce qui permit d’arrêter Marcel Liotté, 22 ans, chauffeur au service de M. Ruyer, au moment où il entrait chez lui avec deux litres de lait qu’il venait de dérober.
L’HEURE REGLEMENTAIRE. - Procès-verbal a été dressé contre Jean Bai, 30 ans, cafetier à Igney-Avricourt, pour fermeture tardive de son établissement, et contre Auguste Lhôte, 25 ans, domestique de culture, qui y consommait.
BLAMONT
ABUS DE CONFIANCE. - Mme Marie-Louise Gabin, pour éviter les mauvais traitements de son mari, dut se réfugier, en janvier, chez Mme Marie Renard, 33 ans, rue des Chapeliers ; elle. y emménagea avec tout son linge de ménage, puis se plaça comme bonne le 16 août dernier ; voulant repartir chez ses parents en Moselle, elle se présenta chez Mme Renard, mais elle ne put avoir qu’une partie de ce qui lui appartenait, Mme Renard se refusant à lui donner le reste de son linge, ainsi que ses bijoux et même une somme de 400 fr.


3 septembre 1926

BLAMONT
VOL. - M. Louis Zeliker, commerçant, emploie depuis mai le jeune Joseph Rollin, dit Blum, 16 ans, manoeuvre, demeurant aux Harcholins, écart de Bertrambois. Celui-ci aurait dérobé le 26 août une pompe à vélo à M. Walh, garagiste à qui il livrait de l'essence ; de plus ses camarades de travail trouvèrent un jour ses poches remplies de sucre en morceaux.


7 septembre 1926

AVRICOURT
VIOLENCES ET INSULTES - Le 31 août, vers 15 heures, Robert Boul, 23 ans, employé de chemin de fer, se présenta, en compagnie de sa femme, à l'épicerie Datry. Ils étaient en possession d'un carnet de timbres-primes et réclamèrent la prime à laquelle leur donnait droit leur carnet. Mais Mme Datry leur déclara qu’ils n'auraient de prime qu’autant qu'ils payeraient un arriéré-de compte s'élevant 403 fr. 50. C’est alors que furieux Boul bouscula violemment Mme Datry et l’insulta.
BLAMONT
COUP DOUBLE, - Circulant en motocyclette, Georges Morel, 22 ans, instituteur à Langatte (Moselle), récolta deux procès-verbaux pour défaut de permis de circulation, défaut de permis de conduire et de carte grise.


14 septembre 1926

BLAMONT
GRAVE ACCIDENT. - Le 8 septembre, après avoir monté un gazogène au charbon de bois sur un camion, Henri Kallembrun, 18 ans, et son père, mécanicien garagiste, rue Victor-Pierre, partirent pour essayer le bon fonctionnement du gazogène. Suivant la route nationale, ils étaient arrivés à hauteur du croisement de la route de Barbas, lorsque, contents de l’essai fait, ils résolurent de rentrer. Ils ralentirent pour faire demi -tour, mais le moteur s’arrêta.
Les deux hommes descendirent.
Après avoir ouvert le capot, le père mit le moteur en route avec la manivelle, le robinet étant sur le gaz d’essence, c’est alors que le fils se dirigea pour mettre sur robinet à gaz de charbon de bois, mais glissant sur l’herbe, il tomba en avant, allongeant les bras d’un geste instinctif, le bras gauche manqua le pare-brise et le bras droit s’engagea dans le volant du moteur qui tournait à environ 1400 tours à la minute.
Avant même que son père intervienne, par un acte de courage et de sang froid merveilleux, le malheureux Henri Kallembrun retira par un terrible effort ce qui restait de son bras. Il se releva ensuite, montra à son pauvre père un moignon ; la main droit avait été complètement arrachée et déchiquetée, et chaque tour de moteur, en lançait en l’air et sur la routé les débris.
Après, lui avoir fait un pansement sommaire, son père le conduisit chez le docteur Thomas qui lui prodigua ses soins et le fit partir d’urgence à l’hôpital de Rancy, où le malheureux jeune homme fut amputé au tiers inférieur de l’avant-bras droit.


8 décembre 1926

AVRICOURT
POLICE DES ETRANGERS. - Pierre Chudeck, 30 ans, manoeuvre, 3, rue Traversière, à Lunéville, a récolté deux procès-verbaux pour défaut de visa de carte d’identité ; de son extrait d’immatriculation.
BLAMONT
UN JOLI BAL EN PERSPECTIVE. - Comme suite à notre dernière information (un clou chasse L’autre) nous pouvons annoncer aujourd’hui que c’est chose faite et que le nouveau comité de l’Union Sportive Blamontaise a décidé d’offrir à tous ses membres honoraires et actifs un bal à grand orchestre dans les jolis salons de l'hôtel de ville, le 1er janvier 1927.
Tous les détails concernant cette soirée sont à l’étude actuellement, le comité de l'U.S.B. désirant surtout donner à cette fête le même éclat que les années précédentes, si ce n’est mieux Aussi, nous pouvons assurer dès à présent que ce premier bal de la nouvelle année sera éblouissant et sortira de l'ordinaire. Nous engageons donc nos jeunes gens à s’y préparer, et leur donnons rendez-vous pour la soirée du 1er janvier.
LEINTREY
LES FAGOTS DISPARAISSENT - M. Arsène Jacquot possède au lieu dit Bois de Saulxures, un bois qu’il exploite ; s’étant rendu dans sa propriété il s’aperçut qu’environ 35 fagots avaient été pris sur plusieurs tas et qu’une masse avaient disparue.
Ce bois donne en bordure de la voie ferrée, sur laquelle une nombreuse équipe d’ouvriers effectue des travaux. M. Delarue, qui habite au passage à niveau ayant vu la masse de M. Jacquot aux mains des ouvriers, la leur reprit et la remit à son propriétaire, d'autre part, il a déclaré que les ouvriers brûlèrent des fagots pour se chauffer.


10 janvier 1927

Importante arrestation
Un escroc se dit agent de renseignements du gouvernement italien
Bar-le-Duc, 9 janvier. - De notre rédaction meusienne :
La gendarmerie de notre ville vient de mettre la main sur un escroc dont les exploits ne seront connus qu’à la suite de l’enquête qui ne manquera pas d’être faite à son sujet.
Samedi matin, la gendarmerie recevait un coup de téléphone de la brigade de Blâmont (Meurthe-et-Moselle), qui l’avertissait qu’un individu, nommé François-René-Serge-Jean de Rondi, 33 ans, ingénieur, domicilié au café Muller à Ogéviller, avait commis une escroquerie au préjudice de M. Rouy, mécanicien dans cette commune.
Voici dans quelles circonstances De Rondi, qui est de nationalité italienne et se dit ingénieur, avait promis à M. Rouy d'obtenir, par ses relations, un brevet d’inventeur pour une machine à peler l’osier imaginée par M. Rouy. Grâce à cette promesse, De Rondi avait reçu pour ses démarches une somme de 400 francs et était parti, nanti de cette somme et d’une bicyclette prêtée par M. Rouy.
Vendredi, M. Rouy recevait de Bar-le-Duc un télégramme de l’ingénieur italien qui réclamait l’envoi d’un mandât télégraphique de 300 francs, pour lui permettre de faire un voyage à Villefranche-sur-Saône, où il devait rejoindre la personne qui ferait obtenir le brevet. M. Rouy flaira l'escroquerie, prévint la gendarmerie de Blâmont et c’est ainsi que nos gendarmes furent avertis.
On surveilla, la poste où de Rondi ne devait pas manquer de venir chercher le mandat télégraphique réclamé. Et de fait, l’escroc fut arrêté sur la place Reggio.
Il reconnut es faits et donna toutes sortes de détails sur sa personnalité.
Il serait, d’après ses dires, fils d’un colonel italien ; il aurait fait ses études à l’Ecole polytechnique italienne, serait pourvu du diplôme d’ingénieur et serait capitaine du génie-aviation de réserve.
Il ferait en outre partie du service de renseignements du gouvernement italien.
Arrivé en France, depuis quelques mois, sans passeport, il a travaillé dans divers endroits et en particulier à Nancy, comme peintre-décorateur. Il a séjourné quelque temps à Lunéville où il a paraît-il, négligé de régler sa pension.
Il a été écroué.


15 janvier 1927

Vols. - Jules Deschamps, 30 ans, et René Houbin, 28 ans, tous deux manoeuvres, à Blamont ont été condamnés à 25 francs d'amende chacun pour vol de bois au préjudice de la brasserie de Tantonville.
- 25 francs également au nommé Maurice Gonand, 18 ans, quincaillier à Blâmont, qui vola une lanterne à bicyclette à M. Baptiste Joseph de Domèvre.


18 août 1927

BLAMONT
AMATEURS DE POMMES DE TERRE. - Le 12 courant, vers 13 heures, Mme E. Gérard s’aperçut en arrivant dans son jardin, que pendant la nuit précédente, des voleurs avaient arraché 75 pieds de pommes de terre et que la récolte avait été enlevée. Mais les voleurs avaient laissé les empreintes de leurs chaussures, ce qui permit aux gendarmes d'interroger et d’obtenir les aveux de Louis Frey, manoeuvre, cités de la Valence, et son ami et cohabitant Georges Marchal, 26 ans, chauffeur, qui déclarèrent avoir arraché lés tubercules sans outils, avec leurs mains, et en avoir emporté deux musettes.
INCENDIE. - Le 15 courant, vers 1 heure, Mlle Noiraut, directrice du Foyer des institutrices, était réveillée par des crépitements. Un incendie venait de se déclarer dans les dépendances d’une propriété voisine, sise 96, rue des Capucins, appartenant à M. Emile Rudeau, boulanger, et habitée par deux locataires.
Aussitôt l’alarme donnée, les sapeurs-pompiers arrivèrent sur le lieu du sinistre et réussirent à localiser l'incendie, préservant les bâtiments voisins.
Seul un petit bâtiment en planches est complètement détruit.
Les causes du sinistre sont inconnues.


27 août 1927

BLAMONT
LES FRUITS - Plainte contre inconnu a été portée par Mme veuve Paulus, qui, le 23 courant, au matin, s’étant rendue dans son jardin, clos de murs, et situé sur la route de Frémonville, s’aperçut qu’on lui avait dérobé environ 35 kilos de prunes.
HARBOUEY
VOL D’ARGENT. - Le 23 courant, vers 17 heures, Mme veuve Onion s’aperçut en entrant dans sa chambre sur cour au 1er étage, qu'un panier qui était rangé dans son armoire se trouvait sur une chaise. Prise de doute, elle ouvrit son armoire, dans laquelle régnait le plus grand désordre, montrant qu’elle avait été visitée.
Mme veuve Onion constata la disparition d’une somme d’environ 1.500 francs placée dans deux enveloppes dissimulées dans une pile de linge, d'une alliance en or et deux pièces de 20 francs ont aussi disparu.
IGNEY
LA PLAQUE DE CONTROLE. - Procès-verbal a été dressé contre Alfred Casier, 18 ans, marinier à bord «  Birame » actuellement au port de Moussey (Moselle), pour défaut de plaque de contrôle à sa bicyclette.


3 septembre 1927

BLAMONT
ETRANGER. - Procès-verbal a été dressé contre Naftali Mass, 33 ans, masseur, 27, rue Traversière, à Lunéville, pour défaut d’extrait d’immatriculation, défaut de carte d’identité, défaut de plaque d’identité à sa bicyclette.


25 septembre 1927

BLAMONT
VOL D’HABITS. - Le 21 courant, vers 7 h. 30, Mme G. Barthélémy, dont le mari est greffier à la mairie, eut la surprise de constater la disparition d’habits qu’elle aurait mis à sécher sur des fils de fer.


28 septembre 1927

La commission départementale des sites et monuments pittoresques de Meurthe-et-Moselle s’est réunie à la préfecture mardi matin, sous la présidence de M. Charles, délégué par M. le préfet.
[...] Le secrétaire, M. Badel, a donné lecture d’une longue liste de sites pittoresques à classer dans le département, suivant une récente circulaire du ministre de l'intérieur. Ce rapport a été adopté à l'unanimité. M. de Turckheim a fait ajouter les ruines de l’ancien château de Blâmont, qui sont devenues sa propriété.


1er octobre 1927

Une plaque à la mémoire du duc de Massa à Blâmont
Le 25 août, sur l’initiative de MM. le duc de Massa et Paul Delaval, descendants du grand juge Regnier, une plaque rappelant le souvenir de celui-ci, a été placée au cimetière de Blâmont.
Elle porte l’inscription suivante :
«  À la mémoire de Ambroise Regnier (1720-1806), Marie-Françoise Thiry, son épouse (1721-1785), dont les restes ont été transférés dans ce cimetière en 1845, et de leur fils Claude-Ambroise, comte Regnier, duc de Massa, grand-juge, ministre de la justice, né à Blâmont le 5 novembre 1746, décédé à Paris le 25 juin 1814, inhumé au Panthéon. R. I. P. »
(Le père du grand-juge était venu de Saint-Dié à Blâmont, épouser en 1745 la fille du procureur du roi en l’hôtel de ville de Blâmont.)
Il serait à désirer que toutes nos localités lorraines prennent le soin de rappeler, comme à Blâmont, le souvenir de leurs enfants illustres.


14 octobre 1927

Obsèques de M. Pierre Colin maire d’Ancerviller
Hier jeudi, à 10 heures, au milieu de la consternation générale, les obsèques de M. Colin, maire d’Ancerviller, décédé inopinément, des suites d’une chute, ont pris le caractère d’un deuil public. A l’estime générale dont jouissait le regretté défunt, s'ajoutait une émotion intense en face du cercueil d’un père de famille de huit enfants, dont le dernier a moins de deux ans.
L’assistance, que ne parvint pas à contenir l’église, malgré ses vastes dimensions, comprenait de nombreuses personnalités, parmi lesquelles nous avons remarqué M. Mazerand, député, M. de Turckheim, conseiller général, M. le vicaire général Thouvenin, M. Labourel, maire de Blâmont, la plupart des maires de la région, M. le chanoine Fiel, M. l’abbé Renault, curé doyen de Saint-Pierre de Nancy, MM. Adam. Fournier, Lieugey, conseillers d'arrondissement, M. le chanoine Marchal, directeur du collège Saint-Pierre-Fourier, etc.
Le char funèbre précédé des enfants des écoles conduits par leur maître et maîtresse, était entouré des membres du conseil municipal.
M. Colin, voyant venir la mort, qu’il accueillit avec la sérénité du juste, avait demandé formellement qu’aucun discours ne soit prononcé sur sa tombe. En faisant part de cette volonté doublement sacrée par la mort, M. le chanoine Fiel déclara qu’elle serait respectée par tous ceux qui se disposaient à rendre un suprême hommage à M. Colin, mais qu’il tenait cependant à lui dire un profond merci au nom de toute la population, pour tous les services qu’il a rendus à la commune et pour le noble exemple que, dans ses fonctions publiques aussi bien que dans sa vie privée et familiale il a donné à ses concitoyens.
M. Pierre Colin disparaît au moment même où, dans un sentiment de satisfaction légitime, il pouvait admirer le couronnement d'une oeuvre magnifique de reconstitution et d’amélioration du patrimoine communal, ainsi que de précieux apports de confort et d’hygiène. Les fêtes commémoratives du 18 septembre dernier, au cours desquelles. M. Magre, préfet de Meurthe-et-Moselle, et MM. Louis Michelet Mazerand louèrent l’administration dévouée et éclairée de M. Colin, auront été pour lui l’apothéose dans laquelle apparaîtra désormais aux habitants d’Ancerviller, la mémoire de leur maire regretté.
BLAMONT
COUP DOUBLE. - Ch. S... 44 ans, chiffonnier en gros, 24, rue du Général-Mangin, à Sarrebourg (Moselle), a récolté deux procès-verbaux pour défaut de permis de circulation et défaut d’inscription des poids vides et à charge sur sa camionnette.


18 octobre 1927

Hallovile honore à la fois ses vaillants morts et ses victimes civiles de la guerre
Halloville 16 octobre. De notre envoyé spécial :
A peu de distance de Blamont, Halloville, commune rurale d’une centaine d'habitants, détruite en grande partie par la guerre, reconstruite à quelque distance de son emplacement primitif, inaugurait, dimanche, son monument aux morts. Lourd, en effet, a, été le tribut payé par elle à la mort. En plus de ses héros militaires, Halloville honorait aussi ses victimes civiles - douloureux souvenirs des angoisses et des souffrances endurées dans les geôles allemandes.
La première partie de la matinée s’était passée dans la brume, mais, vers 10 heures, le soleil se montra et ce fut une radieuse journée d’automne qui servit de cadre à l'émouvante cérémonie. Des drapeaux flottent joyeusement aux fenêtres des maisons réédifiées.
LE SERVICE FUNEBRE
L’église de Halloville, au clocher élégant, est entièrement neuve. D’harmonieux vitraux modernes sortis, croyons-nous, des ateliers d’art Ziel, l’éclairent. Le monument, d’un gothique approprié au confort de nos jours, fait honneur au goût de l’architecte, M Deville.
L’église de Halloville est remplie d'une assistance nombreuse et recueillie. Devant le choeur, un catafalque se dresse, drapé dans les trois couleurs françaises
Au maître-autel, le service funèbre est célébré par M. l’abbé Rouyer, curé de Nonhigny, et desservant de l’annexe de Halloville. Dans le choeur, ont pris place M. le chanoine Fiel, originaire de la région, et qui prit une part si active dans la reconstruction de ces communes-frontières, et M. l’abbé Gérardin, ancien curé de Laneuveville-devant-Nancy, aumônier de l’hôpital Saint-Julien, lequel a bien voulu, pour la circonstance, tenir l’harmonium.
Avant le chant du Libéra, M. le chanoine Fiel s’approche de la grille de communion et sait trouver des paroles qui touchent profondément l’assistance. L’éloquent orateur sacré a dit notamment :
«  Comme toutes les familles, comme tous les groupements, la paroisse de Halloville a payé un large tribut à l’holocauste qui, pendant 52 mois, a ensanglanté l’autel de la Patrie, et le livre d’or de votre commune est aussi douloureux que glorieux, surtout si comme cela s’impose à votre fidélité, vous y ajoutez les noms de ceux qui, dans la population civile, succombèrent aux souffrances de l’exil et de la captivité. »
M. le chanoine Fiel, en présence de l'hécatombe terrible que fut la guerre, en tire cette leçon que le souvenir est nécessaire à la vie morale de l’humanité et il conclut en ces termes : «  Du ciel, vos morts vous sourient, vous encouragent et vous bénissent. »
L’INAUGURATION DU MONUMENT
Après ces paroles pleines de coeur, on se rend en cortège auprès du monument aux morts. Il est situé en face de l'église, devant la jolie mairie dont les fenêtres sont encadrées de grès Vosgien.
Au bord de la route, une fontaine laisse tomber, par un large goulot, son eau vive dans une vasque de pierre.
Le monument, en granit gris de Raon, est entouré de sapins et porte à son sommet une croix de guerre dorée, qui surmonte une croix de Lorraine sculptée en relief, avec l'inscription : «  La commune de Halloville à ses enfants morts pour la France, 1914-1918.»
Une estrade s’élève en face de la pyramide. Y prennent place MM. Georges Mazerand, député ; Adrien de Turckheim, conseiller général ; Gustave Martin, maire de Halloville ; le chanoine Fiel, l'abbé Rouyer, curé de Nonhigny et de Halloville ; Désiré Gérard, adjoint au maire de Halloville ; les conseillers municipaux Alain, Demange, Masson, Hollard, Marchal, Mouzein, Duhant, Charpentier ; Barmer, agent-Voyer, Pierron, adjoint au maire d'Ancerviller ; Didierlaurent, percepteur ; Le Bourgeois, architecte de la reconstruction.
M. le maire, G. Martin, prend, le premier la parole. Nous sommes heureux de reproduire in extenso le texte de son allocution :
DISCOURS DE M. GUSTAVE MARTIN
Maire de Halloville
L’hommage public que la commune de Halloville rend aujourd’hui à ses enfants morts pour la France, ne fait que consacrer le culte intime et les sentiments de piété dont chacun de nous entoure leur mémoire. Dans un instant, par un appel suprême, nous les rendrons présents au milieu de nous et nous revivrons avec eux les jours douloureux et angoissés de 1914.
Quel sinistre souvenir que le tocsin d’alarme parvenant aux moissonneurs au milieu de la campagne ! Les hommes s’en vont, suivi du regard par les êtres tendrement aimés qu’ils laissaient au foyer et que huit ne devaient plus revoir. Courageusement, les femmes, les vieillards et les enfants refoulent des larmes qui pourraient décourager ceux qui partent ; on se recueille, on souffre en silence, et pendant que les bras continuent la moisson, le coeur est avec les absents que l’on sait en danger. Même quand l’épreuve et l’insécurité furent aussi grandes pour la population restée au village, c’est encore la pensée des mobilisés qui domina tous tes soucis ; on était fier de leurs exploits ; on était heureux des bonnes nouvelles; on tremblait quand le communiqué citait leur secteur ; avec eux on espérait ; d’après eux, on fixait la fin de la tournée.
Hélas ! le jour où le clairon de l’armistice fit taire, le sinistre grondement du canon, le jour où, pauvres réfugiés dépouillés de tout, nous sommes venus au milieu de nos ruines, huit d’entre nous manquaient a l’appel, et pas une famille du village qui ne fut atteinte. A l’honneur de nos compatriotes attentifs, je tiens à rappeler de quels soins attentifs, de quelle affectueuse compassion, de quelle précieuse sympathie ont été entourés les veuves, les orphelin, les parents dont le foyer restait vide. Au nom de la commune, je m’incline devant leur douleur et je fais un serment de fidélité à nos glorieux morts.
C’est leur œuvre que nous avons continuée en reconstituant le village ; c’est leur pensée que nous avons suivie et adoptant tous les progrès du confort et de l'hygiène ; c'est leur sentiment d’attachement au devoir sous toutes les formes qui nous a guidés dans la fidélité aux belles traditions d'honneur, de travail, de religion et de patriotisme de nos ancêtres. Nous sommes fiers de nos morts, et s’ils revenaient, je crois qu’ils ne rougiraient pas de nous.
Jeunes gens, sur qui repose l'avenir de la commune, ne passez pas devant ce monument sans adresser une pensée à vos aînés. Dieu seul connaît l’avenir. J’ignore si des peuples avides viendront encore provoquer la France pacifique, mais ce que je sais, c'est que vous serez dignes d’elle si vous vous inspirez des exemples de vos glorieux aînés.
L’APPEL DES MORTS
La fanfare d’Ancerviller, dirigée par M. Brichler, ouvre le ban, et c’est l’émouvant appel des morts, devant le monument où sont gravés les noms des soldats : Gérard Adrien, Barbier Ferdinand, Jollain Paul, Boudot Léon, Boudot Georges, Noël Adien, Mouzieu Georges, Mouzieu Paul, ainsi que les noms des victimes civiles : Duhaut Joséphine et Jollain Edouard.
La fanfare ferme le ban et exécute une vibrante «  Marseillaise ». C’est au tour de M. Adrien de Turckeim, l’actif conseiller général du canton de Blâmont, d’honorer les morts de Halloville.
DISCOURS DE M. DE TURCKHEIM
Une fois de plus, nous nous retrouvons devant un monument, élevé en souvenir et à la gloire de nos morts. Les mêmes sentiments nous animent toujours à ces heures-là; sentiments de tristesse en pensant à nos chers disparus; mais aussi sentiments de joie et de fierté en voyant que leur sacrifice n’a pas été vain; car le souvenir de notre glorieuse, victoire et des journées inoubliables, vécues ensuite et toujours présent à notre mémoire.
Et nous retrouvons aujourd’hui ce petit village d’Halloville, que nous avions vu détruit, reconstitué, et plus riant qu’il n’avait jamais été.
Neuf années déjà se sont écoulées depuis l’armistice; dix ans et plus qu’ils sont tombés, les héros, dont les noms sont gravés sur ce granit. Et cependant, leur souvenir, est toujours aussi vivace dans nos coeurs reconnaissants, car ce n’est pas seulement l’époux, le père, le fils disparu que nous revoyons à cet instant, mais plus généralement tous ces braves, que nous ne connaissons pas, qui ont donné leur vie pour sauver leur pays. Cette vision-là, doit être impérissable, elle fait partie du glorieux patrimoine de notre belle histoire de France. Aussi est-il salutaire, malgré les années écoulées, de célébrer encore ces fêtes du souvenir et il faut qu’à l’avenir, on vienne d’année en année, dans chaque commune, apporter à nos chers morts notre grande pitié et notre profonde reconnaissance.
Qui de nous ne se souvient de ces heures tragiques qui ont suivi l’invasion, des massacres et des incendies qui accompagnaient lugubrement la marche des hordes ennemies, qui foulaient notre sol, si riche cette année-là de récoltes et de fruits, dans ce beau mois d’août ensoleillé. Qui ne se souvient de l'effroyable choc à soutenir, quand il fallait, remédier à l’absence du matériel de guerre nécessaire, par la poitrine de nos enfants. Les canons ennemis tiraient alors à des distances que les nôtres n'atteignaient pas, et c’est pourquoi tant des nôtres tombaient. Combien y en avait-il, couchés dans les champs comme des gerbes de blé oubliées, qui n’avait jamais vu l’ennemi.
Il faut que ces souvenirs de mort soient toujours vivaces dans nos coeurs de patriotes, pour rappeler à ceux qui paraissent l’oublier, que le danger est toujours là. L’ennemi abattu se redresse rapidement, il étouffe dans les limites étroites qu’on lui a concédées; un jour ou l’autre, il cherchera à en sortir; sera-ce vers l’Est ou vers l’Ouest qu’il s’élancera pour retrouver des provinces perdues, nous ne le savons pas. Mais nous n’oublions pas le tocsin que nous entendions il y a 13 ans. Il peut retentir encore; venons souvent près de nos morts; écoutons leurs voix nous dire : Veillez, veillez toujours sur notre chère Lorraine, sur notre glorieuse France, si belle, si convoitée.
Ce monument qui a été confié à la commune, est en bonnes mains II n’a pas à craindre de voir ici, comme à Paris, les gestes sacrilèges qui ont sali la tombe du soldat inconnu, reposant sous l’Arc de Triomphe. Ces bandes de métèques et de mauvais Français ne s’aventureront pas dans nos communes de l’Est, sachant trop bien l’accueil qui leur serait réservé.
La Lorraine, laborieuse et patriote, sait ce qu’elle a souffert ; elle comprend qu’un pacifisme affaiblissant peut ramener la terrible invasion, et elle veut que la France reste prête et forte pour qu’un nouveau et mortel choc lui soit évité. Aussi se tourne-t-elle souvent vers ses morts. Comme disait le maréchal Lyautey, nos morts gardent le terrain ! Le souvenir est donc un devoir sacré.
Le monument est là, au milieu du joli village reconstruit, et chaque fois que les cloches sonnent, elles semblent nous faire entendre la voix de nos morts nous murmurer : «  Souvenez-vous ! Souvenez-vous ! » Plus loin, près de Verdun, dominant toutes les cloches de France, le bourdon de Douaumont sonne aussi. Après un voyage triomphal à travers la France de l’Est, il a été élevé là, au-dessus de l’ossuaire où reposent 400 000 enfants de France et de ses colonies.
Il sonnera le glas, matin et soir, en souvenir des effroyables hécatombes. Il sonnera pour que les ondes de son glas, se répercutant à travers la France, émeuvent les coeurs des patriotes. Que ce glas soit entendu de tous ! Que notre glorieux pays se raidisse contre les forces dissolvantes qui, à l’étranger et même en France, hélas ! essaient de faire oublier la miraculeuse victoire de nos drapeaux. Ces forces mauvaises trouveront en face d’elles des Français qui veulent que la France reste grande et forte, comme la victoire de nos enfants l’a faite ; des hommes, qui ont entendu, il y a peu de temps, Hindenburg dire : «  Qui a la force a le droit » ; des hommes qui, dans la paix tant désirée, sauront rester toujours vigilants. Ils seront toujours prêts à faire leur devoir quel qu’il soit, pour combattre tout ce qui n’est pas national.
C’est auprès de nos monuments de morts qu’ils viendront se fortifier, pour combattre le bon combat; pour défendre tout ce qui a toujours fait la force de ce pays, pour brûler tout ce qui est pourri, et libérer tout ce qui étouffe pour faire renaître les traditions d’ordre et d’autorité qui ont fait de la France une nation puissante et respectée.
Ceux-là seuls qui agiront ainsi pourront s’approcher de nos monuments de morts la tête haute ; ils pourront leur dire : vous avez fait votre devoir, nous avons fait le nôtre ; la patrie que vous nous avez confiée puissante et glorieuse restera digne de vous. Votre sacrifice n’aura pas été vain ! Nous nous souviendrons ! Dormez en paix !
DISCOURS DE M. MAZERAND
La minute de recueillement précède la «  Marche funèbre » de Chopin jouée par la fanfare.
Enfin, M. Mazerand, député de Meurthe-et-Moselle, qui préside la cérémonie prend le dernier la parole :
« Halloville, dit il, compte parmi les villages du canton de Blâmont qui ont subi les pires misères pendant la guerre. Plus qu’Ancerviller peut-être, avec lequel il a partagé les honneurs d’une citation élogieuse à l’ordre de l’armée dès le 13 octobre 1921, il a souffert des atteintes de l’ennemi, en raison de sa situation géographique et c’est à une destruction à peu près complète de leurs foyers qu’assistèrent impuissants, les survivants de la tourmente... Aujourd’hui Halloville s’est relevé et présente un aspect plus riant que naguère ; la prospérité y est revenue, grâce au courage de la population agricole qui s’est remise au travail dans des conditions désastreuses, dès l’armistice. Cependant, vous n’auriez pas considéré comme achevée l’oeuvre de reconstitution si vous n’aviez consacré à vos morts le monument dû à leur héroïsme et à leur malheur... »
M. Mazerand fait l’historique de la commune, du 8 août 1914 au 11 novembre 1918 ; il dit ses angoisses, ses souffrances :
«  Les rares habitants demeurés à leurs foyers se trouvaient entre deux feux. Le ravitaillement était difficile. Aucune nouvelle ne parvenait plus et à ces souffrances physiques et morales allaient s’ajouter les affres des bombardements de jour et de nuit. »
Il termine son discours par la lecture de cette belle citation :
«  Halloville a vaillamment supporté à deux reprises, en 1914, les souffrances de l’occupation allemande. A payé de sa destruction l'honneur d’avoir été, pendant quatre années, sur la ligne de feu.
«  Par les deuils et les dommages qu’il a subis, a droit à la reconnaissance du pays. »
LE BANQUET
Comme le village lui-même, la salle d’honneur de la mairie où est servi un banquet de 60 couverts est extrêmement plaisante et riante.
M Cuny, hôtelier à Blâmont, avait composé un menu lorrain à la fois solide et délicat, qui fut très goûté des convives.
M. le chanoine Fiel, encore sous le coup de l'émotion que lui causa la mort récente de M. Colin, maire d’Ancerviller, s’est excusé de ne pouvoir assister au banquet. S’est excusé également M. le sous-préfet de Lunéville.
Au dessert, M, Gustave Martin, maire de Halloville, salue les personnalités présentes et notamment M. l’abbé Rouyer, curé de Nonhigny, qui connut, en Allemagne, la souffrance de l'exil et de la captivité, il remercie M. Gérard, président du comité d’érection du monument, la fanfare d'Ancerviller qui prête son concours à la cérémonie, la presse et ses représentants et donne un souvenir ému à M. Colin, le regretté maire d’Ancerviller.
M de Turckheim, très applaudi, insiste sur la nécessité du groupement des syndicats de producteurs agricoles et se fait avec chaleur l’apôtre de la natalité et du retour à la terre.
M; Mazerand félicite M. le maire de Halloville et son conseil municipal du succès de la fête d’aujourd'hui.
...Au dehors le soleil luit, la fontaine chante, les musiciens de la fanfare d’Ancerviller s’apprêtent à jouer un de leurs airs tes plus entraînants...
Ainsi se poursuivit, dans la paix d’un magnifique dimanche d’octobre, cette belle fête du souvenir dont l’organisation était due en grande partie à M. Joseph Monzein et qui fut à la fois si cordiale, si digne, si profondément lorraine et française.
R. D’A.


19 octobre 1927

BLAMONT
TROP ET PAS ASSEZ. - Procès-verbal a été dressé contre Joseph Loth, 23 ans, chauffeur, 17, rue des Bonnes-Gens, à Strasbourg, pour feux aveuglants à son auto ; Jean-Joseph Chanot, 56 ans, entrepreneur de travaux, publics à Badonviller, dont l’auto, était insuffisamment éclairée.


23 octobre 1927

Arrestation de l’auteur du sabotage de la voie du chemin de fer L. B. B.
Le service de la police mobile de Nancy avait été avisé que plusieurs actes de sabotage avaient été commis sur la voie ferrée, dans le but de faire dérailler les trains de voyageurs.
Au cours d’une minutieuse enquête le commissaire de police Adoul et l'inspecteur Entzinger réussirent à identifier l’auteur de ces méfaits, qui n'est autre qu’un mécanicien de cette Compagnie, le nommé Rouillon Henri, 46 ans, demeurant à Chanteheux, au lieudit les «  Mossus ».
Comme motif de ces actes qui n’ont heureusement fait que des dégâts matériels, cet individu prétend avoir agi par vengeance, dans le but d’ennuyer des camarades.
Au cours de son interrogatoire, Rouillon a reconnu également être l’auteur de plusieurs vols de lapins, notamment chez le chef de gare de Blâmont.
Déféré au parquet de Nancy, Rouillon a été écroué à la maison d’arrêt.


12 novembre 1927

La Lorraine Agricole de Blâmont.
- Sous cette dénomination se constitue actuellement sous la forme anonyme une société au capital de 1.500.000 fr. divisé en 3.000 actions de 500 fr., dont 1.050 actions serviront à rémunérer les apports et 1.950 actions de numéraire sont offertes au public (à libérer, entièrement à la souscription).
Cette société prendra la suite de la Maison fondée à Blâmont (M.-et-M.), il y a plus de trente ans, par M. Louis Zeliker, son propriétaire actuel, qui en conservera la direction.
L’objet social est l’exploitation d’un fonds de commerce de vins et épicerie, matériaux de constructions, meubles; quincaillerie, articles de ménage et tous produits nécessaires à l’agriculture, ainsi que toutes entreprises de transports particulièrement des grains, et fourrages.
L’extension continue réalisée ces dernières années et les nouvelles extensions en perspective sont les raisons de la transformation de d’affaire en société anonyme.


24 novembre 1927

Mme Sautet est reçue à Blâmont
Mme Sautet la marraine des chasseurs, a été reçue, le 20 novembre, à Blâmont. A 11 heures, elle a été accueillie à l’Hôtel de ville par MM. Labourel, maire, de Turckheim, conseiller général, et Collette président de la Sidi-Brahim, entouré des sociétaires. Puis, après un vin d’honneur offert dans une des salles de La mairie, elle se rendit au monument aux morts, place Carnot, où elle déposa le bouquet qui lui avait été offert à son arrives par M. Collette.
A 12 heures, un banquet réunissait à «  Bon-Accueil » les personnalités citées ainsi que MM. Mazerand, député de Meurthe-et-Moselle, Caen, président de l’A.M.C. et un certain nombre d'anciens chasseurs de Blâmont et des environs. Notons aussi la présence de deux grands mutilés de la guerre : MM. Jacques et Messe, de Blâmont.
Au moment des toasts, M. le docteur Hanriot, président du conseil d'administration de Bon-Accueil souhaita la bienvenue à Mme Sautet, puis se dit heureux de recevoir dans la maison celle qui honore aujourd'hui la France entière.
M. Collette exprima ensuite ses remerciements à Mme Sautet et lui apporta l'affectueuse reconnaissance des chasseurs à qui elle a donné «  le meilleur de son coeur ».
M. de Turckheim s’adressant à Mme Sautet lui dit : «  Vous avez aidé à la victoire, vous avez contribué à maintenir la gaîté française par l'envoi de nombreux colis, par votre générosité sans bornes », et, dans un toast émouvant, l’actif conseiller général lui déclara l’admiration que tous ont pour elle.
Enfin M. Mazerand rendit hommage à la vertu guerrière des chasseurs à pied dont Mme Sautet est la marraine. «  La récompense que vous a décernée le gouvernement, dit-il, en s’adressant à cette dernière, vous l’avez bien méritée. » (Applaudissements.) Il termina en félicitant les organisateurs de la fête, et but à la Santé de la bonne marraine et de ses filleuls.
Le banquet prit fin après un triple ban exécuté en l’honneur de Mme Sautet.


16 décembre 1927

BLAMONT
ETRANGER. - Deux procès-verbaux ont été dressés contre Stanislas Kisiclinski, 32 ans, domestique de culture, pour défaut d’extrait d’immatriculation et de carte d’identité.


24 décembre 1927

Accident mortel d'automobile
LE VERGLAS MEURTRIER
Blâmont, 23 décembre. - De notre correspondant particulier :
Mercredi dernier, dans l’après-midi, M. René Colas, négociant à Cornimont, se rendait en camionnette Ford à Cirey, pour s’installer le jeudi comme d’habitude, sur la place du Marché.
Vers 17 heures, il prenait le premier tournant après le point culminant de la route no 4, où aboutit l'ancienne route de Blâmont à Domèvre-sur-Vezouse, il allait à une allure modérée, mais le verglas fit déraper la voiture qui glissa le long du talus et culbuta du côté droit, au moment où Mme Colas, née Jeanne Muller, 31 ans, descendait de la voiture. L’infortunée dame fut tuée sur le coup et le corps déposé à l’hôpital de Blâmont.
Mme Colas était la fille de M. Muller qui fut longtemps boucher à Nancy.
On juge du désespoir du pauvre M. Colas qui, lui heureusement fut indemne.
Nous adressons à M. René Colas et à sa jeune fille, nos sincères condoléances.


24 février 1928

BLAMONT
LE PIEGE A RENARD. - M. Paul Dubois, 64 ans, cultivateur, 53, rue de Barbas, avait tendu des pièges à renard dans un clos lui appartenant, le 21 courant, vers 8 heures il constata la disparition d’un piège d’une valeur de 50 francs.
Ayant été à la gendarmerie porter plainte pour vol, M. Dubois récolta un procès-verbal pour avoir tendu des pièges sans faire de déclaration en mairie.


5 avril 1928

BLAMONT
EN LIBERTÉ. - Pour avoir ouvert son colombier et donné la liberté à ses pigeons, malgré l’arrêté municipal, procès-verbal a été dressé contre Gustave Jardin, 60 ans, cultivateur.


5 octobre 1928

René Thiry, 25 ans, manoeuvre, rue de Gogney, à Blâmont, est poursuivi sous l’inculpation de délit de fuite pour ne pas s’être arrêté après avoir, avec sa voiture hippomobile, accroché et abîmé le garde-boue d’une camionnette.
Le propriétaire de la camionnette n’est pas très catégorique à la barre. Il ne peut préciser si vraisemblablement Thiry a pu entendre ses appels.
- Il fallait courir après Thiry, l'appeler de nouveau, déclare au plaignant M. le président. Vous étiez assuré, au moins ?
- Oui !
- Ah ! bien alors ! je comprends votre peu d’empressement.
M. le bâtonnier Boulay n’a pas besoin de plaider pour prouver que Thiry n’a pas commis de délit. Son client est acquitté aussitôt.


4 août 1929

BLAMONT
On arrête deux audacieux voleurs.
- Vendredi 2 août, vers 9 heures du matin, deux individus se présentaient dans l’établissement tenu par Mme veuve Bain, débitante à Domèvre-sur-Vezouse, pour se faire servir différentes consommations. Ayant passé pour quelques minutes à sa cuisine - le temps de préparer un café - la tenancière fut bien surprise de constater, en rentrant dans sa salle de débit, que les deux consommateurs occasionnels avaient pris le large, laissant leur note pour compte. La main experte l’un des deux filous avait également pénétré dans le tiroir caisse qui fut vidé de son contenu.
Avisée téléphoniquement, la brigade le Blâmont se rendit sur les lieux. Après une rapide et sérieuse enquête, elle réussissait à arrêter les inconnus qui se cachaient derrière le mur d’une maison. Invité à donner des détails sur leur présence en ces lieux, les deux étrangers se troublèrent. Ce sont les nommés Somogyi Zoltan et Lengyel Zoltan, de nationalité hongroise, qui, malgré leurs protestations énergiques, furent ramenés dans les locaux de la brigade de gendarmerie. Après maintes recherches et une sérieuse fouille en règle on découvrait la somme volée en billets de banque dans la doublure du col de la veste de Somogyi. Devant la réalité des faits, ce dernier finit par avouer le vol.
Tous deux étaient recherchés pour désertion par le dépôt de la Légion étrangère de Toul ; ils ont été écroués et transférés au Parquet de Nancy.
Carnet blanc. - Nous apprenons avec plaisir que le mariage de Mlle Frémy Marguerite, institutrice, fille du sympathique M. Frémy, boulanger, avec M. Georges Mourot, employé du P. O., vient d’avoir lieu.
Une quête faite au cours de la cérémonie, en faveur de la caisse des écoles, a produit la somme de 38 francs.
Nos compliments à M. Frémy et aux jeunes époux nos meilleurs voeux de bonheur.
DOMJEVIN
Desserte postale. - La commune de Domjevin est rattachée postalement au bureau d'Ogéviller et non plus à celui de Bénaménil.
En conséquence, les correspondances à destination de Domjevin devront être adressées dorénavant comme suit : M. X..., à Domjevin, par Ogéviller (M.-et-M.).


13 août 1929

BLAMONT
Insultes. - Mme veuve Depoutot, habitant 45, Grande-Rue, a porté plainte contre son voisin, M. Léon Margo, 70 ans, gendarme en retraite, qui le 6 courant, vers 21 heures, l’aurait insultée.


2 mars 1930

Le maintien de la gare d’Igney-Avricourt
Un voeu de la Chambre de Commerce de Nancy
En décembre dernier, les conseils municipaux d’Igney et d’Avricourt prenaient des délibérations demandant le maintien de la gare d’Igney-Avricourt. On sait que les garés d’Igney et de Nouvel-Avricourt sont éloignées tout juste de 1.500 mètres. L’une des deux est évidemment de trop.
Saisi des délibérations des deux conseils municipaux, M. Adrien de Turckheim, conseiller général, s’en occupa aussitôt très activement.
Il soumit notamment l'affaire à la Chambre de commerce de Nancy, qui a examiné l’affaire dans sa dernière séance.
Du très intéressant exposé qui y fut fait, nous détachons les passages suivants :
«  En 1852, lors de la construction da la ligne de Paris-Strasbourg, la gare d’Igney-Avricourt fut installée à son emplacement actuel, et c’est de cette gare que partait l’embranchement desservant Dieuze.
«  Après la guerre franco-allemande de 1870, là frontière étant ramenée à la gare même d’Igney-Avricourt, les Allemands créèrent, en 1871, la gare de Deutsch-Avricourt, à 1.400 mètres de la gare d’Igney-Avricourt, et l’origine de la ligne de Dieuze fut reportée à Deutsch-Avricourt.
«  Après la grande guerre de 1914-1918, lorsque, les Chemins de fer d’Alsace et de Lorraine furent constitués en réseau d’Etat, celui-ci engloba les voies ferrées des pays désannexés, comprenant, par conséquent, l’ancienne gare de- Deutsch-Avricourt qui fut débaptisée et dénommée Nouvel-Avricourt ; c’est, ainsi que furent maintenues, après l’Armistice, les deux gares voisines d’Igney-Avricourt sur l’Est et de Nouvel-Avricourt sur le réseau d’Alsace et de Lorraine.
«  Ce ne sont donc pas des nécessités économiques qui ont entraîné la construction de ces deux gares voisines, et la coexistence n’a été que le maintien d’une situation antérieure que rien ne peut justifier à l’heure actuelle.
«  Il apparaît qu’une seule des deux gares suffirait à assurer le trafic des localités desservies ; or, le simple examen d’une carte montre que la gare, de Deutsch-Avricourt - aujourd’hui Nouvel-Avricourt - n’a été créée que pour des besoins administratifs temporaires résultant de l’existence de la frontière provisoire entre les deux gares ; cette gare de Nouvel-Avricourt ne dessert, en effet, aucune commune ; elle n’offre d’intérêt que pour le hameau dénommé la Colonie, comptant environ 300 habitants, composés pour la plus grande partie d’employés de chemins de fer.
II s’ensuit que si on supprimait la gare de Nouvel-Avricourt, on supprimerait du même coup une bonne partie de sa clientèle et qu'on ne porterait préjudice à personne de ce fait.
«  Par contre, la gare d’Igney-Avricourt dessert les villages de Repaix, Amenoncourt, Moussey, Leintrey, Veho, Vaucourt, Xousse, Remoncourt, toutes communes situées dans le département de Meurthe-et-Moselle ; c’est d'ailleurs pour cette raison que son emplacement actuel avait été choisi lors de la construction de la ligne Paris-Strasbourg.
«  Il faudrait toutefois ramener à Igney-Avricourt l’origine de la ligne de Dieuze et rétablir la situation antérieure à 1871 ; c’est un travail de faible importance.
«  Il faciliterait aussi les relations des lignes de Cirey et de Dieuze qui se trouveraient alors en contact direct à Igney ; on éviterait ainsi la répétition des arrêts des trains de voyageurs à deux gares très proches l’une de l’autre.
«  On peut d’ailleurs remarquer qu’actuellement l’industrie régionale utilise la gare d’Igney-Avricourt, et non, celle de Nouvel-Avricourt, parce que l’accès de la première de ces gares est beaucoup plus commode et qu’elle est d’ailleurs orientée au côté du trafic des localités qu’elle dessert ; c'est le cas des fours à chaux des usines de La Ceresite, des industries de Blâmont, de Cirey, ainsi que des centres agricoles importants de la région.
«  Les installations actuelles de l’A.L. à Nouvel-Avricourt trouveraient d’ailleurs une utilisation intéressante immédiate dans le service intérieur du réseau d’Alsace et de Lorraine. »
Comme conclusion à cet exposé, la Chambre de Commerce de Nancy a adopté le voeu suivant, qui appuie complètement les demandes formulées par l’intermédiaire de M. de Turckheim :
«  La Chambre de Commerce de Nancy,
«  Considérant que la coexistence des deux gares d’Igney-Avricourt et de Nouvel-Avricourt, distantes seulement de 1.400 mètres, ne saurait se justifier par des intérêts économiques ; qu'elle est une gêne pour l’exploitation de la ligne de Paris-Strasbourg ; qu'elle constitue un obstacle aux relations entre les lignes de Cirey et de Dieuze.
«  Considérant, en outre, que la gare de Nouvel-Avricourt ne dessert aucune commune, alors que la garé d’Igney-Avricourt dessert les communes de : Igney, Repaix, Amenoncourt, Moussey, Leintrey, Vého, Vaucourt, Xousse, Remoncourt ;
«  Considérant, enfin, que la création de la gare de Nouvel-Avricourt n'a été que la résultante d’une situation provisoire heureusement abolie,
«  Emet le voeu :
«  Que la gare de Nouvel-Avricourt soit supprimée et que l'origine de la ligne de Dieuze soit reportée à Igney-Avricourt. »


28 mars 1930

Une fillette de 4 ans se noie accidentellement
Blâmont, 27 mars. - De notre correspondant particulier :
Un pénible accident a jeté hier, mercredi 26 mars, dans la matinée, la consternation dans la laborieuse population d’Ogéviller.
Vers 11 h. 80, Mme Kine, demeurant à Ogéviller, appelait sa petite fille Micheline, âgé de 4 ans, qui jouait sur le terrain situé derrière son habitation, et à proximité du ruisseau «  La Verdurette ». N’obtenant aucune réponse, la maman se mit à sa recherche vers le ruisseau, où un témoin l'aurait vue tomber dans le cours d’eau.
Prévenu, M. Kine Robert, contremaître des Etablissements Bechmann, s’empressa d’ouvrir les vannes de retenue et eut, quelques minutes après, la douloureuse surprise de voir le corps de sa petite Micheline arriver au fil de l’eau.
Retirée immédiatement, la malheureuse petite victime serrait encore bien fort, dans ses petites mains, un petit pain qui venait de lui être donné. On suppose que l’enfant voulant se cacher derrière les saules situés sur le bord du ruisseau, aura, à la suite d'un faux-pas, glissé à la rivière.
Malgré les soins empressés - qui ne durèrent pas moins d’une heure - de M. le docteur Thomas, de Blâmont, arrivé quelques minutes après sur le lieu de l’accident, la petite Micheline, qui semble avoir succombé à une congestion foudroyante, ne put être rappelée à la vie.
On deviné la douleur inconcevable des malheureux parents.


1er mai 1930

Une voiture automobile se broie sur un arbre
TROIS BLESSES
Blâmont, 30 avril. - De notre correspondant particulier :
Un accident d’automobile qui aurait pu avoir des conséquences très graves, s'est produit aujourd’hui au tournant de la route de Cirey à Frémonville, lieudit «  Château des Vignes ».
C’est vers 15 h. 15 que la voiture conduite par M. Raymond André, chauffeur de la maison Bechmann, contenant quatre personnes, est allée, dans des circonstances difficiles à déterminer, se jeter sur un arbre en bordure de la route.
Sous la violence du choc, le côté gauche de la voiture fut littéralement broyé et les vitres volèrent en éclats. Immédiatement, les blessés furent tirés de leur fâcheuse position.
Mme Colnot, née Marthe Dumont, 41 ans, sans profession, qui a une fracture de la clavicule gauche, ainsi que de nombreuses contusions sur tout le corps a été admise à l’hôpital de Blâmont avec son mari, M. Colnot Camille, 51 ans, ouvrier d’usine, domiciliés à Dinozé (Vosges), qui se plaint de contusions internes et, porte une large plaie à la main.
M. Robert Xavier, 54 ans, qui avait quitté son travail par suite d’un malaise et devait regagner son domicile par le train, mais préféra monter dans la voiture du chauffeur André, a plusieurs fractures de côtes, ainsi que plusieurs contusions.
Fort heureusement, le petit Colnot Georges, 3 ans, qui se trouvait aux côtés de sa maman au moment de l’accident, sort indemne, ainsi que le chauffeur, M André.
On suppose que le chauffeur voulant prendre son virage, la voiture, par suite du mauvais état de la route, aura fait une embardée pour venir se broyer sur un arbre.


13 juin 1930

Un automobiliste écrase un piéton et s’enfuit
Domèvre-sur-Vezouze, 12 juin. - De notre correspondant particulier :
Le 9 courant, vers 23 h. 30, M. J. Baptiste, adjoint au maire, fut réveillé par un automobiliste, M. Louis Boineau, rue Gambetta, à Nancy, qui lui annonça qu’il venait de découvrir au milieu de la route nationale n° 4, un homme gisant inanimé dans une mare de sang, qui fut reconnu pour être Joseph-Auguste Mangin, 32 ans, ouvrier agricole. A quelques mètres plus loin du corps, on découvrit un lambeau de sa chemise et un peu plus en avant, sa canne et son chapeau.
Pendant que l’on s’empressait auprès du malheureux, un cycliste, M. Lucien Bain, qui arrivait, déclara avoir vu, à environ 2 kilomètres en direction de Lunéville, une auto qui paraissait abandonnée, phares en veilleuse.
M. Boineau partit avec M. Baptiste pour reconnaître la voiture, mais à leur approche, elle s'enfuit. Lui donnant la chasse, M. Boineau put rapprocher suffisamment pour relever le n° 2090 K U 1, et reconnaître la voiture comme étant celle qui l’avait doublé à la sortie de Sarrebourg et qui depuis l'avait toujours précédé sur route nationale n° 4.
La gendarmerie de Blâmont alertée, se rendit sur les lieux de l'accident, avec M. le docteur Thomas, qui releva sur le blessé, une fracture maxillaire, une fracture de côtes, côté droit, fracture de la cuisse droite. Jugeant l'état du malheureux, il le fit transporter d’urgence à l’hôpital de Lunéville, où il est mort des suites de ses blessures.
La victime de cet accident était considérée comme un très bon ouvrier, sobre et sérieux.


27 août 1930

Maison maternelle de Blâmont
La Maison Maternelle de Blâmont, en raison de l’épidémie de poliomyélite qui sévit dans l’Est, se voit obligée de renoncer à la kermesse annuelle qu'elle devait organiser le 31 août.
Elle remercie de leur aide bienveillante et généreuse les nombreux amis qui auraient contribué au succès de sa réunion et les informe qu’elle se permet d’attribuer les dons déjà reçus à la fête de Noël des enfants.


30 octobre 1930

A. DEDENON
Histoire du Blamontois dans les temps modernes
A la mort de Louis, dernier comte de Blâmont, tout son apanage échut à son oncle, un vieillard, Olry II, évêque de Toul, lequel, de son vivant en fit cession à René II avec réserve d’usufruit.
Cette cession devint définitive, le 6 mai 1506, à la mort du prélat. C’est à partir de cette époque que M l'abbé A. Dedenon (1) étudie l’histoire instructive du Blamontois.
Le comté comprenait outre Blamont, les villages d'Amenoncourt, Autrepierre, Barbas, Blémerey, Chazelles, Domèvre, Domjevin, Frémonville, Gondrexon, Halloville, Igney, Leintrey, Reillon, Remoncourt, Repaix, plus, nous dit l’auteur «  des portions diverses sur Avricourt, Emberménil, Gogney, Saint-Georges, Laneuveville-aux-Bois, Mignéville, Saint-Martin, Verdenal et Xousse.
Les ducs de Lorraine eurent, pour administrer le comté : les gouverneurs dont le rôle était presque entièrement représentatif ; les prévôts, au rôle plus actif, cumulant la direction des finances et de la justice, les gruyers ou grands maîtres des eaux et forêts qui s’occupaient de l’industrie du bois et de l’importante question annexe du flottage.
Les tabellions ou notaires avaient la garde du sceau, enfermé dans un coffret de la collégiale. Ils étaient au nombre de trois. Il n’y a que peu de temps que ce chiffre a été ramené à deux pour les études notariales actuelles.
René II avait juré de garder au comté ses institutions et coutumes, réglant particulièrement la situation des biens, la tutelle des enfants, la succession en ligne collatérale, l'indivision dans les héritages.
M. l’abbé Dedenon fait cette remarque intéressante qu’ «  on ne voit aucune trace, en Lorraine, du droit d’aînesse, admis, en France. De là. conclut-il, vient sans doute le goût de nos pères pour l’égalité. »
Le Blâmontois, plus peut-être encore que d’autres parties de la Lorraine, eut à souffrir des invasions, portant la ruine, le meurtre et le pillage dans nos campagnes.
Les «  Rustauds » d’Alsace y commirent force méfaits que réprime avec une juste mais sanglante rigueur, le duc Antoine. Cependant, sévissait aussi à la même, époque une épidémie de peste orientale.
Elle eut une période de recrudescence pendant les 363 jours de règne du duc François. Mais à sa mort parut s’ouvrit pour le comte une ère brillante : celle de la régence de Christine de Danemark. Cependant, lorsque cette régence fut enlevée à la grande et magnifique souveraine, celle-ci se retira dans son douaire et choisit pour résidence Blâmont, ou elle resta peu de temps avant de gagner les Flandres.
Mais le mariage de son fils Charles avec Claude de France rendant possible son retour en Lorraine, Christine quitta Nancy le 18 mai 1562, alors que Charles III allait effectivement régner et s’installa au château de Blâmont.
Tout le comté eut, dès lors, à se louer de sa bienfaisance et de son active administration; Des fêtes merveilleuses eurent lieu dans la petite capitale.
«  Comment, écrit M. Dedenon, refuser son admiration à l'oeuvre entière de cette grande princesse et notamment à l'embellissement de son château, poursuivi avec tant de méthode et de bon goût ?... Dans la cour intérieure se trouvait une fontaine jaillissante dont les eaux étaient amenées de la forêt de Frémonville par des tuyaux en bois d’un coûteux entretien. Un parc magnifique s étendait jusqu’à la rue des Chapeliers, renfermant des cerfs et autres bêtes sauvages sous les taillis ombreux. Tout, autour s’étageaient des pavillons coquets où se trouvaient logés les serviteurs... Tout annonce un train de vie princier qu’on aurait grand tort de reprocher à qui savait si bien l’ordonner. »
Toutefois, bien que fortement attachée à Blâmont, Christine de Danemark comme on sait n’y finit pas ses jours. Elle mourut à Tortone, petite ville du duché de Milan. Son corps, ramené par Saint-Dié jusqu’à Deneuvre fut finalement descendu à Nancy, sans grande pompe, dans un caveau de la collégiale Saint-Georges.
Son historien nous dit que, dans un acte de 1587, Christine était qualifiée Reyne de Danemark et de Norvège, des Goths et Vandales, duchesse de Golsmich, Holstein, Stronay, Dietmarck. Lorraine et Bar et Milan, marquise de Deuthornay, comtesse d'Oldembourg, Dielmrnhorst, Blâmont, et dame de Deneuvre. »
Nous nous sommes étendus plus particulièrement sur ce chapitre de l'ouvrage de M. l'abbé Dedenon, parce qu’il a trait à une période de l'histoire du Blâmontois particulièrement brillante et intéressante.
Nous regrettons de ne pouvoir faute de place, nous étendre autant sur les chapitres suivants ; mais peut-être aurons-nous donné au lecteur la curiosité de les lire.
Ils ont trait aux inquiétudes incessantes et menaces de guerre qui marquèrent les règnes des ducs Charles III et Henri II, aux années plus heureuses, où Marguerite de Gonzague répandit ses bienfaits dans son douaire, puis aux terribles jours de la guerre de Trente Ans amenant sous le règne de Charles IV, les Suédois, leurs ravages et leurs cruautés ; enfin à l’avènement du duc Léopold, autorisé par l'empereur d'Autriche à porter le titre d’Altesse royale. La paix, la prospérité, les divertissements fastueux revenaient à Blâmont. Mais c’en était fait des franchises accordées au comté.
Ici se termine la première partie du livre. La deuxième nous mène avec prévôté et baillage, à la perte de l'indépendance lorraine, au seuil de la Révolution et consigne un passage à Blâmont de Marie-Antoinette.
La troisième note les troubles du régime de la Terreur : tracasseries infligées au clergé paroissial, dispersion des ordres religieux, vexations odieuses...
La quatrième et dernière partie est un reflet, vu du Blâmontois, de l’histoire générale de France. Comme Marie-Antoinette, Marie-Louise passe à Blâmont. La région connaît, sous Louis-Philippe et le Second Empire, une ère de prospérité.
L'histoire est faite de recommencements. La peste au temps du duc Antoine avait éprouvé le comté. Le choléra de 1854 fut à son tour meurtrier, mais les soeurs de Saint-Charles le combattirent avec un dévouement héroïque. La guerre de Trente Ans avait amené l'invasion des Suédois ; celle de 1870 vit là retraite pénible de nos troupes et la ruée d'outre-Rhin en Lorraine...
L’auteur arrête la sa promenade déjà longue, à travers les siècles, non sans avoir rappelé comment, sur les plans de l’architecte Vautrin fut élevée de 1852 à 1856, la coquette église moderne de Blâmont, érigée dans le style gothique.
Le livre de M. l'abbé Dedenon, contient d’assez nombreuses gravures, des plans et des cartes. C’est une monographie bien faite et complète, qui ajoute aux histoires générales de la Lorraine, un petit coin plus particulièrement étudié, plus «  poussé » comme disent les peintres.
Et des peintres aussi, M. l’abbé Dedenon semble avoir quelque peu le don descriptif et évocateur. On a pu s’en rendre compte par les citations que nous avons faites du chapitre consacré à Christine de Danemark. Le style a sa saveur qui n’est pas sans rappeler quelquefois Lionnois.
Souhaitons à Blâmont de ne plus connaître les horreurs de la peste - ce qui est assez probable - ni celles des invasions, ce que l’on peut toujours espérer, sans que la chose soit hélas ! aussi certaine,
R. d’A.
(1) Histoire du Blâmontois dans les temps modernes. Nancy, Vagner 1930.
 

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