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                       Epidémie de toux à 
						Blâmont - 1780 
						 
                      
						Journal de médecine, chirurgie, pharmacie, & c. 
						Nov 1788. 
						 
						Description abrégée d'un catarrhe épidémique, qui a 
						régné à Blamont, en Lorraine, dans le printemps de 
						l'année 1780, & qui a été observé particulièrement à 
						l'hôpitaL de cette ville; par M. PORRIQUET, médecin de 
						cet hôpital. 
						Cette maladie 
						commençoit par un enrouement; mais bientôt le mal 
						passoit de la gorge à la poitrine. La toux, qui d'abord 
						étoit petite, augmentoit ensuite sensiblement, & 
						augmentoit bientôt au point d'être convulsive. Les 
						symptômes qui se manifestoient pendant cet accroissement 
						de la maladie, étoient la fièvre, le mal de tête, des 
						points de côté, des anxiétés, des douleurs vagues & 
						souvent des échauboulures. La respiration étoit si 
						gênée, que l'air ne pouvoit pénétrer dans la poitrine 
						sans produire une sterteur considérable, qui se faisoit 
						entendre fort loin des malades; 
						Les causes éloignées de ce catarrhe, consistoient 
						vraisemblablement dans quelque vice particulier répandu 
						dans l'air; mais j'ai pensé que la cause prochaine n'étoit 
						autre chose que l'épaississement & l'âcreté de la lymphe 
						contenue dans l'estomac & dans les vaisseaux du poumon ; 
						car tous ceux qui en étoient affectés, soit adultes, 
						soit enfans, vomissaient très-fréquemment des matières 
						muqueuses, gluantes, sentant l'aigre, & expectoroient 
						une grande quantité de pituite visqueuse. 
						L'affection particulière de l'estomac, m'a déterminé à 
						donner à cette maladie le nom de toux stomacale, & á 
						regarder les vomitifs comme le premier & le plus 
						essentiel dés remèdes. Pour les adultes, je divisoïs un 
						gros d'ipécacuanha en poudre, en deux ou trois prises, à 
						donner de deux heures en deux heures. 
						J'ai été obligé de faire saigner plusieurs malades, les 
						uns une fois, & les autres plusieurs, pour prévenir le 
						catarrhe suffoquant qui menaçoit leurs jours : les 
						enfans ont été quelqusfois dans ce cas. 
						Après ces premiers remèdes, les boissons béchiques, les 
						loochs incisifs étoient employés avec beaucoup 
						d'avantage. Il falloit répéter plus ou moins les 
						laxatifs suivant que la saburre paroissoit plus ou moins 
						tenace. 
						Ces moyens ne suffisoient pas toujours pour calmer cette 
						toux irritante & convulsive; soupçonnant alors qu'il y 
						avoit dans les adultes, comme dans les enfans, quelque 
						levain aigre sur l'estomac, j'ai donné, aux uns & aux 
						autres, des prises de poudre d'yeux d'écrevisses, & j'ai 
						eu la satisfaction de voir presque toujours la toux 
						devenir moins forte & moins fréquente. 
						Dans le déclin de la maladie, il falloit avoir recours 
						aux purgatifs, & même les répéter. Je purgeois les 
						enfans avec la cévadille, & plusieurs d'entre eux 
						rendoîent des vers.  |