| Templiers en 
						Lorraine - A. Digot
 (notes renumérotées)
 
 Mémoires de 
						la société d'archéologie lorraine1868
 Mémoire sur les 
						établissements de l'ordre du temple en Lorraine(Duchés de Lorraine et de Bar, évêchés de Metz, Toul et 
						Verdun)
 Par M. Aug. Digot (1).
 
 I.
 Depuis longtemps les 
						amis de nos antiquités civiles et ecclésiastiques 
						désirent la publication d'une histoire des Templiers 
						plus exacte que celles dont nous sommes déjà en 
						possession. Il est, en effet, certain que les ouvrages 
						consacrés à l'histoire de cet ordre célèbre sont 
						extrêmement incomplets. Un grand nombre de faits 
						nouveaux ont été découverts depuis une cinquantaine 
						d'années et fourniront la matière d'additions 
						considérables aux récits anciens; tout ce qui concerne 
						les erreurs et la condamnation des chevaliers du Temple 
						est à refaire, parce qu'on a retrouvé une partie 
						considérable de la procédure instruite contre eux, 
						procédure que l'on croyait anéantie et qui jette un jour 
						tout nouveau sur la question, jusqu'ici si obscure cl si 
						embarrassée, de la culpabilité des Templiers. Enfin, les 
						renseignements statistiques renfermés dans les ouvrages 
						aujourd'hui publiés sont insuffisants et ne peuvent 
						donner une idée nette du nombre des établissements 
						possédés par les Templiers, de leur importance, des 
						ressources qu'ils pouvaient fournir et de la destination 
						qu'ils ont reçue plus tard.Il est évident qu'une statistique nouvelle et aussi 
						complète que possible des maisons appartenant à cet 
						ordre célèbre présenterait beaucoup d'intérêt, et serait 
						un grand secours à celui qui voudrait s'occuper de 
						l'histoire des Templiers. Mais il est certain, d'un 
						autre côté, qu'une seule personne ne peut actuellement 
						se charger de la publication d'une pareille statistique, 
						et que les éléments de ce travail doivent être préparés 
						dans chaque province. C'est là seulement que peuvent 
						être élaborés avec succès des mémoires particuliers, 
						dont la réunion permettra de composer plus tard une 
						statistique générale.
 C'est, selon toutes les probabilités, dans le but que 
						nous signalons, que la douzième des questions posées à 
						la section d'archéologie et d'histoire du congrès 
						scientifique tenu à Reims était ainsi conçue : «  Quelles 
						furent, dans la province de Champagne, les maisons de 
						l'ordre du Temple, et quelle en était l'importance ? »
 Il est à regretter que cette question intéressante n'ait 
						point été abordée ; mais nous avons voulu profiter de la 
						réunion du congrès archéologique pour traiter une 
						question d'une nature semblable, et nous nous sommes 
						proposé de rechercher, dans le présent mémoire, quels 
						étaient les établissements de l'ordre du Temple dans la 
						province de Lorraine, et quelle était l'importance de 
						ces établissements.
 Ce mémoire se divisera naturellement en deux parties 
						distinctes.
 Dans la première, nous rapporterons brièvement les faits 
						qui se rattachent à l'histoire des maisons dont nous 
						venons de parler. La seconde renfermera l'énumération de 
						chacune de ces maisons, et fera connaître la destination 
						qui lui a été donnée après la suppression de l'ordre des 
						Templiers.
 Nous devons encore, avant d'entrer en matière, présenter 
						deux observations qui nous semblent utiles.
 En premier lieu, nous avertissons que par le mot 
						province de Lorraine, nous entendons non-seulement le 
						duché de Lorraine, mais encore le duché de Bar et le 
						temporel des trois évêchés de Metz, Toul et Verdun.
 Nous avons dit le temporel, parce que, bien que des pays 
						relevassent presque en entier au spirituel des trois 
						évêchés que nous venons de nommer, cette règle souffrait 
						d'assez nombreuses exceptions: ainsi, nous parlerons 
						plus loin de trois maisons de Templiers situées dans le 
						Barrois, et qui néanmoins se trouvaient placées, l'une 
						dans le diocèse de Châlons-sur-Marne, et les deux autres 
						dans celui de Trèves.
 En second lieu, il ne faut pas oublier qu'à raison du 
						long espace de temps qui s'est écoulé depuis la 
						suppression de l'ordre du Temple, presque tous les 
						titres et les diplômes concernant les établissements de 
						cet ordre, ont été détruits ou égarés, et qu'il faudra 
						par conséquent attribuer en grande partie à l'absence de 
						ces titres originaux les lacunes ou les erreurs que l'on 
						remarquera dans ce mémoire, pour la composition duquel 
						nous nous sommes livré à de consciencieuses recherches.
 II. Nous ne savons pas 
						d'une manière positive à quelle époque furent fondées 
						les premières maisons de l'ordre du Temple en Lorraine, 
						mais il nous parait probable que son plus ancien 
						établissement est celui de Metz. C'est, du moins, ce que 
						rapporte Philippe de Vigneulle : «  Pareillement tant par 
						après, dit-il, et durant aussi la vie d'icelluy saint 
						Bernard, c'est assavoir en l'an mil cent et xxiij durant 
						le règne de devant dit Henry l'empereur V de ce nom et 
						du devant dit Loys le Gros roi de France, et d'Estienne, 
						évesque de Metz, furent premier fondez et establis les 
						Templiers et ceulx de l'hospital de Jherusalem, 
						lesquels, à ceste heure présente, tiennent leur siège à 
						Saint-Jean-de-Rodes (2) ».Il est utile de faire remarquer l'erreur de date commise 
						par le chroniqueur messin ; il est impossible que 
						l'ordre des Templiers, créé à Jérusalem en 1118, ait 
						possédé une maison à Metz cinq années plus tard. On sait 
						que les deux premiers établissements qu'il eut en 
						Occident furent fondés en 1129 et 1130. Il paraît que 
						c'est en 1133 seulement que les Templiers 
						s'introduisirent à Metz: Agnès, abbesse de Sainte-Glossinde, 
						leur céda, du consentement de sa communauté, une 
						chapelle dédiée à saint Maurice (3) ; mais des dons 
						considérables leur ayant été faits quelques années 
						après, ils quittèrent cet emplacement et firent 
						construire un assez beau monastère et une église, qui 
						subsiste encore et se trouva plus tard comprise dans 
						l'enceinte de la citadelle de Metz (4).
 Une fois établis dans cette ville, les Templiers ne 
						tardèrent pas à s'étendre dans le reste du diocèse. Ils 
						fondèrent des maisons à Cattenom, à Richemont, à Millery, 
						à Gelucourt ; mais nous ignorons les dates de ces 
						fondations.
 Les progrès de l'ordre du Temple dans le diocèse de 
						Verdun furent aussi très-rapides. Ils eurent de bonne 
						heure une maison à Verdun ; et, vers le milieu du XIIe 
						siècle, Alberon de Chiny, évêque de cette ville, leur 
						donna des terres au pied de la côte d'Hattonchâtel, pour 
						y construire un hospice destiné aux pèlerins (5).
 Ils s'établirent successivement dans les quatre 
						localités du diocèse, où on leur céda d'anciens prieurés 
						; ces prieurés étaient ceux de Doncourt, connu 
						aujourd'hui sous le nom de Doncourt-aux-Templiers, de 
						Marbotte, de la Warge et de Saint-Jean, près de la ville 
						d'Etain (6).
 On les voit aussi posséder des maisons dans deux 
						localités qui dépendaient du Barrois, mais relevaient au 
						spirituel du diocèse de Trèves. Nous voulons parler de 
						la petite ville de Longuyon et du village de 
						Pierrevillers.
 Leurs établissements dans le diocèse de Toul s'élevèrent 
						au nombre de douze, mais quelques-uns ne furent fondés 
						que dans le cours du XIIIe siècle. Dans la dernière 
						partie de ce travail, nous rapporterons ce qui concerne 
						chacun d'entre eux et nous nous bornerons ici à en citer 
						les noms. Libdo, près de Toul; Saint-Georges, près de 
						Lunéville ; Cercueil, Couvert-Puits, Dagonville, 
						Jezainville, Brouvelieures, Baru, Reusanville, Xugney, 
						Norroy et Virecourt. On ne sait pas quels furent les 
						fondateurs de la plupart de ces maisons ; mais il est 
						probable que les ducs de Lorraine ne furent point 
						étrangers à plusieurs des riches donations faites aux 
						chevaliers du Temple. Il semble même que la maison 
						ducale fit profession d'un grand attachement pour 
						l'ordre.
 Si l'on peut s'en rapporter aux assertions de Chevrier, 
						quelques Templiers, profitant de leur ascendant sur 
						l'esprit d'Agnès de Bar, veuve du duc de Lorraine Ferry 
						li, auraient déterminé cette princesse à se rendre en 
						Palestine. Comme il lui fut impossible de remplir cet 
						engagement, ces chevaliers lui persuadèrent que le 
						meilleur moyen d'acquitter cette promesse était de leur 
						donner des biens considérables. Agnès suivit leur 
						conseil et se dépouilla si bien en leur faveur, que ses 
						filles se trouvèrent réduites à un état de gène, indigne 
						de leur rang (7).
 Quoi qu'il en soit de la vérité de ce fait, qui nous 
						semble peu probable, il est certain que les Templiers 
						étaient regardés d'un oeil favorable par Thiébaut 1er, 
						fils d'Agnès de Bar. Ce prince leur accorda, en 1217, 
						des privilèges importants, c'est-à-dire des droits 
						d'usage très-étendus dans les forêts du domaine ducal, 
						ainsi que la glandée et la paisson pour les animaux qui 
						leur appartenaient; et, dans le cas où l'exercice de ces 
						droits aurait occasionné quelque dommage, les Templiers 
						devaient seulement le réparer, mais ne pouvaient être 
						condamnés à aucune amende. Enfin, quand le précepteur de 
						la province se rendait à la cour du prince, il devait 
						être défrayé, ainsi que quatre hommes et quatre chevaux 
						de sa suite (8).
 Deux années plus lard (1219), Henri, fils aîné de Hugues 
						III, comte de Vaudémont, constitua pour l'ordre du 
						Temple une maison nouvelle, celle de Norroy, située à 
						peu de distance de Mirecourt (9).
 Ces donations multipliées engendrèrent l'envie, et il 
						paraît que les Templiers virent de temps en temps 
						s'élever contre eux des accusations d'avidité et 
						d'avarice.
 Chevrier, qui est à la piste de toutes les histoires 
						scandaleuses, rapporte encore le trait suivant : un 
						gentilhomme barrisien, nommé Robert de Sauldrup, qui 
						avait fait le plus mauvais usage de sa fortune, se 
						trouvant dangereusement malade, reçut la visite de 
						quelques Templiers, qui lui offrirent le secours de 
						leurs prières, Robert leur promit une somme considérable 
						s'ils pouvaient lui sauver la vie. Les chevaliers 
						s'engagèrent à ne rien négliger pour arriver à ce but, 
						mais Robert mourut au moment où il venait de signer 
						l'acte de donation (10).
 Cependant, et malgré tous ces reproches, peut-être 
						calomnieux, les Templiers avaient parmi les Lorrains de 
						très-chauds partisans. Lorsqu'ils eurent, en Palestine, 
						avec l'empereur Frédéric II, des difficultés qui 
						faillirent dégénérer en guerre ouverte, ce fut un 
						seigneur lorrain, Gobert d'Apremont, qui prit avec le 
						plus d'ardeur le parti des chevaliers ; il arbora même 
						son étendard sur les murailles du temple de 
						Saint-Jean-d'Acre, pour prouver qu'il était disposé à 
						repousser, de concert avec eux, l'attaque de l'empereur 
						(11).
 Vers le milieu du XIIIe siècle, les chevaliers du Temple 
						avaient vingt-cinq maisons, la plupart richement dotées 
						; et le nombre de ces établissements ne doit pas étonner 
						quand on sait que, au rapport d'Albéric, moine des 
						Trois-Fontaines, les Templiers possédaient, en 1240, 
						jusqu'à sept mille maisons, en y comprenant probablement 
						les différentes terres qui dépendaient de chaque temple 
						(12).
 Le nombre des maisons de l'ordre s'augmenta encore dans 
						la seconde moitié du XIIIe siècle. Ainsi, ce fut, selon 
						toutes les probabilités, après l'année 1250, que 
						Renauld, troisième fils de Henri II, comte de Bar, fonda 
						le temple de Braux, situé dans le Barrois et dans le 
						diocèse de Châlons-sur-Marne (13), Cette fondation doit 
						être la dernière qui fut faite en Lorraine. Elle porta à 
						vingt-six le nombre des maisons de l'ordre situées dans 
						les duchés de Lorraine et de Bar, et dans le temporel 
						des évêchés de Metz, Toul et Verdun. Ces vingt-six 
						maisons ne formaient point une province particulière. 
						Les temples de la Lorraine et des Trois-Evêchés 
						dépendaient, nous le croyons du moins, de la province 
						d'Allemagne, et ceux du Barrois de la province de 
						France. Mais plusieurs de ces maisons étaient 
						préceptoriales et avaient une assez grande importance.
 Les Templiers de Lorraine reçurent, jusqu'aux derniers 
						moments, des preuves de la bienveillance que leur 
						portaient les princes de cette contrée. En 1297, Ferry 
						Ill, duc de Lorraine, leur légua, ainsi qu'aux 
						Hospitaliers, tous ses chevaux, palefrois et sommiers ; 
						et, comme ce prince mourut six ans après avoir fait son 
						testament, ce fut seulement en 1303 que les Templiers 
						furent mis en possession de ce legs (14).
 Il ne paraît pas qu'au moment où éclata l'orage, les 
						Templiers de Lorraine aient été poursuivis avec autant 
						de sévérité que ceux de France. On commença cependant 
						une procédure contre eux, mais elle ne produisit rien, 
						et l'inquisiteur des Trois-Evêchés manda à 
						Philippe-le-Bel, qui était, comme on sait, le principal 
						moteur de l'affaire, qu'il n'avait rien pu découvrir qui 
						pût servir de base à une accusation, et que 
						l'interrogatoire qu'il avait fait subir à plusieurs 
						d'entre eux n'avait révélé, en ce qui concernait leur 
						réception dans l'ordre, aucune circonstance suspecte 
						(15).
 On sait que les Templiers furent traités en Allemagne 
						avec une grande douceur ; on ne les arrêta nulle part 
						dans cette contrée. En 1310, le synode de la province 
						ecclésiastique de Mayence renvoya absous tous ceux de sa 
						circonscription. La même année, un synode de la province 
						de Trèves fut réuni, et, après une enquête, dans 
						laquelle on entendit dix-sept témoins, qui tous furent 
						favorables aux accusés, le synode prononça une sentence 
						d'absolution. Enhardis par ces deux jugements, les 
						Templiers essayèrent de se maintenir sur les bords du 
						Rhin, dans le Luxembourg et le diocèse de Trèves, et 
						probablement aussi dans le duché de Lorraine (16).
 Cependant le décret prononcé par le pape Clément V au 
						concile de Vienne, reçut, bientôt après, son exécution 
						dans notre province. Les Templiers de Metz furent 
						dispersés et leurs biens partagés entre les Hospitaliers 
						et les chevaliers Teutoniques, ainsi que nous le dirons 
						plus bas. Ceux de Verdun eurent le même sort, à peu près 
						à la même époque ; leurs biens furent donnés aux 
						Hospitaliers, et leur couvent de Verdun, qu'ils avaient 
						cessé d'entretenir d'une manière convenable, passa, dès 
						l'année 1302, en la possession des religieux de l'abbaye 
						de Châtillon (17).
 Nous n'avons pas de renseignements positifs sur le sort 
						des Templiers lorrains et barrisiens. Si l'on s'en 
						rapportait à une vie manuscrite du duc Thiébaut II, que 
						Dom Calmet avait entre les mains, et à l'Epitome des 
						Gestes des soixante-trois Duez de Lorraine, etc., par le 
						père J. d' Auxy, Thiébaut, non content de faire arrêter 
						les Templiers lorrains et de s'emparer d'une partie de 
						leurs revenus, aurait fait pendre un grand nombre de ces 
						chevaliers (18). Mais ces deux ouvrages ne méritent pas 
						assez de confiance pour qu'on s'en rapporte aveuglément 
						à leurs récits. Il est beaucoup plus probable que, dans 
						la Lorraine, comme dans le Barrois, on se borna à 
						expulser les Templiers de leurs maisons. Une partie de 
						leurs biens fut remise aux Hospitaliers, ainsi qu'on le 
						verra dans le troisième paragraphe de ce mémoire ; une 
						autre fut abandonnée à différents ordres religieux; 
						enfin, plusieurs maisons furent confisquées au profit 
						des princes (19).
 Il parait cependant que quelques Templiers lorrains 
						partagèrent le malheureux sort des chevaliers français. 
						Plusieurs s'étaient réfugiés dans le temple de 
						Brouvelieures, situé au milieu des montagnes des Vosges, 
						et où ils espéraient probablement demeurer oubliés. 
						Mais, si les renseignements dont s'est servi M. Gravier 
						sont exacts, le temple fut cerné de nuit, en 1313; les 
						assaillants y ayant pénétré, massacrèrent les 
						chevaliers, pillèrent la maison et la rasèrent 
						complètement (20). Il est fâcheux que M. Gravier ait cru 
						pouvoir se dispenser de citer la source où il a puisé ce 
						récit, parce qu'il nous a mis dans l'impossibilité d'en 
						examiner la valeur et l'authenticité.
 III. On a vu plus haut que 
						la dernière partie de ce mémoire devait renfermer la 
						liste de tous les temples situés en Lorraine, avec les 
						détails et les renseignements divers qui se rapportent à 
						chacun d'eux. Nous parlerons d'abord des maisons qui 
						étaient situées dans le diocèse de Metz ; les diocèses 
						de Verdun, Toul, Trèves et Châlons-sur-Marne viendront 
						ensuite.
 DIOCÈSE DE METZ.
 
 I. Metz.
 Nous avons fait connaitre l'origine et les commencements 
						du temple de Metz, ainsi que la donation de l'abbesse de 
						Sainte-Glossinde. Les Templiers, dont les richesses 
						s'augmentaient rapidement, ne trouvèrent bientôt plus 
						cet établissement suffisant, et, vers la fin du XIIe 
						siècle, ils firent construire un nouveau couvent et une 
						église sur l'emplacement où s'éleva plus tard la 
						citadelle de Metz. Nous ignorons, au reste, quelle était 
						l'importance et la richesse de cette maison. Nous savons 
						seulement qu'elle subit le sort réservé à l'ordre 
						entier, et que les biens qui en dépendaient et qui 
						devaient être considérables, furent partagés entre les 
						chevaliers de Sainte-Elisabeth de Hongrie, ou de l'ordre 
						Teutonique, et les chevaliers de l'ordre de 
						Saint-Jean-de-Jérusalem ou de Rhodes, puis de Malte : «  
						Furent les biens desdits Templiers, écrit Philippe de 
						Vigneulle, cens et rentes, haulteur et seigneurie, 
						toutte donné aux chevaliers de l'ospitaulx de 
						Saint-Jehan de Rodes ; et touchant de ceulx de la cité 
						de Metz, partie des seigneuries desdits Templiers fut 
						donnée aux chevaliers de sainte Elisabeth de Honguerie, 
						desquels auprès des murs d'icelle cité il en fut fondé 
						un priouré ; et l'autre partie fut donnée auxdits 
						chevaliers de Saint-Jehan de Rodes, desquels 
						pareillement dedans la cité, et un des trois viez 
						ehastiaulx de la première fondation d'icelle, en avoit 
						esté fait ung priouré, lequel aujourd'hui y est encore, 
						et fut ce priouré fait chambre de toutte la province par 
						dessa pour lesdits chevaliers de Rodes ; pourquoy toutte 
						la plaisse et le marchief fut appelé la plaisse de 
						Chambre, et est encore aujourd'hui ainsi appelée. Et 
						ainsi prinrent fin lesdits Templiers (21). »
 Les chevaliers Teutoniques, connus aussi sous les noms 
						de chevaliers de Sainte-Elisabeth de Hongrie et d'Hospitaliers de Notre-Dame-des-Allemands, s'établirent 
						à Metz à cette époque, et dans un bâtiment qui 
						probablement avait appartenu aux Templiers. Ce n'est pas 
						cependant dans le couvent primitif de ces derniers, qui 
						avait été cédé aux Augustins. On les retrouve à Metz 
						jusque dans le cours du XVIe siècle ; ils étaient alors 
						appelés les blancs mantels, et ils ne partagèrent pas 
						l'apostasie de la plupart de leurs confrères.
 Quant aux Hospitaliers, ils furent mis en possession du 
						couvent et de l'église des Templiers de Metz; et les 
						possédèrent tranquillement jusqu'au moment où les 
						Français vinrent occuper cette ville. Quelques années 
						après cette occupation, le roi de France ordonna la 
						construction d'une citadelle, et cet ordre nécessita la 
						démolition des monastères de Sainte-Marie et de 
						Saint-Pierre-aux-Nonnains et de la maison des chevaliers 
						de Malte. Heureusement l'église de cette maison (qui 
						était celle du Temple) fut changée en magasin à poudre 
						et par suite conservée presque intacte. Il n'entre pas 
						dans le plan de notre travail de décrire cet édifice 
						curieux, auquel M. de Saulcy a consacré une notice assez 
						étendue (22). Nous nous contenterons de rappeler que 
						cette église, construite au XIIe siècle, appartient au 
						style en quelque sorte mixte qui sert de transition 
						entre le roman et le gothique à lancettes, et qu'elle 
						affecte la forme particulière à beaucoup d'églises des 
						Templiers. La nef, si l'on peut donner un nom à 
						l'octogone où les chevaliers se plaçaient pour assister 
						aux offices, appartient au style roman tertiaire ; mais 
						le choeur et le petit sanctuaire qui le suit se 
						rattachent au style ogival primaire. Les dimensions de 
						cet édifice sont extrêmement restreintes, puisque sa 
						longueur totale est seulement de 12m 80 dans oeuvre. La 
						croix pattée des Templiers se remarque encore au-dessus 
						de la porte d'entrée, et on voit contre les murs 
						extérieurs des arcatures ogivales dans l'ouverture 
						desquelles se trouvaient autrefois les tombeaux de deux 
						dignitaires de l'ordre. Enfin, l'intérieur de l'église 
						offre des traces nombreuses des peintures qui la 
						décoraient autrefois.
 Nous devons encore faire observer, pour terminer ce que 
						nous avions à dire des Templiers de Metz, que près du 
						petit édifice dont nous venons de parler, se trouve une 
						vaste salle, servant aujourd'hui de dépôt pour le plomb, 
						et qui a dépendu autrefois de l'une de ces trois maisons 
						rasées au moment de la construction de la citadelle. Sa 
						proximité de l'église de Saint-Pierre-aux-Nonnains a 
						fait présumer qu'elle a dû faire partie du monastère de 
						ce nom ; mais le choix des peintures qui ornent les 
						murailles de cette salle doit porter à croire qu'elle 
						était renfermée dans l'enceinte du temple. La poutre 
						principale qui soutient le plafond offre, sur l'une de 
						ses faces, la représentation d'un tournoi, sujet qui 
						convenait très bien dans une maison de Templiers, mais 
						qui eût été assez déplacé dans un couvent ordinaire. Les 
						peintures de la face opposée sont fort burlesques, et 
						l'imagination féconde de M. Hammer y découvrirait 
						certainement l'expression des doctrines isotériques 
						attribuées aux Templiers (23).
 
 II. Cattenom,
 
 Nous ne possédons aucun renseignement sur la fondation 
						du temple de Cattenom, sur l'importance de cette maison 
						et sur la destination donnée aux biens qui en 
						dépendaient; mais une tradition, que rien ne dément, 
						place dans ce bourg, situé à deux lieues nord de 
						Thionville, une maison de Templiers, et on prétend même 
						que le clocher de l'église paroissiale actuelle est 
						celui de l'église des chevaliers (24). Comme nous 
						n'avons vu ce clocher que de loin, nous n'avons pu 
						déterminer s'il est assez ancien pour qu'on puisse 
						l'attribuer aux chevaliers du Temple.
 
 III. Millery.
 
 Le temple de Millery (25) fut fondé, selon toutes les 
						apparences, par un comte de Bar. Il semble avoir été 
						fort important, car les traditions, assez vagues, il est 
						vrai, placent des maisons de Templiers dans plusieurs 
						localités du voisinage, ce qui veut dire que l'ordre y 
						possédait des terres. Ces localités sont : la montagne 
						de Mousson, Champey, Landremont, Belleau, Doncourt 
						(différent de celui dont nous parlerons plus bas) et 
						Autreville. A Loisy, un canton de vignes porte encore 
						aujourd'hui le nom de Cour-Chevaliers. A 
						Sainte-Geneviève, un autre canton de vignes s'appelle le 
						Cloître. Il résulte de toutes ces traditions que le 
						temple de Millery devait être fort bien doté. Il faut 
						cependant remarquer que plusieurs des lieux que nous 
						venons d'indiquer sont assez voisins du village de 
						Jezainville, situé dans le diocèse de Toul, et où il y 
						eut aussi un temple. Nous croyons donc que toutes ces 
						fermes et tous ces biens devaient appartenir, les uns à 
						Millery, les autres à Jezainville.
 Le temple de Millery retourna probablement à la famille 
						de son fondateur; et, vingt-six ans après la suppression 
						de l'ordre, en 1338, Henri IV, comte de Bar, céda la 
						terre de Millery au chapitre de la cathédrale de Metz, 
						avec la clause que ni lui, ni ses hoirs, ni ses hommes, 
						qui ne seraient point chevaliers, ne pourraient jamais 
						rien acquérir ni posséder dans ce lieu. Le chapitre 
						demeura propriétaire de ce bien jusqu'à la Révolution ; 
						mais, en 1752, il eut la fâcheuse idée de faire démolir 
						l'ancienne église des Templiers, qui était dédiée à 
						saint Préjet ou Prayé, et fit transporter dans l'église 
						paroissiale une cloche, qui avait été fondue par ordre 
						des chevaliers, et sur laquelle on avait tracé la figure 
						d'un Templier revêtu de l'habit de son ordre, et les 
						mots Ave Maria, qui rappellent une coutume particulière 
						à l'ordre du Temple (26).
 
 IV. Richemont.
 
 On n'a aucun renseignement sur le temple de Richemont ; 
						mais une tradition, qui nous semble respectable, place 
						un établissement de Templiers dans ce lieu, qui est 
						situé à peu de distance de la Moselle, et au-dessus de 
						Thionville (27).
 
 V. Gelucourt.
 
 L'ordre de Malte a possédé, jusqu'au moment de la 
						Révolution, une Commanderie importante à Gelucourt (28). 
						Cette Commanderie était située à une des extrémités du 
						village, à côté d'une tuilerie qui appartenait à 
						l'ordre. Le commandeur était seigneur de Gelucourt. Les 
						Hospitaliers ont succède dans ce lieu aux Templiers, qui 
						y eurent une maison depuis une époque assez reculée. Il 
						parait que ces derniers possédaient aussi des terres 
						assez considérables dans les villages de Bellange, de 
						Bourgaltroff et d'Athienville, et ces trois domaines 
						doivent avoir été des dépendances du temple de Gelucourt. 
						La tour de l'église de Bellange, qui date, dit-on, du 
						XIIe siècle, pourrait bien avoir été celle de l'église 
						des Templiers. La tradition place le domaine de 
						Bourgaltroff au nord de ce village, près de la côte 
						nommée Benesberg (29).
 
 DIOCÈSE DE VERDUN.
 
 Vl. Verdun,
 
 Les Templiers ont possédé une maison à Verdun ; mais 
						cette maison paraît avoir été peu importante, et ils la 
						négligèrent même tellement, que l'évêque Jean de 
						Richericourt, craignant de la voir tomber en ruines, la 
						donna, en 1302, aux religieux cisterciens de l'abbaye de 
						Châtillon, afin qu'ils pussent s'y retirer, dans le cas 
						où leur monastère serait menacé de quelque danger. En 
						1310, au moment de la suppression des Templiers, 
						l'évêque Nicolas de Neuville retira cette maison des 
						mains des cisterciens et la céda, ainsi que l'église du 
						Temple, aux ermites de saint Augustin, qui s'y 
						établirent. Mais les biens dépendant de cette maison 
						furent cédés aux Hospitaliers, et les bâtiments 
						eux-mêmes étaient dans un tel état de vétusté, que 
						Nicolas de Neuville donna, en 1310, un mandement par 
						lequel il exhortait le clergé et les fidèles de son 
						diocèse à contribuer à la reconstruction de ce monastère 
						(30).
 
 VII. Saint-Jean
 
 Nous ne savons pas quel nom portait autrefois la 
						Commanderie de Saint-Jean, située près de la ville 
						d'Etain, il est probable qu'elle ne fut ainsi appelée 
						qu'au moment où les Hospitaliers y succédèrent aux 
						chevaliers du Temple. Cette maison semble n'avoir pas 
						possédé des biens considérables, cependant, de la 
						Commanderie dépendait, au XVIIIe siècle, le moulin de 
						Varüe, placé près d'Etain. Il parait que primitivement 
						cette maison était un prieuré de l'ordre de saint Benoit 
						(31).
 
 VIII. La Warge.
 
 On peut en dire autant de La Warge. D'abord prieuré de 
						l'ordre de saint Benoit, puis maison de Templiers, ce 
						lieu devint définitivement une Commanderie de Malte, qui 
						subsista jusqu'à la Révolution (32). Nous n'en savons 
						pas autre chose.
 
 IX. Doncourt-aux-Templiers,
 
 Le temple de Doncourt (33) fut, comme les deux 
						précédents, un prieuré de bénédictins, et il est devenu, 
						comme eux, une Commanderie de Malte. Son importance ne 
						semble pas avoir été fort grande. Dans le XVIIIe siècle, 
						le commandeur était seigneur haut, bas et moyen 
						justicier du village de Doncourt, il en percevait les 
						dîmes conjointement avec les jésuites de l'université de 
						Pont-à-Mousson, et y possédait un château. Nous ne 
						savons pas quel était le revenu de la Commanderie (34).
 
 X. Hattonchâtel.
 
 Hattonchâtel (Hattonis-Castrum), bourg situé à trois 
						lieues de Saint-Mihiel. Albéron de Chiny, évêque de 
						Verdun, qui siégea de 1134 à 1158 environ, donna aux 
						Templiers une terre située au pied de la montagne sur 
						laquelle ce bourg a été construit. Ils devaient, comme 
						nous l'avons dit, y construire un hôpital destiné aux 
						pèlerins (35). Nous ignorons ce que devint le temple d'Hattonchâtel, 
						mais il est certain qu'il ne fut pas donné aux 
						Hospitaliers comme les autres temples de l'évêché.
 
 XI. Marbode.
 
 Marbode ou Marbotte (Marbodus ou Marboda), village situé 
						à une lieue et demie de Saint-Mihiel. Le temple de 
						Marbode était primitivement un prieuré de bénédictins. 
						Après la suppression de l'ordre du Temple, il fut donné 
						aux Hospitaliers, auxquels il appartint jusqu'à la 
						Révolution (36). L'histoire a conservé le souvenir d'un 
						fait relatif à cette maison. Vers l'année 1160, il 
						s'éleva une discussion entre les chevaliers de Marbode 
						et Manegaudus, abbé de Saint-Mihiel. Ce dernier 
						prétendait qu'un moulin appartenant aux Templiers, mais 
						bâti sur un fonds de l'abbaye, était sa propriété, ainsi 
						qu'une terre que les chevaliers possédaient dans une 
						localité nommée Meserin ou Mécraigne. Enfin les parties 
						s'accordèrent. Manegaudus renonça à ses prétentions, et 
						les Templiers s'engagèrent à payer annuellement à 
						l'abbaye un cens de six sous, qui devait être porté à 
						dix sous en cas de retard. Cette transaction fut 
						confirmée par le grand-précepteur de France, ce qui nous 
						confirme dans ridée que les temples du Barrois 
						dépendaient de la province de France, et non de celle 
						d'Allemagne (37).
 
 DIOCÈSE DE TOUL.
 
 XII. Libdo.
 
 Libdo (Liebidos), situé à une lieue au nord de Toul, fut 
						donné aux Templiers à une époque qu'il nous est 
						impossible de préciser. Cette maison fut, après la 
						suppression de l'ordre du Temple, abandonnée aux 
						Hospitaliers, et, réunie à la maison préceptoriale de 
						Xugney, dont nous parlerons plus bas ; elle forma une 
						Commanderie qui exista jusqu'à la Révolutlon. Le P. 
						Benoit Picart, ordinairement si exact, a commis une 
						erreur assez grave relativement au temple de Libdo, en 
						soutenant que l'évêque de Toul, Amédée de Genève, avait, 
						à la date de 1329, donné cinquante jours de terre aux 
						Templiers de Libdo (38). Comme Amédée n'est devenu 
						évêque qu'en 1320, et que les Templiers lorrains ont été 
						dispersés vers l'année 1313 au plus tard, il s'ensuit 
						que la donation n'a pu être faite qu'aux Hospitaliers. 
						L'église de Libdo existe encore et remonte, dit-on, au 
						XIIe siècle. Le P. Benoit a commis ici une autre erreur. 
						A l'entendre, cette église, ou pour mieux dire cette 
						chapelle, aurait renfermé les tombeaux de quelques 
						Templiers (39), Mais, à l'époque où le P. M. Jeune 
						écrivit son ouvrage, on ne voyait dans ce sanctuaire 
						qu'une seule tombe, sur laquelle était représenté le 
						premier commandeur de l'Hôpital qui administra cette 
						maison après la suppression de l'ordre du Temple. Il se 
						nommait F. Bertrand de Burei, était prêtre et mourut en 
						1326, le vendredi après la Saint Gengout (40). On voit 
						encore, sur les combles de la chapelle de Libdo, une 
						cloche fort ancienne, et les mots Ave Maria gratia plena 
						qui y sont gravés, indiquent qu'elle a appartenu à 
						l'oratoire des Templiers.
 Au commencement du XVIIIe siècle, la Commanderie de 
						Libdo rapportait 2,500 livres. Ses dépendances étaient : 
						1° un hôtel et une chapelle de construction récente dans 
						la ville de Toul même ; 2° l'ermitage de Saint-Jean à 
						Jaillon, qui semble avoir appartenu aux Hospitaliers dès 
						le XIIIe siècle; 3° le patronage du village de Fey-en-Haye 
						et les deux tiers des grosses et menues dimes de cette 
						localité; 4° l'ermitage de Saint-Nicolas près de 
						l'ancienne forteresse épiscopale de Liverdun ; enfin 5° 
						le tiers des droits seigneuriaux à Grimonviller (41). 
						Enfin, il est vrai semblable que les Templiers ont 
						possédé autrefois des biens assez importants à 
						Minorville, et on remarque au-dessus de l'église la 
						croix pattée, qui était celle des chevaliers du Temple 
						(42).
 
 XIII. Couvert-Puits.
 
 Couvert-Puits (Coopertus Puteus), situe entre l'Ornain 
						et la Saulx, à cinq lieues de Bar. Les plus anciens 
						pouillés du diocèse de Toul y placent une maison de 
						Templiers, et nous avons cru devoir conserver ce lieu 
						dans notre nomenclature. Il est bon cependant de faire 
						observer que Couvert-Puits nous paraît avoir été, non 
						une maison distincte, mais une dépendance du temple de 
						Ruet ou Ruel, situé dans la Champagne, entre Joinville 
						et Saint-Dizier. Ce qui nous porte à admettre cette 
						dernière hypothèse, c'est une donation faite, en 1219, 
						par Baudoin, chevalier de Nantoye, dans le comté de 
						Ligny. Il abandonne, du consentement de sa femme et de 
						ses héritiers, au temple de Ruet, tout ce qu'il 
						possédait à Couvert-Puits, en hommes, bois, prés, 
						terres, et la portion qui lui appartenait dans les dîmes 
						de deux localités, que l'acte appelle Bacioncos et 
						Vapincelon. Cette donation fut confirmée par Henri II, 
						comte de Bar, et le seigneur de Pierrefitte (43), Quoi 
						qu'il en soit à cet égard, le temple de Ruet fut, ainsi 
						que le domaine de Couvert-Puits, donné aux Hospitaliers. 
						Ce dernier se composait, au XVIIe siècle, d'une chapelle 
						dédiée à saint Eloy, cent journaux de terre à chaque 
						saison, exempts de dîmes, une justice, un petit bois, un 
						four banal, un douzième dans les grosses dimes du 
						village, plusieurs cens et autres droits seigneuriaux 
						(44). Le commandeur de Ruet était encore seigneur de 
						quelques villages du Barrois ; mais nous ne savons si 
						les droits seigneuriaux étaient primitivement attachés à 
						la maison de Ruet ou de Couvert-Puits.
 
 XlV. Dagonville.
 
 Les Templiers eurent une maison peu importante auprès du 
						village de Dagonville (Dagonis villa), située à trois 
						lieues de Dar. Elle portait le nom de Saint-Epvre. Dans 
						la seconde moitié du XIIIe siècle, les Templiers de 
						Dagonville eurent de longues discussions avec l'abbaye 
						de Saint-Mihiel, relativement aux sujets respectifs des 
						deux maisons. L'affaire fut portée à Rome, et le pape 
						chargea Conrad Probus, évêque de Toul, et Roger, abbé de 
						Trois-Fontaines, de statuer sur cette difficulté. Ces 
						deux commissaires proposèrent aux parties, en 1284, un 
						accommodement auquel elles consentirent. Il y était 
						stipulé que tous les ans les Templiers donneraient au 
						cellerier de l'abbaye dix-sept septiers de méteil et la 
						même quantité de froment et d'avoine, et que les 
						religieux, de leur côté, n'empêcheraient point les 
						chevaliers de faire des acquisitions à Dagonville. Cette 
						transaction fut conclue en présence de Thierri, 
						archidiacre, de Garin de Fectenville, de Gaultier, abbé 
						de Jovilliers, et de Pierre, chapelin de Courcelles 
						(45).
 La maison de Dagonville fut cédée aux Hospitaliers et 
						réunie à la Commanderie de Ruet, dont il vient d'être 
						question. Les biens en étaient peu importants dans le 
						siècle dernier (46).
 
 XV. Jezainville.
 
 On a vu plus haut que les Templiers possédaient une 
						maison à Jezainville, et il est probable qu'une partie 
						des biens que nous avons indiqués a l'article Millery, 
						comme pouvant appartenir au temple de ce lieu, 
						dépendaient en réalité de Jezainville, qui en est peu 
						éloigné. Une partie des terres du temple de Jezainville 
						fut, après la dispersion des chevaliers, donnée aux 
						Antonistes de Pont-à-Mousson. Le commandeur de 
						Saint-Antoine était patron de la chapelle de 
						Sainte-Marguerite à Jezainville (47).
 
 XVI. Cercueil.
 
 Cercueil (Sarcolagus) est le nom d'un village situé à 
						une lieue et demie au nord-est de Nancy. Un mémoire 
						judiciaire, publié au commencement du XVIIIe siècle, à 
						l'occasion d'un procès entre le comte d'Ourches et le 
						commandeur de Saint-Jean-le-Vieil-Aitre, mentionne un 
						acte portant la date de 1296, et par lequel un nommé 
						Liébaut de Cercueil s'engageait à payer aux Templiers 
						une redevance de blé (48). Il est probable qu'une 
						portion des biens dépendant de ce temple fut donnée, 
						vers la fin du XIVe siècle, aux Hospitaliers de 
						Saint-Jean de Nancy.
 
 XVII. Saint-Georges, de Lunéville.
 
 Ce temple était situé hors de la ville, dans le lieu 
						appelé le faubourg de Villers. A l'époque du concile de 
						Vienne, les Hospitaliers en furent mis en possession, et 
						il devint une de leurs commanderies ; mais les 
						protestants allemands qui traversèrent la Lorraine en 
						1587, en ayant incendié les bâtiments, la Commanderie 
						fut supprimée et réunie à celle de 
						Saint-Jean-le-Vieil-Aitre, qui s'élevait aux portes de 
						Nancy. Une tradition assez vague place deux maisons de 
						Templiers à Domjevin, et entre Emberménil et Xousse. Si 
						cet te tradition a quelque valeur, elle se rapporte 
						probablement à des métairies que les Templiers de 
						Lunéville auraient possédées dans ces deux localités 
						(49), Au commencement du XVIIIe siècle, la Commanderie 
						de Saint-Jean, formée de différentes fondations faites 
						en faveur des Templiers et des Hospitaliers, rapportait 
						10,000 livres (50).
 
 XVIII. Virecourt.
 
 Virecourt (Virecuria), village situé près de Bayon. Le 
						temple de ce lieu fut abandonne aux Hospitaliers et 
						réuni plus tard à la Commanderie de Saint-Jean, dont 
						nous venons de parler. C'est comme successeur des 
						Templiers de Virecourt que le commandeur de Saint-Jean 
						était patron et décimateur de Virecourt et de 
						Villoncourt et seigneur du premier de ces deux villages 
						(51).
 
 XIX. Brouvelieures.
 
 Les anciens pouillés du diocèse de Toul mentionnent une 
						maison de Templiers qui portail le nom de Bellieuvre, 
						mais ils n'apprennent rien sur la situation et 
						l'importance de cette maison. Le P. M. Jeune n'avait pu 
						réussir à se procurer le moindre renseignement à cet 
						égard, et cependant les ruines de ce temple étaient bien 
						peu éloignées de l'abbaye où il résidait. C'est, en 
						effet, à Brouvelieures qu'il faut chercher le temple que 
						les pouillés appellent Bellieure ou Bellieuvre. Nous 
						ignorons l'époque à laquelle il fut fondé. En 1284, un 
						Templier célèbre, Guillaume de Mallain, qui était 
						probablement alors précepteur de Brouvelieures, 
						transigea au profit de cette maison avec le chapitre 
						cathédral de Toul, qui s'engagea à céder aux chevaliers 
						le tiers des droits seigneuriaux à Grimonviller (52). 
						Voisins de la ville Saint-Dié, ces chevaliers eurent de 
						fréquents démêlés avec le chapitre collégial, et les 
						archives de Saint-Dié renfermaient plusieurs pièces 
						relatives à ces discussions, notamment un traité de 
						réconciliation entre le chapitre et frère Martin, de 
						l'ordre du Temple, tant pour eux personnellement que 
						pour leurs sujets respectifs. Cet acte portait la date 
						de 1271 (53).
 Nous avons parlé de la catastrophe qui ruina ce temple 
						en 1313. On voit encore des restes considérables des 
						bâtiments à une demi-lieue de Brouvelieures, dans la 
						forêt de Fremifontaine. Un bas-relief fort curieux, qui 
						se trouvait placé au-dessus de la porte d'entrée, a été 
						transporté chez M. Vaulot, maitre de forges à Mortagne. 
						Il représente un Templier en costume de maison (tunique 
						sans ceinture, manteau et capuchon). Ce religieux parait 
						tenir un livre de la main droite, et de la gauche relève 
						un coin de son manteau, A ses pieds est sculpté un 
						chien, qui semble considérer le chevalier avec attention 
						(54).
 
 XX. Xugney.
 
 Xugney ou Sugney (Suniacum), près de la ville de 
						Charmes. Ce temple fut fondé au XIIe siècle. En 1175, 
						Gérard, abbé de Senones, ascensait à Pierre, précepteur 
						(55) de Xugney, moyennant une redevance annuelle de cinq 
						sous, un fonds de terre, situé dans un lieu nommé 
						Volfereis, Vulfereicurtis, que Dom Calmet suppose être 
						Vrécourt, mais qui est en réalité le village de 
						Valfroicourt. Cet acte était revêtu des signatures de 
						plusieurs personnages distingués (56).
 Le temple de Xugney fut donné aux hospitaliers et réuni 
						à la Commanderie de Libdo ; le titulaire de cette maison 
						prenait le titre de commandeur de Libdo et Xugney.
 Xugney rapportait environ 2,000 livres au commencement 
						du XVIIIe siècle. Le Commandeur était patron des églises 
						de Bouzanville et de Fraine, et percevait un tiers dans 
						les grosses et menues dimes de ces deux villages. Il 
						était, de plus, seigneur en partie de Repel et de 
						Bouzauville (57). Enfin, il avait quelques sujets à 
						Forcelles-sous-Gugney (58).
 La chapelle des Templiers de Xugney existe encore, mais 
						très -délabrée. Sa construction remonte au XII siècle et 
						quelques détails de l'intérieur sont assez curieux.
 
 XXI. Norroy-sur-Vair (Nogaretum-ad- Variam).
 
 On a vu plus haut que le temple de Norroy fut fondé vers 
						l'année 1219, par Henri, fils ainé de Hugues III, comte 
						de Vaudémont (59). Nous croyons que cette maison était 
						préceptoriale.
 En 1239, Ferry de Morhange, qui la gouvernait, fit un 
						accord avec les religieux prémontrés de Flabémont, au 
						sujet des propriétés qu'ils possédaient dans une 
						localité que l'acte nomme Sarcels, et que nous ne 
						connaissons plus sous cette domination. Le temple de 
						Norroy fut administré plus tard par un précepteur de la 
						maison d'Anglure, dont, au siècle dernier, on voyait 
						encore l'écusson sur les murs d'enceinte.
 Au moment où l'ordre fut supprimé, la maison de Norroy 
						devint la propriété des Hospitaliers, qui l'unirent à 
						leur ancienne Commanderie de Robécourt (60). Le revenu 
						de cette Commanderie était de 3,000 livres, au moment où 
						le père Benoit rédigea son Pouillé; mais, comme il ne 
						fait pas connaître le détail des biens qui dépendaient 
						de Robécourt, il nous est impossible d'indiquer la 
						valeur et même la situation de ceux qui avaient 
						appartenu au temple de Norroy.
 
 XXII. Reusanville.
 
 On n'a pu jusqu'à présent déterminer la position de ce 
						temple, dont les biens ont dû être réunis au domaine 
						ducal, et qui n'est mentionné que par les anciens 
						pouillés du diocèse de Toul (61).
 
 XXIII. Baru ou Barrois.
 
 Nous ne savons rien non plus sur le temple de Baru ou 
						Barrois, qu'indiquent cependant les anciens pouillés 
						(62).
 
 DIOCÈSE DE TRÈVES
 
 XXlV. Longuyon.
 
 Le temple de Longuyon fut, selon toutes les apparences, 
						établi au XIIe siècle ; et il paraît qu'à la maison 
						servant de logement aux chevaliers, était annexé un 
						hôpital destinés aux pèlerins. Nous avons dit plus haut 
						que la duchesse Agnès, veuve de Ferry II, avait, pour se 
						dispenser d'aller elle-même en Palestine, fait des 
						donations considérables aux Templiers, Le temple de 
						Longuyon fut un de ceux qui eurent part à ses bienfaits 
						: en 1226, elle donna à cette maison le moulin de 
						Longwy, à charge d'en employer les revenus à secourir 
						les chrétiens de Syrie.
 L'hôpital de Longuyon fut supprimé plus tard, et il ne 
						resta de l'établissement des Templiers qu'une chapelle 
						dédiée à saint Nicolas. Cette chapelle subit, en 1750, 
						le même sort que l'hôpital ; les biens qui en 
						dépendaient furent affectés à l'entretien de l'hôpital 
						de Longuyon, et le titre de la chapelle fut réuni à la 
						cure de la ville. Vers l'époque de cette réunion, on 
						voyait encore, au-dessus de la porte d'entrée de 
						l'édifice, une croix et douze croissants qui dataient, 
						selon toutes les probabilités, du temps où les Templiers 
						étaient propriétaires de cette chapelle (63).
 
 XXV. Pierrevillers.
 
 Pierrevillers, village du Barrois, à deux lieues de 
						Longuyon. Le Temple fut cédé aux Hospitaliers et devint 
						une Commanderie, dont le titulaire était seigneur et 
						décimateur de Pierrevillers ; il y exerçait les droits 
						de haute, moyenne et basse justice, mais nous ne 
						connaissons pas le revenu et par conséquent l'importance 
						de cette Commanderie (64).
 
 DIOCESE DE CHALONS-SUR-MARNE.
 
 XXVI. Braux.
 
 Braux (Bracus ou Braca), près d'Ancerville, dans le 
						Barrois et le diocèse de Châlons-sur-Marne.
 Cette maison fut fondée par Renauld de Bar, seigneur 
						d'Ancerville, troisième fils du comte Henri II. Ce 
						prince mourut sans enfants, le 22 juillet 1271, et se 
						fit enterrer dans l'église des Templiers de Braux; au 
						commencement du siècle dernier, on y voyait encore son 
						tombeau en bronze. Cette maison devint, comme tant 
						d'autres, la propriété des Hospitaliers et forma une 
						Commanderie du rang des Frères-Servants, qui l'apportait 
						annuellement environ 1,600 livres (65).
 Telles sont les maisons de l'ordre du Temple dont 
						l'existence est constatée, soit par des témoignages 
						historiques, soit par d'anciens pouillés, qui ont une 
						grande autorité en matière semblable.
 Nous aurions pu augmenter considérablement la liste que 
						l'on vient de parcourir, si nous avions donné créance à 
						toutes les traditions concernant cet ordre célèbre. De 
						même que l'on décore du nom de camp romain ou de camp de 
						César toutes les élévations de terrain où l'on croit 
						remarquer les vestiges d'un agger; de même on appelle 
						maisons de Templiers toutes les ruines du moyen âge dont 
						on ne connaît ni l'origine ni la destination. C'est 
						ainsi que l'on place des temples à Toul, à Bacourt, à 
						Morey, à Hampont, à Foulcrey, à Haraucourt, à Hattigny, 
						à Giriviller, et dans une fou le d'autres lieux où les 
						Templiers n'ont jamais paru.
 Au reste, nous ne nous dissimulons pas qu'il est 
						possible d'ajouter quelque chose à ce travail, qui n'est 
						point exempt de lacunes et peut-être d'erreurs; mais 
						nous nous flattons cependant d'y avoir réuni des 
						matériaux fort utiles pour l'écrivain qui voudrait 
						composer une nouvelle histoire de l'ordre du Temple.
 
 (1) Ce 
						mémoire a été communiqué au congrès archéologique tenu à 
						Metz en 1846, et imprimé dans le compte-rendu de ses 
						travaux.M. Digot n'en était pas satisfait et prétendait qu'il 
						laissait beaucoup à désirer. Notre modeste confrère 
						était trop sévère pour son oeuvre, et la Société 
						d'Archéologie l'a jugée parfaitement digne d'être 
						reproduite dans ses publications. Elle a seulement 
						demandé à son Président d'y ajouter les renseignements 
						qu'il aurait pu recueillir en rédigeant ses pouillés des 
						diocèses de Toul et de Metz. C'est ce qui a été fait ; 
						et l'on verra qu'il n'a pas été possible de beaucoup 
						ajouter au mémoire de M. Digot.
 (2) V. la Chronique de Philippe de Vigneulle, manuscrits 
						lie la bibliothèque de Metz ; - Chroniques de la ville 
						de Metz, publiées par M. Huguenin aîné, page 5.
 (3) Le titre constatant cette donation porte, chose 
						remarquable, la date de 1123. Il paraît cependant que 
						c'est une erreur de rédaction.
 (4) V. Histoire générale de Metz, par des religieux 
						bénédictins (Dom Jean François et Dom Tabouillot), tome 
						II, pages 258 et 259.
 (5) V. Histoire ecclésiastique et civile de Verdun, par 
						Roussel, page 250.
 (6) V. même ouv., page civ. Il est probable que le 
						dernier des quatre prieurés cités n'a pris le nom de 
						Saint-Jean qu'après avoir été cédé aux Hospitaliers.
 (7) Histoire civile, militaire, ecclésiastique, 
						politique et littéraire de Lorraine et de Bar, tome 1, 
						page 224.
 (8) V. Dom Calmet, Histoire de Lorraine, 1re édit., tome 
						II, col. 219.
 (9) V. Histoire critique et apologétique de l'ordre des 
						chevaliers du Temple de Jérusalem, dits Templiers, par 
						le R. P. M. Jeune, prieur d'Etival, tome 1, page 362.
 (10) Mémoires manuscrits de Bar, cités par Chevrier. 
						Histoire de Lorraine, tome 1, page 225. D'après le P. M. 
						Jeune (tome 1, page 310), ce fait se serait passé en 
						1220.
 (11) Acta sanctorum Augusti, tome IV, page 881, D.-E.
 (12) «  ...Dicitur quod ordo Militiae Templi, anno 
						millesimo ducentesimo quadragesimo, habetat domos ad 
						septem millia, licet de novo mullas perdidisse videatar 
						sub imperatore Frederico de Apullia » Chronicon Alberici, 
						monachi Trium-Fontium, edit, Leibnitz, page 224.
 (13) Mémoires historiques de la province de Champagne, 
						par Baugier, tome Il, page 396; et Dom Calmet, Histoire 
						de Lorraine, tome I, col. cxcvj.
 (14) Histoire critique et apologétique de l'ordre des 
						chevaliers du Temple, etc., tome II, page 110.
 (15) On peut consulter sur ce point l'Histoire de la 
						condamnation de l'ordre des Templiers, par Dupuy.
 (16) Voir l'ouvrage da R. P. M. Jeune, tome II, passim.
 (17) V. Histoire de Verdun, par Roussel, page cviij.
 (18) V. Dom Calmet, Histoire de Lorraine, tome II, col, 
						436 ; et l'ouvrage du P. J. d'Auxy ; manuscrits in-4°, 
						folio 215, recto, bibliothèque de M. Noël.
 (19) Telle est l'opinion de Duplessis, dans son Discours 
						sommaire historique des duchez, pais et estats de 
						Lorraine et Barrois, etc.; manuscrits in-folio, tome 1, 
						page 593, bibliothèque de M. Noël. Le P. M. Jeune est du 
						même avis ; v. son ouvrage, tome II, p. 303.
 (20) Histoire de la ville épiscopale et de 
						l'arrondissement de Saint-Dié, page 158.
 (21) V. la Chronique de Philippe de Vigneulle, 
						manuscrits de la bibliothèque publique de Metz, tome 1, 
						folio 278 recto ; - Chroniques de la ville de Metz, 
						publiées par M. Huguenin ainé, p. 37.
 (22) V. Notice sur l'oratoire des Templiers de Metz, 
						dans les Mémoires de l'Académie royale de Metz, 
						1834-335, pages 436-445.
 (23) M. de Saulcy a publié une notice sur ces peintures 
						dons les dans les Mémoires de l'Académie royale de Metz, 
						1834-335, pages 446-456.
 (24) V. Statistique historique, industrielle et 
						commerciale du département de la Moselle, etc., publiée 
						par Verronnais, 2e partie, page 69.
 (25) Millery est situé sur la rive droite de la Moselle, 
						entre Nancy et Pont-à-Mousson.
 (26) V. Dom Calmet, Notice de la Lorraine, art. Millery, 
						t. 1, supplément, col. 205 et 206, Dom Calmet fait 
						observer que l'église Saint-Prejet, «  quoique petite, 
						était fort bien bâtie en pierres de taille ».
 (27) V. Dictionnaire du département de la Moselle, par 
						M. ViviIle, tome II, page 344.
 (28) Gelucourt est un village de l'arrondissement de 
						Château-Salins, situé à une lieue et demie au midi de 
						Dieuze.
 (29) V. Le département de la Meurthe, par M. H. Lepage, 
						t. Il, pages 213 et 214, 269, 57, 84 et 30.
 Une charte de 1218, conservée dans le fonds de l'abbaye 
						de Salival, aux Archives de la Meurthe, fait mention 
						d'un établissement que les Templiers auraient possédé 
						dans la ville de Vic. (V. Journal de la Société d' 
						Archéologie lorraine, avril 1868.)
 D'après un renseignement qui nous a été fourni par M. 
						Degoutin, conseiller à la Cour impériale de Nancy, une 
						des rues de Briey porte le nom de rue du Temple; et on 
						croit que cette dénomination rappelle le souvenir d'une 
						maison de Templiers, dont les biens auraient servi à 
						doter ou enrichir la Commanderie que les Antonistes 
						possédaient dans la même ville. H.L.
 (30) V. Les antiquités de la Gaule Belgique, par 
						Wassebourg, folio ccc, recto; Histoire de Verdun, par 
						Roussel, pages cviij et 322. M. l'abbé Clouet possède 
						l'acte original constatant la cession faite aux 
						Augustins de Verdun, et cet acte ne rait aucune mention 
						de l'existence antérieure des Templiers ; mais il est 
						bon de faire observer que son silence doit être attribué 
						à cette circonstance que les cisterciens avaient été 
						propriétaires de la maison pendant quelque temps. M. 
						Clouet, dont les connaissances sur l'histoire de la 
						Lorraine sont, comme on sait, fort grandes, croit que 
						les Templiers n'ont pas possédé d'établissement 
						particulier à Verdun, et que les bâtiments, cédés plus 
						tard aux Augustins, n'étaient qu'une dépendance du 
						temple de Doncourt, une sorte de maison de ville.
 (31) V. Histoire de Verdun, par Roussel, page civ ; - 
						Mémoires alphabétiques pour servir à l'histoire, au 
						Pouillé et à la description générale du Barrois, etc., 
						par M. de Maillet, doyen de la Chambre des Comptes de 
						Bar, seconde édit., page 181.
 (32) V. Histoire de Verdun, page civ.
 (33) Doncourt (Doncuria), est situé à peu de distance de 
						Hattonchâtel, où les Templiers avaient aussi une maison.
 (34) Dom Calmet, Notice de la Lorraine, art. Doncourt, 
						tome II, col. 374. - Mémoires alphabétiques, etc., page 
						123.
 (35) V. Histoire de Verdun, page 250. Un titre ancien, 
						faisant partie de la riche collection de M. l'abbé 
						Clouet, mentionne une maison de Templiers, située dans 
						un lieu appelé Avillers. Il existe une localité de ce 
						nom dans l'arrondissement de Briey, mais il est beaucoup 
						plus probable qu'il est question, dans ce titre, du 
						village d'Avillers-sous-Hattonchâtel, situé à une lieue 
						au nord de ce bourg. C'était peut-être même dans cet 
						endroit que se trouvait le temple que nous venons de 
						mentionner ; on peut au moins considérer le domaine que 
						les Templiers possédaient à Avillers comme une 
						dépendance de cette maison.
 (36) V. Histoire de Verdun, page civ.
 (37) V. Histoire de la célèbre et ancienne abbaye de 
						Saint-Mihiel, etc., par le B. P. Dom Joseph de l'Isle, 
						abbé de Saint-Léopold, prieur de l'abbaye de 
						Saint-Mihiel, page120.
 (38) V. Histoire ecclésiastique et politique de la ville 
						et du diocèse de Toul, page 478.
 (39) V. Histoire ecclésiastique et politique de la ville 
						et du diocèse de Toul, page 28.
 (40) V. Histoire des Templiers, tome II, page 45.
 (41) Histoire ecclésiastique et civile du diocèse de 
						Toul, par le P. Benoit, t. 1, P. 78, 86, 274, 307 et 
						358. Le département de la Meurthe, par M. H. Lepage, t. 
						II, p. 300 et 301, 263 et t88.
 (42) V. le même ouvrage, p. 366.
 (43) V. Histoire des Templiers, par le P. M. Jeune, tome 
						1, pages 310 et 311.
 (44) V. le même ouvrage, tome 1, page 311.
 (45) Histoire de l'abbaye de Saint-Mihiel, par Dom de 
						l'Isle, page 159.
 (46) V. Pouillé du diocèse de Toul, par le P. Benoît, 
						tome II, page 350.
 (47) V. Pouillé du diocèse de Toul, par le P. Benoit, 
						tome II, page 350, et l'Histoire des Templiers, de. P. 
						M. Jeune, tome II, p. 45.
 (48) V. Le département de la Meurthe, par M. H. Lepage, 
						t. Il., page 100.
 (49) V. Le département de la Meurthe, etc., t. II: p. 
						161 et 173.
 (50) V. Pouillé du diocèse de Toul, par le P. Benoît, t. 
						1, p. 128.
 (51) V. l'Histoire des Templiers, par le P. M. Jeune, 
						tome II, page 45. - Pouillé du diocèse de Toul, par le 
						P. Benoit, t, II, pages 140 et 172.
 (52) V. l'ouvrage du P. M. Jeune, tome ll, pages 44, 81 
						et 82. On a vu que ces droits passèrent aux Hospitaliers 
						et furent attachés à la Commanderie de Libdo. (Pouillé 
						du diocèse de Toul, par le P. Benoit, tome 1, page 358.)
 (53) V. Histoire de Saint-Dié, par M. Gravier, page 157.
 (54) V. le même ouvrage, pages 158 et 159.
 (55) Dom Calmet emploie le mot commandeur mais nous 
						croyons qu'il se trompe.
 (56) V. Notice de la Lorraine, tome II, col. 962.
 (57) Il faut remarquer cependant que le commandeur 
						n'exerçait les droits de patronage dans cette localité 
						qu'alternativement avec l'abbé de Saint-Epvre. V. 
						Pouillé du diocèse de Toul, par le P. Benoit, tome 1, 
						pages 382 et 384, tome Il, page 216. - Histoire des 
						Templiers, par le P. M. Jeune, tome II, p. 44.
 (58) Le Département de la Meurthe, par M. H. Lepage, 
						tome II, p. 195.
 (59) La Maison de Vaudémont était fort dévouée à l'ordre 
						du Temple et Hugues de Vaudémont, fils du comte Gérard 
						II et frère de Gérard évêque de Toul, avait fait 
						profession dans cet ordre, pendant la seconde moitié du 
						XIIe siècle. En 1186, il se trouvait dans l'abbaye de 
						Beaupré, où l'avaient amené les affaires de son ordre. 
						V. l'ouvrage du P. M. Jeune, tome 1, p. 368.
 (60) Le même ouvrage, tome I, page 368 et tome Il, pages 
						44. et 45. C'est à tort que le P. Benoit et Dom Calmet 
						ont écrit que Robécourt avait primitivement appartenu 
						aux Templiers, les anciens pouillés du diocèse de Toul 
						ne mentionnent que douze maisons de cet ordre.
 (61) Reusanville est peut- être Bouzanville, où, comme 
						on vient de le voir, le commandeur de Xugney était 
						patron de la cure. H. L.
 (62) Cette préceptorerie n'est autre, peut-être, que 
						celle de Braux, dont il sera parlé ci-après, et qu'on a 
						mise, par erreur, dans le diocèse de Toul. H. L.
 (63) V. Notice sur la lorraine, tome t, p. 683 et 685.
 (64) V. Mémoires alphabétiques, etc., par de Maillet, 
						page 306, et l'ouvrage de M. Viville, cité plus haut, 
						tome II, p. 319.
 Le temple de Pierrevillers existait avant 1213, puisque, 
						par une charte datée du 13 novembre de cette année, 
						Thiébaut Ier, comte de Bar et de Luxembourg, loi donna 
						tout ce qu'il possédait dans ce lieu en hommes, en 
						terres et en prés. (V. au Trésor des Charles, layette 
						Commanderies, nos 21 et 25.) H. L.
 (65) V. Mémoires historiques de la province de 
						Champagne, par Baugier, tome II, page 396.
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