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                 15 février 1925 
				Bizarre tentative d'assassinat 
				Lunéville, 14 février. - De notre correspondant particulier. 
				Ce matin, 14 courant Mme Charles Michel, cultivatrice à 
				Herbéviller, en ouvrant sa porte, heurta un fil de fer qu'elle 
				n'avait pas aperçu et reçut au même instant dans le bras droit, 
				à hauteur des poumons, une balle provenant d'un revolver fixé au 
				montant de la porte et que la traction opérée sur le fil de fer 
				avait fait détonner. Mme Michel se rendit aussitôt à Lunéville 
				où elle fut pansée provisoirement par M. le docteur Job, qui 
				remit l'extraction de la balle, restée dans la partie supérieure 
				du bras, à lundi prochain. 
				Il résulte des déclarations de la victime de cette tentative 
				d'assassinat que, dans la journée du 13 elle avait reçu la 
				visite d'un Alsacien ouvrier électricien, se disant chargé de la 
				vérification des appareils, à qui elle avait demandé de déplacer 
				son compteur. Sur son refus, Mme Michel l'avait averti qu'elle 
				porterait plainte à son administration et l'ouvrier, après 
				l'avoir insultée grossièrement, lui répondit qu'il se f... 
				d'elle comme de son directeur et qu'elle aurait de ses nouvelles 
				dès le lendemain. 
				Grâce à un hasard des plus heureux, Mme Michel en sera quitte 
				pour une légère blessure, mais la balle aurait pu faire une 
				blessure mortelle en pénétrant dans le poumon. 
				La gendarmerie de Blâmont recherche activement l'assassin qui a 
				disparu sans laisser de traces. 
				AVRICOURT-IGNEY 
				POLICE DES ETRANGERS. - Des procès-verbaux ont été dressés à 
				Klemezak Mathyson, 31 ans, et à Ackman Stanislas, 32 ans, tous 
				deux manoeuvres, pour défaut de visa à leurs cartes d'identité, 
				ainsi qu'à Rhinalda Emilie, 35 ans, tâcheron à Emberménil, pour 
				les avoir embauchés sans vérifier leurs pièces d'identité. 
				BLAMONT 
				ABUS DE CONFIANCE. - M. Louis Zéliker, 56 ans, marchand de 
				meubles à Blâmont, avait vendu un mobilier à tempérament au 
				sieur Paul Varin, demeurant à Val-et-Châtillon, qui emmena son 
				mobilier à Senones et disparut après l'avoir vendu à Robach à un 
				sieur Claude. M. Zeliker n'ayant pas été payé, a porté plainte 
				contre le vendeur et l'acheteur. 
				IGNEY-AVRICOURT 
				POLICE DES ETRANGERS. - Les frères Johann et Joseph Breuer, 16 
				et 21 ans, le premier garçon de culture, le second chauffeur à 
				Lunéville, ont été l'objet d'un procès-verbal pour défaut de 
				visa à leurs pièces d'identité. 				7 mars 1925EMBERMENIL 
				DEFAUT DE VISA DE CARTE D'IDENTITE. - Le manoeuvre italien 
				Giovanni de Biesi, travaillant chez M. Laffont, entrepreneur de 
				récupération et de transports à Pont-à-Mousson, a eu un procès 
				pour défaut de visa de sa carte d'identité. M. Laffont, qui n'a 
				pas surveillé auprès de son subordonné l'exécution de cette 
				formalité légale, a récolté également une contravention. 
				REPAIX 
				CONFÉRENCE. - Une conférence sur les syndicats agricoles et la 
				mutualité sera faite par M. l'abbé Devaux, à Repaix, salle de la 
				mairie, demain dimanche 8 mars, à 14 heures, sous la présidence 
				de M. de Turckheim. 
				Y sont invités, non seulement les cultivateurs de Repaix, mais 
				aussi ceux des villages environnants.  15 avril 1925BLAMONT 
				AMBULANT EN DÉFAUT. - Maurice Roussel, 29 ans, bonnetier à 
				Blénod-les-Pont-à-Mousson, déballe ses marchandises sur la place 
				du Marché sans avoir ses pièces d'identité et de commerce en 
				règle. Il a un procès.  22 mai 1925BLAMONT 
				AVIS AUX PECHEURS, VENDEURS 
				DE POISSONS. - Lucien Jacquemin, 25 ans, cultivateur à Hablutz, 
				avait réalisé une fort jolie pêche dans l'étang des « Anciennes 
				Carrières ». Il se proposa d'aller la vendre à Blâmont. 
				Malheureusement, il ne possédait pas le certificat d'origine 
				nécessaire pour pouvoir transporter du poisson en temps de pêche 
				prohibée. Le gendarme qu'il rencontra lui dressa un procès.  11 juin 1925Un wattman est écrasé 
				Lunéville, 10 juin. - De notre correspondant particulier. 
				Avant-hier, Emile Grandclaude, conducteur de l'automotrice de 
				Blâmont à Badonviller, n'étant pas de service, était allé se 
				promener à Herbéviller. De là, il voulut se rendre à Domjevin et 
				prit le train de midi 45. 
				Monté, sur la plate-forme avant du fourgon, Grandclaude parlait 
				avec deux camarades, lorsque, pour une cause encore mal connue, 
				il tomba sur la voie. 
				Avant que le train ait pu être arrêté, le fourgon avait écrasé 
				la main du malheureux. 
				Transporté à l'hôpital de Lunéville, il a dû subir l'amputation 
				du bras droit.  26 juin 1925BLAMONT 
				DELIT DE PECHE. - Le journalier Bastien Paul, est matinal. Trop, 
				car il a été surpris pêchant dans la Vezouze avant le lever du 
				soleil. D'où procès-verbal. 
				GOGNEY 
				DEFAUT DE GUIDES. - Emile Vouaux, 17 ans, cultivateur, se laisse 
				conduire par son attelage au lieu de le guider ; même il n'a pas 
				de guides. Cela lui vaut un procès.  22 juillet 1925BLAMONT 
				VAGABOND ARRÊTÉ-. - La gendarmerie a arrêté au lieu dit «  Bois 
				de Trion », le Polonais Joseph Janecki, 44 ans, sans domicile et 
				sans profession. 
				FREMÉNIL 
				CYCLISTE RENVERSE.- Le vannier Jean Bauer, 31 ans, rentrant à 
				bicyclette, prétendit avoir été renversé par la voiture du 
				cultivateur Pierre Châtel. En effet, celui-ci rencontra bien 
				Rauer près du pont de la Vezouze, entre la commune de Domjevin 
				et la gare. Le cycliste suivait la rivière à assez vive allure 
				et, à hauteur du sentier de Fréménil, il aurait traversé la 
				route, devant le cheval; mais, au passage d'un caniveau, il fut 
				jeté dans le fossé. 
				Blessé au visage, il fut ramené à Ogéviller chez le docteur 
				Humbert, par les soins de Pierre Châtel, vannier, qui le prit 
				dans sa voiture automobile.  24 juillet 1925Un incendie détruit trois maisons à Ogéviller 
				Blâmont, 23 juillet. - De notre correspondant particulier : 
				Un incendie s'est déclaré aujourd'hui dans une maison, à 
				Ogéviller, localité de 400 habitants, Située, à 11 kilomètres de 
				Blâmont. Le sinistre prit rapidement de grandes proportions et 
				bientôt deux immeubles voisins furent atteints par les flammes. 
				Malgré l'intervention rapide des pompiers de la localité, 
				auxquels s'étalent joints ceux des communes voisines, les trois 
				bâtiments furent entièrement détruits. 
				On ignore encore les causes du sinistre. 
				Les dégâts sont très élevés.  2 août 1925BLAMONT 
				ARRESTATION. - Joseph Eberhard, 20 ans, peintre, a été arrêté 
				pour vagabondage n'ayant ni travail ni domicile. 
				Il a eu en outre un procès pour n'avoir pas d'appareil 
				avertisseur à son vélo.  4 août 1925BLAMONT 
				VOYEZ LANTERNE ! - N. Léopold Duhamel, contremaitre, et M. Louis 
				Lachaise, manoeuvre à l'entreprise Thiebon, ont chacun un procès 
				pour défaut de lanterne à leurs vélos.  5 août 1925Ecoles de gardes puéricultrices 
				La Maison Maternelle de Blâmont ouvre le 1er septembre 1925. 
				Elle reçoit des nourrissons et des mères-nourrices avec leur 
				enfant et forme de plus des gardes-puéricultrices. 
				Règlement pour les élèves. - Les élèves apprennent les soins à 
				donner aux enfants par un enseignement théorique et pratique. 
				La demande d'admission se fait par présentation personnelle si 
				possible, sinon par écrit. 
				Les conditions d'admission sont les suivantes: 
				1° Age minimum : 18 ans. 
				2° Certificat médical de bonne santé. 
				3° Certificat de bonne vie et moeurs, légalisé par le maire. 
				4° Références. 
				La durée des études est d'un an, de six mois ou de trois mois au 
				moins. Les frais d'inscription, comprenant l'internat et les 
				études sont de 600 francs pour trois mois ; de 900 francs pour 
				six mois ; de 1.200 francs pour un an. Ces sommes sont payables 
				à l'avance et par trimestre. 
				Les élèves passent tour à tour dans tous les services : 
				biberonnerie, salles diverses de nourrissons de tous les âges, 
				etc..., elles travaillent dès le premier jour sous la direction 
				de cheftaines spécialisées. 
				Les cours théoriques se font sous la forme de cours donnés par 
				le médecin-chef de la maison et de répétitions données par la 
				directrice. 
				Les cours théoriques comprennent : 
				Des notions d'anatomie et de physiologie; 
				L'hygiène de l'enfance ; 
				Les maladies de l'enfance, leur thérapeutique ; 
				Quelques éléments de pansement et de petite chirurgie. 
				Après un an l'élève aura droit à un diplôme de 
				garde-puéricultrice. A la fin de l'année révolue un examen aura 
				lieu. Après six ou trois mois l'élève aura un certificat de 
				stage de la Maison Maternelle. 
				Les élèves devront se soumettre à la discipline de la maison. 
				Elles doivent porter l'uniforme qui leur est fourni par la 
				maison et se plier aux heures réglementaires de travail et de 
				repos. Elles auront une après-midi par semaine et un dimanche 
				par mois de congé. 
				Elles sont tenues de faire au moins une quinzaine de veilles de 
				nuit durant leur année de stage dans la maison. 
				Ces études sont faites dans un cadre superbe, dans une maison 
				entourée d'un par cet installée suivant les données les plus 
				récentes de la puériculture. 
				S'adresser à la directrice de la Maison Maternelle de Blâmont, à 
				Blâmont (Meurthe-et- Moselle). 
				 
				BLAMONT 
				AUTOMOBILISTE PINCÉ. - Maxime Munier, 43 ans, a eu un procès 
				pour avoir circulé avec une auto ne possédant ni numéro 
				d'immatriculation, ni plaque d'identité. 
				 
				DOMEVRE-SUR-VEZOUSE 
				INAUGURATION DU MONUMENT AUX MORTS. - La Compagnie du chemin de 
				fer de Lunéville à Blâmont a l'honneur d'informer le public qu'à 
				l'occasion de l'inauguration du monument aux enfants de Domèvre 
				morts pour la France et de la fête de la reconstitution, le 
				dimanche 9 août 1925, elle mettra en circulation, en dehors des 
				trains réguliers, les trains supplémentaires indiqués ci-dessous 
				:, 
				Blâmont à Domèvre. - Blâmont départ 14 h. 10 ; Verdenal 14 h. 16 
				; Domèvre arrivée 14 h. 23. 
				Blâmont à Domjevin. - Blâmont départ 21 h. 30 ; Verdenal 21 h. 
				36 ; Domèvre 21 h. 50 
				Herbéviiler 22 h. 01 ; Ogéviller 22 h. 08 ; Fréménil 22 h. 14 ; 
				Domjevin 22 h. 17. 
				Domèvre à Blâmont. - Domêvre départ, 14 h. 40 ; Verdenal 14 h. 
				47 ; Blâmont arrivée 14 h. 53. 
				Domjevin à Blâmont. - Domjevin 22 h. 25 ; Fréménil h. 29 ; 
				Ogéviller 22 h. 35 ; Herbéviller 22 h. 42 ; Domèvre 23 heures ; 
				Verdenal 23 h. 08 ; Blâmont arrivée 23 h. 19.  7 août 1925BLAMONT 
				COMMERÇANT EN DEFAUT. - Il ne suffit pas d'avoir une patente, il 
				faut la faire viser. Pour l'avoir oublié, Georges Guillemain, 
				marchand ambulant de Saint-Dié, de passage, à Blâmont, a eu un 
				procès.  10 août 1925Domèvre-Sur-Vezouze a célébré hier l'héroïsme des morts et le 
				labeur des vivants 
				Domèvre-sur-Vezouze, 9 août. - De notre envoyé spécial : 
				Dans la salle de mairie de la coquette bourgade est suspendu un 
				cadre dans lequel on peut voir des photographies présentant 
				quelques aspects du village, tel qu'il sortit, de la tourmente. 
				Les maisons sont presque: toutes rasées, les rues ont disparu, 
				sous un enchevêtrement de fils de fer et de boyaux, de trous 
				d'obus et de moellons amoncelés : en un mot, un champ de 
				désolation et de mort où l'herbe elle-même, n'ose plus paraître. 
				Six ans sont passés depuis la délivrance et Domèvre ressuscitée 
				par l'effort tenace de ses enfants, a repris sa vie toute de 
				calme labeur. Seuls les murs trop neufs surmontés de toits trop 
				rouges rappellent que l'incendie et la mort régnèrent en 
				maîtres, quatre années durant dans ce coin si charmant. 
				Et aussi le monument, blotti à l'ombre de l'église paroissiale; 
				sur lequel sont inscrits les noms des vingt-neuf braves, morts 
				pour le pays. 
				Quand nous arrivons, vers 9 heures, un clair soleil dore de ses 
				rayons déjà chauds la bourgade en fête. Les rues sont tendues de 
				guirlandes et de drapeaux, bordées de petits sapins et à 
				l'entrée du village un arc de triomphe de verdure est surmonté 
				d'une banderole sur laquelle se lit des mots de bienvenue. 
				LE SERVICE RELIGIEUX 
				Une foule nombreuse et recueillie se presse dans l'église toute 
				neuve, gracieusement parée de verdure et de drapeaux. Au centre 
				de la grande nef se dresse un catafalque recouvert des couleurs 
				nationales et portant, épinglées sur son drap; la médaille 
				militaire et la croix de guerre. A chaque coin les pompiers, 
				montent une garde d'honneur. 
				Le service funèbre est célébré par M. l'abbé Renauld, curé de 
				Saint-Pierre et ancien curé de Domèvre, assisté de M. l'abbé 
				Munier, curé actuel de la paroisse. 
				Au cours de la cérémonie, la musique l'«  Industrielle de Cirey » 
				exécute plusieurs morceaux religieux, et à l'offertoire la 
				fanfare de Blâmont sonne «  A l'étendard ». 
				Avant, l'absoute, M. l'abbé Renauld monte en chaire et en 
				quelques paroles émues tire la grande leçon d'héroïque 
				abnégation, de grandeur d'âme qui découlé du sacrifice des 
				morts. Il dit le devoir de gratitude et de souvenir qui s'impose 
				à tous les survivants. 
				Après l'absoute, le clergé se rend au monument qui est béni par 
				M. l'abbé Renauld. 
				Puis a lieu à la mairie la réception des autorités. 
				LA RECEPTION DES AUTORITES 
				MM. Carau, vice-président du, conseil de préfecture, 
				représentant M. André Magre, préfet de Meurthe-et-Moselle, 
				empêché ; M. Mazerand, député ; le baron de Turckheim, 
				conseiller général, arrivent à 10 h. 15, en automobile. Ils sont 
				reçus à la mairie par M. Voizement, maire de Domèvre, entouré de 
				son conseil municipal. M. Voizement remercie M. le préfet de 
				Meurthe-et-Moselle d'avoir délégué un représentant pour présider 
				à cette fête. Il dit l'effort soutenu depuis la guerre pour 
				aboutir à faire revivre le village de ses ruines et invite ses 
				hôtes à comparer le paysage de désolation de 1918 avec celui 
				qu'ils peuvent admirer aujourd'hui. 
				En quelques mots, M. Carau remercie, et le cortège se forme pour 
				se rendre au monument. 
				L'INAUGURATION DU MONUMENT 
				Tout d'abord s'avancent les trompettes et des gymnastes de la «  
				Sportive Lorquinoise », la musique «  L'Industrielle de Cirey », 
				la fanfare de Blâmont, la Chorale des jeunes filles des 
				Etablissements Mazerand, une délégation des médaillés militaires 
				de Lunéville avec le drapeau de la section porté par M. Pajot, 
				les enfants des écoles portant des bouquets de fleurs précèdent 
				immédiatement les- autorités que suivent la population et les 
				amis venus des villages environnants. 
				Grandiose dans sa simplicité, le monument se dresse à droite de 
				l'église. C'est une large table de grès rose au somment de 
				laquelle ressortent les armes de Domèvre où figure la croix de 
				guerre ; scellée en plein centre, une plaque de bronze porte les 
				noms des morts. 
				MM. Carau et Mazerand viennent s'incliner devant le monument et 
				y déposer une gerbe de fleurs. Puis la cérémonie commence par 
				l'appel des morts. 
				L'APPEL DES MORTS 
				Vingt-neuf héros : vingt-cinq militaires, quatre civils dont un 
				enfant qui avait commis le crime de jouer au soldat a la barbe 
				des brutes germaniques, composent cette glorieuse phalange. M. 
				Piot, instituteur, procède à l'appel, et à chaque nom, les 
				enfants des écoles répondent : «  Mort pour la France ! » 
				Voici la liste glorieuse : 
				Agelot Aimé, Bain Auguste, Bajolet Alexandre. Colin Chartes, 
				Colin Léopold, Comminotti Ernest, Cotelle Pierre, Courtois Léon, 
				Devot Jean, Dubas Joseph, Dubois Gaston, Fourmann Armand, 
				Fourmann Henri, Fresse Auguste, Galland Auguste, Houviaux 
				Lucien, Jacquot Georges, Janin Jules, Marchal Lucien, Mathieu 
				Justin, Milot Jules, Pagny Joseph, Receveur Louis, Thomas 
				Camille, Thomas Louis. 
				Victimes civiles : Claude- Adolphe, Claude Auguste, Claude 
				Maurice, Dubas Paul. 
				Les trompettes sonnent ». A l'Etendard » puis M. le maire ouvre 
				la série des discours. 
				DISCOURS DE M. VOIZEMENT 
				Maire de Domèvre. 
				Il commence par rendre hommage aux morts qui ont tout sacrifié 
				pour que la France vive à leurs familles éplorées. 
				Il dit ensuite que le monument sera pour les générations futures 
				le symbole du sacrifice et de l'héroïsme. Il recommande aux 
				enfants, des écoles de ne pas oublier, en allant en classe, de 
				s'incliner respectueusement devant le monument élevé à la gloire 
				de leurs aînés. 
				Il termine en saluant les familles des victimes civiles et 
				militaires de Domèvre et en s'inclinant respectueusement devant 
				les morts. 
				DISCOURS DE M. DE TURCKHEIM 
				Conseiller général 
				«  La population de Domèvre, dit M. de Turckheim, a vaillamment 
				supporté les souffrances terribles de la guerre. Depuis 
				l'armistice, elle a tendu tous ses efforts vers la 
				reconstruction. En agissant ainsi, elle a bien interprété la 
				volonté des morts qui ne comprendraient pas que les luttes de 
				partis passent avant le devoir national et la reconstitution. 
				Il faut, dit-il en manière de conclusion, l'union dans la paix. 
				» 
				DISCOURS DE M. MAZERAND 
				Député de Meurthe-et-Moselle 
				Le député de Meurthe-et-Moselle félicite la municipalité de 
				Domèvre et le comité d'organisation d'avoir eu l'idée de faire 
				coïncider l'inauguration du monument aux morts avec celle du 
				village, associant ainsi le culte des disparus aux fêtes de la 
				reconstitution. 
				Il trace ensuite un saisissant tableau des événements dont 
				Domèvre fut le théâtre entre le 9 août 1914 (il y a 11 ans jour 
				pour jour) et l'armistice. 
				Après avoir constaté que les résultats de la paix n'ont pas 
				entièrement répondu aux légitimes espérances des combattants, il 
				conclut en disant qu'il ne suffit pas à la France de montrer un 
				visage pacifique, mais qu'elle doits aussi savoir se montrer 
				vigilante. 
				DISCOURS DE M. GARAU 
				Vice-président du conseil de préfecture 
				Représentant, M. le préfet empêché au dernier moment, il apporte 
				aux morts de Domèvre l'hommage du gouvernement. 
				Puis à son tour il retrace les événements qui se sont déroulés 
				depuis 1914 : l'agression allemande, les horreurs de l'invasion, 
				la victoire puis le bel effort de résurrection de ces dernières 
				années. ; 
				Ayant également constaté la mauvaise volonté insigne apportée 
				par les vaincus dans l'exécution du traité. - mauvaise volonté 
				trop souvent favorisée par nos alliés - il dit que pour imposer 
				cette exécution, la France doit surtout compter sur elle-même. 
				Il rend hommage aux morts, artisans de la victoire libératrice, 
				aux mutilés, à tous les anciens combattants, aux civils, martyrs 
				de la barbarie allemande, et termine en adressant un souvenir 
				ému à ceux qui, sur la terre d'Afrique, luttent encore pour 
				l'honneur de la patrie. 
				Au cours de la cérémonie, plusieurs sonneries furent exécutées 
				par les fanfares et un choeur brillamment enlevé par la chorale 
				des jeunes filles, accompagnée par l'Industrielle de Cirey. 
				Le service d'ordre était assuré de façon parfaite par la 
				subdivision des pompiers sous le commandement du lieutenant 
				Baptiste. 
				L'INAUGURATION DU VILLAGE 
				Au son d'entraînants pas redoublés exécutés successivement par 
				les trois sociétés, le cortège se reforme et traverse toutes les 
				rues du village, brillamment pavoisées et ornées avec un goût 
				parfait. 
				La foule se presse derrière les autorités qui visitent 
				successivement l'église, la mairie et les constructions 
				particulières. 
				L'impression qui se dégage de cette visite express, c'est que 
				Domèvre a magnifiquement fait les choses : maisons claires, 
				commode et saines, rues larges et bien entretenues, belles 
				places, fontaines, monuments publics d'un goût parfait - une 
				réserve cependant pour le portail de la mairie - rien ne manque 
				de ce qui peut faire la beauté d'un village. 
				A midi, les diverses cérémonies sont terminées et l'on se rend 
				dans la salle des fêtes de la mairie pour 
				LE BANQUET 
				Une centaine de convives sont au large dans la vaste salle. 
				A la table d'honneur, que préside M. Carau, nous remarquons, à 
				sa droite, MM Voizement, maire ; Mazerand, député ; Adam, 
				conseiller d'arrondissement ; Pécheur, secrétaire général de la 
				sous-préfecture ; Labourel, maire de Blâmont ; le maire de 
				Lorquin, M. l'abbé Munier, curé de Domèvre ; à sa gauche, MM. le 
				baron de Turckheim, conseiller général ; Liengey, conseiller d 
				arrondissement ; Auclair, abbé Renauld, Albert Colin, Welsinger, 
				ancien maire ; Villermont, Michel Malherbe, statuaire, etc., 
				etc. 
				Un menu exquis, servi par l'excellent cuisinier qu'est M. 
				Godard, hôtelier à Lunéville, recueille les suffrages unanimes 
				des convives. 
				Au cours du repas, l'Industrielle de Cirey, la chorale des 
				jeunes filles et la fanfare de la Sportive Lorquinoise 
				interprétèrent quelques morceaux fort applaudis. 
				Au champagne, des toasts furent portés par MM. le maire de 
				Domèvre, de Turckheim, Mazerand, l'abbé Renauld, Lafontaine et 
				enfin par M. Carau qui, suivant la tradition, porta la santé du 
				président du conseil et du président de la République. 
				Belle journée, en résumé, qui prouve une fois de plus le courage 
				et le patriotisme de nos populations lorraines : indomptables 
				dans les épreuves de la guerre et victorieuses, des difficultés 
				du temps de paix. 
				Domèvre a repris maintenant sa vie calme et laborieuse qui 
				jamais plus, nous voulons l'espérer, ne sera troublée par le 
				bruit du canon. 
				Y.L. 
				AVRICOURT 
				ENQUETE. - L'administration a ouvert une enquête commodo et 
				incommodo pour la construction de quatre voies stratégiques 
				latérales au chemin de fer de Blainville à Sarrebourg. 
				Plan et devis sont déposés à la préfecture de Metz pour le 
				tronçon alsacien-lorrain d'Avricourt à Sarrebourg. 
				Nous avons déjà annoncé ce projet, il y a quelques mois, 
				notamment pour la construction d'un pont ou d'un passage 
				souterrain à la gare d'Igney-Avricourt, pour relier la route 
				départementale Avricourt-Blâmont.  19 août 1925AVRICOURT 
				LES ÉTRANGERS. - Adam Lippert, 33 ans, manoeuvre a Moussey, a eu 
				un procès pour défaut d'extrait d'immatriculation, ainsi que 
				Joseph Barani, maçon, 24 ans pour défaut de carte d'identité. 
				BLAMONT 
				LES CYCLISTES. - Walter Wuthieh, 21 ans, chauffeur à Domèvre, a 
				eu un procès pour rouler à bicyclette la nuit sans lumière. 
				OGÉVILLER 
				ET LA LANTERNE - Pour n'avoir pas de lumière à leur vélo, 
				Charles Mangin, charron à Herbéviller, 22 ans, Louis Noël, 27 
				ans, cultivateur et Victor Branann, 23 ans boucher, ont eu des 
				procès-verbaux.  20 août 1925BLAMONT 
				GRANDE KERMESSE AU PROFIT DE LA POUPONNIERE. - Dimanche 
				prochain, 23 août, de 14 à 19 heures, dans le parc du château de 
				Blâmont, grande kermesse au profit de l'oeuvre de la Pouponnière 
				de Blâmont, sous le patronage de l'Union des Femmes de France. 
				Fête foraine, loteries, tombola, tirs, comptoirs de vente, 
				attractions diverses, grand bal de jour et de nuit. Orchestre de 
				cinquante musiciens. La fête commencera à 14 heures précises. 
				Le comité d'organisation acceptera jusqu'au dernier moment tous 
				les lots qui lui seront adressés. D'avance il en exprime sa 
				reconnaissance aux généreux donateurs. 
				DOMJEVIN 
				CYCLISTE EN DEFAUT. - Le manoeuvre Gabriel Berce, 19 ans, a eu 
				un procès-verbal pouf absence de plaque de contrôle à sa 
				machine. 
				MONTREUX 
				UNE BICYCLETTE RETROUVEE. - M. Remillon, de Repaix, avait 
				signalé la disparition de sa bicyclette qui venait de lui être 
				volée par un inconnu. Faisant une ronde nocturne dans les 
				environs de Badonviller les gendarmes entendirent venir un 
				cycliste monté sur un vélo sans lumière. Ils lui intimèrent 
				l'ordre de s'arrêter. Celui-ci obtempéra mais aussitôt le pied à 
				terre, il abandonna la machine dans les pieds de l'autorité, 
				tandis que lui déguerpissait au plus vite dans les bois et 
				vergers environnants. Il ne put être retrouvé. Quant à la 
				bicyclette, c'était celle de M. Remillon : elle lui fut aussitôt 
				restituée. 
				Le mystérieux cycliste est recherché.  27 août 1925BLAMONT 
				LA CHASSE AUX VOLEURS DE FRUITS. - En allant dans son verger 
				situé au lieudit «  La Corvée Senaltes » sur le territoire de 
				Barbas, M. Paul Dubois constata que ses mirabelliers et ses 
				quetschiers avaient déjà été dévalisés. Une cinquantaine de 
				kilos paraissaient lui avoir été dérobés. Il porta plainte 
				aussitôt à la gendarmerie. Celle-ci, au cours de son enquête, 
				fut amenée à interroger deux ménagères : les femmes Duhaut, 69 
				ans, et Defay, 40 ans, qui reconnurent être allées dans le 
				verger de M. Dubois, mais pour y cueillir de l'herbe et y 
				ramasser du bois. Elles trouvèrent des mirabelles à terre et en 
				cueillirent après des rejets d'arbre ; elles soutinrent qu'elles 
				pensaient que ces fruits n'appartenaient à personne. 
				Procès-verbal a néanmoins été dressé.  9 septembre 1925BLAMONT 
				IVRESSE PUBLIQUE. - Edmond Colin, cantonnier au chemin de fer 
				L.-B.-B., a eu un procès-verbal, pour ivresse. Monté sur son 
				vélo, la route était vraiment trop étroite pour lui. Sa marche 
				incertaine attira l'attention de la maréchaussée. 
				LA CLOCHE DE BOIS. - Le cafetier Louis Geyer, 46 ans, a porté 
				plainte contre un de ses pensionnaires, Lucien G..., 23 ans, 
				parti une belle nuit, sans tambour ni trompette, en emportant 
				une cantine ne lui appartenant pas et devant encore à M. Geyer 
				42 francs de frais de pension et une avance de 25 francs. 
				DOMJEVIN 
				CONTRAVENTION. - Edouard V..., cultivateur, 44 ans, a eu un 
				procès pour conduire sa voiture sans tenir les guides de ses 
				chevaux. 
				IGNEY 
				POLICE DES CHEMINS DE FER. - Pierre Graff, 42 ans, chauffeur à 
				la glacerie de Nancy, a eu un procès-verbal pour circulation sur 
				la voie ferrée.  10 septembre 1925BLAMONT 
				MOTOCYCLISTE EN DEFAUT. - Le peintre en bâtiment Napoléon F..., 
				habitant Ancerviller, a eu un procès pour n'avoir ni plaque 
				d'identité à sa machine ni permis de conduire.  11 décembre 1925Cour d'Appel de Nancy 
				Audience du 10 décembre 1925 
				La Cour se déclarant incompétente l'appelant ira en cour 
				d'assises 
				Si Eugène Lorentz, 26 ans, garçon de culture, avait eu la 
				téméraire espérance, en faisant appel, d'obtenir une diminution 
				de la peine de 2 ans de prison prononcée contre lui par le 
				tribunal de Lunéville, pour vol, il doit à l'heure actuelle 
				regretter amèrement son initiative. 
				La cour, en effet, en présence du vol commis avec effraction par 
				l'appelant, s'est déclarée incompétente. Lorentz comparaîtra en 
				conséquence devait le jury de Meurthe-et-Moselle, peu tendre aux 
				voleurs, comme on sait. 
				Dans la nuit du 30 avril au 1er mai 1925, la porte de la maison 
				de M. Gabriel Duchamp, propriétaire d'une ferme, aux environs de 
				Blâmont, était fracturée. Le cultivateur n'entendit aucun bruit 
				suspect et constata le matin, en même temps que l'effraction de 
				la porte, la disparition d'une somme de 520 francs, d'un fusil 
				de chasse, de cartouches, d'un pardessus et d'une pipe. 
				Il porta plainte, n'ayant alors aucun soupçon sur l'identité de 
				son voleur. 
				Or, le chauffeur du maire de Blâmont lui dit avoir aperçu, dans 
				les environs, un nommé Lorentz, qui à deux reprises avait 
				travaillé à la ferme et avait été congédié définitivement à la 
				fin du mois de septembre 1924. 
				M. Duchamp se souvint que son ancien domestique, avait eu une 
				vilaine histoire avec un garagiste au sujet d'une bicyclette 
				empruntée et non rendue. Les soupçons se précisèrent et la 
				gendarmerie qui en eut connaissance se mit à la recherche de 
				Lorentz. 
				On le retrouva non loin de Saverne. Il déclara être sorti le 30 
				avril 1925 de la maison de force de Phalsbourg, avoir touché sur 
				son pécule 175 fr. 80 et avoir pris le train aussitôt pour 
				Nouvel-Avricourt. 
				Il nia formellement être l'auteur du vol, fournissant de 
				l'emploi de son temps un détail très précis. 
				L'enquête continua. L'on sut que Lorentz avait emprunté 400 
				francs, au nom de ses parents, à une firme commerciale de 
				Saverne ; cette indélicatesse quoique antérieure au vol, jetait 
				un jour singulier sur la mentalité du domestique. 
				On apprit qu'à l'auberge Weckmann, à Saverne. Lorentz avait 
				montré un fusil de chasse qu'il prétendait avoir acheté 300 fr. 
				à Lunéville. 
				Une perquisition chez les parents du voleur amena la trouvaille 
				du fusil et du pardessus, remis spontanément par la mère de 
				l'inculpé. 
				Mis en présence de ces preuves, Lorentz se décida à avouer. 
				Il dit que le jour même de sa libération il avait acheté à 
				Sarrebourg un ciseau et une lime. Il prit le train pour gagner 
				Blâmont et se rendit à la ferme de M. Duchamp où il opéra entre 
				minuit et une heure du matin. 
				Il gagna ensuite Réchicourt à pied et y prit le train pour 
				Steinbourg. 
				Lorentz déclara avoir envoyé un mandat-poste de 50 francs à un 
				nommé Lantz, un de ses compagnons de détention. Il devait venir 
				le rejoindre, sitôt libéré, et ils auraient alors, convient le 
				cynique malfaiteur, commis d'autres vols ensemble.  18 décembre 1925BLAMONT 
				POLICE DES GARNIS. - Un procès-verbal a été dressé contre le 
				nommé Geyer Louis, 46 ans, débitant rue du Château, pour 
				registre de logeur mal tenu.  30 décembre 1925BLAMONT 
				AUTO NON ECLAIREE. - Le nommé Louis Jourde, 43 ans, agent 
				d'assurance à Sarrebourg (Moselle) a récolté un procès-verbal 
				pour avoir circulé avec une automobile non éclairée.  13 janvier 1926AVRICOURT 
				LA PLAQUE D'IDENTITE. - Un procès-verbal a été dressé contre le 
				nommé André Morgenthaler, 24 ans, loueur de voitures, 30, place 
				du Marché, à Sarrebourg, qui avait omis de doter son automobile 
				d'une plaque d'identité 
				BLAMONT 
				PAS DE CHANCE. - Le nommé Albert René, 22 ans, blanchisseur à 
				Sarrebourg, ayant une course à faire à Gerbéviller, résolut de 
				faire le trajet à bicyclette. Arrivé à proximité de Blâmont, il 
				cassa son pédalier. S'étant arrêté pour essayer de le réparer, 
				il eut la désagréable surprise de voir survenir les gendarmes 
				qui s'apercevant que la bicyclette n'était pas munie de plaque 
				de contrôle ni de plaque d'identité dressèrent à Albert une 
				double contravention. 
				LEINTREY 
				POLICE DES CHEMINS DE FER. - L'italien Stivanin Pietro, 20 ans, 
				manœuvre avait, pour raccourcir le chemin de retour à son 
				domicile, emprunté la voie du chemin de fer. Les gendarmes 
				l'ayant vu lui dressèrent procès-verbal.  15 février 1926BLAMONT 
				LIBERALITE. - A l'occasion du mariage de son fils, Mme Léon 
				Bechmann a fait don, au bureau de bienfaisance, d'une somme de 
				200 francs. Remerciements.  17 février 1926BLAMONT 
				COLLISION D'AUTO. - M. Joseph Beckrich, boucher, 77, rue du 
				Pont, revenait de faire des livraisons à Domèvre, lorsque arrivé 
				au lieu dit «  La Côte de Barbezieux », il vit venir à sa 
				rencontre un camion éclairé par deux lanternes et un phare 
				acétylène. Il fit au conducteur du camion des appels de lumière 
				pour qu'il réduise son éclairage, mais ce fut en vain. C'est 
				alors qu'aveuglé par la lumière du-phare, il ne put se garer et 
				fut tamponné par l'arrière du camion. 
				Il n'y eut heureusement aucun accident de personne, mais la 
				camionnette de M. Beckrich fut sérieusement endommagée. 
				Le camion tamponneur, appartenant à la brasserie de 
				Champigneulles, était conduit par le chauffeur Hess Alexandre, 
				qui reconnut devant témoin n'avoir pu réduire la lumière de son 
				phare.  14 mars 1926BLAMONT 
				VAGABOND. - Les gendarmes ont arrêté, rue Traversière, en 
				flagrant délit de vagabondage, l'italien D'Arma Guiseppe, 4ans, 
				terrassier.  28 avril 1926IGNEY 
				POLICE DES ETRANGERS. - François Peruchetti, 24 ans, plâtrier ; 
				Attilio Violini, 37 ans, plâtrier, tous deux habitant 32, rue de 
				l'Eglise, à Guebwiller (Haut-Rhin), ont récolté un procès-verbal 
				pour défaut de visa de carte d'identité. 
				Jean Mlodriankoncky, 42 ans, domestique de culture à Moussey 
				(Moselle), s'est vu dresser procès-verbal pour défaut de carte 
				d'identité. 
				LEINTREY 
				JAMAIS DEUX SANS TROIS. - Paul Kuczynsky, 26 ans, manoeuvre, 
				occupé à la récupération pour le compte de l'entreprise Oréfice, 
				a récolté trois procès-verbaux, 1° défaut de carte d'identité ; 
				2° défaut d'extrait d'immatriculation ; 3° défaut de 
				carte-permis de récupération. 
				PAUVRES POULES. - M. Jules Gérardin, propriétaire, ne vit pas en 
				bonne intelligence avec son voisin M. Charles Jeanpierre. La 
				cour est mitoyenne, et les poules de M. Gérardin vont sur le 
				fumier-de M. 
				Jeanpierre. Celui-ci a décidé de leur faire la chasse. Le 18, 
				une poule était blessée et périssait, le 22 avril, c'était au 
				tour de cinq autres de subir le même sort. 
				M. Jeanpierre reconnaît avoir frappé les poules avec un fouet, 
				mais dit qu'il avait averti M. Gérardin de ne pas laisser ses 
				poules aller sur sa propriété. 
				COUP DOUBLE - De patrouille à Leintrey, les gendarmes 
				constatèrent que le café tenu par Mme Joséphine Breton, femme 
				Gaultet, était ouvert après l'heure réglementaire. Etant entrés 
				pour signifier à la débitante qu'ils lui dressaient 
				procès-verbal pour fermeture tardive, ils virent que des 
				consommateurs buvaient de l'alcool. La débitante n'ayant qu'une 
				licence pour boissons hygiénique, récolta un deuxième 
				procès-verbal. 
				VERDENAL 
				ACCIDENT - M. Henri Guenot, en permission libérable était allé à 
				bicyclette le 22 avril, à Baccarat. A son retour il était arrivé 
				à environ un kilomètres de Pettonville, lorsqu'il voulût croiser 
				une voiture : ayant dérapé il tomba si malencontreusement que la 
				roue arrière lui passa sur la jambe droite et sur une partie du 
				corps. 
				M. Jules George, cultivateur qui conduisait la voiture, 
				transporta Guenot chez lui. M. le docteur Thomas de Blâmont a 
				déclaré que n'ayant pas de fracture, l'incapacité de travail 
				sera d'environ quatre semaines.  15 mai 1926LEINTREY 
				LA RECUPERATION. - Le Polonais Waclaw. Wegner, 40 ans, 
				manoeuvre, travaillait à la récupération de matériaux, mais il 
				n'était pas détenteur d'une carte-permis, ce qui lui a valu un 
				procès-verbal.  24 mai 1926BLAMONT 
				ENTRE VOISINS. - Mlle Augustine Mangin, 50 uns, repasseuse, vit 
				en mauvaise intelligence avec sa voisine, Mme Céleste Bridey, 34 
				ans ; le 20 mai, vers 9 heures du matin, elles se rencontrèrent 
				dans l'escalier mitoyen et se disputèrent ; Mlle Mangin dit 
				avoir été menacée et frappée par Mme Bridey qui nie et dit avoir 
				été frappée au ventre avec une pelle à main et un balai. 
				EMBERMENIL 
				CHIEN DANGEREUX. - Le 19 mai, ses moutons étant parqués, 
				Geoffroy Kuerner, berger au service de M. Hamm, propriétaire à 
				Printzheim (Bas-Rhin), était parti déjeuner au village. A son 
				retour, il eut la surprise de constater qu'un chien appartenant 
				à M. Desboeuf (Emile), 45 ans, s'était rué sur le troupeau et 
				avait mordu cruellement 5 agneaux et 3 brebis, dont certains 
				sont si gravement blessés qu'il faudra les abattre. 
				M. Hamm estime le préjudice causé à 1.000 francs.  19 juin 1926BLAMONT 
				LE CHIEN N'EST PAS GENTIL 
				Le 16 juin, vers 12 h 45, les trois enfants de M. Hanaux, 
				marchand ambulant, rue Victor-Pierre, se rendaient à l'école, 
				lorsque, passant à proximité de la maison de M. Dietrich, le 
				chien de ce dernier se jeta sur l'un des enfants et mordit le 
				jeune Lucien âgé de 8 ans. 
				M. Dietrich a promis de prendre les frais à sa charge.  7 juillet 1926GOGNEY 
				ACCIDENT. - Le 1er juillet vers 8 heures, M. Jules Louviot, 77 
				ans, travaillant chez M. Busselot, cultivateur, était monté sur 
				une voiture de foin pour la décharger. Il venait d'enlever la 
				perche retenant le foin, lorsque perdant l'équilibre, il tomba 
				la tête la première sur l'aire de la grange. Relevé aussitôt, il 
				reçut les premiers soins du docteur Thomas qui constata une 
				fracture à la base du crâne. 
				Il fut transporté d'urgence à l'hôpital de Lunéville.  21 juillet 1926Cour d'Assises de Meurthe-et-Moselle 
				Audience du 20 juillet (matin) 
				Vol qualifié 
				M. Barbey, avocat général occupe le siège du ministère public. 
				L'accusé est un nommé Lorentz Eugène, âgé de 26 ans, garçon de 
				culture, sans domicile fixe. Né en Lorraine autrefois annexée, 
				il ne parle pas français et l'on doit avoir recours à un 
				interprète assermenté M. Muhr. 
				Les renseignements fournis sur Lorentz sont mauvais. Ceux qui 
				l'ont connu le déclarent capable de tous les méfaits, Il fut à 
				deux reprises différentes, au service de M. Duchamp, à la ferme 
				Saint-Paul, dans la région de Blâmont. Il fut renvoyé 
				définitivement parce qu'il s'enivrait. Son patron n'était pas 
				mécontent de son travail ; mais il reconnaît qu'il était brutal 
				avec les animaux. 
				Plusieurs fois condamné, Lorentz, se trouvait à la prison de 
				Phalsbourg lorsqu'un co-détenu nommé Lotz lui conseilla de 
				cambrioler son ex-patron et lui apprit même le maniement de la 
				pince-monseigneur. 
				Le 30 avril 1925, Lorentz sort de la prison de Phalsbourg, 
				résolu à voler le soir même M. Duchamp. Il achète à Sarrebourg 
				un ciseau à froid et une lime pour commettre les effractions 
				nécessaires. Arrivé vers minuit, il fracture la porte de la 
				laiterie et accède à la salle à manger où il fouille tous les 
				meubles, Il s'empare de 520 francs environ, d'un fusil de chasse 
				Hammerless évalué 500 fr., de quelques cartouches, d'un 
				pardessus usagé, de provisions de bouche et s'éloigne sans être 
				inquiété. 
				Interrogé par le président, et grâce à l'intermédiaire de 
				l'interprète, l'accusé reconnaît les faits, mais prétend ne plus 
				se rappeler certains détails. Il prit la précaution, en quittant 
				la ferme, de couper les fils du téléphone pour que son patron ne 
				puisse prévenir La gendarmerie, aussitôt le vol découvert. Il 
				monta dans le train à Réchicourt après avoir envoyé un 
				mandat-poste de 50 francs à Lotz, toujours détenu à Phalsbourg 
				et qui devait sortir quelques jours après. Il se réfugia ensuite 
				à Waldomisheim, chez ses parents. 
				Les soupçons se portèrent sur lui presque aussitôt, parce que M. 
				Georges, garde du baron de Turckheim, l'avait rencontré le matin 
				sur la route de Cirey à Blâmont, porteur du fameux fusil de 
				chasse Hammerless et l'avait signalé à la gendarmerie qui ne 
				tarda pas à l'arrêter. 
				Les témoins entendus : M. Duchamp, qui évalue à 1.300 francs son 
				préjudice total, le gendarme Didier et le brigadier Arnoux 
				confirment les faits. 
				Lorentz, dît M. l'avocat général dans son réquisitoire, est très 
				mal considéré jusque dans sa famille qui ne veut plus le voir et 
				au préjudice de laquelle il a commis un abus de confiance de 
				1.000 francs. 
				Il a déjà subi plusieurs condamnations. C'est un solide 
				gaillard, un sportif, sans aucune tare, ni physique ni mentale. 
				Ce malfaiteur professionnel a complété son éducation à la prison 
				de Phalsbourg où Lotz et lui avaient projeté toute une série de 
				cambriolages dans les villas des environs de Metz. 
				Les circonstances dans lesquelles furent accomplis les actes 
				reprochés à Lorentz permettent de les qualifier crimes. 
				Le tribunal de Lunéville ne l'avait, il est vrai, condamné qu'à 
				2 ans de prison. Mais le ministère public fit appel. La Cour se 
				déclarant incompétente, la chambre des misés en accusation a 
				renvoyé Lorentz devant le jury. C'est un verdict affirmatif sans 
				circonstances atténuantes, que demande à ce dernier l'honorable 
				organe du ministère public. 
				Me Badier, le jeune défenseur de Lorentz fait, observer que tous 
				les objets dérobés ont été restitués au plaignant, à 20 francs 
				près. Il ne reste plus rien du préjudice causé. Un vol de ce 
				genre est qualifié crime parce qu'il y a présomption qu'un 
				individu s'introduisant de nuit pour l'effectuer, est capable de 
				tuer qui le surprendrait. En l'espèce, Lorentz ne portait aucune 
				arme. 
				Ce n'est qu'après la guerre (qu'il fit comme pionnier dans 
				l'armée allemande) que Lorentz, alors âgé de 24 ans, commença à 
				commettre des vols. Or il fut affreusement blessé par une 
				grenade française qui l'atteignit à la base du cervelet. On peut 
				donc douter qu'il -soit entièrement responsable. Finalement 
				l'avocat demande que son client bénéficie de circonstances 
				atténuantes assez larges pour que lui soient évités les travaux 
				forcés. 
				Les débats étant clos, le jury se retire pour délibérer. Il 
				rapporte un verdict affirmatif, mitigé par les ci constances 
				atténuantes. En conséquence la Cour condamne Lorentz à 5 ans 
				d'emprisonnement et 10 ans d'interdiction de séjour.  22 août 1926BLAMONT 
				LE VISA. - Procès-verbal a été dressé contre Albert Pislor, 22 
				ans, maçon, en pension au café Bain, Grande-Rue, pour défaut de 
				visa d'extrait d'immatriculation.  26 août 1926ANCERVILLER 
				PLAINTE. - M. Hubert Mabs, cultivateur, a porté plainte contre 
				MM. Pierre Colin. 50 ans, Paul Munier, 34 ans, cultivateurs, 
				qui, pour rentrer leur moisson, avaient traversé avec leurs 
				voitures le pré de M. Mabs. 
				MM. Colin et Munier ont promis de réparer les dégâts causés. 
				AVRICOURT 
				CHAUFFEUR INDELICAT. - M. Fernand Ruyer, fromager, s'apercevant 
				que des vols de lait, bois, charbon, etc., se commettait depuis 
				quelque temps à son préjudice, prévint la gendarmerie. Une 
				active surveillance fut établie, ce qui permit d'arrêter Marcel 
				Liotté, 22 ans, chauffeur au service de M. Ruyer, au moment où 
				il entrait chez lui avec deux litres de lait qu'il venait de 
				dérober. 
				L'HEURE REGLEMENTAIRE. - Procès-verbal a été dressé contre Jean 
				Bai, 30 ans, cafetier à Igney-Avricourt, pour fermeture tardive 
				de son établissement, et contre Auguste Lhôte, 25 ans, 
				domestique de culture, qui y consommait. 
				BLAMONT 
				ABUS DE CONFIANCE. - Mme Marie-Louise Gabin, pour éviter les 
				mauvais traitements de son mari, dut se réfugier, en janvier, 
				chez Mme Marie Renard, 33 ans, rue des Chapeliers ; elle. y 
				emménagea avec tout son linge de ménage, puis se plaça comme 
				bonne le 16 août dernier ; voulant repartir chez ses parents en 
				Moselle, elle se présenta chez Mme Renard, mais elle ne put 
				avoir qu'une partie de ce qui lui appartenait, Mme Renard se 
				refusant à lui donner le reste de son linge, ainsi que ses 
				bijoux et même une somme de 400 fr.  3 septembre 1926BLAMONT 
				VOL. - M. Louis Zeliker, commerçant, emploie depuis mai le jeune 
				Joseph Rollin, dit Blum, 16 ans, manoeuvre, demeurant aux 
				Harcholins, écart de Bertrambois. Celui-ci aurait dérobé le 26 
				août une pompe à vélo à M. Walh, garagiste à qui il livrait de 
				l'essence ; de plus ses camarades de travail trouvèrent un jour 
				ses poches remplies de sucre en morceaux.  7 septembre 1926AVRICOURT 
				VIOLENCES ET INSULTES - Le 31 août, vers 15 heures, Robert Boul, 
				23 ans, employé de chemin de fer, se présenta, en compagnie de 
				sa femme, à l'épicerie Datry. Ils étaient en possession d'un 
				carnet de timbres-primes et réclamèrent la prime à laquelle leur 
				donnait droit leur carnet. Mais Mme Datry leur déclara qu'ils 
				n'auraient de prime qu'autant qu'ils payeraient un arriéré-de 
				compte s'élevant 403 fr. 50. C'est alors que furieux Boul 
				bouscula violemment Mme Datry et l'insulta. 
				BLAMONT 
				COUP DOUBLE, - Circulant en motocyclette, Georges Morel, 22 ans, 
				instituteur à Langatte (Moselle), récolta deux procès-verbaux 
				pour défaut de permis de circulation, défaut de permis de 
				conduire et de carte grise.  14 septembre 1926BLAMONT 
				GRAVE ACCIDENT. - Le 8 septembre, après avoir monté un gazogène 
				au charbon de bois sur un camion, Henri Kallembrun, 18 ans, et 
				son père, mécanicien garagiste, rue Victor-Pierre, partirent 
				pour essayer le bon fonctionnement du gazogène. Suivant la route 
				nationale, ils étaient arrivés à hauteur du croisement de la 
				route de Barbas, lorsque, contents de l'essai fait, ils 
				résolurent de rentrer. Ils ralentirent pour faire demi -tour, 
				mais le moteur s'arrêta. 
				Les deux hommes descendirent. 
				Après avoir ouvert le capot, le père mit le moteur en route avec 
				la manivelle, le robinet étant sur le gaz d'essence, c'est alors 
				que le fils se dirigea pour mettre sur robinet à gaz de charbon 
				de bois, mais glissant sur l'herbe, il tomba en avant, 
				allongeant les bras d'un geste instinctif, le bras gauche manqua 
				le pare-brise et le bras droit s'engagea dans le volant du 
				moteur qui tournait à environ 1400 tours à la minute. 
				Avant même que son père intervienne, par un acte de courage et 
				de sang froid merveilleux, le malheureux Henri Kallembrun retira 
				par un terrible effort ce qui restait de son bras. Il se releva 
				ensuite, montra à son pauvre père un moignon ; la main droit 
				avait été complètement arrachée et déchiquetée, et chaque tour 
				de moteur, en lançait en l'air et sur la routé les débris. 
				Après, lui avoir fait un pansement sommaire, son père le 
				conduisit chez le docteur Thomas qui lui prodigua ses soins et 
				le fit partir d'urgence à l'hôpital de Rancy, où le malheureux 
				jeune homme fut amputé au tiers inférieur de l'avant-bras droit.  8 décembre 1926AVRICOURT 
				POLICE DES ETRANGERS. - Pierre Chudeck, 30 ans, manoeuvre, 3, 
				rue Traversière, à Lunéville, a récolté deux procès-verbaux pour 
				défaut de visa de carte d'identité ; de son extrait 
				d'immatriculation. 
				BLAMONT 
				UN JOLI BAL EN PERSPECTIVE. - Comme suite à notre dernière 
				information (un clou chasse L'autre) nous pouvons annoncer 
				aujourd'hui que c'est chose faite et que le nouveau comité de 
				l'Union Sportive Blamontaise a décidé d'offrir à tous ses 
				membres honoraires et actifs un bal à grand orchestre dans les 
				jolis salons de l'hôtel de ville, le 1er janvier 1927. 
				Tous les détails concernant cette soirée sont à l'étude 
				actuellement, le comité de l'U.S.B. désirant surtout donner à 
				cette fête le même éclat que les années précédentes, si ce n'est 
				mieux Aussi, nous pouvons assurer dès à présent que ce premier 
				bal de la nouvelle année sera éblouissant et sortira de 
				l'ordinaire. Nous engageons donc nos jeunes gens à s'y préparer, 
				et leur donnons rendez-vous pour la soirée du 1er janvier. 
				LEINTREY 
				LES FAGOTS DISPARAISSENT - M. Arsène Jacquot possède au lieu dit 
				Bois de Saulxures, un bois qu'il exploite ; s'étant rendu dans 
				sa propriété il s'aperçut qu'environ 35 fagots avaient été pris 
				sur plusieurs tas et qu'une masse avaient disparue. 
				Ce bois donne en bordure de la voie ferrée, sur laquelle une 
				nombreuse équipe d'ouvriers effectue des travaux. M. Delarue, 
				qui habite au passage à niveau ayant vu la masse de M. Jacquot 
				aux mains des ouvriers, la leur reprit et la remit à son 
				propriétaire, d'autre part, il a déclaré que les ouvriers 
				brûlèrent des fagots pour se chauffer.  10 janvier 1927Importante arrestation 
				Un escroc se dit agent de renseignements du gouvernement italien 
				Bar-le-Duc, 9 janvier. - De notre rédaction meusienne : 
				La gendarmerie de notre ville vient de mettre la main sur un 
				escroc dont les exploits ne seront connus qu'à la suite de 
				l'enquête qui ne manquera pas d'être faite à son sujet. 
				Samedi matin, la gendarmerie recevait un coup de téléphone de la 
				brigade de Blâmont (Meurthe-et-Moselle), qui l'avertissait qu'un 
				individu, nommé François-René-Serge-Jean de Rondi, 33 ans, 
				ingénieur, domicilié au café Muller à Ogéviller, avait commis 
				une escroquerie au préjudice de M. Rouy, mécanicien dans cette 
				commune. 
				Voici dans quelles circonstances De Rondi, qui est de 
				nationalité italienne et se dit ingénieur, avait promis à M. 
				Rouy d'obtenir, par ses relations, un brevet d'inventeur pour 
				une machine à peler l'osier imaginée par M. Rouy. Grâce à cette 
				promesse, De Rondi avait reçu pour ses démarches une somme de 
				400 francs et était parti, nanti de cette somme et d'une 
				bicyclette prêtée par M. Rouy. 
				Vendredi, M. Rouy recevait de Bar-le-Duc un télégramme de 
				l'ingénieur italien qui réclamait l'envoi d'un mandât 
				télégraphique de 300 francs, pour lui permettre de faire un 
				voyage à Villefranche-sur-Saône, où il devait rejoindre la 
				personne qui ferait obtenir le brevet. M. Rouy flaira 
				l'escroquerie, prévint la gendarmerie de Blâmont et c'est ainsi 
				que nos gendarmes furent avertis. 
				On surveilla, la poste où de Rondi ne devait pas manquer de 
				venir chercher le mandat télégraphique réclamé. Et de fait, 
				l'escroc fut arrêté sur la place Reggio. 
				Il reconnut es faits et donna toutes sortes de détails sur sa 
				personnalité. 
				Il serait, d'après ses dires, fils d'un colonel italien ; il 
				aurait fait ses études à l'Ecole polytechnique italienne, serait 
				pourvu du diplôme d'ingénieur et serait capitaine du 
				génie-aviation de réserve. 
				Il ferait en outre partie du service de renseignements du 
				gouvernement italien. 
				Arrivé en France, depuis quelques mois, sans passeport, il a 
				travaillé dans divers endroits et en particulier à Nancy, comme 
				peintre-décorateur. Il a séjourné quelque temps à Lunéville où 
				il a paraît-il, négligé de régler sa pension. 
				Il a été écroué.  15 janvier 1927Vols. - Jules Deschamps, 30 ans, et René Houbin, 28 ans, tous 
				deux manoeuvres, à Blamont ont été condamnés à 25 francs 
				d'amende chacun pour vol de bois au préjudice de la brasserie de 
				Tantonville. 
				- 25 francs également au nommé Maurice Gonand, 18 ans, 
				quincaillier à Blâmont, qui vola une lanterne à bicyclette à M. 
				Baptiste Joseph de Domèvre.  18 août 1927BLAMONT 
				AMATEURS DE POMMES DE TERRE. - Le 12 courant, vers 13 heures, 
				Mme E. Gérard s'aperçut en arrivant dans son jardin, que pendant 
				la nuit précédente, des voleurs avaient arraché 75 pieds de 
				pommes de terre et que la récolte avait été enlevée. Mais les 
				voleurs avaient laissé les empreintes de leurs chaussures, ce 
				qui permit aux gendarmes d'interroger et d'obtenir les aveux de 
				Louis Frey, manoeuvre, cités de la Valence, et son ami et 
				cohabitant Georges Marchal, 26 ans, chauffeur, qui déclarèrent 
				avoir arraché lés tubercules sans outils, avec leurs mains, et 
				en avoir emporté deux musettes. 
				INCENDIE. - Le 15 courant, vers 1 heure, Mlle Noiraut, 
				directrice du Foyer des institutrices, était réveillée par des 
				crépitements. Un incendie venait de se déclarer dans les 
				dépendances d'une propriété voisine, sise 96, rue des Capucins, 
				appartenant à M. Emile Rudeau, boulanger, et habitée par deux 
				locataires. 
				Aussitôt l'alarme donnée, les sapeurs-pompiers arrivèrent sur le 
				lieu du sinistre et réussirent à localiser l'incendie, 
				préservant les bâtiments voisins. 
				Seul un petit bâtiment en planches est complètement détruit. 
				Les causes du sinistre sont inconnues.  27 août 1927BLAMONT 
				LES FRUITS - Plainte contre inconnu a été portée par Mme veuve 
				Paulus, qui, le 23 courant, au matin, s'étant rendue dans son 
				jardin, clos de murs, et situé sur la route de Frémonville, 
				s'aperçut qu'on lui avait dérobé environ 35 kilos de prunes. 
				HARBOUEY 
				VOL D'ARGENT. - Le 23 courant, vers 17 heures, Mme veuve Onion 
				s'aperçut en entrant dans sa chambre sur cour au 1er étage, 
				qu'un panier qui était rangé dans son armoire se trouvait sur 
				une chaise. Prise de doute, elle ouvrit son armoire, dans 
				laquelle régnait le plus grand désordre, montrant qu'elle avait 
				été visitée. 
				Mme veuve Onion constata la disparition d'une somme d'environ 
				1.500 francs placée dans deux enveloppes dissimulées dans une 
				pile de linge, d'une alliance en or et deux pièces de 20 francs 
				ont aussi disparu. 
				IGNEY 
				LA PLAQUE DE CONTROLE. - Procès-verbal a été dressé contre 
				Alfred Casier, 18 ans, marinier à bord «  Birame » actuellement 
				au port de Moussey (Moselle), pour défaut de plaque de contrôle 
				à sa bicyclette.  3 septembre 1927BLAMONT 
				ETRANGER. - Procès-verbal a été dressé contre Naftali Mass, 33 
				ans, masseur, 27, rue Traversière, à Lunéville, pour défaut 
				d'extrait d'immatriculation, défaut de carte d'identité, défaut 
				de plaque d'identité à sa bicyclette.  25 septembre 1927BLAMONT 
				VOL D'HABITS. - Le 21 courant, vers 7 h. 30, Mme G. Barthélémy, 
				dont le mari est greffier à la mairie, eut la surprise de 
				constater la disparition d'habits qu'elle aurait mis à sécher 
				sur des fils de fer.  28 septembre 1927La commission départementale des sites et monuments pittoresques 
				de Meurthe-et-Moselle s'est réunie à la préfecture mardi matin, 
				sous la présidence de M. Charles, délégué par M. le préfet. 
				[...] Le secrétaire, M. Badel, a donné lecture d'une longue liste 
				de sites pittoresques à classer dans le département, suivant une 
				récente circulaire du ministre de l'intérieur. Ce rapport a été 
				adopté à l'unanimité. M. de Turckheim a fait ajouter les ruines 
				de l'ancien château de Blâmont, qui sont devenues sa propriété.  1er octobre 1927Une plaque à la mémoire du duc de Massa à Blâmont 
				Le 25 août, sur l'initiative de MM. le duc de Massa et Paul 
				Delaval, descendants du grand juge Regnier, une plaque rappelant 
				le souvenir de celui-ci, a été placée au cimetière de Blâmont. 
				Elle porte l'inscription suivante : 
				«  À la mémoire de Ambroise Regnier (1720-1806), Marie-Françoise 
				Thiry, son épouse (1721-1785), dont les restes ont été 
				transférés dans ce cimetière en 1845, et de leur fils 
				Claude-Ambroise, comte Regnier, duc de Massa, grand-juge, 
				ministre de la justice, né à Blâmont le 5 novembre 1746, décédé 
				à Paris le 25 juin 1814, inhumé au Panthéon. R. I. P. » 
				(Le père du grand-juge était venu de Saint-Dié à Blâmont, 
				épouser en 1745 la fille du procureur du roi en l'hôtel de ville 
				de Blâmont.) 
				Il serait à désirer que toutes nos localités lorraines prennent 
				le soin de rappeler, comme à Blâmont, le souvenir de leurs 
				enfants illustres.  14 octobre 1927Obsèques de M. Pierre Colin maire d'Ancerviller 
				Hier jeudi, à 10 heures, au milieu de la consternation générale, 
				les obsèques de M. Colin, maire d'Ancerviller, décédé 
				inopinément, des suites d'une chute, ont pris le caractère d'un 
				deuil public. A l'estime générale dont jouissait le regretté 
				défunt, s'ajoutait une émotion intense en face du cercueil d'un 
				père de famille de huit enfants, dont le dernier a moins de deux 
				ans. 
				L'assistance, que ne parvint pas à contenir l'église, malgré ses 
				vastes dimensions, comprenait de nombreuses personnalités, parmi 
				lesquelles nous avons remarqué M. Mazerand, député, M. de 
				Turckheim, conseiller général, M. le vicaire général Thouvenin, 
				M. Labourel, maire de Blâmont, la plupart des maires de la 
				région, M. le chanoine Fiel, M. l'abbé Renault, curé doyen de 
				Saint-Pierre de Nancy, MM. Adam. Fournier, Lieugey, conseillers 
				d'arrondissement, M. le chanoine Marchal, directeur du collège 
				Saint-Pierre-Fourier, etc. 
				Le char funèbre précédé des enfants des écoles conduits par leur 
				maître et maîtresse, était entouré des membres du conseil 
				municipal. 
				M. Colin, voyant venir la mort, qu'il accueillit avec la 
				sérénité du juste, avait demandé formellement qu'aucun discours 
				ne soit prononcé sur sa tombe. En faisant part de cette volonté 
				doublement sacrée par la mort, M. le chanoine Fiel déclara 
				qu'elle serait respectée par tous ceux qui se disposaient à 
				rendre un suprême hommage à M. Colin, mais qu'il tenait 
				cependant à lui dire un profond merci au nom de toute la 
				population, pour tous les services qu'il a rendus à la commune 
				et pour le noble exemple que, dans ses fonctions publiques aussi 
				bien que dans sa vie privée et familiale il a donné à ses 
				concitoyens. 
				M. Pierre Colin disparaît au moment même où, dans un sentiment 
				de satisfaction légitime, il pouvait admirer le couronnement 
				d'une oeuvre magnifique de reconstitution et d'amélioration du 
				patrimoine communal, ainsi que de précieux apports de confort et 
				d'hygiène. Les fêtes commémoratives du 18 septembre dernier, au 
				cours desquelles. M. Magre, préfet de Meurthe-et-Moselle, et MM. 
				Louis Michelet Mazerand louèrent l'administration dévouée et 
				éclairée de M. Colin, auront été pour lui l'apothéose dans 
				laquelle apparaîtra désormais aux habitants d'Ancerviller, la 
				mémoire de leur maire regretté. 
				BLAMONT 
				COUP DOUBLE. - Ch. S... 44 ans, chiffonnier en gros, 24, rue du 
				Général-Mangin, à Sarrebourg (Moselle), a récolté deux 
				procès-verbaux pour défaut de permis de circulation et défaut 
				d'inscription des poids vides et à charge sur sa camionnette.  18 octobre 1927Hallovile honore à la fois ses vaillants morts et ses victimes 
				civiles de la guerre 
				Halloville 16 octobre. De notre envoyé spécial : 
				A peu de distance de Blamont, Halloville, commune rurale d'une 
				centaine d'habitants, détruite en grande partie par la guerre, 
				reconstruite à quelque distance de son emplacement primitif, 
				inaugurait, dimanche, son monument aux morts. Lourd, en effet, 
				a, été le tribut payé par elle à la mort. En plus de ses héros 
				militaires, Halloville honorait aussi ses victimes civiles - 
				douloureux souvenirs des angoisses et des souffrances endurées 
				dans les geôles allemandes. 
				La première partie de la matinée s'était passée dans la brume, 
				mais, vers 10 heures, le soleil se montra et ce fut une radieuse 
				journée d'automne qui servit de cadre à l'émouvante cérémonie. 
				Des drapeaux flottent joyeusement aux fenêtres des maisons 
				réédifiées. 
				LE SERVICE FUNEBRE 
				L'église de Halloville, au clocher élégant, est entièrement 
				neuve. D'harmonieux vitraux modernes sortis, croyons-nous, des 
				ateliers d'art Ziel, l'éclairent. Le monument, d'un gothique 
				approprié au confort de nos jours, fait honneur au goût de 
				l'architecte, M Deville. 
				L'église de Halloville est remplie d'une assistance nombreuse et 
				recueillie. Devant le choeur, un catafalque se dresse, drapé 
				dans les trois couleurs françaises 
				Au maître-autel, le service funèbre est célébré par M. l'abbé 
				Rouyer, curé de Nonhigny, et desservant de l'annexe de 
				Halloville. Dans le choeur, ont pris place M. le chanoine Fiel, 
				originaire de la région, et qui prit une part si active dans la 
				reconstruction de ces communes-frontières, et M. l'abbé 
				Gérardin, ancien curé de Laneuveville-devant-Nancy, aumônier de 
				l'hôpital Saint-Julien, lequel a bien voulu, pour la 
				circonstance, tenir l'harmonium. 
				Avant le chant du Libéra, M. le chanoine Fiel s'approche de la 
				grille de communion et sait trouver des paroles qui touchent 
				profondément l'assistance. L'éloquent orateur sacré a dit 
				notamment : 
				«  Comme toutes les familles, comme tous les groupements, la 
				paroisse de Halloville a payé un large tribut à l'holocauste 
				qui, pendant 52 mois, a ensanglanté l'autel de la Patrie, et le 
				livre d'or de votre commune est aussi douloureux que glorieux, 
				surtout si comme cela s'impose à votre fidélité, vous y ajoutez 
				les noms de ceux qui, dans la population civile, succombèrent 
				aux souffrances de l'exil et de la captivité. » 
				M. le chanoine Fiel, en présence de l'hécatombe terrible que fut 
				la guerre, en tire cette leçon que le souvenir est nécessaire à 
				la vie morale de l'humanité et il conclut en ces termes : «  Du 
				ciel, vos morts vous sourient, vous encouragent et vous 
				bénissent. » 
				L'INAUGURATION DU MONUMENT 
				Après ces paroles pleines de coeur, on se rend en cortège auprès 
				du monument aux morts. Il est situé en face de l'église, devant 
				la jolie mairie dont les fenêtres sont encadrées de grès 
				Vosgien. 
				Au bord de la route, une fontaine laisse tomber, par un large 
				goulot, son eau vive dans une vasque de pierre. 
				Le monument, en granit gris de Raon, est entouré de sapins et 
				porte à son sommet une croix de guerre dorée, qui surmonte une 
				croix de Lorraine sculptée en relief, avec l'inscription : «  La 
				commune de Halloville à ses enfants morts pour la France, 
				1914-1918.» 
				Une estrade s'élève en face de la pyramide. Y prennent place MM. 
				Georges Mazerand, député ; Adrien de Turckheim, conseiller 
				général ; Gustave Martin, maire de Halloville ; le chanoine 
				Fiel, l'abbé Rouyer, curé de Nonhigny et de Halloville ; Désiré 
				Gérard, adjoint au maire de Halloville ; les conseillers 
				municipaux Alain, Demange, Masson, Hollard, Marchal, Mouzein, 
				Duhant, Charpentier ; Barmer, agent-Voyer, Pierron, adjoint au 
				maire d'Ancerviller ; Didierlaurent, percepteur ; Le Bourgeois, 
				architecte de la reconstruction. 
				M. le maire, G. Martin, prend, le premier la parole. Nous sommes 
				heureux de reproduire in extenso le texte de son allocution : 
				DISCOURS DE M. GUSTAVE MARTIN 
				Maire de Halloville 
				L'hommage public que la commune de Halloville rend aujourd'hui à 
				ses enfants morts pour la France, ne fait que consacrer le culte 
				intime et les sentiments de piété dont chacun de nous entoure 
				leur mémoire. Dans un instant, par un appel suprême, nous les 
				rendrons présents au milieu de nous et nous revivrons avec eux 
				les jours douloureux et angoissés de 1914. 
				Quel sinistre souvenir que le tocsin d'alarme parvenant aux 
				moissonneurs au milieu de la campagne ! Les hommes s'en vont, 
				suivi du regard par les êtres tendrement aimés qu'ils laissaient 
				au foyer et que huit ne devaient plus revoir. Courageusement, 
				les femmes, les vieillards et les enfants refoulent des larmes 
				qui pourraient décourager ceux qui partent ; on se recueille, on 
				souffre en silence, et pendant que les bras continuent la 
				moisson, le coeur est avec les absents que l'on sait en danger. 
				Même quand l'épreuve et l'insécurité furent aussi grandes pour 
				la population restée au village, c'est encore la pensée des 
				mobilisés qui domina tous tes soucis ; on était fier de leurs 
				exploits ; on était heureux des bonnes nouvelles; on tremblait 
				quand le communiqué citait leur secteur ; avec eux on espérait ; 
				d'après eux, on fixait la fin de la tournée. 
				Hélas ! le jour où le clairon de l'armistice fit taire, le 
				sinistre grondement du canon, le jour où, pauvres réfugiés 
				dépouillés de tout, nous sommes venus au milieu de nos ruines, 
				huit d'entre nous manquaient a l'appel, et pas une famille du 
				village qui ne fut atteinte. A l'honneur de nos compatriotes 
				attentifs, je tiens à rappeler de quels soins attentifs, de 
				quelle affectueuse compassion, de quelle précieuse sympathie ont 
				été entourés les veuves, les orphelin, les parents dont le foyer 
				restait vide. Au nom de la commune, je m'incline devant leur 
				douleur et je fais un serment de fidélité à nos glorieux morts. 
				C'est leur œuvre que nous avons continuée en reconstituant le 
				village ; c'est leur pensée que nous avons suivie et adoptant 
				tous les progrès du confort et de l'hygiène ; c'est leur 
				sentiment d'attachement au devoir sous toutes les formes qui 
				nous a guidés dans la fidélité aux belles traditions d'honneur, 
				de travail, de religion et de patriotisme de nos ancêtres. Nous 
				sommes fiers de nos morts, et s'ils revenaient, je crois qu'ils 
				ne rougiraient pas de nous. 
				Jeunes gens, sur qui repose l'avenir de la commune, ne passez 
				pas devant ce monument sans adresser une pensée à vos aînés. 
				Dieu seul connaît l'avenir. J'ignore si des peuples avides 
				viendront encore provoquer la France pacifique, mais ce que je 
				sais, c'est que vous serez dignes d'elle si vous vous inspirez 
				des exemples de vos glorieux aînés. 
				L'APPEL DES MORTS 
				La fanfare d'Ancerviller, dirigée par M. Brichler, ouvre le ban, 
				et c'est l'émouvant appel des morts, devant le monument où sont 
				gravés les noms des soldats : Gérard Adrien, Barbier Ferdinand, 
				Jollain Paul, Boudot Léon, Boudot Georges, Noël Adien, Mouzieu 
				Georges, Mouzieu Paul, ainsi que les noms des victimes civiles : 
				Duhaut Joséphine et Jollain Edouard. 
				La fanfare ferme le ban et exécute une vibrante «  Marseillaise 
				». C'est au tour de M. Adrien de Turckeim, l'actif conseiller 
				général du canton de Blâmont, d'honorer les morts de Halloville. 
				DISCOURS DE M. DE TURCKHEIM 
				Une fois de plus, nous nous retrouvons devant un monument, élevé 
				en souvenir et à la gloire de nos morts. Les mêmes sentiments 
				nous animent toujours à ces heures-là; sentiments de tristesse 
				en pensant à nos chers disparus; mais aussi sentiments de joie 
				et de fierté en voyant que leur sacrifice n'a pas été vain; car 
				le souvenir de notre glorieuse, victoire et des journées 
				inoubliables, vécues ensuite et toujours présent à notre 
				mémoire. 
				Et nous retrouvons aujourd'hui ce petit village d'Halloville, 
				que nous avions vu détruit, reconstitué, et plus riant qu'il 
				n'avait jamais été. 
				Neuf années déjà se sont écoulées depuis l'armistice; dix ans et 
				plus qu'ils sont tombés, les héros, dont les noms sont gravés 
				sur ce granit. Et cependant, leur souvenir, est toujours aussi 
				vivace dans nos coeurs reconnaissants, car ce n'est pas 
				seulement l'époux, le père, le fils disparu que nous revoyons à 
				cet instant, mais plus généralement tous ces braves, que nous ne 
				connaissons pas, qui ont donné leur vie pour sauver leur pays. 
				Cette vision-là, doit être impérissable, elle fait partie du 
				glorieux patrimoine de notre belle histoire de France. Aussi 
				est-il salutaire, malgré les années écoulées, de célébrer encore 
				ces fêtes du souvenir et il faut qu'à l'avenir, on vienne 
				d'année en année, dans chaque commune, apporter à nos chers 
				morts notre grande pitié et notre profonde reconnaissance. 
				Qui de nous ne se souvient de ces heures tragiques qui ont suivi 
				l'invasion, des massacres et des incendies qui accompagnaient 
				lugubrement la marche des hordes ennemies, qui foulaient notre 
				sol, si riche cette année-là de récoltes et de fruits, dans ce 
				beau mois d'août ensoleillé. Qui ne se souvient de l'effroyable 
				choc à soutenir, quand il fallait, remédier à l'absence du 
				matériel de guerre nécessaire, par la poitrine de nos enfants. 
				Les canons ennemis tiraient alors à des distances que les nôtres 
				n'atteignaient pas, et c'est pourquoi tant des nôtres tombaient. 
				Combien y en avait-il, couchés dans les champs comme des gerbes 
				de blé oubliées, qui n'avait jamais vu l'ennemi. 
				Il faut que ces souvenirs de mort soient toujours vivaces dans 
				nos coeurs de patriotes, pour rappeler à ceux qui paraissent 
				l'oublier, que le danger est toujours là. L'ennemi abattu se 
				redresse rapidement, il étouffe dans les limites étroites qu'on 
				lui a concédées; un jour ou l'autre, il cherchera à en sortir; 
				sera-ce vers l'Est ou vers l'Ouest qu'il s'élancera pour 
				retrouver des provinces perdues, nous ne le savons pas. Mais 
				nous n'oublions pas le tocsin que nous entendions il y a 13 ans. 
				Il peut retentir encore; venons souvent près de nos morts; 
				écoutons leurs voix nous dire : Veillez, veillez toujours sur 
				notre chère Lorraine, sur notre glorieuse France, si belle, si 
				convoitée. 
				Ce monument qui a été confié à la commune, est en bonnes mains 
				II n'a pas à craindre de voir ici, comme à Paris, les gestes 
				sacrilèges qui ont sali la tombe du soldat inconnu, reposant 
				sous l'Arc de Triomphe. Ces bandes de métèques et de mauvais 
				Français ne s'aventureront pas dans nos communes de l'Est, 
				sachant trop bien l'accueil qui leur serait réservé. 
				La Lorraine, laborieuse et patriote, sait ce qu'elle a souffert 
				; elle comprend qu'un pacifisme affaiblissant peut ramener la 
				terrible invasion, et elle veut que la France reste prête et 
				forte pour qu'un nouveau et mortel choc lui soit évité. Aussi se 
				tourne-t-elle souvent vers ses morts. Comme disait le maréchal 
				Lyautey, nos morts gardent le terrain ! Le souvenir est donc un 
				devoir sacré. 
				Le monument est là, au milieu du joli village reconstruit, et 
				chaque fois que les cloches sonnent, elles semblent nous faire 
				entendre la voix de nos morts nous murmurer : «  Souvenez-vous ! 
				Souvenez-vous ! » Plus loin, près de Verdun, dominant toutes les 
				cloches de France, le bourdon de Douaumont sonne aussi. Après un 
				voyage triomphal à travers la France de l'Est, il a été élevé 
				là, au-dessus de l'ossuaire où reposent 400 000 enfants de 
				France et de ses colonies. 
				Il sonnera le glas, matin et soir, en souvenir des effroyables 
				hécatombes. Il sonnera pour que les ondes de son glas, se 
				répercutant à travers la France, émeuvent les coeurs des 
				patriotes. Que ce glas soit entendu de tous ! Que notre glorieux 
				pays se raidisse contre les forces dissolvantes qui, à 
				l'étranger et même en France, hélas ! essaient de faire oublier 
				la miraculeuse victoire de nos drapeaux. Ces forces mauvaises 
				trouveront en face d'elles des Français qui veulent que la 
				France reste grande et forte, comme la victoire de nos enfants 
				l'a faite ; des hommes, qui ont entendu, il y a peu de temps, 
				Hindenburg dire : «  Qui a la force a le droit » ; des hommes 
				qui, dans la paix tant désirée, sauront rester toujours 
				vigilants. Ils seront toujours prêts à faire leur devoir quel 
				qu'il soit, pour combattre tout ce qui n'est pas national. 
				C'est auprès de nos monuments de morts qu'ils viendront se 
				fortifier, pour combattre le bon combat; pour défendre tout ce 
				qui a toujours fait la force de ce pays, pour brûler tout ce qui 
				est pourri, et libérer tout ce qui étouffe pour faire renaître 
				les traditions d'ordre et d'autorité qui ont fait de la France 
				une nation puissante et respectée. 
				Ceux-là seuls qui agiront ainsi pourront s'approcher de nos 
				monuments de morts la tête haute ; ils pourront leur dire : vous 
				avez fait votre devoir, nous avons fait le nôtre ; la patrie que 
				vous nous avez confiée puissante et glorieuse restera digne de 
				vous. Votre sacrifice n'aura pas été vain ! Nous nous 
				souviendrons ! Dormez en paix ! 
				DISCOURS DE M. MAZERAND 
				La minute de recueillement précède la «  Marche funèbre » de 
				Chopin jouée par la fanfare. 
				Enfin, M. Mazerand, député de Meurthe-et-Moselle, qui préside la 
				cérémonie prend le dernier la parole : 
				« Halloville, dit il, compte parmi les villages du canton de 
				Blâmont qui ont subi les pires misères pendant la guerre. Plus 
				qu'Ancerviller peut-être, avec lequel il a partagé les honneurs 
				d'une citation élogieuse à l'ordre de l'armée dès le 13 octobre 
				1921, il a souffert des atteintes de l'ennemi, en raison de sa 
				situation géographique et c'est à une destruction à peu près 
				complète de leurs foyers qu'assistèrent impuissants, les 
				survivants de la tourmente... Aujourd'hui Halloville s'est 
				relevé et présente un aspect plus riant que naguère ; la 
				prospérité y est revenue, grâce au courage de la population 
				agricole qui s'est remise au travail dans des conditions 
				désastreuses, dès l'armistice. Cependant, vous n'auriez pas 
				considéré comme achevée l'oeuvre de reconstitution si vous 
				n'aviez consacré à vos morts le monument dû à leur héroïsme et à 
				leur malheur... » 
				M. Mazerand fait l'historique de la commune, du 8 août 1914 au 
				11 novembre 1918 ; il dit ses angoisses, ses souffrances : 
				«  Les rares habitants demeurés à leurs foyers se trouvaient 
				entre deux feux. Le ravitaillement était difficile. Aucune 
				nouvelle ne parvenait plus et à ces souffrances physiques et 
				morales allaient s'ajouter les affres des bombardements de jour 
				et de nuit. » 
				Il termine son discours par la lecture de cette belle citation : 
				«  Halloville a vaillamment supporté à deux reprises, en 1914, 
				les souffrances de l'occupation allemande. A payé de sa 
				destruction l'honneur d'avoir été, pendant quatre années, sur la 
				ligne de feu. 
				«  Par les deuils et les dommages qu'il a subis, a droit à la 
				reconnaissance du pays. » 
				LE BANQUET 
				Comme le village lui-même, la salle d'honneur de la mairie où 
				est servi un banquet de 60 couverts est extrêmement plaisante et 
				riante. 
				M Cuny, hôtelier à Blâmont, avait composé un menu lorrain à la 
				fois solide et délicat, qui fut très goûté des convives. 
				M. le chanoine Fiel, encore sous le coup de l'émotion que lui 
				causa la mort récente de M. Colin, maire d'Ancerviller, s'est 
				excusé de ne pouvoir assister au banquet. S'est excusé également 
				M. le sous-préfet de Lunéville. 
				Au dessert, M, Gustave Martin, maire de Halloville, salue les 
				personnalités présentes et notamment M. l'abbé Rouyer, curé de 
				Nonhigny, qui connut, en Allemagne, la souffrance de l'exil et 
				de la captivité, il remercie M. Gérard, président du comité 
				d'érection du monument, la fanfare d'Ancerviller qui prête son 
				concours à la cérémonie, la presse et ses représentants et donne 
				un souvenir ému à M. Colin, le regretté maire d'Ancerviller. 
				M de Turckheim, très applaudi, insiste sur la nécessité du 
				groupement des syndicats de producteurs agricoles et se fait 
				avec chaleur l'apôtre de la natalité et du retour à la terre. 
				M; Mazerand félicite M. le maire de Halloville et son conseil 
				municipal du succès de la fête d'aujourd'hui. 
				...Au dehors le soleil luit, la fontaine chante, les musiciens 
				de la fanfare d'Ancerviller s'apprêtent à jouer un de leurs airs 
				tes plus entraînants... 
				Ainsi se poursuivit, dans la paix d'un magnifique dimanche 
				d'octobre, cette belle fête du souvenir dont l'organisation 
				était due en grande partie à M. Joseph Monzein et qui fut à la 
				fois si cordiale, si digne, si profondément lorraine et 
				française. 
				R. D'A.  19 octobre 1927BLAMONT 
				TROP ET PAS ASSEZ. - Procès-verbal a été dressé contre Joseph 
				Loth, 23 ans, chauffeur, 17, rue des Bonnes-Gens, à Strasbourg, 
				pour feux aveuglants à son auto ; Jean-Joseph Chanot, 56 ans, 
				entrepreneur de travaux, publics à Badonviller, dont l'auto, 
				était insuffisamment éclairée.  23 octobre 1927Arrestation de l'auteur du sabotage de la voie du chemin de fer 
				L. B. B. 
				Le service de la police mobile de Nancy avait été avisé que 
				plusieurs actes de sabotage avaient été commis sur la voie 
				ferrée, dans le but de faire dérailler les trains de voyageurs. 
				Au cours d'une minutieuse enquête le commissaire de police Adoul 
				et l'inspecteur Entzinger réussirent à identifier l'auteur de 
				ces méfaits, qui n'est autre qu'un mécanicien de cette 
				Compagnie, le nommé Rouillon Henri, 46 ans, demeurant à 
				Chanteheux, au lieudit les «  Mossus ». 
				Comme motif de ces actes qui n'ont heureusement fait que des 
				dégâts matériels, cet individu prétend avoir agi par vengeance, 
				dans le but d'ennuyer des camarades. 
				Au cours de son interrogatoire, Rouillon a reconnu également 
				être l'auteur de plusieurs vols de lapins, notamment chez le 
				chef de gare de Blâmont. 
				Déféré au parquet de Nancy, Rouillon a été écroué à la maison 
				d'arrêt.  12 novembre 1927La Lorraine Agricole de Blâmont. 
				- Sous cette dénomination se constitue actuellement sous la 
				forme anonyme une société au capital de 1.500.000 fr. divisé en 
				3.000 actions de 500 fr., dont 1.050 actions serviront à 
				rémunérer les apports et 1.950 actions de numéraire sont 
				offertes au public (à libérer, entièrement à la souscription). 
				Cette société prendra la suite de la Maison fondée à Blâmont 
				(M.-et-M.), il y a plus de trente ans, par M. Louis Zeliker, son 
				propriétaire actuel, qui en conservera la direction. 
				L'objet social est l'exploitation d'un fonds de commerce de vins 
				et épicerie, matériaux de constructions, meubles; quincaillerie, 
				articles de ménage et tous produits nécessaires à l'agriculture, 
				ainsi que toutes entreprises de transports particulièrement des 
				grains, et fourrages. 
				L'extension continue réalisée ces dernières années et les 
				nouvelles extensions en perspective sont les raisons de la 
				transformation de d'affaire en société anonyme.  24 novembre 1927Mme Sautet est reçue à Blâmont 
				Mme Sautet la marraine des chasseurs, a été reçue, le 20 
				novembre, à Blâmont. A 11 heures, elle a été accueillie à 
				l'Hôtel de ville par MM. Labourel, maire, de Turckheim, 
				conseiller général, et Collette président de la Sidi-Brahim, 
				entouré des sociétaires. Puis, après un vin d'honneur offert 
				dans une des salles de La mairie, elle se rendit au monument aux 
				morts, place Carnot, où elle déposa le bouquet qui lui avait été 
				offert à son arrives par M. Collette. 
				A 12 heures, un banquet réunissait à «  Bon-Accueil » les 
				personnalités citées ainsi que MM. Mazerand, député de 
				Meurthe-et-Moselle, Caen, président de l'A.M.C. et un certain 
				nombre d'anciens chasseurs de Blâmont et des environs. Notons 
				aussi la présence de deux grands mutilés de la guerre : MM. 
				Jacques et Messe, de Blâmont. 
				Au moment des toasts, M. le docteur Hanriot, président du 
				conseil d'administration de Bon-Accueil souhaita la bienvenue à 
				Mme Sautet, puis se dit heureux de recevoir dans la maison celle 
				qui honore aujourd'hui la France entière. 
				M. Collette exprima ensuite ses remerciements à Mme Sautet et 
				lui apporta l'affectueuse reconnaissance des chasseurs à qui 
				elle a donné «  le meilleur de son coeur ». 
				M. de Turckheim s'adressant à Mme Sautet lui dit : «  Vous avez 
				aidé à la victoire, vous avez contribué à maintenir la gaîté 
				française par l'envoi de nombreux colis, par votre générosité 
				sans bornes », et, dans un toast émouvant, l'actif conseiller 
				général lui déclara l'admiration que tous ont pour elle. 
				Enfin M. Mazerand rendit hommage à la vertu guerrière des 
				chasseurs à pied dont Mme Sautet est la marraine. «  La 
				récompense que vous a décernée le gouvernement, dit-il, en 
				s'adressant à cette dernière, vous l'avez bien méritée. » 
				(Applaudissements.) Il termina en félicitant les organisateurs 
				de la fête, et but à la Santé de la bonne marraine et de ses 
				filleuls. 
				Le banquet prit fin après un triple ban exécuté en l'honneur de 
				Mme Sautet.  16 décembre 1927BLAMONT 
				ETRANGER. - Deux procès-verbaux ont été dressés contre Stanislas 
				Kisiclinski, 32 ans, domestique de culture, pour défaut 
				d'extrait d'immatriculation et de carte d'identité.  24 décembre 1927Accident mortel d'automobile 
				LE VERGLAS MEURTRIER 
				Blâmont, 23 décembre. - De notre correspondant particulier : 
				Mercredi dernier, dans l'après-midi, M. René Colas, négociant à 
				Cornimont, se rendait en camionnette Ford à Cirey, pour 
				s'installer le jeudi comme d'habitude, sur la place du Marché. 
				Vers 17 heures, il prenait le premier tournant après le point 
				culminant de la route no 4, où aboutit l'ancienne route de 
				Blâmont à Domèvre-sur-Vezouse, il allait à une allure modérée, 
				mais le verglas fit déraper la voiture qui glissa le long du 
				talus et culbuta du côté droit, au moment où Mme Colas, née 
				Jeanne Muller, 31 ans, descendait de la voiture. L'infortunée 
				dame fut tuée sur le coup et le corps déposé à l'hôpital de 
				Blâmont. 
				Mme Colas était la fille de M. Muller qui fut longtemps boucher 
				à Nancy. 
				On juge du désespoir du pauvre M. Colas qui, lui heureusement 
				fut indemne. 
				Nous adressons à M. René Colas et à sa jeune fille, nos sincères 
				condoléances.  24 février 1928BLAMONT 
				LE PIEGE A RENARD. - M. Paul Dubois, 64 ans, cultivateur, 53, 
				rue de Barbas, avait tendu des pièges à renard dans un clos lui 
				appartenant, le 21 courant, vers 8 heures il constata la 
				disparition d'un piège d'une valeur de 50 francs. 
				Ayant été à la gendarmerie porter plainte pour vol, M. Dubois 
				récolta un procès-verbal pour avoir tendu des pièges sans faire 
				de déclaration en mairie.  5 avril 1928BLAMONT 
				EN LIBERTÉ. - Pour avoir ouvert son colombier et donné la 
				liberté à ses pigeons, malgré l'arrêté municipal, procès-verbal 
				a été dressé contre Gustave Jardin, 60 ans, cultivateur.  5 octobre 1928René Thiry, 25 ans, manoeuvre, rue de Gogney, à Blâmont, est 
				poursuivi sous l'inculpation de délit de fuite pour ne pas 
				s'être arrêté après avoir, avec sa voiture hippomobile, accroché 
				et abîmé le garde-boue d'une camionnette. 
				Le propriétaire de la camionnette n'est pas très catégorique à 
				la barre. Il ne peut préciser si vraisemblablement Thiry a pu 
				entendre ses appels. 
				- Il fallait courir après Thiry, l'appeler de nouveau, déclare 
				au plaignant M. le président. Vous étiez assuré, au moins ? 
				- Oui ! 
				- Ah ! bien alors ! je comprends votre peu d'empressement. 
				M. le bâtonnier Boulay n'a pas besoin de plaider pour prouver 
				que Thiry n'a pas commis de délit. Son client est acquitté 
				aussitôt.  4 août 1929BLAMONT 
				On arrête deux audacieux voleurs. 
				- Vendredi 2 août, vers 9 heures du matin, deux individus se 
				présentaient dans l'établissement tenu par Mme veuve Bain, 
				débitante à Domèvre-sur-Vezouse, pour se faire servir 
				différentes consommations. Ayant passé pour quelques minutes à 
				sa cuisine - le temps de préparer un café - la tenancière fut 
				bien surprise de constater, en rentrant dans sa salle de débit, 
				que les deux consommateurs occasionnels avaient pris le large, 
				laissant leur note pour compte. La main experte l'un des deux 
				filous avait également pénétré dans le tiroir caisse qui fut 
				vidé de son contenu. 
				Avisée téléphoniquement, la brigade le Blâmont se rendit sur les 
				lieux. Après une rapide et sérieuse enquête, elle réussissait à 
				arrêter les inconnus qui se cachaient derrière le mur d'une 
				maison. Invité à donner des détails sur leur présence en ces 
				lieux, les deux étrangers se troublèrent. Ce sont les nommés 
				Somogyi Zoltan et Lengyel Zoltan, de nationalité hongroise, qui, 
				malgré leurs protestations énergiques, furent ramenés dans les 
				locaux de la brigade de gendarmerie. Après maintes recherches et 
				une sérieuse fouille en règle on découvrait la somme volée en 
				billets de banque dans la doublure du col de la veste de 
				Somogyi. Devant la réalité des faits, ce dernier finit par 
				avouer le vol. 
				Tous deux étaient recherchés pour désertion par le dépôt de la 
				Légion étrangère de Toul ; ils ont été écroués et transférés au 
				Parquet de Nancy. 
				Carnet blanc. - Nous apprenons avec plaisir que le mariage de 
				Mlle Frémy Marguerite, institutrice, fille du sympathique M. 
				Frémy, boulanger, avec M. Georges Mourot, employé du P. O., 
				vient d'avoir lieu. 
				Une quête faite au cours de la cérémonie, en faveur de la caisse 
				des écoles, a produit la somme de 38 francs. 
				Nos compliments à M. Frémy et aux jeunes époux nos meilleurs 
				voeux de bonheur. 
				DOMJEVIN 
				Desserte postale. - La commune de Domjevin est rattachée 
				postalement au bureau d'Ogéviller et non plus à celui de 
				Bénaménil. 
				En conséquence, les correspondances à destination de Domjevin 
				devront être adressées dorénavant comme suit : M. X..., à 
				Domjevin, par Ogéviller (M.-et-M.).  13 août 1929BLAMONT 
				Insultes. - Mme veuve Depoutot, habitant 45, Grande-Rue, a porté 
				plainte contre son voisin, M. Léon Margo, 70 ans, gendarme en 
				retraite, qui le 6 courant, vers 21 heures, l'aurait insultée.  2 mars 1930Le maintien de la gare d'Igney-Avricourt 
				Un voeu de la Chambre de Commerce de Nancy 
				En décembre dernier, les conseils municipaux d'Igney et 
				d'Avricourt prenaient des délibérations demandant le maintien de 
				la gare d'Igney-Avricourt. On sait que les garés d'Igney et de 
				Nouvel-Avricourt sont éloignées tout juste de 1.500 mètres. 
				L'une des deux est évidemment de trop. 
				Saisi des délibérations des deux conseils municipaux, M. Adrien 
				de Turckheim, conseiller général, s'en occupa aussitôt très 
				activement. 
				Il soumit notamment l'affaire à la Chambre de commerce de Nancy, 
				qui a examiné l'affaire dans sa dernière séance. 
				Du très intéressant exposé qui y fut fait, nous détachons les 
				passages suivants : 
				«  En 1852, lors de la construction da la ligne de 
				Paris-Strasbourg, la gare d'Igney-Avricourt fut installée à son 
				emplacement actuel, et c'est de cette gare que partait 
				l'embranchement desservant Dieuze. 
				«  Après la guerre franco-allemande de 1870, là frontière étant 
				ramenée à la gare même d'Igney-Avricourt, les Allemands 
				créèrent, en 1871, la gare de Deutsch-Avricourt, à 1.400 mètres 
				de la gare d'Igney-Avricourt, et l'origine de la ligne de Dieuze 
				fut reportée à Deutsch-Avricourt. 
				«  Après la grande guerre de 1914-1918, lorsque, les Chemins de 
				fer d'Alsace et de Lorraine furent constitués en réseau d'Etat, 
				celui-ci engloba les voies ferrées des pays désannexés, 
				comprenant, par conséquent, l'ancienne gare de- 
				Deutsch-Avricourt qui fut débaptisée et dénommée 
				Nouvel-Avricourt ; c'est, ainsi que furent maintenues, après 
				l'Armistice, les deux gares voisines d'Igney-Avricourt sur l'Est 
				et de Nouvel-Avricourt sur le réseau d'Alsace et de Lorraine. 
				«  Ce ne sont donc pas des nécessités économiques qui ont 
				entraîné la construction de ces deux gares voisines, et la 
				coexistence n'a été que le maintien d'une situation antérieure 
				que rien ne peut justifier à l'heure actuelle. 
				«  Il apparaît qu'une seule des deux gares suffirait à assurer le 
				trafic des localités desservies ; or, le simple examen d'une 
				carte montre que la gare, de Deutsch-Avricourt - aujourd'hui 
				Nouvel-Avricourt - n'a été créée que pour des besoins 
				administratifs temporaires résultant de l'existence de la 
				frontière provisoire entre les deux gares ; cette gare de 
				Nouvel-Avricourt ne dessert, en effet, aucune commune ; elle 
				n'offre d'intérêt que pour le hameau dénommé la Colonie, 
				comptant environ 300 habitants, composés pour la plus grande 
				partie d'employés de chemins de fer. 
				II s'ensuit que si on supprimait la gare de Nouvel-Avricourt, on 
				supprimerait du même coup une bonne partie de sa clientèle et 
				qu'on ne porterait préjudice à personne de ce fait. 
				«  Par contre, la gare d'Igney-Avricourt dessert les villages de 
				Repaix, Amenoncourt, Moussey, Leintrey, Veho, Vaucourt, Xousse, 
				Remoncourt, toutes communes situées dans le département de 
				Meurthe-et-Moselle ; c'est d'ailleurs pour cette raison que son 
				emplacement actuel avait été choisi lors de la construction de 
				la ligne Paris-Strasbourg. 
				«  Il faudrait toutefois ramener à Igney-Avricourt l'origine de 
				la ligne de Dieuze et rétablir la situation antérieure à 1871 ; 
				c'est un travail de faible importance. 
				«  Il faciliterait aussi les relations des lignes de Cirey et de 
				Dieuze qui se trouveraient alors en contact direct à Igney ; on 
				éviterait ainsi la répétition des arrêts des trains de voyageurs 
				à deux gares très proches l'une de l'autre. 
				«  On peut d'ailleurs remarquer qu'actuellement l'industrie 
				régionale utilise la gare d'Igney-Avricourt, et non, celle de 
				Nouvel-Avricourt, parce que l'accès de la première de ces gares 
				est beaucoup plus commode et qu'elle est d'ailleurs orientée au 
				côté du trafic des localités qu'elle dessert ; c'est le cas des 
				fours à chaux des usines de La Ceresite, des industries de 
				Blâmont, de Cirey, ainsi que des centres agricoles importants de 
				la région. 
				«  Les installations actuelles de l'A.L. à Nouvel-Avricourt 
				trouveraient d'ailleurs une utilisation intéressante immédiate 
				dans le service intérieur du réseau d'Alsace et de Lorraine. » 
				Comme conclusion à cet exposé, la Chambre de Commerce de Nancy a 
				adopté le voeu suivant, qui appuie complètement les demandes 
				formulées par l'intermédiaire de M. de Turckheim : 
				«  La Chambre de Commerce de Nancy, 
				«  Considérant que la coexistence des deux gares 
				d'Igney-Avricourt et de Nouvel-Avricourt, distantes seulement de 
				1.400 mètres, ne saurait se justifier par des intérêts 
				économiques ; qu'elle est une gêne pour l'exploitation de la 
				ligne de Paris-Strasbourg ; qu'elle constitue un obstacle aux 
				relations entre les lignes de Cirey et de Dieuze. 
				«  Considérant, en outre, que la gare de Nouvel-Avricourt ne 
				dessert aucune commune, alors que la garé d'Igney-Avricourt 
				dessert les communes de : Igney, Repaix, Amenoncourt, Moussey, 
				Leintrey, Vého, Vaucourt, Xousse, Remoncourt ; 
				«  Considérant, enfin, que la création de la gare de 
				Nouvel-Avricourt n'a été que la résultante d'une situation 
				provisoire heureusement abolie, 
				«  Emet le voeu : 
				«  Que la gare de Nouvel-Avricourt soit supprimée et que 
				l'origine de la ligne de Dieuze soit reportée à Igney-Avricourt. 
				»  28 mars 1930Une fillette de 4 ans se noie accidentellement 
				Blâmont, 27 mars. - De notre correspondant particulier : 
				Un pénible accident a jeté hier, mercredi 26 mars, dans la 
				matinée, la consternation dans la laborieuse population 
				d'Ogéviller. 
				Vers 11 h. 80, Mme Kine, demeurant à Ogéviller, appelait sa 
				petite fille Micheline, âgé de 4 ans, qui jouait sur le terrain 
				situé derrière son habitation, et à proximité du ruisseau «  La 
				Verdurette ». N'obtenant aucune réponse, la maman se mit à sa 
				recherche vers le ruisseau, où un témoin l'aurait vue tomber 
				dans le cours d'eau. 
				Prévenu, M. Kine Robert, contremaître des Etablissements 
				Bechmann, s'empressa d'ouvrir les vannes de retenue et eut, 
				quelques minutes après, la douloureuse surprise de voir le corps 
				de sa petite Micheline arriver au fil de l'eau. 
				Retirée immédiatement, la malheureuse petite victime serrait 
				encore bien fort, dans ses petites mains, un petit pain qui 
				venait de lui être donné. On suppose que l'enfant voulant se 
				cacher derrière les saules situés sur le bord du ruisseau, aura, 
				à la suite d'un faux-pas, glissé à la rivière. 
				Malgré les soins empressés - qui ne durèrent pas moins d'une 
				heure - de M. le docteur Thomas, de Blâmont, arrivé quelques 
				minutes après sur le lieu de l'accident, la petite Micheline, 
				qui semble avoir succombé à une congestion foudroyante, ne put 
				être rappelée à la vie. 
				On deviné la douleur inconcevable des malheureux parents.  1er mai 1930Une voiture automobile se broie sur un arbre 
				TROIS BLESSES 
				Blâmont, 30 avril. - De notre correspondant particulier : 
				Un accident d'automobile qui aurait pu avoir des conséquences 
				très graves, s'est produit aujourd'hui au tournant de la route 
				de Cirey à Frémonville, lieudit «  Château des Vignes ». 
				C'est vers 15 h. 15 que la voiture conduite par M. Raymond 
				André, chauffeur de la maison Bechmann, contenant quatre 
				personnes, est allée, dans des circonstances difficiles à 
				déterminer, se jeter sur un arbre en bordure de la route. 
				Sous la violence du choc, le côté gauche de la voiture fut 
				littéralement broyé et les vitres volèrent en éclats. 
				Immédiatement, les blessés furent tirés de leur fâcheuse 
				position. 
				Mme Colnot, née Marthe Dumont, 41 ans, sans profession, qui a 
				une fracture de la clavicule gauche, ainsi que de nombreuses 
				contusions sur tout le corps a été admise à l'hôpital de Blâmont 
				avec son mari, M. Colnot Camille, 51 ans, ouvrier d'usine, 
				domiciliés à Dinozé (Vosges), qui se plaint de contusions 
				internes et, porte une large plaie à la main. 
				M. Robert Xavier, 54 ans, qui avait quitté son travail par suite 
				d'un malaise et devait regagner son domicile par le train, mais 
				préféra monter dans la voiture du chauffeur André, a plusieurs 
				fractures de côtes, ainsi que plusieurs contusions. 
				Fort heureusement, le petit Colnot Georges, 3 ans, qui se 
				trouvait aux côtés de sa maman au moment de l'accident, sort 
				indemne, ainsi que le chauffeur, M André. 
				On suppose que le chauffeur voulant prendre son virage, la 
				voiture, par suite du mauvais état de la route, aura fait une 
				embardée pour venir se broyer sur un arbre.  13 juin 1930Un automobiliste écrase un piéton et s'enfuit 
				Domèvre-sur-Vezouze, 12 juin. - De notre correspondant 
				particulier : 
				Le 9 courant, vers 23 h. 30, M. J. Baptiste, adjoint au maire, 
				fut réveillé par un automobiliste, M. Louis Boineau, rue 
				Gambetta, à Nancy, qui lui annonça qu'il venait de découvrir au 
				milieu de la route nationale n° 4, un homme gisant inanimé dans 
				une mare de sang, qui fut reconnu pour être Joseph-Auguste 
				Mangin, 32 ans, ouvrier agricole. A quelques mètres plus loin du 
				corps, on découvrit un lambeau de sa chemise et un peu plus en 
				avant, sa canne et son chapeau. 
				Pendant que l'on s'empressait auprès du malheureux, un cycliste, 
				M. Lucien Bain, qui arrivait, déclara avoir vu, à environ 2 
				kilomètres en direction de Lunéville, une auto qui paraissait 
				abandonnée, phares en veilleuse. 
				M. Boineau partit avec M. Baptiste pour reconnaître la voiture, 
				mais à leur approche, elle s'enfuit. Lui donnant la chasse, M. 
				Boineau put rapprocher suffisamment pour relever le n° 2090 K U 
				1, et reconnaître la voiture comme étant celle qui l'avait 
				doublé à la sortie de Sarrebourg et qui depuis l'avait toujours 
				précédé sur route nationale n° 4. 
				La gendarmerie de Blâmont alertée, se rendit sur les lieux de 
				l'accident, avec M. le docteur Thomas, qui releva sur le blessé, 
				une fracture maxillaire, une fracture de côtes, côté droit, 
				fracture de la cuisse droite. Jugeant l'état du malheureux, il 
				le fit transporter d'urgence à l'hôpital de Lunéville, où il est 
				mort des suites de ses blessures. 
				La victime de cet accident était considérée comme un très bon 
				ouvrier, sobre et sérieux.  27 août 1930Maison maternelle de Blâmont 
				La Maison Maternelle de Blâmont, en raison de l'épidémie de 
				poliomyélite qui sévit dans l'Est, se voit obligée de renoncer à 
				la kermesse annuelle qu'elle devait organiser le 31 août. 
				Elle remercie de leur aide bienveillante et généreuse les 
				nombreux amis qui auraient contribué au succès de sa réunion et 
				les informe qu'elle se permet d'attribuer les dons déjà reçus à 
				la fête de Noël des enfants.  30 octobre 1930A. DEDENON 
				Histoire du Blamontois dans les temps modernes 
				A la mort de Louis, dernier comte de Blâmont, tout son apanage 
				échut à son oncle, un vieillard, Olry II, évêque de Toul, 
				lequel, de son vivant en fit cession à René II avec réserve 
				d'usufruit. 
				Cette cession devint définitive, le 6 mai 1506, à la mort du 
				prélat. C'est à partir de cette époque que M l'abbé A. Dedenon 
				(1) étudie l'histoire instructive du Blamontois. 
				Le comté comprenait outre Blamont, les villages d'Amenoncourt, 
				Autrepierre, Barbas, Blémerey, Chazelles, Domèvre, Domjevin, 
				Frémonville, Gondrexon, Halloville, Igney, Leintrey, Reillon, 
				Remoncourt, Repaix, plus, nous dit l'auteur «  des portions 
				diverses sur Avricourt, Emberménil, Gogney, Saint-Georges, 
				Laneuveville-aux-Bois, Mignéville, Saint-Martin, Verdenal et 
				Xousse. 
				Les ducs de Lorraine eurent, pour administrer le comté : les 
				gouverneurs dont le rôle était presque entièrement représentatif 
				; les prévôts, au rôle plus actif, cumulant la direction des 
				finances et de la justice, les gruyers ou grands maîtres des 
				eaux et forêts qui s'occupaient de l'industrie du bois et de 
				l'importante question annexe du flottage. 
				Les tabellions ou notaires avaient la garde du sceau, enfermé 
				dans un coffret de la collégiale. Ils étaient au nombre de 
				trois. Il n'y a que peu de temps que ce chiffre a été ramené à 
				deux pour les études notariales actuelles. 
				René II avait juré de garder au comté ses institutions et 
				coutumes, réglant particulièrement la situation des biens, la 
				tutelle des enfants, la succession en ligne collatérale, 
				l'indivision dans les héritages. 
				M. l'abbé Dedenon fait cette remarque intéressante qu' «  on ne 
				voit aucune trace, en Lorraine, du droit d'aînesse, admis, en 
				France. De là. conclut-il, vient sans doute le goût de nos pères 
				pour l'égalité. » 
				Le Blâmontois, plus peut-être encore que d'autres parties de la 
				Lorraine, eut à souffrir des invasions, portant la ruine, le 
				meurtre et le pillage dans nos campagnes. 
				Les «  Rustauds » d'Alsace y commirent force méfaits que réprime 
				avec une juste mais sanglante rigueur, le duc Antoine. 
				Cependant, sévissait aussi à la même, époque une épidémie de 
				peste orientale. 
				Elle eut une période de recrudescence pendant les 363 jours de 
				règne du duc François. Mais à sa mort parut s'ouvrit pour le 
				comte une ère brillante : celle de la régence de Christine de 
				Danemark. Cependant, lorsque cette régence fut enlevée à la 
				grande et magnifique souveraine, celle-ci se retira dans son 
				douaire et choisit pour résidence Blâmont, ou elle resta peu de 
				temps avant de gagner les Flandres. 
				Mais le mariage de son fils Charles avec Claude de France 
				rendant possible son retour en Lorraine, Christine quitta Nancy 
				le 18 mai 1562, alors que Charles III allait effectivement 
				régner et s'installa au château de Blâmont. 
				Tout le comté eut, dès lors, à se louer de sa bienfaisance et de 
				son active administration; Des fêtes merveilleuses eurent lieu 
				dans la petite capitale. 
				«  Comment, écrit M. Dedenon, refuser son admiration à l'oeuvre 
				entière de cette grande princesse et notamment à 
				l'embellissement de son château, poursuivi avec tant de méthode 
				et de bon goût ?... Dans la cour intérieure se trouvait une 
				fontaine jaillissante dont les eaux étaient amenées de la forêt 
				de Frémonville par des tuyaux en bois d'un coûteux entretien. Un 
				parc magnifique s étendait jusqu'à la rue des Chapeliers, 
				renfermant des cerfs et autres bêtes sauvages sous les taillis 
				ombreux. Tout, autour s'étageaient des pavillons coquets où se 
				trouvaient logés les serviteurs... Tout annonce un train de vie 
				princier qu'on aurait grand tort de reprocher à qui savait si 
				bien l'ordonner. » 
				Toutefois, bien que fortement attachée à Blâmont, Christine de 
				Danemark comme on sait n'y finit pas ses jours. Elle mourut à 
				Tortone, petite ville du duché de Milan. Son corps, ramené par 
				Saint-Dié jusqu'à Deneuvre fut finalement descendu à Nancy, sans 
				grande pompe, dans un caveau de la collégiale Saint-Georges. 
				Son historien nous dit que, dans un acte de 1587, Christine 
				était qualifiée Reyne de Danemark et de Norvège, des Goths et 
				Vandales, duchesse de Golsmich, Holstein, Stronay, Dietmarck. 
				Lorraine et Bar et Milan, marquise de Deuthornay, comtesse 
				d'Oldembourg, Dielmrnhorst, Blâmont, et dame de Deneuvre. » 
				Nous nous sommes étendus plus particulièrement sur ce chapitre 
				de l'ouvrage de M. l'abbé Dedenon, parce qu'il a trait à une 
				période de l'histoire du Blâmontois particulièrement brillante 
				et intéressante. 
				Nous regrettons de ne pouvoir faute de place, nous étendre 
				autant sur les chapitres suivants ; mais peut-être aurons-nous 
				donné au lecteur la curiosité de les lire. 
				Ils ont trait aux inquiétudes incessantes et menaces de guerre 
				qui marquèrent les règnes des ducs Charles III et Henri II, aux 
				années plus heureuses, où Marguerite de Gonzague répandit ses 
				bienfaits dans son douaire, puis aux terribles jours de la 
				guerre de Trente Ans amenant sous le règne de Charles IV, les 
				Suédois, leurs ravages et leurs cruautés ; enfin à l'avènement 
				du duc Léopold, autorisé par l'empereur d'Autriche à porter le 
				titre d'Altesse royale. La paix, la prospérité, les 
				divertissements fastueux revenaient à Blâmont. Mais c'en était 
				fait des franchises accordées au comté. 
				Ici se termine la première partie du livre. La deuxième nous 
				mène avec prévôté et baillage, à la perte de l'indépendance 
				lorraine, au seuil de la Révolution et consigne un passage à 
				Blâmont de Marie-Antoinette. 
				La troisième note les troubles du régime de la Terreur : 
				tracasseries infligées au clergé paroissial, dispersion des 
				ordres religieux, vexations odieuses... 
				La quatrième et dernière partie est un reflet, vu du Blâmontois, 
				de l'histoire générale de France. Comme Marie-Antoinette, 
				Marie-Louise passe à Blâmont. La région connaît, sous 
				Louis-Philippe et le Second Empire, une ère de prospérité. 
				L'histoire est faite de recommencements. La peste au temps du 
				duc Antoine avait éprouvé le comté. Le choléra de 1854 fut à son 
				tour meurtrier, mais les soeurs de Saint-Charles le combattirent 
				avec un dévouement héroïque. La guerre de Trente Ans avait amené 
				l'invasion des Suédois ; celle de 1870 vit là retraite pénible 
				de nos troupes et la ruée d'outre-Rhin en Lorraine... 
				L'auteur arrête la sa promenade déjà longue, à travers les 
				siècles, non sans avoir rappelé comment, sur les plans de 
				l'architecte Vautrin fut élevée de 1852 à 1856, la coquette 
				église moderne de Blâmont, érigée dans le style gothique. 
				Le livre de M. l'abbé Dedenon, contient d'assez nombreuses 
				gravures, des plans et des cartes. C'est une monographie bien 
				faite et complète, qui ajoute aux histoires générales de la 
				Lorraine, un petit coin plus particulièrement étudié, plus «  
				poussé » comme disent les peintres. 
				Et des peintres aussi, M. l'abbé Dedenon semble avoir quelque 
				peu le don descriptif et évocateur. On a pu s'en rendre compte 
				par les citations que nous avons faites du chapitre consacré à 
				Christine de Danemark. Le style a sa saveur qui n'est pas sans 
				rappeler quelquefois Lionnois. 
				Souhaitons à Blâmont de ne plus connaître les horreurs de la 
				peste - ce qui est assez probable - ni celles des invasions, ce 
				que l'on peut toujours espérer, sans que la chose soit hélas ! 
				aussi certaine, 
				R. d'A. 
				(1) Histoire du Blâmontois dans les temps modernes. Nancy, 
				Vagner 1930. 
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