| Historique 
						sommaire du 221e régiment d'infanterie au cours de la 
						guerre 1914-1918Ed. Langres 1920
 CHAPITRE IIOpérations dans la région de Baccarat
 9 Septembre 1914 - 10 Juin 1916
 Opérations au Nord de 
						Rambervillers. - Le 9 septembre, départ d'Aydoilles à 16 
						h. 30 pour Vomécpurt par une pluie diluvienne. La 142e 
						Brigade reçoit l'ordre de relever la 52e Brigade au Nord 
						de Rambervillers. Le 5e Bataillon se porte à Badelieu en 
						réserve du 309e qui occupe le Bois de la Grande-Coinche 
						et le 6e Bataillon à la ferme de Maitandal en réserve du 
						217e qui occupe le Bois d'Anglemont. A 16 heures les 
						avant-postes du Bois d'Anglemont sont attaqués et le 6e 
						Bataillon du 221e renforce le Bataillon Micanel du 217e 
						. L'ennemi est complètement repoussé et le 6e Bataillon 
						revient, à la ferme de Maitandal à 19 heures.
 L'ennemi bat en retraite. - Le 11, le Général Commandant 
						la Division apprend que l'ennemi semble se retirer de la 
						région de Saint-Dié, les 217e et 309E R. I. sont envoyés 
						en reconnaissance. Le 5e Bataillon prend les 
						avant-pOstes au Bois de la Grande-Coinche. Le 6E 
						Bataillon relève un Bataillon du 217e, puis revient à la 
						ferme de MaitandAl. Le mouvement de retraite consécutif 
						à la bataille de la Marne s'accentue. La 71e Division 
						reçoit l'ordre de se porter, le 12, dans la direction de 
						Baccarat. Le 5e Bataillon qui marche avec le 309e a 
						comme objectif Nossoncourt et la Côte 366. Le 6e 
						Bataillon forme flanc-garde de droite et a comme 
						objectif la ferme de la Bochotte. L'ennemi a battu en 
						retraite précipitamment pendant la nuit du 11 au 12, 
						abandonnant un matériel énorme. La marche se poursuit 
						sans incident. Le 12 au soir, les deux Bataillons du 
						régiment se rejoignent et cantonnent à la ferme de la 
						Rochotte tout près de Baccarat. La Meurthe ne peut être 
						franchie, l'ennemi ayant fait sauter les ponts à 
						Baccarat et à la Chapelle.
 
 Passage de la Meurthe. - Organisation de la ligne de la 
						Meurthe. - Le 13 au matin, le pont de la Cristallerie 
						est rétabli. Le 221e passe la Meurthe et cantonne à la 
						Caserne du 20e Bataillon de Chasseurs à Baccarat. La 
						mission de la 1re Armée est de s'établir sur la Meurthe 
						et de s'organiser fortement sur la rive gauche. La 142e 
						Brigade est désignée pour fournir les avant-postes. Le 
						Régiment a pour mission d'interdire le ravin de la 
						Grand'Route Baccarat-Blamont, le débouché sud du Bois de 
						la Voivre et le couloir de la Meurthe. Le 6e Bataillon 
						travaille à la ligne de défense au N.-E. de Baccarat.
 
 Reconnaissances. - Le 15 septembre, le Capitaine ASPES 
						conduit une reconnaissance du 5e Bataillon appuyée par 
						de l'artillerie et de la cavalerie. Il rapporte des 
						renseignements importants. L'ennemi bat en retraite sur 
						Avricourt et Sarrebourg protégé par des arrières-gardes. 
						Le Bois Banal et le Clair Bois sont inoccupés. Domèvre 
						est tenu par une Compagnie environ qui accueille la 
						reconnaissance à coups de fusil. La 71e Division exécute 
						des reconnaissances tous les jours. Le 17, les 
						avant-postes de la 142e Brigade sont portés sur la ligne 
						Brouville, Merviller, Veney. Le 6e Bataillon doit 
						fortifier la rive gauche de la Meurthe et le 5e 
						Bataillon le Bois de Moncelle. Le 22 et le 23, les 
						reconnaissances se multiplient sur Merviller, 
						Sainte-Pôle, Ancerviller. Le 24, l'ennemi s'enhardit et 
						lance des reconnaissances qui se heurtent aux nôtres. Il 
						s'établit au sud de Montigny. Le 25, le 170e culbute 
						l'ennemi à Migneville et Montigny dégageant ainsi le 
						front de la Division. Pendant ce temps, le Régiment 
						travaille d'arrache-pied à l'organisation de la rive 
						gauche de la Meurthe. Le 26 septembre, le Chef de 
						Bataillon MICANEL, du 217e , nommé Lieutenant-Colonel, 
						prend le commandement du 221e Régiment d'Infanterie. Le 
						27 septembre, le 6e Bataillon reçoit l'ordre de faire 
						avec un bataillon du 217e une reconnaissance sur Barbas 
						et Blamont. Les 21e et 24e Compagnies réussissent à 
						pousser sur la crête Est de Domèvre. Les pertes sont de 
						2 tués et 7 blessés.
 
 Prise des Avant-Postes à l'Est de Badonviller. - Le 6e 
						Bataillon reçoit alors l'ordre d'aller prendre les 
						avant-postes à Badonviller. Le Bataillon occupe la 
						ligne, ferme des Bordes-Saint-Maurice. Le 5e Bataillon 
						continue ses travaux. Le 29, le 6e Bataillon, relevé par 
						un Bataillon du 170e, rejoint la Chapelle. Jusqu'au 6 
						octobre, les travaux se poursuivent autour de Baccarat. 
						Le 6, le 5e Bataillon va relever le 309e aux 
						avant-postes dans le secteur Veney-Vacqueville. Jusqu'au 
						10 novembre, les Bataillons alternent aux avant-postes 
						par périodes de 6 jours. Le 5e Bataillon continue à 
						organiser défensivement la Chapelle ; le 6e est chargé 
						de l'organisation de Baccarat. De fréquentes 
						reconnaissances sont poussées jusqu'à la Vallée de la 
						Vesouze, le Clair Bois et Domèvre.
 
 Secteurs d'Hablainville et Manonviller. - Après 15 jours 
						de repos à Vennezey et Saint-Broingt, le Régiment 
						relève, le 10 décembre, le 358e dans le Sous-Secteur d'Hablainville. 
						Le 6e Bataillon tient Vaxainville, Pettonville et 
						Reclonville, le 5e Bataillon tient Bureville, avec 
						compagnies détachées à Ogeviller et à la Côte 289. Des 
						reconnaissances ont lieu chaque jour sur Chazelle, 
						Reillon, Condrexon, les Haies d'Albe, le Rois des 
						Prêtres, le Bois Banal, le Bois le Comte rapportant des 
						renseignements importants. Partout le travail 
						d'organisation se poursuit. Le 30 décembre, le 221e 
						décale sur la gauche et occupe un secteur très étendu, 
						le 6e Bataillon occupe Benaménil, Domjevin, Thiébauménil, 
						Manonvillers et le fort, Saint-Clément et Lazonxe, 
						détachant des postes avancés.
 Le 5e Bataillon occupe Chenevières, l'Etat-Major à 
						Vathimenil. Le 31 décembre, une petite attaque sur 
						Domjevin est aisément repoussée. Le 1er janvier, pendant 
						la nuit, l'ennemi s'avance en force sur le fort de 
						Manonvillers où il incendie deux baraques d'officiers et 
						se retire. Le Régiment garde le secteur-de Vathimenil 
						jusqu'au 20 janvier. Dans l'intervalle des 
						reconnaissances importantes ont eu lieu sur Reillon qui 
						est occupé. Le 9 janvier, les lignes sont poussées en 
						avant de plusieurs centaines de mètres. Le fort est 
						maintenant tenu solidement. Le 10, l'ennemi attaque sur 
						Domjevin. La section qui occupe la station se replie 
						mais réoccupe ses emplacements á la nuit, appuyée par 
						les 17e et 18e, Compagnies. Ces deux Compagnies creusent 
						dé suite des tranchées tout autour du village. Le 21 
						janvier, le Régiment est relevé et va relever à son tour 
						le 358e dans le secteur d'Hablainville. Des 
						reconnaissances ont lieu tous les jourt sur les Hayes 
						d'Albe, Domèvre, le Bois Banal, Notre-Dame-de-Lorette.
 
 Patrouille du sergent VERDENNA. - Le 23 janvier, le 
						Sergent VERDENNA part en patrouille avec 3 hommes et, 
						brusquement, il se trouve aux prises avec une forte 
						reconnaissance sur laquelle il ouvre le feu. L'ennemi 
						riposte et un de ses hommes est blessé. Il le fait 
						emporter par les deux autres et, resté seul, il continue 
						à faire le coup de feu, maintenant l'ennemi en respect 
						et couvrant le retour de sa patrouille.
 Pendant tout le mois de février le Régiment garde le 
						même secteur. Le 13 février, l'ennemi occupe Domèvre et 
						en chasse la population.- Toutes les hauteurs à l'Est de 
						Domèvre, le Château de Domèvre et le Bois des Prêtres 
						sont également occupés par l'ennemi. Le 27 février, 
						reconnaissance sur la Côte 297. L'ennemi attaque en 
						force sur Breménil, la Chapelotte et la Vallée de 
						Celles. L'ennemi ne parvient qu'à rapprocher ses lignes 
						et à occuper la crête sud de Montreùx, le Bois des 
						Hayes, le Hameau d'Ancerviller et le Clair Bois.
 A partir du 11 mars, la 71e Division fait partie du D. 
						A, L. (Détachement d'Armée de Lorraine). Le 19 mars, le 
						Régiment occupe avec succès la tête de Pont de 
						Saint-Martin. En une nuit les tranchées sont achevées et 
						les réseaux posés.
 
 Occupation du Secteur Ancerviller-Grand Bois. - Mars 
						Juin 1915. - Le D. A. L. décide alors d'une nouvelle 
						répartition des forces .et le-20 mars le 5e Bataillon, 
						relevé de Saint-Martin par la 2e D. C, se porte sur 
						Reherrey et Vaxainville. Le 6e Bataillon va relever la 
						ligne Ancerviller-Grand Bois. Le sous-secteur tenu par 
						le 6e Bataillon et deux Compagnies territoriales va d'Ancerviller 
						inclus à la Corne S.-E. du Grand Bois. L'ennemi 
						fortement retranché tient le Hameau d'Ancerviller, la 
						lisière sud du Bois des Chiens et la partie Nord du Bois 
						des Hayes. Un bataillon du 38e Territorial est adjoint 
						au Régiment pour l'aider dans l'organisation défensive 
						.du secteur. Les deux bataillons alternent en ligne tous 
						les 4 jours et, à la fin du mois de mars, le secteUR 
						commence déjà à s'organiser sérieusement. Le 3 avril, 
						une reconnaissance suite Hameau d'Ancerviller trouvé le 
						Hameau occupé au moins par une Compagnie. Une petite 
						attaque sur Couvey, le 17, est facilement repoussée. Les 
						relèves continuent régulièrement entre les bataillons 
						jusqu'au 22 juin.
 Le 22 juin, le 6e Bataillon, qui était alerté depuis 3 
						jours, est mis à la disposition de la 2e D.C. qui 
						entreprend des opérations tendant à avancer les lignes 
						dans la région Veho-Reillon. Il tient la ligne jusqu'au 
						26, sous un bombardement incessant par obus de gros 
						calibre. Il repousse avec succès toutes les 
						contre-attaques ennemies. Relevé le 26 au soir, il passe 
						en réserve. Le 3 juillet, le 6e Bataillon remonte en 
						ligne au Bois San Nom, relever le 6e Bataillon du 309. 
						Relevé le 13, il va alors au repos à Vacqueville.
 Le 6e Bataillon reste à Vacqueville jusqu'au 20 juillet, 
						à cette date il relève le 5e Bataillon qui est en ligne 
						depuis près d'un mois. Pendant les mois d'août et de 
						septembre, les deux bataillons se relèvent 
						périodiquement.
 
 Secteur de Xon-Nerroy. - Le 30 septembre, le 5e 
						Bataillon est mis à la disposition du D.A.L. et dirigé 
						sur Faul-Saint-Pierre. Le 1er octobre, le Bataillon 
						cantonne à Belleau. Il est réserve de la 59e Division et 
						doit alterner avec un bataillon du 314e pour fournir la 
						garnison du point d'appui Xon-Norroy (N.-E. de 
						Pont-à-Mousson). La première relève a lieu le 5 octobre 
						au soir, dans le secteur de Morville-sur-Seille.
 
 Retour dans le Secteur d'Ancerviller. - Le 1er novembre, 
						le 5e Bataillon, ramené par des autos, débarque à 
						Merviller et retourne cantonner à Vacqueville. Après 3 
						jours de repos il relève le 6e Bataillon au Grand Bois 
						et à Ancerviller.
 Les bataillons alternent en ligne de janvier à juin 
						1916. Le temps est particulièrement mauvais pendant les 
						trois premiers mois de l'année.
 A signaler, le 28 mars, un coup de main réussi par le 
						Sous-Lieutenant BAUDOUIN qui, après une rapide incursion 
						dans un P.P. ennemi du Bois de Houleau, tue trois Boches 
						et ramène le-corps d'un Gefreite.
 Le 16 mai, le Lieutenant-Colonel MICANEL est nommé 
						Officier de la Légion d'Honneur.
 Le 27 mai, le 6e Bataillon du 309e est adjoint au 
						Régiment et relève le centre de résistance d'Ancerviller. 
						Le 6e Bataillon du 309 e devient le 4 e Bataillon du 
						221e.
 Le 3 juin, après 2 heures de bombardement sur la 
						Bergerie et Ancerviller, l'ennemi tente un coup de main 
						sans résultat sur la Tête de Sape de l'Enclos.
 Le 8 juin, la 71e Division est relevée par la 45e 
						Division. Le régiment est relevé par le 3e mixte Zouaves 
						et Tirailleurs.
 Le 221e peut être fier de la tâche accomplie par lui en 
						Lorraine. Le travail fait est considérable et sur 
						l'énorme front de la Mer aux Vosges, le sous-secteur de 
						Sainte-Pole peut être considéré sans fausse modestie 
						comme un modèle. L'organisation du Grand Bois, d'Ancerviller, 
						de la Bergerie (5e et 6e Bataillons) du Bois Le Comte et 
						du Bois Banal (4e bat.) est son œuvre.
 
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