- Nommé à l'école forestière
de Nancy par arrêté ministériel du 9 octobre 1877 (Journal
officiel du 10 octobre
1877)
- Affecté à la 9ème compagnie bis active du corps des chasseurs
forestiers en tant que capitaine en second par décret du
Président de la république du 10 août 1886
- Chevalier du mérite agricole par arrêté du 2 août 1904 du
ministre de l'agriculture (Journal officiel du 9 août 1904)
- Officier d'académie par arrêté du 2 janvier 1908 du ministre
de l'Instruction publique et des Beaux-arts.
Revue des eaux et
forêts
Année 1913
Ed.Laveur, Paris
Nécrologie.- M. Batho,
inspecteur des Eaux et Forêts à Vesoul, est décédé le 5 janvier
dernier. Il était légèrement grippé ; c'était un simple malaise
qui n'inspirait aucune inquiétude, quand la mort l'a surpris
subitement, une nuit, pendant son sommeil.
Il y a eu de doubles funérailles à Vesoul et à Blamont
(Meurthe-et-Moselle), où a eu lieu l'inhumation, le 9 janvier.
A Vesoul, l'assistance était très nombreuse ; tous les hauts
fonctionnaires de la ville étaient présents ; on ne comptait pas
moins de 14 agents forestiers parmi lesquels MM. Schlumberger,
Schaeffer, Perrin, conservateurs ; Gazin, Jacquot, Prost,
Inspecteurs ; de Larminat, Galand, Mendès, inspecteurs adjoints.
Le défunt était célibataire ; le deuil était conduit par son
frère, juge de paix à Cirey, son beau-frère le Dr Hanriot et son
cousin M. Lamasse, ancien inspecteur.
Un discours a été prononcé par le secrétaire général de la
Préfecture, remplaçant le Préfet absent. Puis M. Millischer,
inspecteur à Vesoul, s'est exprimé en ces termes :
« Mesdames,
« Messieurs,
« J'ai le pénible devoir d'adresser au nom de l'Administration
forestière tout entière et en particulier au nom des agents de
la 32e conservation, un dernier adieu au bon et regretté
camarade qu'une mort aussi soudaine que prématurée vient
d'enlever à l'affection de ses parents et de ses amis.
« Louis Batho est né à Cirey-sur-Vezouze, le 1er mai 1858. Après
de brillantes études au collège de la Malgrange à Nancy, il
entra à l'Ecole forestière en 1877 à l'âge de 19 ans. Il en
sortit en 1879 pour occuper successivement comme garde général,
après une année de stage à Nancy, les postes d'Arreau et de
Bruyères. Nommé inspecteur adjoint en 1886 il fut appelé à gérer
le cantonnement de Cornimont, puis celui de Remiremont, où il
resta jusqu'à sa promotion au grade d'inspecteur. Il fut
installé en cette qualité à Fraize, en juin 1898, puis nommé en
1901 à Vesoul, qu'il ne devait plus quitter.
« Dans les étapes successives de sa carrière, Batho se fit
remarquer par un travail scrupuleux, un zèle sans défaillance,
une grande compétence et un caractère loyal et franc. Il fut
pour ses chefs un collaborateur précieux dont les avis éclairés
étaient toujours écoutés et appréciés.
« Ses brillantes qualités l'eussent, sans aucun doute, désigné
pour le grade supérieur s'il eût été moins modeste. Pendant ces
sept derniers mois, n'a-t-il pas, en effet, rempli par intérim,
avec une distinction rare et une compétence consommée, les
fonctions délicates de conservateur ?
« Comme collègue il fut toujours un conseiller prudent et sûr,
un camarade obligeant et dévoué. Ses pairs, à de récentes
élections, l'avaient choisi, à une forte majorité, pour faire
partie du conseil de discipline des agents, témoignant ainsi de
l'estime qu'ils avaient en la droiture, la loyauté et
l'indépendance de son caractère.
« Comme chef, il fut foncièrement bon et juste: aussi était-il
aimé de tous ses subordonnés : leur deuil attristé, les larmes
qui perlent sous leurs paupières et l'empressement qu'ils ont
mis à venir, quelques-uns de fort loin, lui rendre un suprême
hommage, disent mieux que tous les discours, les sentiments de
respectueuse affection qu'ils éprouvent pour lui.
« Que dirai-je de l'ami, du camarade ? Tous ceux qui l'ont connu
ou approché un peu ont pu apprécier son accueil toujours cordial
et goûter le charme de sa conversation toujours gaie et pleine
d'esprit.
« Batho était le compagnon loyal, sûr, d'une obligeance
inépuisable, d'une urbanité parfaite, dont la bonté et la
bienveillance ont laissé partout de vivaces souvenirs.
« Agent distingué, excellent collègue, chef bienveillant, ami
fidèle, Batho fut de plus un frère aimant et dévoué et voici
qu'il n'est plus. Il n'est pas de paroles pour dire la douleur
et l'émotion qui m'étreignent. Au nom de la 32e conservation et
de l'Administration forestière tout entière je m'incline bien
tristement devant ce cercueil où repose celui que nous pleurons
tous et j'adresse à ses parents l'expression émue de mes vives
condoléances.
« Mon cher Batho, adieu !»
Après M. Millischer, M. le conservateur Schlumberger a prononcé
les paroles suivantes :
« Messieurs,
« A celui qui fut mon camarade de promotion et mon ami très
cher, je veux à mon tour adresser un dernier adieu ; je veux
dire aussi combien Batho sera regretté par tous les anciens
élèves de la 53e promotion.
« A l'école déjà, il était aimé de tous parce qu'il était gai,
serviable et bon et dans les différents postes qu'il a occupés,
ensuite, ces belles qualités lui ont valu des amitiés solides et
durables.
« On l'appelait partout « l'ami Batho» et ce qualificatif, qui d
habitude accompagnait son nom, constitue le plus bel éloge qu'on
puisse, faire de lui.
« Les hasards de la carrière forestière nous ont souvent
rapprochés et je n'oublierai jamais l'accueil si aimable, si
chaud, que je recevais de lui quand j'allais le voir.
« Et Batho n'était pas seulement un ami fidèle ; c'était aussi
un forestier de grande valeur.
« Il joignait à une intelligence développée, un jugement très
sûr et traitait toutes les affaires avec une réelle distinction.
« S'il n'a pas obtenu le grade supérieur, c'est qu'il ne l'a pas
voulu, s'étant toujours refusé à faire des démarches dans ce
but, même celles obligatoires.
« Mon cher Batho, tes camarades de la 53e promotion te disent
adieu avec une profonde tristesse : tu étais un des meilleurs
d'entre eux et ils garderont fidèlement ton souvenir. »
Un préposé M. Royer a dit ensuite d'une façon touchante les
regrets du personnel, et M. Gaudel ceux de ses intimes.
A Blamont, au milieu d'un nombre considérable d'amis, se
trouvaient MM. Rodolphe, Cardot, de Liocourt, inspecteurs,
Vaillant, inspecteur adjoint, Fade, garde général.
Au cimetière, M. Rodolphe, a prononcé un discours dont nous
donnons ci-après le plus large extrait :
« Mesdames, Messieurs, des voix plus autorisées que la mienne
ont déjà fait l'éloge de celui que nous accompagnons. Je me
ferais cependant un reproche de quitter cette tombe autour de
laquelle la mort nous réunit par un de ses coups si brusques, si
imprévus, sans dire un dernier adieu à un bon à un excellent
camarade.
« La carrière de Louis Batho fut courte ; elle fut modeste, car
il la voulut telle ; elle fut bien remplie.
« Partout où il a passé Batho a laissé le meilleur souvenir.
Très dévoué à son service, très déférent pour ses supérieurs,
tout en sachant garder sa valeur personnelle, il était pour ses
inférieurs un chef idéal et un véritable ami. Tous savaient
qu'ils pouvaient avoir en ce cœur élevé et généreux la plus
entière confiance ; tous étaient assurés de toujours trouver
auprès de lui un bon conseil et un appui. Sa nature franche,
cordiale, ouverte, attirait, imposait la sympathie ; pour peu
qu'on le connût on ne pouvait se refuser à lui vouer une sincère
amitié.
« Tel fut Batho. Je comprends le vide que son départ sera pour
les siens; ce vide ne sera pas moins ressenti par tous ses
camarades et par le Corps forestier entier. Il était un agent de
valeur : on ne pouvait lui reprocher que sa trop grande
modestie, et ce reproche fait encore son éloge.
« Lorsqu'il y a quelques mois, passant quelques heures à Nancy,
tu me faisais l'agréable surprise d'une visite, comme je
protestais, la trouvant trop courte, tu me promettais de revenir
cet hiver et de me dédommager ; je ne pensais guère, mon cher
Batho, au triste devoir qui m'incombe aujourd'hui. Repose et
jouis de la paix que tu as bien méritée. Sois assuré que nous
tous, qui t'avons connu, nous te garderons un pieux souvenir.
Que notre consolation soit dans l'espoir de te retrouver dans
l'éternité »
Gil Blas
15 janvier 1913
- Nous apprenons la mort -
[...] de M. Louis Batho, inspecteur des eaux et forêts, décédé
subitement, à Vesoul (Haute-Saône), à l'âge de 54 ans.
Le Figaro
15 janvier 1913
- Nous apprenons la mort -
[...] de M. Louis Batho, inspecteur des eaux et forêts, décédé
subitement, à Vesoul (Haute-Saône), à l'âge de cinquante-quatre
ans. |