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Inauguration du temple israélite de Blamont.
 


Archives israélites de France - 1844

INAUGURATION DU TEMPLE ISRAÉLITE DE BLAMONT.
Le 23 février a eu lieu l'inauguration du nouveau temple que la communauté israélite de Blamont a fait construire. Cette intéressante solennité, à laquelle assistaient MM. les membres du consistoire israélite de Nancy et les autorités de Blamont, avait attiré une grande partie de la population de la ville et une affluence considérable d'israélites du dehors.
A l'heure indiquée, les tables de la loi, déposées sur une estrade décorée avec goût, ont été transportées processionnellement au tabernacle par MM. les membres du consistoire et quelques autres personnes notables désignées a cet effet : M. le grand rabbin de Nancy et M. le rabbin de Lunéville, ainsi que le ministre officiant accompagné de son choeur et de ses aides chantres, précédaient le cortège. Immédiatement après cette cérémonie touchante, qui a produit une douce impression sur toute l'assistance, M. le grand rabbin a prononcé, avec toute la dignité qui lui est particulière, un discours rempli des sentiments philosophiques les plus éclairés et empreint d'un esprit de tolérance, de fraternité et de charité qui honore également la religion qui en est la source et le ministre qui s'en est rendu l'organe d'une manière aussi distinguée. Ensuite, dans un discours sur la prière et les lieux de prières, M. le rabbin de Lunéville a décrit rapidement, et toujours avec des expressions heureuses, les beaux jours du Judaïsme, sa splendeur et son éclat à l'époque du temple; puis, a partir de sa destruction, ses nombreuses vicissitudes et ses temps de persécution, jusqu'à ce qu'enfin, grâce aux lumières du siècle, à la libéralité de nos institutions et à la haute protection du chef de l'État, il a retrouvé dans notre chère France une ère nouvelle de liberté et de bonheur.
Ce discours, aussi remarquable par l'élégance de la forme que par la profondeur des vues, a, ainsi que celui de M. le grand rabbin, constamment captivé l'attention bienveillante de l'auditoire.
Les chants religieux et une cantate en français, de la composition de M. Lévy, jeune ministre officiant, plein de zèle et de convenance, ont été généralement bien exécutés sous sa direction. Enfin une quête, dont le produit a été reparti entre les pauvres de la ville, sans distinction de religion, a dignement couronné cette solennité, qui pouvait être considérée comme une fête de famille, plutôt que comme une cérémonie d'un seul culte.
Le résultat le plus satisfaisant de cette solennité, c'est la preuve acquise que nos cérémonies religieuses ne manquent ni d'éclat, ni de dignité, et qu'au moyen d'un peu de bonne volonté et d'améliorations reconnues généralement indispensables, il serait facile de donner à notre culte extérieur les formes que réclament les justes exigences de notre époque. Il en résulte aussi, d'une manière non moins évidente, que la prédication ne manque pas d'organes éclairés et qu'avec de jeunes rabbins aussi instruits et aussi bien disposés, il serait déraisonnable de désespérer de l'avenir de l'Israélitisme français.
Ce nouveau temple, construit d'après les plans de M. Bernard Chaux, habile architecte attaché à la manufacture de glaces de Cirey, est d'un genre tout particulier qui a été généralement admiré. Ce qui le distingue surtout des autres synagogues, c'est que le rez-de-chaussée est tout de plain-pied, et que l'autel, qui se trouve ordinairement au centre, a été placé à l'extrémité près du tabernacle, avec lequel il ne fait qu'une jolie plate-forme un peu élevée et entourée d'un grillage. La communauté Israélite de Blamont ne s'est pas arrêtée à cette innovation bien innocente, qui cependant favorise singulièrement la vue intérieure du temple, le maintien de l'ordre et la libre circulation ; mais elle a encore, d'un commun accord, aboli l'ignoble vente des Mitswoth, qui, à la honte de l'administration existe encore aujourd'hui dans presque toutes les synagogues de France.


CORRESPONDANCE

Paris, le 11 juin 1844.
Monsieur le Rédacteur,
Veuillez avoir la bonté de m'accorder quelques lignes dans votre estimable journal, pour exprimer mon admiration a l'aspect de l'ordre et du recueillement que j'ai remarqués en entrant dans le temple israélite de la petite ville de Blamont (Meurthe) ; dans cette petite communauté, qui compte à peine quarante familles, on est parvenu à faire les deux réformes les plus urgentes : je veux parler de la prière en silence et de l'abolition de l'ignoble vente de mitswoth : en effet, y a-t-il quelque chose de plus révoltant que ces cris, ce commerce détestable, où le plus souvent (et dans les grandes villes surtout) les riches seuls ont la faveur d'obtenir des honneurs qui devraient appartenir à tout le monde.
En parlant de la synagogue de Blamont, je ne dois pas oublier surtout M. Lévy, jeune ministre officiant : son instruction et son talent comme chantre lui donnent droit à une place dans une communauté plus considérable. J'ai l'honneur d'être, etc.,
ARON LION, de Metz,
Sous-officier dans la garde municipale, à Paris. 

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