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Presse - Journal L'Echo d'Alger - 1912-1934
 


  • 21 juillet 1912

Sous la Botte Allemande
Jusque sous les corsets des Alsaciennes, les Teutons veulent arracher le souvenir de la France
LUNÉVILLE, 20 juillet. - Un voyageur de commerce vient de faire parvenir la lettre suivante à un de nos confrères, le «  Journal de Lunéville » :
«  De passage à Héning, je vous écris sous le coup de la colère. Je me trouvais lundi soir à la douane Deutsch-Avricourt, au moment où arrivait de Lunéville un train bondé d'Alsaciens, qui y, étaient allés pour assister à la revue du 14 juillet.
«  II fallait voir la rage des gendarmes et des gabelous prussiens !
«  Ils se sont précipités sur les arrivants, et avec des injures leur ont arraché violemment les petites fleurs blanches et les insignes qui n'avaient rien de séditieux, que ces annexés avaient achetée en souvenir de ce 14 juillet.
«  Les corsages des dames n'ont pas été épargnés ; toutes, ou à peu près toutes ont été obligées d'ouvrir publiquement leurs corsages, afin de laisser voir s'il n'y avait pas dans les corsets une fleurette ou un petit ruban de France. Cet outrage était aussi odieux que honteux.
«  Les sacs à mains, les poches, les portefeuilles ont été impitoyablement fouillés, retournés.
«  Heureux ceux et celles qui, malgré tout, ont pu passer en fraude quelques fragiles et minuscules emblèmes qui leur rappelleront la France regrettée.
«  Vraiment ! les Teutons n'ont pas changé depuis 1870 ! Ils sont, toujours aussi butors. »


  • 16 septembre 1912

LUNEVILLE, 15 septembre. - Ce matin à 10 heures ont eu lieu à Fremonville, les obsèques. du capitaine Desfrères, du 1er tirailleurs algériens, tué. au Maroc.
Le capitaine Desfrères était le fils de l'ancien maire de Fremonville.


  • 28 décembre 1912

UN AVION FRANÇAIS PASSE LA FRONTIÈRE
La tempête avait fait dévier l'avion
NANCY, 27 décembre. - Un aéroplane français, monté par le lieutenant Glaize-Pelloux a atterrit près d'Avricourt à quelques centaines de mètres en territoire d'Alsace-Lorraine.
Les autorités allemandes tenant compte, très courtoisement, de la tempête qui avait fait dévier l'avion, laissèrent repartir l'aviateur et son aéroplane par chemin de fer.


  • 29 décembre 1912

DEUX AVIATEURS S'EGARENT EN ALSACE-ORRAINE
Le récit de l'incident
NANCY, 28 décembre. - On fournit les détails suivants sur l'atterrissage de deux officiers français en Alsace-Lorraine, annoncé hier :
Le lieutenant aviateur Glaize, de l'escadrille de Nancy, était parti pour, effectuer une reconnaissance sur la frontière, dans la direction de la gare de Deutsch-Avricourt. Sur son biplan il avait, comme passager, un officier de la garnison: de Nancy ; son moteur ayant des ratés, le lieutenant Glaize jugea prudent d'atterrir pour effectuer les réparations. Le temps était extrêmement brumeux, et empêchait de voir le soit et de s'orienter. Glaize ne s'aperçut pas. qu'il avait passé la ligne-frontière et qu'il allait sur le territoire de la commune annexée de Moussey.
Les douaniers allemands voyant l'avion atterrir, survinrent, et interrogèrent les deux officiers, puis les conduisirent devant le commissaire de police et le commandant de la garnison de Deutsch-Avricourt.
A l'issue de cette comparution, et après les explications fournies, les deux officiers français furent autorisés à repartir, mais à condition de démonter leur appareil et de revenir par la voie de terre.
Le lieutenant Glaize et son camarade obéirent ; laissant leur avion à la garde des gendarmes allemands, ils prirent l'Orient-Express pour gagner Lunéville.
Là, ils prirent des camions et des mécaniciens et repartirent pour Moussey où ils démontèrent leur biplan et l'emportèrent.


  • 18 janvier 1913

Condamnation d'un espion
BERLIN, 17 janvier. - Un employé de commerce, nommé Willy Worg, traduit devant le Tribunal de Leipzig pour espionnage et haute trahison, a été condamné à 4 ans de prison.
Worg avait été arrêté en mai 1912, à Deutsch Avricourt, au moment où il allait passer la frontière pour aller en France. Il était accusé d'avoir voulu communiquer à une puissance étrangère, la situation des fortifications et autres ouvrages militaires de Strasbourg.


  • 25 mai 1913

A NANCY
Voulaient-ils déserter ?
NANCY, 24 mai. - L'«  Etoile » annonce que, près de Vaucourt, deux anciens douaniers, Hilo et Simon, voyant trois chasseurs à cheval se diriger vers la frontière, les interpellèrent sous le prétexte de leur indiquer le chemin. Ils les emmenèrent dans un café, pendant que les trois soldats étaient attablés, un douanier alla rapidement prévenir les gendarmes qui arrêtèrent les trois chasseurs et les reconduisirent à leur caserne.


  • 18 août 1913

Notre Frontière de l'Est

LES SAINT-CYRIENS A LA FRONTIÈRE
Les Saint-Cyriens viennent de visiter la frontière. Cette photo a été prise près d'Avricourt


  • 5 septembre 1913

Les Manoeuvres de l'Est
NANCY, 4 septembre. - Les manoeuvres de la 11e division d'infanterie, dite «  division de fer », ont commencé aujourd'hui. Elles se dérouleront sur l'extrême frontière, de Nancy à Lunéville et à Blamont, sous la direction du général Poline, qui a sous ses ordres, en outre des quatre régiments d'infanterie de division de Nancy, quatre bataillons de chasseurs à pied, deux régiments de chasseurs à cheval et deux régiments de dragons de la division de Lunéville, et le 8e régiment d'artillerie.
Les manoeuvres de l'Est dureront quatre jours.


  • 30 novembre 1913

Un Espion Allemand
NANCY, 29 novembre. - La police vient d'arrêter et de mettre a la disposition du Parquet de Lunéville, un nommé Hermann, ancien sous-officier allemand, employé dans les carrières.
Au domicile d'Hermann on a trouvé les plans du chemin de fer d'intérêt local de Lunéville à Blamont et à Manonvilliers, ainsi que des indications sur les ouvrages d'art de cette région, avec des anotations, indiquant l'emplacement de leur trou de mine.
Hermann a été écroué. Il est maintenu au secret le plus absolu.


  • 16 janvier 1914

Un Jugement Scandaleux
Les espions allemands encouragés par des magistrats français
LUNÉVILLE, 15 janvier. - Le Tribunal correctionnel a rendu un jugement qui provoque une vive émotion et que l'opinion publique qualifie de scandaleux.
Il s'agit d'un sujet allemand, Charles Hermann, sous-officier de la landwehr, qui était employé comme contremaître aux travaux de la voie ferrée de Lunéville à Blamont et Badonviller et qui fut trouvé en possession de plans de ladite ligne, comprenant particulièrement les points où les mines devaient faire exploser les ponts, viaducs, etc., en cas d'invasion.
Les entrepreneurs Mège et Ferge étaient poursuivis en même temps pour imprudence commise en laissant ces plans traîner sur leurs bureaux ; les trois prévenus sont acquittés.
Le Tribunal déclarant mal fondés les moyens engagés par le ministère public, on prête à ce dernier l'intention de faire appel a minima.
Hermann était poursuivi pour espionnage. Or, il est démontré que, actuellement, une véritable nuée d'espions allemands fonctionne sur la frontière.
Le jugement du Tribunal de Lunéville ne peut qu'encourager leur audace. La population est indignée contre les magistrats.


  • 31 juillet 1914

Sur notre frontière de l'Est
NANCY, 30 juillet. - On assure que, la nuit dernière, des patrouilles de uhlans et de chevau-légers s'étaient approchées jusqu'aux poteaux-frontières. Dans la région d'Avricourt, les soldats, en tenue de campagne, occupent des positions très avancées, alors que leurs casernements. se trouvent à 18 kilomètres en arrière, c'est-à-dire à Dieuze et à Sarrebourg.
Dans cette ville, une grande activité règne. On transporte beaucoup de matériel dans les casernes, ainsi que des approvisionnements de toutes sortes.
Du côté de la France, les ouvrages sur les voies ferrées sont gardés par des sentinelles. Les troupes françaises vont, comme les troupes allemandes, garder la frontière. Des patrouilles de cavalerie de la garnison de Lunéville sont parties dans ce but.
La population de Nancy devient extrêmement nerveuse.
Depuis ce matin, la foule fait queue à la porte des banques et de la caisse d'épargne. On a dû établir des services d'ordre. En ville, il est absolument impossible de trouver de la monnaie.
Ni la Poste, ni les chemins de fer ni les commerçants n'acceptent plus de billets de banque. Il faut aller les échanger à la Banque de France.
Une grande animation règne à la gare, par suite de la rentrée en masse des permissionnaires de moissons, qui ont été rappelés. Toute la journée, les trains en ont amené à Nancy et à Lunéville.


  • 7 août 1914

A Morfontaine, près Longwy, les Allemands ont fusillé deux jeunes gens de 15 ans oui avaient prévenu les gendarmes français de l'arrivée de l'ennemi à Blamont (Meurthe-et-Moselle).


  • 29 septembre 1914

LES HOSTILITES EN LORRAINE
COMMENT LES FRANÇAIS REPRIRENT AVRICOURT
LONDRES, 28 septembre. - Le «  Daily Mail » publie le récit d'un officier d'artillerie français, sur la reprise d'Avricourt :
Dans la nuit qui précéda l'attaque, les positions allemandes furent bombardées par les canons lourds du fort de Manonvilliers, situé à quinze kilomètres. Le commandant des troupes françaises avait décidé de faire une attaque de flanc. Il laissa donc un simple rideau de troupes au centre, avec quatre batteries de canons. Quant au gros de nos troupes, il s'avança dans la direction du canal de la Marne au Rhin, sur le flanc gauche de l'ennemi. Les hommes avaient reçu l'ordre formel de ne pas parler, ni de fumer. Ils tenaient le fourreau de la baïonnette en main, de façon à éviter tout bruit.
Le canon de Manonvilliers tonnait toujours pour faire croire à une attaque de front. Mais à un certain moment, on entendit le coup sec d'un canon de 75. C'était le signal de l'action.
Aussitôt les batteries furent installées et ouvrirent un feu qui obligea. l'ennemi à s'enfuir, pendant que notre infanterie se glissait en avant. Les Allemands passèrent la frontière.
Quant à nous, nous avons rapidement repris nos avants-postes et nous avons réoccupé Avricourt, sans avoir perdu un seul soldat pour sa reprise. (Paris Echo.)


  • 18 mai 1930

Le grand compositeur Florent Schmitt et le concours international de musique d'Alger (8 et 9 juin 1930)
C'est avec une étonnante rapidité que les manifestations organisées en l'honneur du Centenaire de l'Algérie française se sont produites diverses, grandioses, patriotiques et artistiques; et nous voici presque à la veille d'assister à ce concours de musique qui, suscitant la venue à Alger de 8.000 musiciens, sera la conclusion brillante de toutes les fêtes auxquelles nous venons d'assister. Tous ces musiciens se disposent donc à l'heure actuelle, à affronter un jury de premier ordre formé des personnalités les plus hautes du monde musical de la Métropole, de l'Algérie voire de l'Etranger. Etant donné l'élite et le nombre de ces jurés, dont nous publions la liste, on aura le droit de penser que ce concours aura, en même temps, les allures d'un grand congrès musical.
Lors du dernier tournoi qui eut lieu à Alger en 1912, l'illustre Camille Saint-Saens avait bien voulu accepter la présidence d'honneur du Jury. Il est en effet de tradition qu'un grand nom plane sur ces fêtes de musique. Cette année, le comité d'organisation duquel font partie de vrais musiciens, a pu décider une des gloires de la Musique française à participer à cet événement artistique comme président d'honneur. Nous avons nommé Florent Schmitt qui a accepté de faire le déplacement à Alger.
Voici sur ce célèbre compositeur quelques notes brèves relevées dans l'ouvrage de P. O. Perroud, «  Autour de Florent Schmitt » communiquées par MM. Durand, éditeurs à Paris :
«  F. Chmitt est né à Blamont, dans la Meurthe-et-Moselle, le 28 septembre 1870, deux mois après la déclaration de guerre. La paix de Francfort laissa la petite ville à la France. La frontière fut tracée tout juste au delà. Ainsi, quand tant de familles lorraines - celles de M. Gustave Charpentier et de M. Gabriel Pierne, entre autres, qui vinrent se fixer à Paris - étaient par la nouvelle délimitation des territoires, mises en demeure d'émigrer, les parents de Florent Schmitt eurent le bonheur de sauvegarder leur foyer. Cette circonstance, pour nous, n'est certainement pas indifférente, car elle assura la paix de son enfance dans les sites où s'attachaient les souvenirs de sa race. Il grandit au creux d'un vallon des Vosges parmi les collines molles où la nudité du sol fait, à travers la teinte uniformément sombre des forêts, de larges taches rouges. »
L'oeuvre de Florent Schmitt est considérable et s'adresse aux genres les plus divers : «  La musique militaire ? Le compositeur a pour elle une vieille tendresse. La première audition des «  Dionysiaques » fut donNée au jardin du Luxembourg, dans l'éblouissante après-midi «  du 9 juin 1925, par la Garde Républicaine,, sous la direction de M. Guillaume Balay ». (Trois. ans après, jour pour jour, son éminent successeur, M. Pierre Dupont, présentait cette oeuvre magistrale au grand public algérien).
Et sur le génie de Florent Schmitt cette magnifique conclusion de M. André Coeroy : «  C'est l'ordonnance des pensées, et leur plénitude, et leur pulsation, qui donnent une grandeur et comme un reflet d'éternité a son oeuvre aussi dense qu'abondante ».
Voici la liste complète des membres du jury ; [...]


  • 10 octobre 1934

La star anglaise Frances Day est victime d'un accident d'auto
Nancy, 9 octobre. - Frances Day, la star anglaise, a été assez gravement blessée, près de Blamont (Meurthe-et-Moselle), ainsi que son chauffeur, dans Un accident d'auto.
Les jours de l'actrice ne sont pas en danger.

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