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Les ravages de la Lorraine pendant la ligue (2/2)
L. DAVILLÉ
(notes renumérotées en bas de page)


Le pays lorrain - 1911

Tous ces faits montrent bien que les protestants voulaient avant tout nuire à la Lorraine et aux catholiques. Sans doute, ils déclaraient causer des dégâts au pays «  pour ce que l'on rompait devant eux les fours et les moulins. » (1). Sans doute aussi, l'on disait qu'ils «  avaient brûlé beaucoup de villages et de maisons, plus par haine contre certains particuliers chefs de ce pays, partisans de la Ligue des ennemis des huguenots, que pour offenser le duc, mêlé à la Ligue à force de tromperies et non par volonté (2), et effectivement, ils s'en sont pris, ou ont voulu s'en prendre, à Bassompierre, et Rosne, bâtisseurs de la Ligue en Lorraine, et aux comtes d'Haussonville et de Salm, ministres de Charles III mais il est certain que c'est à celui-ci et à son peuple qu'en voulaient les chefs de l'expédition, qui avaient donné ordre aux soldats de mettre la Lorraine à feu et à sang. (3).
A qui donc incombe la responsabilité de ces ravages ? Évidemment, d'une façon générale, aux rois de France et de Navarre, qui voulaient ruiner leur rival Charles III, et surtout, plus particulièrement au duc de Bouillon, chef de l'armée protestante. Si l'on en croit la Huguerye, ce prince donna toujours des ordres sanguinaires, déclarant «  qu'il fallait brûler et noyer, tout le pays », organisant le pillage de Sarrebourg et l'incendie de l'abbaye de Saint-Sauveur (4) ; il est, du moins, certain que c'est lui qui fut considéré, par Charles III (5) et tous les Lorrains (6), comme l'auteur de tous les maux dont souffrit le duché. Cette animosité se comprend, d'ailleurs, facilement quand on songe que le duc de Bouillon prenait sa revanche de l'attaque de Jametz, assiégé depuis le début de l'année par Henri de Guise et Charles III (7). Ceci nous permet de mesurer en quelque sorte le degré de responsabilité des différents éléments de l'armée. Si l'on en croyait encore la Huguerye, elle incomberait surtout aux Français et aux Suisses, nullement aux Allemands mais on a remarqué que, d'après «  les habitudes des mercenaires du XVIe siècle », un tel départ était impossible (8), et il est tout naturel que l'ancien secrétaire de Casimir ait essayé de disculper la nation au service de laquelle il était. Nous pouvons, tout au plus, admettre que les Français, chefs de l'expédition ou sujets du duc de Bouillon, directement visés par la Ligue ou attaqués dans leur principauté, ont montré plus d'animosité contre les Lorrains que les Suisses et. les Allemands.
Quoi qu'il en soit, les ravages de 1587 firent perdre énormément à la Lorraine et aux seigneuries qui y étaient enclavées une cinquantaine de villages environ et deux abbayes furent en partie détruits la Huguerye évalue les dégâts à 6 millions d'or, rien que pour un duché (9). Ces dégâts ne se bornèrent pas aux incendies et aux pertes des récoltes ; ils amenèrent la famine et surtout la peste. Dans les villages ravagés, sans abris ni provisions pour la mauvaise saison, dans les localités voisines opprimées par les soldats de Charles III, dans les bourgs où les paysans s'étaient entassés pour échapper à l'invasion, les maladies infectieuses se déclarèrent, se répandirent avec rapidité et durèrent parfois jusqu'à l'année suivante : Landécourt, Seranville, Frémonville (11) furent atteints de la peste, ainsi qu'Einville (12), Bagneux (13) et Goviller (14) ; à Lunéville, elle survint vers le 1er octobre (15) dans la baronnie du Vivier, appartenant au comte de Salm, elle suivit de près le passage des reitres, amena le renchérissement des vivres et força les habitants à rester chez eux, ou à se réfugier dans les loges (16) ; à Hammeville, elle dura de la Saint-Jean à la Toussaint (17); à Réméréville elle se maintint pendant six mois (18) ; à Vézelise, du 3 juin 1587 à la mi-janvier 1588 (19) ; à Saint-Nicolas, où elle sévit sans doute de longs mois, il y eût «  127 maisons pestiférées et plus de 1350 personnes mortes » (20) ; à Toul, elle «  s'abattit cruellement sur la ville » en septembre et fit de nombreuses victimes, dont le cardinal de Vaudémont. (21).
Tous ces malheurs, incendies, ravages et contagion, amenèrent d'effroyables diminutions de population. La plupart des localités atteintes signalent la diminution de leurs conduits » c'est-à-dire des ménages, correspondant d'ordinaire aux maisons incendiées : à Domèvre, qui était, soumis à plusieurs juridictions, dans celle de Lunéville, sur 10 conduits, 6 sont «  morts ou absents par pauvreté depuis que le village a été brûlé » (22), à Allain-aux-Boeufs, sur 52 conduits, 12 ont disparu (23) ; à Marainviller, 18 sont morts, «  les uns de déplaisir, les autres de pauvreté » (24), à Hammeville, il n'en reste plus que 18 sur 38 (25) et à Saint-Nicolas, 191 sont décédés (26).
CharIes III essaya, dans la mesure de ses moyens, de réparer ces maux nous le voyons en, 1587 et dans les années suivantes accorder à ses sujets lésés des remises d'impôt (27), des impôts nouveaux (28), des arbres de ses forêts pour reconstruire leurs maisons (29), des subsistances (30); mais c'était bien peu de chose pour soulager les Lorrains de leurs maux. Déjà il avait tenté de diminuer leur exaspération.


Le Duc Charles III, d'après une ancienne gravure

Le duc était à la fois furieux. et désespéré de ces ravages (31) ses sujets étaient irrités contre lui de ce qu'il n'avait pas accordé le passage à l'armée protestante et exigeaient qu'il se vengeât du duc de Bouillon ; Charles III parait le leur avoir promis (32) de là l'expédition des Lorrains en Franche-Comté et leurs dévastations du comté de Montbéliard. Si les ravages des protestants en Lorraine étaient une réponse à la fondation de la Ligue, ceux des Lorrains, à Montbéliard.
en ont été les représailles (33). Sur, ce caractère, les contemporains ne sont pas moins d'accord, Pépin de Dijon, qui n'en était que l'enregistreur (34), comme la Chastre qui avait combattu les huguenots en Lorraine (35), tout comme le marquis du Pont, fils de Charles III, qui est responsable de cette dévastation, (36), et les capitaines qui étaient chargés de l'exécuter (37). Par là, s'explique jusqu'à un certain point, l'incendie de 63 villages, l'enlèvement de 8.ooo têtes de bétail, la destruction des récoltes d'une année, par conséquent, la ruine de toute une population, laissée sans abri et sans ressources au coeur de l'hiver (38). Il est vrai que l'invasion de 1587 ne justifie ni les tueries, ni les viols, ni les rapts, ni les atrocités sans nombre commises froidement par les Lorrains et les soldats étrangers qui les accompagnaient; toutes-ces horreurs paraissent avoir été une vengeance gratuite, car c'est à peine si les documents contemporains mentionnent de semblables violences de la part des protestants, lors de leur passage en Lorraine (39).
A partir de 1587, Charles III fut en lutte constante avec les protestants il s'empara de la ville et du château de Jametz les deux années suivantes (40), sur la soeur du duc de Bouillon, mort peu après l'expédition (41). Henri IV, aussitôt reconnu roi de France, s'efforça de tirer des secours de l'Allemagne et fit lever sur le Rhin des reîtres et des lansquenets. Charles III, tombant sur ces étrangers en Alsace et les battant à la fin de 1589, réussit, pour une fois, à protéger son duché de l'invasion ; mais le roi de France s'en vengea en déchaînant la ville de Metz contre la Lorraine (42) et prépara une seconde armée de secours.
Les protestants, au nombre de 15.000 hommes, de 7.000 chevaux, de 1.200 pionniers et commandés par le prince d'Anhalt et le vicomte de Turenne (43), entrèrent en Lorraine après avoir franchi la Sarre, le 18 août 1591 (44), passant par Forbach, Hombourg et Saint-Avold (45); Le château de Forbach, situé sur la frontière, fut pillé (46), mais celui de Hombourg, qui avait été restauré peu avant l'invasion de 1587 (47), et était pourvu d'une bonne garnison (48), chassa l'ennemi à coups de canon (49). Les protestants se vengèrent sur les villages voisins Fareberswiller, de l'office de Hombourg, qui avait été obligé de tout fournir à l'armée ennemie et comprenait 35 maisons, fut entièrement brûlé, saut une maison et l'église, avec tous les meubles et les grains (50) au Petit-Eberwiller, entre Macheren et Saint-Avold, 6 maisons furent incendiées avec leurs «  récoltes et meubles » (51). Saint-Avold parait avoir été également pillé (52), mais M. de Thévilly, capitaine à Hombourg et Saint-Avold, avec une compagnie d'arquebusiers à cheval, et M. de Fontenoy, avec la sienne, chargèrent l'armée ennemie aux environs de Saint-Avold et prirent aux reîtres, une cornette, à la fin 


Monnaie de Charles III

du mois d'août (53). Les protestants, qui avaient déjà gagné le pays messin, traversèrent sans doute la Moselle à Metz (54).
Dès qu'ils repassèrent en Lorraine, au début de septembre, ils recommencèrent leurs ravages. Comme ils devaient traverser la prévôté de Briey, Charles III avait envoyé 8o hommes pour en garder le chef-lieu (55) ; excités; soit par l'attaque de Saint-Avold, soit par leurs coreligionnaires de Metz, les ennemis, renouvelant les excès de 1587, mirent le feu à 17 ou 18 villages de la prévôté (56). Ils avaient séjourné trois jours dans cette prévôté et, «  à leurs partemens », avaient brûlé, entre autres, le château de Conflans, dans la chapelle duquel on avait retiré le blé qui fut perdu (57), le village de Conflans qui eut au moins vingt-cinq maisons endommagées (58), et le moulin, dit «  le moulin de l'Evesché. et pilant » qui fut également brûlé et «  fort desmoli » (59); le village et le moulin de Jarny qui furent incendiés (60), les villages de Doncourt-en-Jarnisy, de Bruville, de Moncel et de Labry, la cense de Moulinelle, bref, tout ce qui avoisinait le château de Conflans, qui devint la proie des flammes (61). Peut-être en avait-il été de même à Batilly, où le. capitaine Saint-Martin, lieutenant des gardes du duc et ancien commissaire général de l'infanterie, eut sa maison «  entièrement brûlée et tous ses moyens pris et emportés par l'armée protestante (62) »..
De là, le gros de l'armée se dirigea à travers la Woëvre, jusqu'à la Meuse, incendiant le village de Harville (63) et le château de Marcheville (64). Les Lorrains craignaient une entreprise sur Hattonchâtel et, pour la prévenir, la poterne du château fut «  remurée de pierres de taille » et on garnit la forteresse de munitions de guerre (65) ; mais les protestants, traversant la forêt de Sommedieue, où ils paraissent avoir subi un échec de la part de là garnison de Saint-Mihiel (66), se dirigèrent sur Verdun, où était réfugiée l'armée lorraine avec qui l'avant-garde ennemie eut une escarmouche (67), et ne tardèrent pas à rejoindre Henri IV à Vrizy, 29 septembre (68). En même temps, une seconde colonne, après avoir inutilement «  donné le pétard à Nancy », allait attaquer Toul, mais ne pouvant entrer dans cette ville, se retirèrent en pillant deux faubourgs de Toul et plusieurs villages (69). Ce fut sans doute cette partie de l'armée qui pilla le bailliage d'Apremont (70) et y incendia une partie du bois le Juré (71).
Si l'on en croyait Turenne lui-même, il avait ménagé le duc de Lorraine par ordre de Henri IV, s'abstenant de toute hostilité inutile et se gardant bien de ruiner le duché (72) ; sans doute il regrettait de n'avoir pas fait plus de tort à celui dont il allait être le plus mortel ennemi (73). En réalité, cette fois encore «  la Lorraine fut horriblement ravagée » sans que «  Charles III essayât de s'opposer à la dévastation de son duché (74) », peut-être, par crainte d'exaspérer l'ennemi. Nous manquons malheureusement de détails sur tous les dégâts qui, eurent lieu et sur leurs conséquences; nous savons seulement qu'à Fareberswiller et Eberswiller, villages comprenant en tout 21 conduits, dont 13 1/2 pour l'un et 7 1/2 pour l'autre, il n'en restait plus respectivement que 12 et 5, «  tous réduits en grande pauvreté; pour avoir eu leurs biens meubles, grains et maisons brûlées par l'ennemy au passage du prince d'Anhalt » ; deux ans après, il n'y avait «  encore point de maison rebâtie. Seulement ceux qui ont quelque peu de moyen ont au moins mal raccommodé les murailles de leurs maisons et icelles fait couvrir de paille. Les autres se sont acçommodez en des coins de leurs maisons, avec des crosses, pallis et couvertures de paille, pour se conserver contre le froid et la pluie (75) ».
Nous savons aussi qu'aux environs d'Hattonchâtel, terrifiés par les souvenirs de l'invasion précédente, «  les paysans s'étant retirés dans les bois des environs, auraient enlevé nuitamment ce qui serait resté au champ de ses terrages », de sorte qu'ils ne purent récolter que très peu de blé (76), et que le duc y fit informer des ravages commis en 1591 aussi bien que de ceux de 1587 pour réclamer auprès de l'Empereur (77). Cependant aucun document du temps, à notre connaissance, ne mentionne la destruction complète des villages et des récoltes, ni surtout la ruine d'abbayes ou d'églises et la peste ne parait pas avoir suivi l'invasion; la diminution des conduits fut sans doute moins considérable que quatre ans auparavant (78).

La Lorraine a beaucoup souffert des protestants pendant la Ligue, par l'ambition de son duc, qui en avait été le principal fondateur, et qui espérait; en partie du moins, arriver par elle au trône ou y faire arriver son fils (79). Entré dans l' «  Union », Charles III abandonna la- neutralité qu'il suivait depuis le début de son règne et qui avait été si avantageuse à ses Etats ; par deux fois, la Lorraine fut ravagée de part en part, en 1587 au sud, en 1591 dans le nord, sans compter les maux qu'une guerre de dix ans valut aux populations sur les frontières d'Alsace ou de Champagne et à l'intérieur du pays contre les Messins, et les excès que commirent les propres armées du duc, en grande partie composées de mercenaires étrangers. Tous ces ravages ont été jusqu'ici à peine. signalés, nullement étudiés l'esquisse que nous venons d'en tracer est bien incomplète et pourrait être parachevée par l'étude des documents tirés des archives de Paris, d'Epinal et de Metz. Cette étude aboutirait sans doute à une statistique navrante ; peut-être confirmerait-elle notre impression personnelle, que les guerres de la Ligue ont été pour la Lorraine une sorte de préface de la guerre de Trente ans et que les historiens ont trop souvent attribué à celle-ci des ruines causées en réalité par celle-là (80).
Notre pays eut, croyons-nous, d'autant plus à souffrir alors qu'il était relativement riche. Si les Lorrains devaient manger souvent du pain d'avoine (81), ils avaient des maisons bien bâties, bien couvertes, avec des meubles, du bétail et pas mal de chevaux, ce qui n'existait guère en France sous l'ancien régime, surtout pendant les guerres de religion c'est peut-être ce qui excita encore la convoitise des ennemis et les poussa à exagérer leurs atrocités.
Cependant, la misère qui résulta des guerres de la. Ligue ne dura pas Charles III réussit à réparer les maux qu'il avait causés et rendit la prospérité à ses Etats. Au contraire, le XVII siècle devait leur être funeste, avec la guerre de Trente ans et l'invasion française qui la suivit et ce ne fut qu'au XVIIIe que la Lorraine recouvra l'ancienne richesse qu'elle a conservée depuis et qu'elle accroît chaque jour, surtout dans l'industrie. Puisse cette étude et d'autres semblables faire aimer à nos paysans la terre lorraine et leur montrer que, si la culture leur en paraît aujourd'hui peu rémunératrice, il fut un temps où elle l'était beaucoup moins et où l'on ne pouvait même pas être assuré de la sécurité de son village et des fruits de son travail !

Louis DAVILLÉ..


Médaille de Charles III


(1) La Chastre, p. 24-25 cf. de Thou, t. X, p. 28.
(2) Cavriana à Vinta, 23 septembre 1587. Négoc. diplomal. de la France avec la Toscane, t IV P.713.
(3) Le 3 septembre, d'Haussonville se plaignait à la Huguerye de certains soldats français «  surpris par les siens en mectant le feu aux villages et s'excusent de le faire par commandement ». La Huguerye, t. III, p. 120.
(4) Id., 95-96, 107; Ephém.. p. 190.
(5) «  Et puis asuré votre majesté que ce qui connet mapartenir hil ne fale a le bruler vela madame comme de Boulon me treste ». Lettre de Charles III, citée plus haut, p. 14, note 1.
(6) La plupart des réclamations citées plus haut parlent de «  l'armée du Duc de Bouillon » ; même dans les localités où elle ne passa pas, on la mentionne, comme à Giriviller et au ban d'Etival. Arch. citées B. 8673 et 8707, années 1594 et 1611. Pièces communiquées par notre ami Charles Sadoul.
(7) Les prétentions de Charles III, p. 106 et 115.
(8) Mém., t. III, p. 119-20, 125-6. [emplacement de la note inconnue dans l'éd. du Pays Lorrain]
(9) Tuetey, t. I, p. 73.
(10) Mém., t. III, p. 123;.
(11) Rapport du 15 juin 1588: Arch. citées, B. 1383, fol. 97 vo.
(12) Rapport du 6 avril 1588. Ibid., fol., 76 vo
(13) Rapport du 9 mais 1588. Ibid., fol. 45.
(14) Réclamation du 22 janvier 1589. Id., B. 10.374. fol. 33.
(15) Rapport du 26 mars 1588. Id.; B. 10.383, fol. 56.
(16) Les habitants, considérant que «  l'année derniere 1587, environ le mois de Septembre seroit advenu audit lieu peril et accident de pestilence. Et parce que lors de ladite mortalité pour cause des chertez qui avoient regnez auparavant, et que les personnes n'avoient moyen pour vivre et qu'ilz les failloyent etre enfermez en leurs logis. Les aultres infectez aux loges sans qu'ils puissent gagner un seul denier » demandent du pain pour deux mois. 8 novembre 1588. Arch. citées, B. 10. 316.
(17) Rapport du 23 février 1588, Id., B. 10.383, fol. 50 v°.
(18) Rapport du 22 février 1588. Ibid., fol. 32 V..
(19) Réclamation du 18 février 1588. Id., fol. 27 vo.
(20) Rapport du 26 mars 1588. Id., fol. 56.
(21) Marquis de Pimodan, La réunion de Toul à la France. Paris, 1885, p. 164-6 et 172-3.
(22) Décharge du 11 janvier 1589. Arch. citées, B. 10,384, fol. 6 vo.
(23) Rapport du 5 mars 1588. Id.. B. 10.388. fol. 44.
(24) Rapport du 30 décembre 1587. Id., B. 10.382, fol. 128.
(25) Rapport cité plus haut. note 2. [8 novembre 1588. Arch. citées, B. 10. 316.]
(26) Rapport cité plus haut. note 5. [Réclamation du 18 février 1588. Arch. citées., B. 10.383, fol. 27 vo.]
(27) Exemple le rapport du mars 1589. Arch. citées. B. 10-383. fol. 44,
(28) Ex. une gabelle de vins pour rebâtir les faubourgs de Blâmont.
(29) A Blâmont, autorisation citée plus haut, p. 5, n. 4; pour Houdreville, compte de gruerie cité plus haut.
(30) Au Vivier, v. plus haut, n. i.
(31) D'Haussonville déclarait, le 3 septembre, que Charles III «  estoit tellement irrité des feux qui continuaient. que toute sa bonne volonté était convertye en ung désespoir de pouvoir rien faire qui vaille avec nous ». La Huguerye, Mém.., t. III, p. 121-2.
(32) «  La noblesse de ce pays faict desesperer Monsieur de Lorraine par les plaintes et i:loleances de ce qu'il n'a voulu accorder le libre passage aux ennemis... Tout le monde crie à Monsieur de Lorraine vengeance de Monsieur de Boullon et de son armée, luy offrant le reste de leurs biens et leurs vies Il leur a promis et juré tout hault qu'il perdra la vie et celle de ses enfans, ou qu'il leur donnera contentement de ce costé la. Les Huguenotz ont pensé refroidir par ces mesures ce prince de ceste guerre et l'y ont échauffé cent fois plus qu'il n'estoit ». Lettre de Schomberg citée plus haut, p. 13, n. 11, citée, en partie dans la Huguerye, Mém.., t. III., p. 123 note l, et Tuetey, t. I, p. 71.
(33) Tuetey, t. 1., p. 38 et 72.
(34) Il mentionne la poursuite des reîtres par le marquis de Pont «  par ce qu'ils ont gestéla plus part de son pays et bruslé aucuns monastères, abbayes, églises et villages ». Livre de Souvenance de Pépin,·p. 40, cité par Tuetey, t. I., p.72.
(35) Le marquis de Pont «  advisa pour ralraischir ses troupes harrassées de se jetter dans le Comté de Montbelliart, où séjournant lascha un peu la bride aux soldats de l'armée, qui mirert le feu dans ledit Comté, bruslerent cent ou six-vingt villages, prirent Blamont et encore une autre place dudit Comté, oil ils laissérent la garnison, se ressentant de ce que la Lorraine avait été mal traieter, et que le comte de Montbelliard, qui est grand Calvinite, a fait ce qu'il a peu, pour favoriser la levée et passage de ceste armée estrangere, et de tres mauvais office au Duc de Lorraine ». p. 162.
(36) Henri répondait qui le suppliait d'épargner le comté «  que par Dieu il le feroit, attendu que Chastillon avait brulé le paus de son père ». Tuetey, t. 11, p. 215. Sur la responsabilité du marquis, v. id., t. l, p. 172 et 254, et les références dans Les prétentions de Charles III, p. 139, note 7.
(37) Certains disaient «  Non, ils ne nous ont point pris de villes en nostre pays de Lorrennes, nous ne leur en voulon point ataquer ne prendre leur villes, ils l'ont brullé notre pays, nous lui en voulon bruller toutes la compté ». D'autres, que le comte de Montbéliard était prince d'Allenmgne et que tous les princes dudit lieu s'estaient bandés ensemble poùr aller en France au voyage passé et qu'en Lorraitrt ils avaient beaucoup bruslé, que Sadite Excellence avoit esté en ambassade en France pour ladite armée » et «  permys lever des soldats en ses terres pour ladite France et Lorene ». Déposition sans date. Tuetey, t. II, p. 264 et 268.
(38) Id., t. l, p. 212.
(39) Les réclamations des victimes mentionnent bien des violences et quelques rares prisonniers ; rien de plus. Seule, une brochure parue à Lyon.en 1587 parle des atrocités commises par les Allemands en Lorraine « et mesmement par tous les endroicts par ou ilz ont passé ont ruiné, desmoly et bruslé plusieurs villages, granges et métairies, et mis à mort plusieurs hommes, femmes et petits anfans, qui sans aucune resistance ne leur faisoient aucun dommage ny tort, les pillant de telle sorte qu'ils ne leur laissoient seulement la paille pour les coucher, emmenant bleds, vins, boeufs et chevaux chargez de leurs meubles et ustencilles, et ce qui ne leur pouuoit servir, et qu'ils ne pouuoyent emmener le iectoyent au feu... deffonçant mémes les muys de vin sur la place, pour laver les piedz de leurs chevaux, sont vers iceus de la plus grande ignominie et contusion qu'on puisse imaginer, n'y sans respecter les droictz seigneuriaux qu'on a de coutume user es guerres de seigneur à autre ». Du passage et route que tiennent les reistres et Allemands estant repoussez par le Duc de Lorraine. Réimpression il Paris, Lemerre, p. 8-9. L'auteur est très mal averti, il appelle le chef de l'expédition «  Marquis de Brandebourg » et exagère les succès des Lorrains; on peut croire qu'il a amplifié également les actes des ennemis.
(40) Les Prétentions de Charles III, p. 167 et 185.
(41) Id., p. 147-9.
(42) Id., p. 212 et notre article, Les Relations de Henri IV des ducs de Lorraine, Annales de l'Est, t: XIV (juillet 1900), p. 417-8.
(43) Rosières ms. cité, fol. 611.
(44) Auguez, p. 37.
(45) De Thou, t. XI, p. 337.
(46) Rosières, 1. c.
(47) Réduction aux habitants de Hombourg «  à cause des dépenses par eux faites pour l'entretien des portes et murailles de leur ville » 1586-87, Arch. citées, B. 6, 432.
(48) Don de 16 écus pistolets d'Italie à «  un sergent de la compagnie du Colonel Orpheo » pour lui et 20 autres soldats envoyés par le marquis du Pont en garnison Hombourg. Comptes du 31 août 1591., Id., B. 1227, fol. 244 vo. Comme le colonel Orpheo est le grand ingénieur qui fortifia Nancy, Hombourg devait être bien défendu par ses soldats.
(49) Rosières, 1. c.
(50) Requêtes de 1591. Arch. citées, B. 6. 443 et 10.387, fol. 183 vo.
(51) Requête du 27 février 1592 Id. B. 6.443
(52) Réduction accordée aux habitants «  en consideration des pertes notables et ruynes par eulx supportées au dernier passage de l'armée heretique venue d'Allemagne. » 25 octobre 1591, Ibidem.
(53) Dons à «  Jean Morel mareschal des Logis » de la compagnie de M. de Fontenoy «  pour avoir assisté à la prise de la Cornette gagnée sur l'ennemi à la charge faicte proche Saint-Avold » ; à un soldat de la méme compagnie pour avoir apporté la cornette ; à un autre pour l'avoir prise à un arquebusier à cheval de la compagnie de M. de Thevilly, 20 écus «  pour un cheval qui lui a esté tué la charge faicte sur l'armée Navarroise ennemye venue d'Allemagne estant logée aux environs de Metz. » Comptes des 29, 30 août et septembre 1591. Id., B. 1227. fol. 244, 271 vo et 278.
(54) Dans une lettre à de- Fresnes, du 25 septembre 1591, Turenne dit que, depuis «  son départ de Metz », il n'a pu lui écrire. Briefe des Pfalzgraven Johann Casimir, éd. par von Bezold,.Munich, 1892-1903. t. III.. p. 571
(55) «  A Julio Vitelli, par cy devant capitaine d'une compagnie d'Infanterie «  du régiment de Marrcoussey, 20 écus pistolets d'1talie «  pour avec quatre vinglz soldats de gens de pied s'acheminer en la ville de Brye y tenir garnison pendant le passage de l'armée ennemye pour la conservation de la place. » Comptes du 1er septembre 1587. Archives citées; B. 1227, fol. 271 vo.
(56) «  L'armée des Reistres, conduicte par le duc de Bouillon, aurait passé en Lorraine en.
1587 ; en laquelle estoient le prince Casimir et autres princes d'Allemagne, qui alloient en France mandés par le roy de Navarre... Lesdits Reistres mettoient le feu par tous les villages, ayant esté veu en même temps et heure de dessus le donjon du château de Briey le feu en 16 ou 17 villages de la prévôté, pilloient ». Journal de Pierre Vuarin, garde-notes Etain, Recueil des documents sur l'histoire de Lorraine, t. IV, 1859, p. 8. Ce passage est placé aprés le siège de Jametz, il renferme des erreurs ; comme le journal se termine à la paix de Folembray (1596), on peut croire que le tout a été écrit alors de mémoire et que Vuarin a confondu l'invasion de 1591 avec celle de 1587 : alors on ne passa pas dans la prévoté de Briey et on ne pouvait voir les incendies du château de la ville. Il est regrettable que la fin du passage manque après «  pilloient » ; à peut-étre contenait-elle des détails significatifs sur les villages incendiés.
(57) Archives de la Meuse. B. 2. 181, fol. 115 vo, 93 VD, 105 et 119 vo.
(58) Id., fol. 104 et 127 vo.
(59) Id fol. 121.
(60) Id.. fol. 99 v. et 100.
(61) Id.. fol. 115-119.
(62) Compte du 29 septembre 1592. Archiv. citées, B. 1227, fol. 243 vo
(63) Arch. de la Meuse, B. 1208, fol. 11 vo.
(64) Rosières, fol. 612.
(65) Comptes de 1591 et 1593. Arch. citées, B. 6.330 et 6.334, fol. 58 vo
(66) Voir le passage de Rosières dans notre article cité, Ann, de l'Est et du Nord, t. III, avril 1907, p. 196. Le régiment du maitre de camp Ismenes Galean avait été conduit de Rosières-aux-Salines de la ville de Saint-Mihiel, y tenir garnison pendant le passage de l'armée des reitres ennemis ». Comptes du 10 janvier 1592. Arch. citées, B. 1.227, fol. 37
(67) Mémoire des choses les plus notables advenues en la province de Champagne (Travaux de l'Académie de Reims), t. LXVIII, p. 407.
(68) Ann. de l'Est, art. cité, 1. P. 439.
(69) Benoit Picard, Histoire de Toul, p. 673, et Pimodan, p. 211.
(70) Information citée plus haut.
(71) Dumont, les Ruines de la Meuse, t. III, p. 73. La carte d'état-major indique, sur le territoire d'Apremont, un bois Jurat et un bois Brûlé qui doit rappeler l'incendie de 1591.
(72) «  Nous nous sommes conduictz sagement et heureusement prés du roy, ayant battu l'ennemy où nous l'avons trouve, ayant prins toutes les places qui se sont présentées, mais ayant passé la Lorraine plus soudainement que je n'eusse voulu pour suivre ce que l'on me commandoyt. Mais l'on s'en repent à ceste heure. » «  Je ne sçay, si l'occasion d'incommoder et presque ruiner monsieur de Lorrène se retrouvera telle, comme je l'ayt retrouvée icy ; il m'a falu obeyr et non eslire. » Lettres à de Fresnes citées plus haut, p. 21, II. 1, et de Chasses du 18. Bezold, t. IV, P. 571, note 2.
(73) Les prétentions de Charles III, p. 248 et 252-3.
(74) Anquez, p. 32.
(75) Rapport du 10 mai 1593. Arch. citées, B. 10. 389, fol. 76 et vo.
(76) Requête de 1596· Id., D. 6.3 35.
(77) Information citée pl. haut.
(78) De nombreux documents l'indiquent partir de 1592 et surtout 1593 jusqu'à 1595, mais sans jamais spécifier les ravages de 1591.
(79) V. la-dessus dans le compte-rendu de notre ouvrage M. Ch. Pfister, Ann. de l'Est et du Nord, t. V, juillet 1909, p. 462-3, les restrictions très justes sur la thèse que nous avons soutenue restrictions auxquelles nous adhérons peu près complètement.
(80) C'est ce qu'a fait Lepage, Statistique, p. 46 (cité par Chatton, p. 141, note 3) pour le village de Barbezieux.
(81) C'est ce qui semble résulter du grand nombre des cultures d'avoines citées dans les documents indiqués plus haut.

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