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Les ravages de la Lorraine pendant la ligue (1/2)
L. DAVILLÉ
(notes renumérotées en bas de page)

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Le pays lorrain - 1911


Monnaie du duc Charles III

LES RAVAGES DE LA LORRAINE PENDANT LA LIGUE. (1)

A mon maître, M. Ch. Pfister

La Ligue, dont nous avons récemment tenté d'étudier les origines et le côté politique en Lorraine (2), est, comme les guerres de religion dont elle procède, un mouvement complexe. Avant tout politique pour ses chefs, il resta religieux pour les masses, car, si le peuple suivit aveuglément les princes lorrains, c'est qu'à ses yeux il s'agissait avant tout du maintien du catholicisme., Cependant, ce côté religieux, le plus profond et le plus important, est pour nous le plus malaisé à connaître, faute de documents. Les paysans du XVIe siècle - il n'y avait guère de bourgeoisie dans le duché - écrivaient moins encore que ceux d'aujourd'hui et personne n'a songé à nous livrer leurs impressions mais, si nous ne savons ce qu'ont pensé et senti nos ancêtres, il nous est facile de savoir ce qu'ils ont souffert, car la Lorraine a beaucoup pâti pendant la Ligue. Par sa position géographique, qui en faisait un intermédiaire naturel entre l'Allemagne et la France et une sorte de trait d'union entre les possessions espagnoles de Franche-Comté et des Pays-Bas, par sa situation politique, qui lui faisait border de tous côtés les villes françaises de protection, le duché lorrain était le lieu de passage des armées protestantes ou catholiques.- Déjà, pour ne parler que des premières, la Lorraine avait été traversée par les auxiliaires allemands en 1562, 1567 et 1574 mais alors Charles III était resté neutre dans les guerres de religion la Ligue, qui le poussait à lutter contre les protestants, lui fit abandonner cette neutralité c'est après qu'elle aura été définitivement fondée Nancy en septembre 1584 (3), que le duc aura contre lui les protestants qui, par deux fois, en 1587 et en 1591, tenteront de ruiner la Lorraine.
Ce sont ces deux invasions, avec les maux qu'elles ont causés à notre pays, que nous nous proposons d'étudier ici. Les documents sont assez nombreux pour la première de cette invasion, surtout aux archives de Meurthe-et-Moselle, ce sont les mémoires et les histoires du temps, les comptes des receveurs et surtout les réclamations des habitants des localités ravagées ; pour la seconde au contraire, ils sont assez restreints: Malheureusement, là même où ils abondent, ces documents sont incomplets: ils ne nous font guère connaître que ce qui s'est passé dans le duché de Lorraine proprement dit et dans celui de Bar, non dans les seigneuries particulières qui y étaient enclavées ou dans les Trois-Evéchés. Tels qu'ils sont cependant, ils ne laissent pas que de nous donner un tableau saisissant des malheurs qu'eut à souffrir la Lorraine pendant la Ligue.

La dévastation de 1587 a été préméditée c'est une vengeance que Henri III, Henri de Navarre et des protestants français, contre qui avait été bâtie la Ligue, voulaient tirer de Charles III, qu'ils savaient son fondateur et son chef (4). 30.000 hommes environ, Suisses, reîtres ou lansquenets allemands et cavaliers français, commandés par le duc de Bouillon, nommé généralissime (5), traversèrent les Vosges au col de Saverne dans la seconde moitié du mois d'août (6), résolus à tout saccager sur leur passage.
Cependant les ennemis se comportèrent tout d'abord assez doucement. La Huguerye, secrétaire du comte-palatin Jean-Casimir, devenu celui de l'expédition, voulant, d'après les ordres de son maître, ménager Charles III, s'efforça de négocier avec lui (7) c'est sans doute pourquoi la ville de Phalsbourg, prise par les reîtres, fut rendue (8). La plupart des Lorrains, surtout les femmes, et peut-être le duc lui-même désiraient composer avec les protestants pour éviter la dévastation à leur pays ; seuls les conseillers de Charles III, Bassompierre, Rosne et Pange, qui l'avaient poussé entrer dans la Ligue, et le duc de Guise, qui en était l'âme et réclamait l'offensive contre les ennemis, n'admettaient aucune-négociation (9) : ce furent eux qui rompirent celles qui étaient commencées en surprenant un corps allemand, le 27 août. Le même jour, les protestants entraient dans Sarrebourg qui, «  sans. même attendre un coup de,


Le duc Charles III dans sa vieillesse.

canon (10) s'était rendu par composition, moyennant la promesse d'une forte rançon, pour ne pas être pillé (11). Comme le duc avait fait rompre les fours et les moulins à l'approche des ennemis (12) et fait venir dans la ville du blé et de l'avoine de Marsal et même de Saverne (13), l'armée protestante devait s'y ravitailler. Le service des subsistances fut organisé (14); l'on se saisit de 17.710 pains de 12 onces pièce et «  de toutes autres choses venues à propos (15) » : sous prétexte de chercher s'il y avait des armes cachées dans les maisons, tout fut pillé; armes, meubles et-bétail (16). C'était évidemment un attentat contre le droit des gens (17) mais; en somme, les deux adversaires montraient aussi peu de bonne foi l'un que l'autre et la dévastation commençait.
Au-delà de Sarrebourg, les coalisés se divisèrent en deux colonnes. Là première se dirigea sur Lorquin, à la poursuite du baron d'Haussonville qui avait tenté d'arrêter l'ennemi près de Phalsbourg ; elle atteignit et battit l'arrière-garde lorraine à Saint-Quirin (18) et parait avoir ravagé Lorquin (19). La seconde, comprenant le gros de l'armée, suivant sans doute la route actuelle de Sarrebourg à Lunéville, marcha droit sur Blâmont qu'elle entoura le 30 août, les Suisses se logeant à Frémonville, la cavalerie française et un régiment suisse dans les faubourgs de Blâmont et le duc de Bouillon à Barbas (20). Les soldats donnèrent l'assaut mais «  il y avait dedans la place un gouverneur qui ne fit point de contenance de s'étonner (21) », sans doute Mathias Klopstein avec deux compagnies (22), sûrement le capitaine des Poignantes avec la sienne, qui comprenait plusieurs soldats malades (23). Cette garnison se défendit aussi vaillamment que devait le faire, trois siècles plus tard, celle de Rambervillers (24), et tua environ 200 protestants (25).
Devant cette résistance, les ennemis abandonnèrent la ville presque aussitôt, (26) après avoir détruit tout ce qui était à leur portée. Ils brûlèrent tous les faubourgs ; dans celui de Gironville se trouvait l'église paroissiale, dont la «  couverture de la nef » fut la proie des flammes (27). Ils s'attaquèrent ensuite an château, mettant le feu à une tour, rompant la muraille du parc en sept endroits, brûlant deux moulins (28) et ravageant tout le territoire (29).
De Blâmont, les troupes se dirigèrent sur Herbéviller et Ogéviller (30). Sur leur route, se trouvait Domèvre, l'abbaye de Saint-Sauveur, appartenant à des chanoines réguliers, qui, située auparavant près de Lorquin, avait déjà été brûlée par les protestants en 1542 et 1565, puis transférée sur la Vezouse (31). Les huguenots n'eurent garde de renouveler cette tradition. «  La tour de l'église, s'effondra, les cinq cloches, qui pesaient 7 à 8,000 livres, furent fondues par l'ardeur du feu ; l'orgue, qui coûtait prés de 2.000 francs: fut consumé ; la façade du monastère, le cloître, les granges, les bergeries et les étables furent perdues ; le bétail fut saisi et emmené ; plus de 600 réseaux de blé, valant 12 francs l'un, plus de 120 voitures de pain, tout le mobilier, toutes les provisions, devinrent la proie des flammes: Les bâtiments pour être rétablis dans l'état où ils étaient, ne devaient pas coûter moins de 30.000 francs. »
Les archives et la bibliothèque disparurent (32). Il ne resta de cette abbaye «  que les ruines et masures » (33). «  Le dommage total était estimé à 54.000 livres. Les soldats avaient tellement la rage de la destruction, qu'ils n'épargnaient pas même les étangs ; ils creusaient de longs fossés à travers la chaussée, rompaient les appareils de consolidation, brûlaient les loges... L'étang d'Albe, qui appartenait aux religieux, et celui de Vilvacourt furent particulièrement maltraités, avec celui d'Autrepierre. (34). Le village de Dômévre fut également incendié (35) en même temps disparut celui de Barbezieux, qui avait été «  détruit et brûlé » (36) il n'en devait plus rester qu'un moulin, situé sur la Vezouse, au nord-est de Domèvre. Ce furent évidemment. ces incendies qui poussèrent Charles III au désespoir et lui firent abandonner les négociations qui avaient été reprises par les protestants après la résistance de Blâmont et étaient conduites par la Huguerye à Lunéville (37).
Du 1er au 5 septembre, l'armée se rendit par Gerbéviller et Froville jusqu'à la Moselle, à Bayon et Bainville-aux-Miroirs (38), saccageant les villages et les finages qu'elle traversait. Sur la Meurthe, Saint-Clément eut six maisons et son église brûlés par l'armée protestante, «  laquelle marchant en gros tout en travers de leurs champs » foula tellement les grains qu'on put à peine lés récolter (39); à Vathiménil les mêmes troupes par une semblable marche dans les «  terres chârgées de grains, les endommagèrent au possible et brûlèrent une quantité de leurs avoines. » (40) ; à Azerailles, les lansquenets, dans leur «  séjour », causèrent toutes sortes de pertes au prévôt et aux habitants (41) et le fermier du moulin fut «  emmené, prisonnier jusque vers le Pont-Saint-Vincent » (42). Les ennemis ne paraissent pas avoir remonté jusqu'à Baccarat, où était une partie de l'armée ducale commandée par le comte de Salm (43) et c'est sans doute à là-protection de cette ville que l'abbaye de Deneuvre, située en face, dut d'être sauvegardée.
Il en fut de même sur la Vezouse et au-delà. Le village de Thiébauménil «  fut du tout brûlé », avec trente-huit maisons, «  seulement y eut une petite maison de charbonnier qu'en réchappa » ; celui de Marainviller qui ne formait avec Thiébauménil qu'une communauté, eut trois maisons incendiées; le reste ne fut sauvé, qu'en se rachetant pour quelque-trente écus (44). Sionviller eut: également à souffrir des protestants et à Maixe, un campement des «  gens de guerre de l'ennemi » empêcha presque les habitants de labourer et de semer. (45)
Le cours inférieur de la Mortagne fut également saccagé. A Vallois, l'armée du duc de Bouillon causa des «  dommages inestimables» (46); si Moyen fut préservé par les troupes lorraines qui y séjournaient (47), les Suisses s'emparèrent à coups de canon du château de Gerbéviller, appartenant au rhingrave, vassal de Casimir; qui avait fait difficulté de leur fournir des vivres, «  et tous les deniers, meubles, bétail et chevaux furent pillés (48) ; les habitants de Xermaménil eurent «  par deux jours entiers » l'armée protestante «  sur les bras », et ne purent récolter 1eur grain. Au-delà de la rivière, Franconville, Landécourt et Séranville, n'en purent


Henri de Lorraine, marquis de Pont.

également recueillir, à la suite du «  passage et séjour » des ennemis (49) ; Rémenoville eut tout son bétail enlevé, ainsi que Moriviller, où on brûla, de plus sept maisons (50).
Les ravages des protestants s'étendirent jusqu'à la Moselle et à la Meurthe. Deux habitants de Rozelieures eurent leurs maisons incendiées (51) ; à Einvaux; «  les chevaux, chariots et suite » des ennemis «  gastérent de façon leurs avoines lors pendantes à la racine, que leurs terres semblaient être un haut chemin; fut aussi le grain tellement battu et attaché à la terre, qu'ils n'ont recueilli que peu d'avoine » (52). Au sud Borville, au nord Clayeures où logea une partie de l'armée et Barbonville (53) souffrirent du passage des protestants qui, le 5 septembre, allèrent jusqu'à Dameleviéres où était le duc de Guise (54). Près de la Moselle, ils pillèrent probablement Haussonville (55) et attaquèrent sûrement l'abbaye de Belchamps située près de Brémoncourt, qui appartenait, comme Domèvre, à des chanoines réguliers. «  Malgré l'énorme tour carrée qui la protégeait », elle «  fut livrée aux flammes avec la plupart de ses vieux titres en parchemin » (56), conservés précieusement dans la chambre ou l'arche. L'église même fut souillée et profanée et probablement ruinée en grande partie (57).
Froville, où les huguenots étaient venus loger les 3 et 4 septembre (58), eut plusieurs maisons brûlées et toutes ses récoltes gâtées (59).
Le gros de l'armée traversa la Moselle à Bayon du 4 au 6 (60); un peu plus tard, la colonne qu'avait poursuivi d'Haussonville vient passer la rivière en amont, à Charmes (61). La rive gauche de la Moselle fut saccagée comme la rive droite : Bayon parait avoir souffert des protestants (62) qui, en face, mirent le feu à la plupart des maisons de Roville (63) ; à Bainville-aux-Miroirs, dont le pont avait été «  rompu de l'ordonnance expresse de Son Altesse », les habitants furent «  infiniment molestés au passage de l'armée huguenote » (64). Charmes semble avoir été également saccagé (65) ; à Tantimont, le receveur de Châtel-sur-Moselle, qui logeait des soldats chez lui et les traitait de son mieux, eut sa maison, située en dehors du village et touchant à l'église, incendiée avec tout le grain et les meubles qu'elle contenait (66) ; les habitants de Diarville, au passage des protestants, perdirent leur avoine (67) ; peut-être la pluie, qui survint vers le 6 septembre, et dura deux ou trois jours (68), les empêcha-t-elle de faire plus de dégâts.
De la Moselle, les ennemis gagnèrent le Madon (69) en traversant la baronnie d'Haroué, qui appartenait à Christophe de Bassompierre ; évidemment, ils étaient au courant du rôle considérable qu'il avait joué dans la fondation de la Ligue de 1584 (70), car ils redoublèrent de férocité et lui brûlèrent «  treize villages » de sa terre (71). Comme il s'agit d'une seigneurie particulière, nous manquons malheureusement de détails sur ces incendies; mais nous savons que le 6 septembre il fut question d'assiéger et de ruiner le château de Haroué, que le village fut détruit le lendemain, et que les protestants abandonnèrent leur premier projet (72) ; évidemment le «  château magnifique » qu'y avait fait construire le marquis (73) était bien défendu. Les protestants avaient pensé aussi attaquer Tonnoy, où Rosne avait un château, mais ne donnèrent pas suite à leur projet (74) : sans doute, ce lieu, situé sur la rive droite de la Moselle, fut convenablement gardé. D'ailleurs les forteresses résistaient généralement bien à l'ennemi. Les Suisses étant entrés au village de Vaudémont pour y chercher des vivres et du vin et «  ayant su que les plus riches s'étaient retirés au château », leur écrivirent «  avec toutes menaces possibles pour venir composer de la conservation de leur ville et maisons », le gouverneur, certain de n'être pas attaqué; ne voulut jamais le leur permettre ; les Suisses pillèrent le village à discrétion (75). Les protestants n'entrèrent guère que dans le château de Vézelise, où les reîtres rompirent les portes des greniers et enlevèrent 19 réseaux, 20 bichets de blé, que le duc comptait vendre et distribuer au menu peuple (76). Sur le Brénon, entre Vaudémont et Vézelise, le moulin de l'Etange, dont les bois et les fers avaient été transportés à Vaudémont par ordre du duc, fut brûlé «  de fond en comble » ; il n'en resta que «  quelques murailles encor de tout endommagées par le feu (77) ».
Du 7 septembre environ au 11, l'armée ennemie séjourna autour de Ceintrey, sur les deux rives du Madon (78), poussant au nord jusqu'à Pont-Saint-Vincent, où eut lieu le principal engagement de la campagne. Toute la rive gauche du bas Brénon et du bas Madon jusqu'à la Moselle fut saccagée à leur départ. Au, sud, à Houdreville, où les protestants demeurèrent «  quatre jours entiers », deux maisons-furent incendiées, un grand dommage causé «  par tout le village et l'artillerie posée à la Corvée des Avoines », qui furent toutes perdues (79) ; Hammeville dut loger également quatre jours un «  grand. nombre de reîtres et de Suisses... qui au départir, sans se contenter des outrages qu'ils leur avaient faits, leur emmenèrent tout ce qu'ils purent de leur bétail », sauf 25 chevaux, et gâchèrent leurs grains qui furent perdus ; les habitants de Goviller eurent aussi «  quatre jours entiers sur les bras » les protestants, qui leur «  causèrent un dommage indicible », ne se contentant pas de piller; et «  rançonner, encore leur gâtèrent et ruinèrent tellement leur église » que la réfection en était évaluée à 2.500 francs (80). Plus au nord, Thelod eut son château brûlé (81) ; les villages de Xeuilley et de Bainville-sur-Madon furent également la proie des flammes (82); à Maiziéres-les-Toul, les Suisses, après s'être enivrés dans les caves, incendièrent le village et endommagèrent le château (83). Viterne eut «  quelques maisons » brûlées (84).
L'armée huguenote quitta-les bords du Madon le 11 septembre, passant par Germiny, Barisey-la-Côte, pour arriver sur la Meuse, à Pagny-la-Blanche-Côte et Taillancourt, le 13 (85) ; la-veille Charles III, qui longeait la rive droite de la Moselle de Chaligny à Toul par Villey-le-Sec (86), vit dix-huit grands villages feu (87) «  On peut se-demander si, dans ce nombre, le duc n'a pas réuni les incendies » des six villages du bassin du Madon, qui ont dû se produire le 11, au départ des protestants, avec ceux des dix ou douze localités qu'ils brûlèrent, peut-être le lendemain, jusqu'à la vallée de la Meuse ; du moins les ravages furent encore plus effroyables qu'avant. Au nord, les reîtres incendièrent une «  grande partie du village » d'Allain-aux-Boeufs, 39 maisons sur. 52, avec les grains qu'elles contenaient. Bagneux eut un moulin: à vent (88) et 39 maisons brûlées et il n'en resta «  que 19 des entières », et les chevaux, le bétail et les meubles qui s'y trouvaient furent pris et perdus (89); à Colombey, les reîtres brûlèrent 36 maisons (90); l'église. «  et quelques autres maisons du village de Barisey-la-Côte furent incendiées (91). Au sud, le moulin de Grelot, situé au finage de Gélaucourt, eut le même sort (92) les habitants de Favières ne purent vendre leur bois, qui resta pourri sur place (93); «  la plus grande partie » du village de Harmonville, 77 maisons, furent brûlées avec tous leurs meubles et leurs grains et il n'en «  resta que 44 des entières (94) » ; le village d'Autreville fut aussi la proie des flammes (95), sans doute avec l'église, où l'on relève des traces d'incendie et qui fut consacrée à nouveau en 1594 (96).
Au moment de passer la Meuse de Pagny-la-Blanche-Côte à Vaucouleurs, le 14 septembre (97), les protestants en saccagèrent la rive droite. Au nord, les Suisses qui étaient logés à Champougny; brûlèrent «  à leur partement » toutes les maisons du village, «  hors une seulement et l'église (98) »; Vaucouleurs n'échappa à ce traitement qu'en composant «  pour quelque somme d'argent (99) » ; de même Sepvigny et, plus au sud, Brixey-aux-Chanoines, village appartenant à l'évêché de Toul, furent la proie des flammes (100) ; mais bientôt l'armée ennemie gagne le Barrois, traversant l'Ornain à Boudignécourt et la Saulx à Echenay, le 14 et le 15 (101), abandonna les possessions des ducs de Lorraine.
Cependant les ravages des protestants ne se bornaient pas au sud du duché tandis que l'armée du secours, commandée par le duc de Bouillon, parcourait cette région, les habitants de Sedan et de Jametz, sujets de ce prince et sans doute poussés par lui, pillaient la partie voisine de la Lorraine et en emmenaient les habitants prisonniers (102) c'est sans doute alors que les gens du bailliage d'Apremont eurent souffrir «  des armées du duc de Bouillon (103) ».
Cette dévastation avait, été férocement systématique : tous les endroits où passèrent les huguenots furent rançonnés, pillés, ravagés ou brûlés après avoir servi, tous les témoignages contemporains sont d'accord là-dessus (104). Presque tous les villages où ils avaient logé furent pillés et incendié, à leur départ, quand ils ne pouvaient se racheter ; à peu près toutes les récoltes furent gâchées ou détruites ; mais il y eut des raffinements de barbarie. «  Tous les lieux de Lorraine » étaient alors comme aujourd'hui, «  bâtis et composés de bonnes maisons toutes de pierre et couvertes de tuiles, et n'y ayant dans lesdits villages, que deux entrées, et avenues aux deux bouts, et une grande rue «  par le milieu (105) »; c'étaient, par suite, des villages plus riches que la plupart de ceux de France ou d'Allemagne, plus agglomérés et plus faciles à détruire en bloc. Il semble bien que les protestants s'attaquèrent de préférence aux plus gros et aux plus riches (106); comme à Thiébauménil, Allain-au-Boeufs, Bagneux, Colombey et surtout Harmonville, pour ne parler que de ceux dont nous connaissons le nombre des maisons incendiées ; du moins, il est sur qu'ils brûlèrent les meilleures maisons à Saint-Clément (107), «  les plus belles et meilleures » à Colombey et à Hammeville (108) «  les plus belles, meilleures et plus apparentes » à Allain-aux-Boeufs (109), celle d'un jardinier du. château à Blâmont (110), d'un maire à Rôzelieures (111), d'un receveur â Azerailles et Tantimont; ils s'acharnèrent après les châteaux, par exemple, à Blâmont, Gerbéviller, Vézelise, Thélod, Maizières, peut-être à Haussotiville ; surtout ils s'attachèrent à ruiner de fond en comble les moulins, comme ceux de Blâmont, de l'Etange ou de Grelot, et à lâcher les étangs, comme ceux de l'abbaye de Domèvre et celui de Lindre, que le duc de Bouillon eut fait déborder, s'il n'avait craint d'inonder la ville de Metz (112) ; c'était là, sans doute, une réponse aux mesures prises par Charles III qui, non seulement avait fait détruire tous les fours et les moulins, mais avait fait rompre les digues des étangs en divers lieux par exemple à. Einville et aux environs, «  pour au passage du duc de Bouillon rendre la rivière du Sânon moins guéable (113) ». La fureur des huguenots se tournait principalement contre tout ce qui touchait au catholicisme : l'église de Goviller, «  qui était l'une des plus belles du comté de Vaudémont (114) », est abîmée celle de Belchamp est souillée et profanée (115), celles de Blâmont, Domèvre, Saint-Clément-Barisey, et, sans doute, Autreville, sont incendiées ; les abbayes de Domèvre et de Belchamp sont ruinées.

(A suivre.)
L. DAVILLÉ.


Médaille du duc Charles III


(1) Les gravures qui illustrent cet article sont tirées de l'Histoire de Nancy de M. Chr. Pfister, et ont été mises obligeamment à notre disposition par la maison Berger-Levrault et Cie.
(2) Les prétentions de Charles III, duc de Lorraine à la couronne de France. Paris, Alcan, 1909.
(3) Les prétentions de Charles III, p. 67-79. Nous renvoyons à ce livre pour l'indication des éditions des ouvrages cités plus bas.
(4) Aux textes cités dans Les prétentions de Charles III, p. 1177-118, ajouter: la Huguerye, Mémoires, t. III, p. 38-40, 79-80 et 111 ; Mémoires de la Ligue, t. II, p. 212 de Thou, Hist. universelle, t. X, p. 27-28.
(5) Tuetey, les Allemands en France, t. I, début, Anquez, Henri IV et l'Allemagne, p. 18 Les prétentions de Charles IIl, I. c.
(6) La Huguerye, Mém., t. III, p. 75. et Éphémérides, p. 95, indiquent le 23 août; dom Calmet, t. V, col. 798 (1re éd., t. II, col 1393), le 21.
(7) Les prétentions de Charles III, p. 115 et 125.
(8) La Huguerye. Mém.., t. III, p.70, note;
(9) Id. p. 85; Les prétentions de Charles III, p. 125. Sur le rôle des «  trois boute-feux » de la Ligue, v. id., p. 28 et notes, etc.
(10) La Chastre, Histoire contenant les plus mémorables faits advenus en l'an 1587... Lyon 1588; p. 24. Et cependant, le 8 juillet, Charles III avait Payé 70 fr «  pour recognoistre la situation dudit lieu et faire travailler à la seurté de la dite ville.». Arch. de Meurthe-et-Moselle, B. 1210, fol. 452 vo
(11) La Huguerye, Mém., t. III, p. 95 et Ephém., p. 193-4.
(12) V. plus bas.
(13) Commission du 16 juillet et compte du 11 août 1587. Arch. de Meurthe-et-Moselle, B. 56, folio 155 et B: 1210, fol. 478.
(14) La Huguerye, Ephém., p. 119-21.
(15) Commission du 1er août 1590. Arch. citées, B. 10.386, fol. 136 vo ; cf. La Chastre, p. 24.
(16) La Huguerye, Mém., t. III, p. 95-96.
(17) Une ordonnance du 9 avril 1595, parlant «  de faire informer par Commissaire Imperial, des degatz; pilleries, rançonnements, forces, violences et ruynes faictes dans nos pays ez passages des armées conduictes par le feu duc de Bouillon, en l'an quatre vingtz et sept » mentionne comme seul fait précis d' «  informer exactement des dommages, exactions, rançonnements et pilleries faictes en notre ville de Sarburg et ajoute que le faict requiert celerité, estant la journée assez proche que les deputez de l'Empire se doibuent trouver et assembler a Speÿr, pour delibérer sur les quictances et moderations pretendues par plusieurs Princes et membres dudict Empire ». Arch. citées, B. 9.138. Original.
(18) Digot, Hist. de Lorr., t. IV, p. 240, d'après un récit contemporain.
(19) Le fait est affirmé par Henry, Mém. Soc. archéol. lorr., 1864, p. 83, qui a écrit d'après les Archives de la Meurthe, sans toujours les citer.
(20) Dom Calmet, t. V. col. 799 (II, 1.394), d'après des mémoires manuscrits de Nicolas Krok, maire de Blâmont ; cf. La Huguerye, Mém., t: III. p. 98, et Ephém., p. 121.
(21) La Huguerye, Mém., t. III, p. 99.
(22) Lepage, Statistique de la Meurthe, p. 72 ; Digot, t. IV, p. 140°. Ainsi l'éditeur de La Huguerye, 1. c., note, parait s'être trompé en nommant J.-J. Kiecler, châtelain de Richecourt.
(23) Autorisation du 5 novembre 1594 où est nommé Poignant. Arch. citées, D. 3.465 cf. Dom Calmet, t. V, col. 799 (I. 1.393).
(24) Les lettres patentes du 7 janvier 1589 débutant ainsi «  Menans en favorable consideration la fidelité, diligence et valeur dont iceulx bourgeois, manans et habitans de Blamont ont usé pour la deffence et conservation de ladite ville contre les effortz, puissance et violence des ennemis heretiques passans en l'année quatre vingtz et sept par nos pais, et affins qu'ilz en aient quelque marque de memoire, pour servir de tesmoignane à eulx et leur postérité ». Lepage, Communes de la Meurthe, t. I, p. 250.
(25) La Chastre, p. 25 cf. Calmet, l. c., et Lepage, Statistique, 1. c., et La Huguerye, Mém., t. III, p. 102..
(26) Sans doute le lendemain, comme le dit La Chastre, 1. c., puisque d'après La Huguerye, Mém., t. III, p. 107, l'armée alla loger plus loin ; mais non au bout de trois ou quatre jours, comme l'a cru dom Calmet.
(27) Lepage, Communes, t. I. p. 149 et 419-20 Arch. citées, H. 7.336.
(28) Id., B. 5.450. fol, 26 et 45.
(29) Id., 8.511, fol. 16.
(30) Id., H. 1.379 et 1.3805.
(31) Abbé Chatton, Histoire de l'Abbaye de Saint-Sauveur et de Domèvre, 1897, p. 139-40.
(32) Arch. citées, H. 1.380..
(33) Chatton, p. 14°, d'après Arch. B. 3.4512, et Arch. mêmes, 3.450
(34) Id., 10.384, fol. 6 vo 7.
(35) Id., I.404 cf. Chatton, p. 140.
(36) La Huguerye, :Mem., t. III, p. 99-104 et 116-23. Ephém., p. 121-30.
(37) Id., Mém., t. 111. p. 113, 118 Ephém. p. 161.
(38) Rapport du 29 mars 1588. Arch. citées, B. 10.383, fol. 62 vo et 66.
(39) Rapport du 22 avril 1588. Ibid., fol. 71 vo.
(40) Rapport du 16 décembre 1588. Ibid., fol. 155
(41) Rapport du 31 mars 1588. Ibid., fol. 65
(42) Ibid., Digot, t. IV, p. 239. Cependant Henry, 1. c., parle de ravages faits à Baccarat.
(43) Rapport du 30 décembre 1587 et 5 septembre 1588, Arch. citées, B. 10.382, fol. 127 vo, 128 et B. 10.383, fol. 121.
(44) Recettes de 1588. Id., B. 8.541, fol. 44 vo et 58
(45) Rapport du 9 décembre 1588. Id. B. 10.383, fol..148.
(46) Rapport du 17 février 1588. Id., fol. 26.
(47) La Huguerye, Mém. t. III p.. 114-5
(48) Rapport du 18 février 1589. Arch. citées, B. 10.184. fol. 6 vo, 7.
(49) Rapport du 15 juin 1588. Id.. B. 10.383 fol. 98 vo. 99.
(50) Rapport de même date. Ibid., fol. 97.
(51) Rapport du 9 février 159°. Id., D. 10.386, fo1. 22.
(52) Rapport du 9 mars 1588: Id., B. 10.383, fol. 50..
(53) Rapport du 15 juin 1588 et rôle de 1595. Ibid., fol. 98, et B. 8.523 et 8.511, fol. 28.
(54) La Chastre, 29-30; cf. Digot, t. IV, p. 240, rectifié par Tuetey. t. l, p. 65.
(55) Paul, Fournier, art. cité, p. 194 note, d'après la lettre de Schomberg à Henri III du 13 septembre 1588, éd. dans les Mém. de Bassompierre, t. I, p. 40, n. 2.
(56) Chatton, p. 139; Lepage, Statistique, p. S6 57.
(57) Lepage, Communes, t. I. p. 122.
(58) La Huguerye, Mém.., t. III, p. 118 ; Ephém.., p. 16.-4.
(59) Recettes des décimes de 1588. Arch. citées, B. 8.511, fol. 27 vo.
(60) La Huguerye, Mém., t. III, p. 118; Ephém., p. 16.-4.
(61) Digot, t. IV, p. 241.
(62) Henry, 1. c.
(63) Commission du 23 juillet 1588. Arch. citées, B. 10.383, fol. 105 vo.
(64) Rapport du 29 mars 1588. Id., fol. 75 vo.
(65) Henry, 1. c.
(66) Rapport du 30 mars 1588. Arch. citées, B. 10.383, fol. 58 vo.
(67) Rapport du 27 mai 1589. Id., B. 10.384, fol. 81.
(68) La Huguerye; Mém., t. III, p. 120, et Ephém. p. 161 ; La Chastre, p. 34 cf. de Thou, t. X, p. 28, et Tuetey, t 1; p. 66.
(69) Voir plus bas.
(70) Les prétentions de Charles III, p. 25 et 27. 75, 76 et 81.
(71) Lettre de Schomberg, citée plus haut.
(72) Le Huguerye, Mémoires, t. III. p. 126 et 142 ; Ephém., p. 163 et 183.
(73) Lepage, Statistique, s. v. HAROUÉ.
(74) Références citées plus haut, note 5.
(75) La Huguerye, Ephém., p. 183. D'après une requête du 31 décembre 1615, «  en l'an que l'armée du Duc de Bouillon passa vers le pont saint Vincent, plusieurs villageois residans ez villages circonvoisins dudit Comté, acheptèrent beaucoup de maisons pour eulx retirer, audit Vaudémont, avec leurs bestiaux et le peu de moyens qu'ilz avaient, affin de les conserver pendant le passage de ladite armée. » Arch. citées. B. 10.153.
(76) Comptes de 1587-1588 et rapport du 10 avril 1589. Arch. citées, B. 10.063,fol. 28 et vo et 10.384. fol. 42 vo
(77) Requêtes des 24 et 26 octobre 1587. Id., B. 10.382, fol. 115 vo et 116.
(78) La Huguerye. Mém. t. III, p, 126-128 et Ephém. p.179, 184 et 196.
(79) Sur cette bataille, v. surtout Paul Fournier, Histoire de Chaligny, Mém. Soc. d'archéol. lorr., 1903 p. 180 et ss.
(80) Rapport du 13 février 1587 et comptes de gruerie de 1595. Arch. cités, B. 10.383, fol. 30 vo.
(81) Rapport du 23 février 1587. Id. B. 10.384, fol. 30 vo.
(82) Requête du 22 février 1589. Id. B. 10.384, fol. 38
(83) Rosières de Chaudeney, Histoire manuscrite de Charles III (Biblioth. municipale de Nancy, m.795), fol. 391, passage- reproduit par Chr. Pfister, La. fondation de la Ville-Neuve de Nancy, Nancy. 1905, p.11, note. Remarquons que Rosières ne connaît que les dégâts commis dans l'évêché de Toul, ce qui fortifie encore l'identification de l'historien avec le grand archidiacre de Toul, que nous avons jadis proposée. (Annales de l'Est et du Nord, t. III, avril 1907)
(84) La Huguerye, Mém, t. III, p. 136 Tuetey, t. 1, p. 70 Rosières, l. c.; Lepage, Statistiques p. 339·
(85) Rosières, l..c.
(86) La Huguerye, Ephém., p. 192 et 195-7. Il dit être passé le 12 à Loup, appartenant au comte de Salm nous n'avons pas pu identifier cette localité.
(87) Paul Fournier, art. cité, p. 192 et note.
(88) Lettre de Schomberg, citée pl. haut.
(89) Réclamation du 22 février 1603.Arch. citées, B. 6. 237.
(90) Rapport du 5 mars 1588.1d. 10.383, fol. 44 et 45.
(91) Rapport du 31 mars 1588. Ibid., fol. 63.
(92) Rosières, 1. c.
(93) Rapport du 14 décembre 1587. Arch. citées, B. 10.382, Col. 127.
(94) Rapport du 24 février. Id., B. 10.383, fol. 39 vo.
(95) Rapport du 24 juillet 1588. Id., fol. 105 ; cf. Rosières, 1. c.
(96) Rosières, 1. c.
(97) Paul Chevreux et Léon Louis, le Département des Vosges, t. VI, art. AUTREVILLE.
(98) La Huguerye, Ephém. p. 210.
(99) Attestations de 1587 et du 22 janvier 1591. Arch. citées, C. 175.
(100) La Huguerye, 1. c..
(101) Rosieres, 1. c.
(102) La Huguerye, Ephém. p. 210-11..
(103) Schomberg Henri III, 13 septembre 1587. Bibl. nat., Colbert (V.), no 10, fol. 213 vo, original.
(104) Information de 1595. Arch. citées, B. 2.349, fol. 54.
(105) «  Ilz mettent le feu indifféremment en toutes, les maisons des gentilshommes, abbayes, bourgades et villages d'ou ils deslogent et partout ailleurs où ils peuvent entrer ». Lettre de Schomberg citée pl. haut «  quant a. larmé des anémys quy, est par desa hele nespargne le feu par hou helle pase et ne sont aucunz vilage hou hil aborde. quy ne brule et puis assuré votre majesté quil na jamais passé armé qui aie fait tant de cruauté que sele sy ». Charles III à Catherine de Médicis. date et ms., citées pl. haut, fol. 215. Le même, le février 1588, parle au duc de Deux-Ponts de «  la façon hostille l'on a usé dans nos pays, bruslant, pillant, saccageant et usant de toutes aultres voyes cruelles comme en pays d'ennemy ». Tuetey, t. II, p. 358. Ils «  traiterent ce pauvre peuple Lorrain de toutes les cruautez dont ils se pourroient adviser, pillant, saccaigeant et mettant à rançon tout ce qu'ils rencontroient en leur chemin : et apres le feu en deslogeoient. » La Chastre, p. 24. Ce sont là, il est vrai, des témoignages des intéressés : mais ils sont d'accord avec ceux de La Huguerye, qui était protestant.
(106) La Chastre, p. 31.
(107) V. pl. haut.
(108) V. pl. haut, d'après B. 10. 383, fol..62 vo.
(109) Ibid., fol. 63 vo, 45 et 105.
(110) Ibid., foL 44.
(111) V pl. haut.
(112) V pl. haut.
(113) D'Haussonville déclarait, le septembre que Charles III «  étoit tellement irrité des feux, qui, continuaient... que toute sa bonne volonté était convertye en un désespoir de pouvoir rien faire qui vaille avec nous ». La Huguerye, Mém., t. III, p. 121-2.
(114) «  La noblesse de ce pays fait désespérer Monsieur de Lorraine par les plaintes et doléances de ce qu'il n'a voulu accorder le libre passage aux ennemis. Tout le monde crie à Monsieur de Lorraine vengeance de Monsieur de Boullon et de son armée, luy offrant le reste de leurs biens et leurs vies Il leur a promis et juré tout hault qu'il perdra la vie et celle de ses enfants, ou qu'il leur donnera contentement de ce costé la. Les Huguenotz ont pensé refroidir par ces mesures ce prince de cette guerre et l'y ont échauffé cent fois plus qu'il n'estoit ». Lettre de Schomberg citée plus haut, p. 17, n. 16, citée en partie dans la Huguerye, Mém., t. III., p. 123 note l, et Tuetey, t. l, p. 71.
(115) Tuetey, t. I, p. 38 et 72.
 

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