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                       Notes sur «  l'Hôpital 
						de Domjevin » 
						  
						
 
						Creusé dans le flanc de la cote 291, «  
						l'Hôpital de Domjevin » est une ambulance chirurgicale 
						souterraine imposante, planifiée en 1916, construite 
						à compter du 1er juillet 1916 et durant toute l'année 1917, 
						pour une mise en service en janvier 1918. 
						Réalisé par le groupe de brancardiers de la 73ème division 
						d'infanterie (dont le JMO, du 4 septembre 
						1916 au 6 janvier 1919, reste cependant muet sur ce 
						point), ce complexe comprenait, selon les 
						différents 
						journaux de marches : 
						- une salle pour 50 blessés couchés, 
						- une salle pour 100 blessés assis, 
						- un abri pour officier blessé, 
						- une salle de pansements, 
						- une salle de stérilisation, 
						- une salle d'opération, 
						- une salle de radiographie, 
						- une salle de pharmacie (tisanerie), 
						- une chambre d'isolement, 
						- une chambre mortuaire, 
						- un dépôt d'armes, 
						- une salle de repos pour infirmiers, 
						- un magasin, 
						- une cuisine, 
						- une chambre pour les chirurgiens, 
						 
						- un puits, 
						- un système de chauffage à eau basse pression, 
						- des radiateurs électriques, 
						- des circuits de ventilation et un éclairage, 
						- le tout alimenté par un groupe électrogène, 
						- des canalisations vers une fosse septique isolée. 
						 
						Dès fin 1916, l'hôpital est desservi par une branche de 
						la voie ferrée (largeur 0,60 m type Decauville) de la 
						forêt de Mondon (25 km, de Ménil-Flin à Reillon) 
						surnommée «  le petit tacot ». 
						
						La partie toujours visible est constituée de trois galeries 
						perpendiculaires, en béton, couvertes de tôles ondulées 
						et protégées par un talus de terre. Cette ambulance 
						militaire de Domjevin,  aujourd'hui abandonnée et 
						trop souvent dénommée "poste de secours de Manonviller"
						*, 
						a été classée monument historique par arrêté du 10 
						février 1922, comme vestige de la grande-guerre (voir l'article du journal 
						Ouest-Eclair du 13 février 1922 reproduit
						ci-dessous.) 
						Emile Badel écrit d'ailleurs dans L'Immeuble et la 
						construction dans l'Est (7 novembre 1926) : «  
						L'année 1922 a vu classer un Observatoire de guerre à 
						Hablainville, un poste de secours de Domjevin », ce 
						que confirme une circulaire préfectorale du 28 mars 
						1925, relative aux monuments classés : «  Enfin les 
						vestiges de guerre suivants: la croix des Carmes et le 
						quart en Réserve au Bois-le-Prêtre; l'abri de la 
						Chapelotte, l'observatoire de Hablainville et le poste 
						de secours de Domjevin. On ne peut afficher ni apposer 
						des pancartes-réclame à moins de 500 mètres de ces 
						curieux et si émouvants souvenirs de la Grande Guerre en 
						nos régions lorraines ». 
						 
						Les structures de l'hôpital était sans doute intactes 
						à la date du classement, et libres d'accès, puisqu'on 
						lit dans le guide Conty Est-Vosges: de Paris aux 
						Vosges et au Rhin ; Champagne, Vosges, Lorraine, Alsace, 
						champs de bataille, stations thermales et climatiques 
						(Ed. Paul Mellottée, Paris) de 1923 : 
						«  Dépassant Réclonville, puis Ogéviller, on atteint 
						Domjevin où se trouve établi, au flanc d'un coteau, dans 
						des sapes très profondément creusées dans le roc, un 
						important poste de secours, véritable modèle 
						d'organisation chirurgicale militaire. » 
						(on notera cependant que ce descriptif est similaire 
						à celui que publiait déjà en 1920 le même éditeur dans 
						son
						Guide officiel de la zone des armées) 
						 
						* : on trouve déjà cette 
						fausse appellation dès 1922, le Figaro du 4 août 1922 évoquant 
						le classement de  
						«  en Meurthe-et-Moselle, l'observatoire d'Hablainville, 
						la ferme de Léomont, le poste de secours de Manonviller 
						». 
						 
						
						
						Journaux des marches et opérations, 
						classés par ordre chronologique  
						
						5 octobre 1916. 
						Visite du poste chirurgical de Domjevin dont les travaux 
						sont repris. 
						[73e division d'infanterie - Génie - 3 août 1914-11 
						décembre 1916] 
						 
						23 octobre 1916.  
						Visite des travaux de l'hôpital chirurgical de Domjevin 
						bétonné (travaux poursuivis par le Capne
						Lotz Cdant le Cie 
						spéciale du 41 Tal) sous la direction du Cant 
						du Génie de la Divion. 
						[73e division d'infanterie - Génie - 3 août 1914-11 
						décembre 1916] 
						 
						24 novembre 1916. 
						Poste chirurgical de Domjevin. Ce poste qui sera à 
						l'épreuve des gros projectiles se composera de 2 
						galeries parallèles réunies sur leur face postérieure 
						par une galerie perpendiculaire. Le tout creusé dans le 
						flanc d'une colline, l'armature se composera de tôles 
						cintrées ondulées recouvertes d'un mètre de béton, sur 
						lequel seront disposés successivement une forte couche 
						de pierres, mélangées d'éléments à ciment armé pour 
						faire plan d'éclatement et enfin une épaisse couche de 
						terre végétale ; les travaux sont réalisés par les 
						brancardiers de la 73ème D.I. dirigés par 1 officier de 
						Territoriale, entrepreneur de profession. 
						[VIIIe armée 2e formation - 
						Direction du service de santé - 1er mai 1917 - 26 
						janvier 1918] 
						 
						25 janvier 1917. Poste de Domjevin. Sur les 
						pentes sud-ouest de la cote 291 et destiné en cas de 
						bombardement intensif ne permettant pas les évacuations, 
						d'abriter et de traiter les grands [blessés ?] 
						avec toutes la 
						sécurité désirable. Tout le gros oeuvre est terminé, il 
						ne reste plus que les locaux accessoires à terminer ; il 
						comprend pour la partie bétonnée : 1 salle de pansement, 
						1 salle d'opérations, 1 chambre pour les chirurgiens, 1 
						abri pour officier blessé et 1 abri pour 50 blessés 
						couchés ; il y aura en plus une salle de stérilisation, 
						un magasin, etc... 
						[VIIIe armée 2e formation - 
						Direction du service de santé - 1er mai 1917 - 26 
						janvier 1918] 
						 
						6 février 1917. Un peloton monte à Domjevin pour 
						continuer la construction du poste chirurgical. 
						[73e division d'infanterie - Groupe de brancardiers-4 
						septembre 1916-6 janvier 1919] 
						 
						7, 8 février 1917. Les travaux de l'ambulance 
						chirurgicale de Domjevin subissent un temps d'arrêt pas 
						suite du manque de matériaux devant être fournis par le 
						Génie et par suite également du petit nombre de 
						travailleurs. La plupart des Brancardiers envoyés comme 
						travailleurs de la R.P.S. par ... de Min Inspecteur sont 
						relevés : il en reste 7. Aussi M. le Min. 
						Divisionnaire demande-t-il à ce dernier des hommes de 
						renfort de façon à avoir 30 travailleurs. Il est vrai 
						que 23 GB29/73 ont été fournis, mais provisoirement : en 
						cas d'alerte ils devront assurer le service régulier. De 
						son côté M. le Min Inspr tient à 
						ce que ce poste soit promptement terminé. Cette demande 
						est d'autant mieux fondée que les travaux à exécuter 
						sont importants. Le Min Divre l'a 
						déjà fait savoir à M. le Min Inspr 
						dans sa lettre n° 10957 du 19 janvier (dont copie ...). 
						J'ai l'honneur de vous adresser sous ce pli un plan 
						détaillé de l'organisation complémentaire qui resterait 
						à effectuer au poste chirurgical de Domjevin. Vu son 
						importance et la valeur des services que ce poste est 
						appelé à rendre, j'ai cru de mon devoir d'examiner 
						attentivement toutes les faces du problème à résoudre 
						dans tous ses détails, et de vous soumettre les 
						déductions de mes observations. Ainsi, après avoir suivi 
						régulièrement la construction de la partie centrale et 
						principale, j'ai étudié sur le terrain même avec soin et 
						à plusieurs reprises, la disposition de ce qui semble 
						nécessaire pour obtenir là un poste chirurgical 
						parfaitement outillé. Vous pouvez voir sur le plan que 
						j'ai demandé à M. le Capne 
						Lotz de me tracer, d'après les idées et surtout les 
						croquis que je lui ai confiés, qu'ainsi comprise cette 
						formation disposera d'accès larges et multiples pour 
						parer à tout imprévu, d'une galerie pare-éclats d'une 
						grande utilité, d'une salle de stérilisation et 
						d'ébullition importante et de servitudes indispensables 
						(puits, groupe électrogène, cuisine, incinérateur, W.C., 
						chambre d'isolement, dépôt d'armes, dépôt mortuaire, 
						point de repos des infirmiers, enfin d'une longue 
						galerie pour blessés assis, qui permettra de garder ces 
						blessés si le bombardement des routes retarde 
						l'évacuation. L'aération des locaux serait activée par 
						ses ventilateurs électriques. L'éclairage serait fourni 
						par le groupe électrogène. Le chauffage serait à eau 
						chaude et à basse pression, avec radiateurs, ; mais deux 
						radiateurs électriques seraient installés en supplément 
						dans la salle d'opération et dans la salle de 
						préparation. Les eaux usées seraient canalisées vers la 
						vallée proche dans une fosse septique isolée. Telles 
						sont dans leur ensemble les propositions que j'ai 
						l'honneur de vous soumettre en ce qui concerne 
						l'agencement des locaux et dépendances. Le plan 
						indiquera mieux encore que ma description rapide 
						l'utilisation des organes projetés. Si ces données 
						reçoivent votre approbation, je vous ferai parvenir 
						prochainement la liste de ce qui sera nécessaire pour 
						l'organisation intérieure et le fonctionnement 
						chirurgical de ce Poste important. 
						Le Général Cdt l'armée approuve ces 
						dispositions et presse également l'achèvement des 
						travaux et décide «  qu'en raison des besoins des troupes 
						du front en matériaux de tout genre, ceux qui sont 
						nécessaires pour les travaux de l'ambulance en question, 
						seront fournis par le 19 S.S. dans un délai de 8 
						semaines à raison de 1/8 par semaine (note 505/m) 
						[73e division d'infanterie - Service de santé-1er 
						janvier-1er novembre 1917] 
						 
						12 février 1917. Par lettre (N° 664) aux 
						médecins divisionnaires des 4ème 
						et 73ème D.I., le Directeur invite ces chefs à prendre, de concert, les 
						mesures permettant d'employer avec le maximum de 
						rendement, le plus grand nombre possible de brancardiers 
						disponibles du G.B.D. 4, aux travaux d'aménagement du «  
						Poste chirurgical avancé de Domjevin ». 
						[40e corps d'armée - Direction du service de santé - 28 
						décembre 1916-30 décembre 1917] 
						 
						13 février 1917. M. le Capitaine
						Lotz ne recevant pas de matériaux 
						pour la construction du Poste chirurgical de Domjevin, 
						n'a pas l'emploi des Brancardiers du G.B.D/4 mis à sa 
						disposition. 
						[73e division d'infanterie - Service de santé-1er 
						janvier-1er novembre 1917] 
						
						15 février 1917. Le 
						G.B.D. 4 met à la disp. du 40e C.A. une équipe de 50 
						brancardiers pour l'aménagement du poste chirurgical de 
						Domjevin. 
						[4e division d'infanterie - Service de santé - 1er 
						janvier 1917-31 décembre 1918] 
						 
						16 février 1917. Le peloton monté le 6 
						février à Domjevin pour continuer la construction du 
						poste chirurgical redescend à Croismare ; il est 
						remplacé par des travailleurs de la 4e D.I. 
						[73e division d'infanterie - Groupe de brancardiers-4 
						septembre 1916-6 janvier 1919] 
						 
						23 février 1917. Le poste chirurgical de 
						Domjevin avance lentement faute de matériaux qui n'ont 
						pas encore été livrés. 
						[73e division d'infanterie - Service de santé-1er 
						janvier-1er novembre 1917] 
						 
						27 février 1917. Le M.M de 1e cl. Delage de 
						l'a. 6/2 détaché au poste chirurgical de Domjevin 
						rejoint l'a. 6/2 
						[4e division d'infanterie - Service de santé - 1er 
						janvier 1917-31 décembre 1918] 
						
						7 mars 1917. Les matériaux nécessaires à la 
						construction de l'ambulance chirurgicale de Domjevin 
						devaient être fournies par la 19 S.S. à raison de 1/8e 
						par semaine. A la date de ce jour, 4/8e 
						devraient être fournis. Dans la tournée d'inspection de 
						ce jour, le Min Divisionnaire a constaté qu'une partie 
						seulement du 2/8e a été fournie ce matin même 
						: d'où un regrettable ralentissement des travaux dont le 
						Min Divisionnaire a rendu compte au Dr 
						du Service de Santé. 
						[73e division d'infanterie - Service de santé-1er 
						janvier-1er novembre 1917] 
						 
						11 mars 1917. A la suite du départ de la 4ème 
						D.I. les travailleurs du G.B.D/4 employé à la 
						construction de l'ambulance chirurgicale de Domjevin 
						cessent le travail. 
						[73e division d'infanterie - Service de santé-1er 
						janvier-1er novembre 1917] 
						 
						13 mars 1917. Le Directeur du Service de 
						Santé du 40 C.A. fait savoir que le G.B.D/5 qui succède 
						au G.B.D/4 fournira un détachement de 30 à 50 
						travailleurs pour les travaux du poste chirurgical de 
						Domjevin. Ils pourraient commencer le travail le 18. 
						 
						[73e division d'infanterie - Service de santé-1er 
						janvier-1er novembre 1917] 
						 
						17 mars 1917 
						Un détachement de 50brancardiers encadrés du G.B.D/5 est 
						dirigé le 17 mars sur Domjevin pour la construction d'un 
						poste de secours. Ils sont pris en subsistance par le 
						41e R.I.T. 
						[5e division d'infanterie - Service de santé - 1er 
						janvier-25 avril 1917] 
						
						 
						26 mars 1917. Sous le N° 1544, le directeur 
						adresse au Général cdt le 40ème 
						C.A., une étude concernant l'amélioration des formations 
						sanitaires au village de Domjevin. Ce cantonnement est 
						occupé d'une manière permanente par une garnison de 2000 
						hommes, composée d'éléments divers appartenant à de 
						nombreux corps de troupes. Chacun d'eux est tenu à avoir 
						à sa disposition une infirmerie et un poste de secours 
						avec abri de bombardement. Il en résulte que de 
						nombreuses habitations, avec abri souterrain, se 
						trouvent consacrées au Service de Santé, au détriment 
						des ressources disponibles pour le cantonnement des 
						troupes. Le Directeur propose la création d'une 
						infirmerie de cantonnement, réunissant, en un seul 
						point, les divers services sanitaires de Domjevin. Pour 
						cette installation, il serait nécessaire de disposer 
						d'une grande baraque Adrian, comportant salle d'attente, 
						salle de visite, salle de malade. A proximité, 
						l'organisation de trois caves permettrait d'installer un 
						vaste poste de secours commun, fortement protégé et 
						susceptible en cas de bombardement 1° d'abriter les 
						malades et blessés 2° d'abriter le personnel 3° de 
						constituer un Poste de pansements, un poste de triage et 
						un relais de brancardiers. Le travail serait exécuté par 
						les groupes de brancardiers. Au rapport, sont joints les 
						plans de l'installation projetée. 
						[40e corps d'armée - Direction du service de santé - 
						28 décembre 1916-30 décembre 1917] 
						 
						29 mars 1917. Le 19e du S.S. du 
						40e C.A. envoient 40 brancardiers de Corps pour être 
						employés aux travaux des P.S.. Ils sont répartis de la 
						manière suivante : 20 au 346e R.I., 10 au 356e 
						R.I., 10 à Domjevin pour le poste chirurgical 
						souterrain. 
						De dernier chiffre de 10 porte à 50 le nombre de 
						travailleurs à Domjevin. 
						[73e division d'infanterie - Service de santé-1er 
						janvier-1er novembre 1917] 
						 
						23 avril 1917. Le Méd.-Chef du GBC/40 met à 
						la disposition du Min Divre, 1 
						sergent, 3 caporaux, et 35 brancardiers pour compléter 
						l'effectif des hommes travaillant à l'ambulance 
						chirurgicale de Domjevin.  
						[73e division d'infanterie - Service de santé-1er 
						janvier-1er novembre 1917] 
						 
						26 avril 1917. Les propositions faites au 
						Général, le 26 mars 1917, sous le n° 1544, au sujet de 
						l'organisation d'une infirmerie de cantonnement à 
						Domjevin étant revenues approuvées, le Directeur les 
						notifie, sous le n° 2144, au Médecin divisionnaire de la 
						73è D.I. qui est prié de prélever sur le 
						détachement des brancardiers de corps actuellement 
						employé aux travaux du Poste chirurgical de Domjevin, 12 
						hommes nécessaires à l'exécution des aménagements prévus 
						par la note n° 1544. 
						[40e corps d'armée - Direction du service de santé - 28 
						décembre 1916-30 décembre 1917] 
						 
						30 avril 1917. Sous le n° 2219, le Directeur, 
						après une inspection des travaux de construction et 
						d'aménagement du Poste chirurgical souterrain de 
						Domjevin, rend compte au Chef supérieur, de l'état 
						d'avancement des travaux. 60 brancardiers du GBC sont 
						employés au poste de Domjevin. L'ouvrage central est 
						terminé, la salle de stérilisation et le tisanerie sont 
						achevés. la superstructure a reçu la couverture 
						protectrice prévue. Les travaux annexes (galerie de 
						pourtour - sapes d'entrée et de sortie - puits central - 
						chambre de dépôt de matériel - chambre d'isolement - 
						morgue) sont en voie d'achèvement (le Poste chirurgical 
						souterrain de Domjevin est un organe d'armée, dont la 
						construction a été décidée par M. le Médecin inspecteur 
						de la VIIIème armée. - Les plans ont été établis par le 
						Chef supérieur). 
						(JMO 40e corps d'armée - Direction du service de santé - 
						28 décembre 1916-30 décembre 1917) 
						 
						
						3 mai 1917. Domjevin. L'ambulance chirurgicale 
						souterraine s'avance rapidement, toute la partie 
						destinée aux salles d'opérations et à abriter les 
						blessés couchés est terminée ; on a boisé le creusement 
						des galeries réservées aux blessés assis. Cette 
						formation creusée dans le flanc de la cote 291 et qui 
						sera à l'épreuve des plus gros projectiles contiendra 50 
						blessés couchés et 100 assis. 
						Quant au village de Domjevin, on aménage toutes les 
						caves en vue d'y créer un point de rassemblement des 
						blessés des secteurs Vého-Reillon et Blémerey. 
						[VIIIe armée 2e formation - 
						Direction du service de santé - 1er mai 1917 - 26 
						janvier 1918] 
						 
						5 mai 1917. Le Médin Divisionnaire 
						soumet au Capitaine Lotz un projet 
						d'aménagement de Poste ch. de Domjevin. Le mode de 
						couchage ordinaire ne saurait convenir à de grands 
						blessés. Un modèle spécial s'impose. Il consisterait en 
						lits superposés de 0,65 m de large, 1 m 80 à 1 m 90 de 
						haut qui seraient placés dans des casiers de 0 m 75 x 1 
						m 90 à 2 m. Une rangée contre chaque paroi laisse pour 
						la circulation un espace de 1m 10. Le lit en forme de 
						casier rectangulaire et mobile (à tiroir) est supporté 
						dans un cadre formant casier. Il peut se tirer au moyen 
						de manettes à charnières ce qui permet le transport à la 
						salle d'opération, ou de préparation avec le blessé. 
						Pour éviter qu'il ne tombe dans ce mouvement de retrait, 
						une latte longitudinale placée à la face inférieure 
						vient buter contre la bordure du cadre.  
						[73e division d'infanterie - Service de santé-1er 
						janvier-1er novembre 1917] 
						 
						6 mai 1917. Le Médecin Divisre 
						transmet à M. le Min Insp. une maquette du 
						Poste de Domjevin. C'est une réduction au 1/10 de la 
						coupe transversale d'une galerie souterraine comprenant 
						les lits disposés dans les casiers.  
						[73e division d'infanterie - Service de santé-1er 
						janvier-1er novembre 1917] 
						 
						9 mai 1917. M. le Directeur signale aux 
						Médecins-divisionnaires de le 7ème D.I. 
						(lettre n° 2355) et de la 73ème D.I. (lettre 
						n° 2356) l'existence à Toul d'une grande quantité de 
						poutrelles en béton armé. Ce matériel pourrait être 
						utilisé dans la construction de postes de secours, et 
						particulièrement dans l'aménagement des galeries 
						souterraines destinées à relier les caves de l'ambulance 
						de triage de Domjevin. La camionnette-auto de la section 
						sanitaire pourrait être utilisée pour le transport de 
						ces poutrelles. 
						[JMO 40e corps d'armée - Direction du service de 
						santé - 28 décembre 1916-30 décembre 1917] 
						 
						27 juillet 1917. Domjevin, où les travaux de 
						l'ambulance souterraine font de grands progrès. On 
						pourrait à présent utiliser une partie des locaux 
						bétonnés pour faire fonctionner une antenne 
						chirurgicale. La grande galerie réservée aux blessés 
						assis sera bientôt terminée. On y a commencé 
						l'installation des lits et le peinturage des parois. 
						L'abri souterrain du groupe électrogène est terminé, il 
						ne reste plus qu'à poser la canalisation électrique. 
						[VIIIe armée 2e formation - 
						Direction du service de santé - 1er mai 1917 - 26 
						janvier 1918] 
						 
						10 août 1917. Amb. souterraine de Domjevin. La 
						grande galerie des blessés assis se poursuit très 
						activement. La partie chirurgicale proprement dite 
						(salle de préparation, d'opération, de radiographie) 
						peut être considérée comme terminée ; il ne reste que la 
						cuisine à terminer et le puits intérieur à forer 
						[VIIIe armée 2e formation - 
						Direction du service de santé - 1er mai 1917 - 26 
						janvier 1918] 
						 
						21 septembre 1917. Village de Domjevin. Les caves 
						de la partie nord du village réservées au service de 
						santé ont été consolidées et communiquent entre elles 
						par des passages souterrains et peuvent constituer un 
						abri sûr est un poste de triage pour les blessés venant 
						de Vého et Reillon. Il sera nécessaire d'aménager de la 
						même manière les caves de la sortie sud du village pour 
						recevoir les blessés venant de Blémerey. 
						Ambulance souterraine de Domjevin. Par suite de 
						l'enlèvement du coffrage destiné à faire le mur en béton 
						qui soutient les terres à l'entrée l'ouvrage apparait de 
						très loin et peut être facilement repéré par des avions 
						: des instructions sont données pour qu'un camouflage 
						soit effectué immédiatement. D'ici la fin du mois, les 
						galeries seront percées totalement et on pourra 
						s'occuper de l'installation électrique et des 
						aménagements intérieurs. 
						[VIIIe armée 2e formation - 
						Direction du service de santé - 1er mai 1917 - 26 
						janvier 1918] 
						 
						1er octobre 1917. A Domjevin on poursuit 
						l'aménagement et la protection des caves destinées à 
						servir d'abris et de places de pansement. Elles ont du 
						reste été utilisées l'avant veille pendant un très 
						violent bombardement du village pendant la nuit par obus 
						ordinaires et obus à gaz. Il n'y a pas eu de victimes. 
						L'ambulance souterraine dont les travaux avancent 
						rapidement, a également servi d'abri pendant le dernier 
						bombardement du village. 
						[VIIIe armée 2e formation - 
						Direction du service de santé - 1er mai 1917 - 26 
						janvier 1918] 
						 
						3 janvier 1918. Ambulance souterraine de Domjevin. 
						Les travaux sont complètement terminés et le jeudi 10 
						janvier, une formation sanitaire pourra prendre 
						possession des locaux. Il ne reste qu'à établir des 
						bancs dans la grande galerie pour les blessés assis. 
						[VIIIe armée 2e formation - 
						Direction du service de santé - 1er mai 1917 - 26 
						janvier 1918] 
						 
						
						
						Ouest-Eclair 
						du 13 février 1922 
						(voir aussi pour un article 
						quasi similaire Le Rappel du 12 février 1922) 
						 
						  
						
							
								| 
								 Le Gaulois 
								- 12 février 1922 
								Les vestiges de guerre 
								classés 
								 
								Les vestiges et souvenirs de guerre seront 
								classées. Tel est, on le sait, le désir de la 
								Chambre. 
								Mais la liste des vestiges à classer n'est pas 
								encore arrêtée. La Liberté a regardé «  le 
								tableau que le rapport de M. André Fribourg 
								soumet à l'approbation de l'Assemblée » ; des 
								notes prises par notre confrère extrayons 
								quelques passages. Sont proposés pour le 
								classement 
								Dans l'Aisne, les villages de Berry-au-Bac et de 
								Coucy-le-Château, l'emplacement de la «  Bertha » 
								près de Crépy-en-Laonnais, l'observatoire du 
								général Mangin dans la forêt de 
								Villers-Cotterets. 
								Dans la Marne, la chapelle décorée par des 
								soldats, au cimetière de Mourmelon ; l'église de 
								Saint-Hilaire-le-Grand, le P.C. de Gouraud, près 
								de Minaucourt ; le calvaire du 170e, près de 
								Somme-Py. 
								En Meurthe-et-Moselle, les retranchements de la 
								cote 372, l'ambulance souterraine de Domjevin, 
								la ferme de Léomont, diverses positions 
								françaises du Bois-le-Prêtre. 
								Dans la Meuse, les souterrains du bois d'Ailly, 
								le château et le pylône d'Hattonchâtel, les 
								tranchées des Parodies, les côtes de l'Oie et du 
								Mort-Homme; la crête des Eparges, le village de 
								Fleury, l'ouvrage de Thiaumont, les carrières d'Haudromont, 
								les entonnoirs deVauquois, le quartier de Verdun 
								compris entre la rue Mazel et la place Madeleine 
								; les forts du Rozellier, de Moulainville, de 
								Souville, de Tavannes, de Douaumont, de Vaux, la 
								tranchée des Baïonnettes. 
								Dans le Nord, les souterrains de Carnières, le 
								kiosque du roi de Bavière, à Douai ; les fortins 
								allemands de La Bassée. 
								Dans l'Oise, les fermes de Puisieux et 
								Quennevières, le château de Plessier-de-Roye, le 
								cimetière de Tracy-le-Val. 
								Dans le, Pas-de-Calais, l'église de Carency, les 
								organisations de Givenchy, le blockhaus et la 
								tour de Monchy-aux-Bois, la chapelle de Lorette, 
								le Labyrinthe, le cimetière de Souchez. 
								Dans la Somme, les châteaux de Grivesnes et de 
								Tilioloy, la Maisonnette, les châteaux de 
								Deniécourt et de Goyencourt. 
								Peut-on sans émotion lire tous ces noms dont les 
								syllabes raniment soudain dans l'ombre de notre 
								mémoire tant de grands et tragiques souvenirs 
								R. L.  | 
							 
						 
						
							
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								 Le Figaro - 
								4 août 1922 
								Vestiges classés 
								 
								Devançant le voté du projet soumis au Parlement 
								que nous signalions hier, la commission des 
								monuments historiques a déjà classé un certain 
								nombre de souvenirs et de vestiges de la guerre.
								 
								La liste en est longue, mais nous citerons 
								notamment dans la Marne, les abris de Verzy, 
								l'observatoire du mont Sinaï, la chapelle et le 
								blockhaus du cimetière de Vïlledomange, le fort 
								de la Pompelle ; en Meurthe-et-Moselle 
								l'observatoire d'Hablainville, la ferme de 
								Léomont, le poste de secours de Manonviller ; 
								dans la Meuse, les abris de Varennes-en-Argonne, 
								le plateau Sainte-Anne et, naturellement, la 
								tranchée des baïonnettes dans le Nord et la 
								Somme, les observatoires de Felinghien et du  
								château de Chaulnes : dans l'Aisne, le  
								château de Nesles-la-Montagne, le monument, des 
								Ecossais élevé au lieudit  
								«  Le Briquet... » et plusieurs églises en 
								ruines... 
								Là ne s'arrêtera pas le classement que commande 
								la piété envers nos morts  
								aussi bien que le souvenir de la gloire des 
								armées alliées..   | 
							 
						 
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