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Presse - Le Journal - 1900-1923


  • 31 décembre 1899

DÉPARTEMENTS
Arrestation d'un ancien forçat
BAR-LE-DUC. - Le commissaire de police de Bar-le-Duc vient d'arrêter, pour infraction à un arrêté d'expulsion, un nommé Auguste Colin, âgé de cinquante-sept ans, né à Ressicourt-le-Château (Meurthe-et- Moselle), ferblantier sans domicile fixe, condamné a mort dans les circonstances suivantes :
En 1861, de complicité avec un sieur Bernard, il assassina l'oncle de ce dernier, nommé également Bernard, dit Jean Evrard, à Blâmont (Meurthe).
Le 14 août de la même année, il fut condamné à mort par la cour d'assises de Nancy et eut sa peine commuée en celle des travaux forcés à perpétuité.
Après être resté treize ans à Cayenne, sous le numéro 9,961, Colin opta pour la nationalité allemande et continua sa peine à Sisheim. Depuis cette époque, il a subi cinq autres condamnations. Il a été écroué à la prison de Bar-le-Duc.


  • 23 septembre 1900

A LA FRONTIÈRE
Nancy, 22 septembre.
Jeudi dernier. veille de la rentrée à Nancy, la 22e brigade d'infanterie (général Michel), cantonnait à Blamont et Repaix : le 79e de ligne, les 1er et 3e bataillons du 37e étaient à Blamont, tandis que le 2e bataillon se trouvait à Repaix, petit village de cent cinquante-cinq habitants, situé à trois kilomètres de Blamont le commandant Bader. qui commande le bataillon avait pris toutes les précautions d'usage.
Des sentinelles avaient été placées pour empêcher les soldats de quitter le cantonnement ; malgré toutes ces précautions d'autant plus nécessaires que Repaix est à l'extrême frontière, il s'est passé une série d'incidents regrettables quoique peu graves par eux-mêmes.
Tout d'abord un certain nombre de militaires appartenant aux 7e et 8e compagnies ont revêtu des habits civils appartenant à leurs hôtes et ont essayé de passer la frontière pour aller chercher du tabac en territoire annexé: reconnus par des douaniers français, ils ont été mis en lieu sûr.
D'autres soldats en tenue, malgré la surveillance des sentinelles, ont franchi le poteau frontière et ont fait plusieurs centaines de mètres au delà. Arrêtés par les douaniers allemands, ceux-ci leur ont pris les numéros matricules placés dans leurs képis ; les troupiers ont été en outre photographiés par des officiers allemands en manoeuvre dans ces parages.
Enfin, troisième phase de l'incident - une dizaine de soldats ont gravé leurs noms à l'aide de couteaux sur un poteau-frontière.
Aussitôt ces faits connus, le commandant Bader en référa au colonel de Curières de Castelnau. commandant le 37e, et l'enquête commença.
Dès leur arrivée à Nancy, les 7e et 8e compagnies furent consignées, mais jamais on n'a songé à consigner le riment qui, comme on l'a vu plus haut était loin d'être cantonné tout entier à Repaix.
Sur ces entrefaites on reçut communication des photographies prises par les officiers allemands, les douaniers allemands firent parvenir les numéros matricules saisis et la découverte des coupables fut facile. Dix - la plupart libérables - ont été punis de 60 jours de prison.


  • 19 août 1914

Le maire et les notables de Blamont avaient été condamnés à mort par les Allemands
Quand nos troupes sont entrées, l'autre nuit, à Blamont, elles ont trouvé sur les murs des affiches annonçant que le lendemain matin le maire et les notables du pays seraient fusillés. Notre arrivée rapide et le désordre de la retraite allemande leur ont sauvé la vie.
[...]
Les Atrocités allemandes
D'un rapport de M. Mirman, préfet de Meurthe-et-Moselle, adressé au ministre de l'intérieur, il résulte que des actes de sauvagerie révoltants continuent à être commis par les Allemands.
Ils ont été régulièrement constatés.
Ainsi, dans les cantons de Badonviller, Cirey et Blamont, des femmes, jeunes filles, vieillards ont été assassinés sans aucune raison, sans le moindre prétexte; des maisons incendiées systématiquement par les troupes allemandes, ici dès l'arrivée, là au commencement de la retraite.
En plusieurs endroits, ces sauvages n'ont pas seulement saccagé, ils ont volé, emportant argent et bijoux.
A Badonviller, onze personnes assassinées, dont la femme du maire : soixante-dix-huit maisons incendiées avec du pétrole ou des cartouches spéciales.
Après le pillage de la ville, l'église a été canonnée et démolie. Quinze otages, dont le juge de paix, ont été emmenés le 13 août.
A BriméniI, cinq personnes ont été assassinées dont un vieillard do soixante-quatorze ans ; un homme blessé il y a quelques jours, alité, a été brûlé dans sa maison avec sa mère âgée de soixante-quatorze ans.
Le maire a eu l'épaule traversée d'une balle.
Parux n'est plus qu'un monceau de ruines. Presque toutes les maisons ont été incendiées, non par des boulets pendant un combat, mais par des soldats dès leur arrivée, avec des cartouches spéciales.
A Blamont, plusieurs victimes dont une jeune fille ; la chocolaterie saccagée et pillée.
En présence de ces actes d'une odieuse sauvagerie, les maires lorrains témoignent d'un sang-froid et d'une fermeté admirables.
L'un d'eux, M. Benoit, maire de Badonviller, a connu dans une journée tragique toutes les douleurs. Sa maison de commerce a été brûlée, sa femme assassinée. Avec un courage admirable, il n'a cessé de veiller à la protection des intérêts de sa commune, sans un instant de repos, sans une minute de défaillance, en soutenant les forces morales de tous.
Et le lendemain de ces malheurs, les Allemands ayant évacué Badonviller, un prisonnier allemand fut amené au village. La population, frémissante des atrocités subies, entourait et menaçait le prisonnier.
Le maire Benoit s'interposa, rappela le respect dû à tout prisonnier ennemi et lui sauva la vie.
Le gouverneur a décidé hier matin de donner la croix des braves au maire de Badonviller, et M. Malvy, ministre de l'intérieur, propose aujourd'hui même d'accorder la croix de la Légion d'honneur à ce citoyen français qui a donné en ces heures terribles un merveilleux exemple d'énergie et de noblesse d'âme.
[...]
CEUX QUI REVIENNENT
Un train de blessés français, qui a été évacué sur Vichy, est passé hier en gare de Moulins. Leur moral est excellent. «  Qu'on nous guérisse vite pour retourner là-bas », disent-ils.
Ces blessés proviennent des combats de Blamont Les blessures sont presque toutes aux jambes ou aux bras. Les Allemands tirent bas et fort mal ; quant aux obus, ils n'éclatent pas, dans la proportion de 80 %.
Dans cette affaire de Blamont les soldats se sont lancés sur les Allemands avec une fougue irrésistible et irréfléchie. A 1,500 mètres, les clairons sonnèrent la charge, malgré les officiers, et les hommes partirent sans qu'on pût les retenir.
Tous les blessés rapportaient des trophées pris aux Allemands : casques, éperons, etc.


LES VICTIMES DE LA GUERRE
CE QUE RACONTENT LES RÉFUGIÉS
Rennes (de notre envoyé spécial.) - C'est un groupe de cinq personnes : trois femmes, une jeune fille, un vieillard.
Parmi ces mornes émigrants que traque dans le hall des gares la même communauté de misères, ceux-là ont un relief précis : leurs yeux sont rouges de n'avoir plus de larmes. Une mèche blanche au front de la plus jeune femme, les phalanges enflées du vieil homme, leurs visages contractés, et cette volonté aussi qu'on sent dans tout leur air de ne pas être plaints, les isolait dans la foule anonyme. Ils se taisaient : nul bagage ne les chargeait.
Entre Paris et Rennes, cette famille en fuite m'a conté son histoire. Je la rapporte sans y rien changer.
Ils habitaient Cirey, en Meurthe-et-Moselle, à deux kilomètres de la frontière. La veille de la déclaration de guerre, les uhlans ont envahi le bourg.
Réquisition de tout le bétail : ordre est donné de porter sur la place tous les ciseaux, serpes et scies qui servent d'ordinaire aux moissons. En ces pays frontière, à la première alerte, les hommes rejoignent leurs postes : il ne reste que des vieillards. Revolver au poing, la patrouille obligea ces invalides à couper eux-mêmes les fils télégraphiques et le câble du téléphone. Ce soir-là, aussi, les uhlans dîneront à Cirey.
- Quarante années de travail et d'économies nous ont permis de faire construire à l'entrée du village une des plus belles maisons. Cette maison, nous l'avons voulue confortable et plaisante : elle était l'orgueil de notre vie. Les officiers la choisirent.
» Nous dûmes d'abord leur porter une douzaine de seaux d'eau pour leur tub. Ils s'amusèrent brutalement à crever à coups de sabre quelques portraits de famille, accrochés dans les chambres. L'un d'eux trouva plaisant de se promener nu dans le jardin, coiffé de la couronne d'oranger qui date de mon mariage.
» Ils commandèrent ensuite pour le dîner du poulet, des pommes de terre, du fromage et du vin. Je préparai le repas comme pour nous. Tandis que je surveillais la cuisine, un d'eux se détacha et me fit goûter, sous ses yeux, aux deux plats et à la boisson. «  Nous ne voulons pas être empoisonnés ! » déclara-t-il. II parlait français : je lui fis honte de ces profanations, inutiles et sans grandeur.
» C'était un tout jeune homme, blond, la figure fraîche, vingt-deux ans à peine. Il me confia : «  Moi, je ne suis pas soldat de profession : je suis avocat à Munich. J'ai laissé ma fiancée là-bas : je lui ai promis, pour notre mariage, un collier à trois rangs de perles. » Et, comme il sentait qu'il allait s'émouvoir, il ricana :
» - Je suis venu en mai à Paris : j'ai choisi rue de la Paix... Le collier ne me coûtera pas cher...
» Dans la nuit, la patrouille est repartie : les Français sont venus. Nous avons dépouillé nos jardins et nos caves pour les recevoir. Mes deux fils servent au 21e chasseurs. Quelle joie d'hospitaliser leurs frères d'armes !
» - C'est trop bon! c'est trop beau!... disaient les soldats en nous aidant dans nos menues besognes. Le colonel couchait chez nous : j'ai sorti, pour sa chambre, mon linge le plus frais. «  Je vais dormir ici; m'a-t-il dit, comme dans le meilleur lit de la Croix-Rouge! »
» Deux jours plus tard, le canon tonnait du côté de Blamont et de Badonviller. Pendant deux semaines, tour à tour, les troupes françaises et allemandes se sont pourchassées. Nous avons revu les uhlans. Ils ont brûlé d'abord la mairie, puis l'hôpital. Le village, maintenant, n'est que ruines. Je veux vous dire quelle fut ma dernière rencontre avec l'avocat de Munich.
» Jeudi, vers huit heures, des pas de cheval nous réveillent brusquement, rude galop que nous reconnaissons : les uhlans. On frappe à la maison. J'allume la lampe. Celui qui m'apparaît, c'est le jeune officier du premier jour.
» Il interroge sèchement. «  - Des. Français, aujourd'hui ?. » S'il en est passé, certes : quelques-uns ont dîné ici : la table non desservie l'atteste assez. Mais je réponds : «  Non ! »
» - Nous sommes avertis qu'ils sont venus. De quel côté sont-ils partis ?... » Je nie toujours. Mon mari, à qui les émotions des derniers jours ont donné une poussée de rhumatisme, est arraché de son lit.
» - Où sont les Français, vieux diable ?. » Il ne saurait rien répondre : depuis vingt-quatre heures il n'a pas quitté sa chambre.
» - Prenez garde !. prenez garde ! » dit l'officier, et il s'en va.
» Le village s'est levé. On nous ordonne d'éteindre toutes les lumières. Des mitrailleuses sont placées aux deux entrées de la grand'route. Des sentinelles sont postées. Nous savons les Français cachés dans un bois, à cinq kilomètres. Il y aura bataille cette nuit.
» Notre maison, je vous l'ai dit, est grande et confortable. Les voûtes de la cave sont en ciment armé. On s'y peut cacher a l'abri des balles et même des obus allemands. Quelques femmes, - des rares familles qui n'ont pas voulu, malgré tant de périls, abandonner le foyer natal, - demandent à s'y réfugier. On le leur permet : défense est faite à toutes, sous quelque prétexte que ce soit., d'en sortir de toute la nuit.
» Nous voilà comme au fond d'un puits, tapies contre les tonneaux, assises sur des planchettes, prêtant l'oreille aux moindres bruits.
» Parmi nous s'est glissée la fille d'un douanier, une «  innocente », gardienne de chèvres, qui, malgré ses vingt-deux ans, n'en paraît pas plus de douze : elle est bien connue à Cirey, où nous l'appelons «  Rosette la folle ».
» Rosette se rappelle qu'en partant elle a oublié les clefs sur sa porte. Qu'a-t-elle à risquer ? Un mauvais lit de paille, quelques hardes données par charité. Avec une obstination qui, pour toute autre, serait maintenant de la folie, la démente veut retourner chez elle pour reprendre ses clefs. On la retient. Elle pleure, lutte, nous échappe. Ah ! le retour n'a pas été long !...
» La lourde porte que nous avions barricadée est enfoncée à coups de crosse. Cinq uhlans portent, ficelé, un pauvre petit être qui se débat. C'est Rosette. On l'a bâillonnée avec le mouchoir même qui la coiffait Un instant plus tard; elle était fusillée.
» Les Français ont pu chasser une fois encore les bandits allemands. Au petit jour, en nous délivrant, le lieutenant de dragons qui commandait nous a dit : «  Partez !...- partez vite !... Ils peuvent revenir !... » Nous avons fait trente-six kilomètres à pied dans la campagne. Voyez mon pauvre mari: ces mains et ses genoux sont des paquets de noeuds.
» Je vous donne notre nom : famille Gance, afin qu'au jour prochain du règlement de comptes, s'il le faut, nos témoignages puissent être invoqués. ..
ANDRE TUDESCQ


  • 19 novembre 1918

VIOLATION D'ARMISTICE
Les Allemands pillent et incendient dans leur retraite
[DÉPÊCHE DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL]
CHATEAU-SALINS, 18 novembre. - On vous a déjà conté l'émouvante arrivée de la division marocaine à Château-Salins. Nous avons rencontré là les premiers témoins qui aient été-en contact avec l'armée allemande et qui puissent nous renseigner.
Sans doute, on s'est peu battu dans cette région depuis 1914 ; mais les habitants ont vu les divisions au repos, à plusieurs reprises, en prévision d'une attaque française. Il y a eu des accumulations de troupes dans la région. Ces attaques n'ont pas eu lieu où les Allemands se préparaient à les recevoir, probablement, comme en 1914, sur les hauteurs de Morhange.
En tout cas, leur première position sur la Loutre noire n'était pas capable d'une résistance sérieuse aux procédés d'attaques modernes. Elle consiste en trois tranchées successives, taillées dans une argile qu'il a fallu consolider par des clayonnages. Les abris de mitrailleuses sont bétonnés et ressemblent à des dés enterrés dans la campagne. Les réseaux sont relativement minces. Tout cela n'eût certainement pas arrêté des chars d'assaut. Aussi, les Allemands avaient-ils renforcé la position par des champs de mines.
Tous les témoignages nous représentent les Allemands sûrs de la victoire, au printemps de 1918, quand ils ont commencé le gigantesque effort destiné à séparer les Français des Anglais. Les Lorrains n'ont aucun doute sur la réalité de ce plan, qui a été si discuté en France, et il est probable que les Allemands ne s'en cachaient pas.
Je demande à quel moment cet espoir s'est évanoui et quand le découragement a commencé. On me répond que c'est au mois d'août. Il est probable qu'ils ont compris l'imminence du désastre après la bataille du 8 août, quand ils ont été rejetés sur la ligne Hindenburg. Depuis lors, ils ont été de déception en déception.
Le 2 septembre, la ligne Hindenburg était crevée à Quéant et Je 26 commençait la bataille générale qui a achevé la guerre. Mais l'évolution n'a pas été aussi rapide qu'il semblerait par ces dates. En fait, dès la fin de 1916, leur moral déclinait. A la fin, ils manquaient réellement de tout.
Les habitants ont été stupéfaits de la bonne mine de nos soldats comparés aux troupes hâves et médiocrement vêtues dont ils avaient l'habitude.
Les Allemands ont d'ailleurs à leur ordinaire été odieux jusqu'au dernier moment.
Les habitants les accusent d'avoir fait massacrer systématiquement les Lorrains. Il y a des cas de pillage et de vol nettement constatés, qui sont justiciables des tribunaux. Quant aux vexations, elles sont abominables. Je ne citerai qu'un fait pour son raffinement.
Il y avait, à Blamont, une vieille femme qui se mourait. Elle demande un prêtre. Les Allemands lui amenèrent le curé de Château-Salins, la nuit, à cheval, et les yeux bandés. L'officier qui l'accompagnait exigea un texte pour suivre la messe des morts, afin de s'assurer que le prêtre ne changeait rien au texte, sans doute, et n'introduisait pas de renseignements militaires dans le Dies irae, ni des paroles séditieuses dans le De Profundis. Cela n'est que ridicule; ce qui est plus grave, c'est que, en se retirant, ils laissent des patrouilles, lesquelles fouillent le pays, brûlent les villages qu'elles trouvent pavoisés.
Ainsi, la race haïssable aura été digne d'elle-même jusqu'au bout.
HENRY BIDOU


  • 26 novembre 1923

UNE AUTO CAPOTE
NANCY, 25 novembre. - Une automobile venant de Saverne et transportant son propriétaire, un négociant de Saint-Quentin, M. Paul Dubois, et son chauffeur, Rollung, jeune. Alsacien, âgé de 18 ans, a capoté à un tournant brusque de la route, non loin de Blamont. La voiture a été projetée sur un talus. Le chauffeur a été tué net ; M. Paul Dubois a eu le bras cassé et a reçu des contusions diverses.

 

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