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1915 - Presse allemande en français

La «  Gazette des Ardennes » est un journal allemand en langue française, publié à Rethel dès le 1er novembre 1914. A compter du 2 avril 1915 (n° 35), il est sous-titré «  Journal des Pays occupés », et parait sans discontinuer jusqu'au n° 773 du 8 novembre 1918 (passant de 3 éditions par semaine à l'origine, à 6 en 1918). Evoquant 30 000 lecteurs à ses débuts, il revendique un tirage à 135 000 exemplaires en novembre 1916, 150 000 en janvier 1917, et enfin 175 000 de novembre 1917 à la fin de la guerre.

Le 22 janvier 1915, le journal publie une «  réplique » aux accusations françaises du «  Rapport officiel de la Commission d'enquête sur les violations du droit des gens commises par les Allemands».
On y appréciera particulièrement ses affirmations sur Lunéville, et les «  preuves », limitées à de prétendues attestations de «  témoins oculaires».


Gazette des Ardennes
N° 15 - 22 janvier 1915

Comme nous l'avions dit: le «  Journal de Genève » a publié le rapport officiel français sur les méfaits allemands. Le même journal qui, bien que paraissant dans un pays neutre, n'a jamais dissimulé ses sympathies pour les Alliés et qui, au contraire est fort germanophobe, respecte, cette fois, ses devoirs de journal neutre et publie la réponse officielle allemande que voici:
Suivant un télégramme de Paris, M. Viviani, président du Conseil, a annoncé, dans le Conseil des Ministres du 9 janvier, un rapport de la Commission d'enquête sur les violations du droit des gens commises par les Allemands, rapport qui doit être imprimé à plusieurs centaines de mille exemplaires et qui sera mis à la disposition des neutres.
Autant qu'on peut en juger jusqu'ici, d'après la publication française, ce rapport n'est, d'un bout à l'autre, qu'un amas de calomnies les plus viles, entièrement dénuées de fondement, dont l'unique but est de déchainer la haine et d'exciter le peuple contre l'invasion allemande
1° Quand l'on reproche aux Allemands des meurtres, des actes de pillage, d'incendie et de violence, commis sur des femmes, en formulant ces reproches d'une manière générale et sans mentionner exactement la date, le lieu, les coupables et les preuves, il s'agit manifestement d'éveiller l'impression que les Allemands, dans leur marche victorieuse, avaient coutume de commettre systématiquement de telles atrocités.
Au contraire, il est établi que le commandement a su faire régner, par tous les moyens, et avec un sens péremptoire, l'empire sur soi-même et la stricte observation des règles du droit de la guerre sur tous les théâtres de la guerre. Par conséquent, le gouvernement français et la presse dirigée et influencée par lui, laquelle ne craint pas de faire passer les chefs allemands pour les complices et les instigateurs des atrocités, méritent d'être qualifiés de menteurs.
2° Dans la mesure où, du côté français, on a consenti, jusqu'ici, à citer des cas isolés, le gouvernement allemand a naturellement fait ouvrir une enquête sérieuse et approfondie dont on peut attendre le résultat avec calme, en ayant une entière confiance dans le caractère allemand, et dont le résultat sera publié. Toutefois on peut, aujourd'hui déjà, réfuter un de ces cas. Il s'agit du cas de Lunéville, où on accuse le commandement allemand d'avoir fait brûler sans motif 70 bâtiments.
Si le gouvernement français avait trouvé bon de faire des recherches objectives sur les causes du châtiment infligé à Lunéville, il se serait épargné le reproche de mensonge et de légèreté que l'on doit lui faire en raison de sa conduite actuelle. Il aurait, alors pu constater que, le 25 août 1914, à 6 heures après midi, après l'occupation de la ville par les Allemands, la population indigène n'a pas craint d'assaillir soudainement et traitreusement, en tirant des fenêtres et des lucarnes des maisons du voisinage, sur l'hôpital militaire, où se trouvaient de nombreux prisonniers sans défense. Le feu a duré pendant une heure et demie sans interruption et a été entretenu uniquement par des civils, car il n'y avait pas, à ce moment, de Français en uniforme à Lunéville.
Le jour suivant également, les troupes victorieuses ont été accueilles de la même façon par une fusillade partant des maisons.
Ces faits, sont établis sans conteste et objectivement par les dépositions, faites sous serment, de nombreux témoins.
La réponse allemande continue.
D'ailleurs il convient de reprocher aussi au gouvernement français la façon dont les troupes françaises elles-mêmes se conduisent dans leur propre pays. Ce sont elles qui ont pillé et volé et non pas les Allemands, à qui le gouvernement français adresse ce reproche sans motif. Leurs propres compatriotes, ont déposé de façon digne de foi que des soldats et des civils français ont, dans leur propre pays, pillé sans scrupule des châteaux et des maisons à Fontaines, près de Belfort. à Rambervillers, à Attigny, à Villers-devant-Merriètes, à Vivaisse, à Crécy, à Thugny et a Moy. Ce ne sont pas les Allemands qui sont responsables de ces crimes. Au contraire, dans de nombreux cas, des témoins français irrécusables ont vanté la bonne conduite, la décence et la sévère discipline morale des Allemands.

Le reproche inexact de meurtre adressé aux troupes allemandes retombe également avec un poids terrible sur leurs calomniateurs.
Rappelons seulement ici que les Français, sur les champs de bataille, ont bestialement mutilé et massacré des blessés allemands dans des cas extrêmement nombreux. Il est prouvé souvent qu'il s'est produit des cas où des soldats français ont cruellement tué des blessés allemands sans défense en les assommant à coups de baïonnette dans le corps, dans la tète, dans les yeux, à coups de crosse, en leur coupant la gorge ou en commettant d'autres atrocités. Des blessés ont été enfermés ou attachés à des arbres ou à des poteaux, des soldats hors de combat fusillés à bout portant, des troupes sanitaires assassinées par surprise; les parties génitales coupées, les ventres ouverts, les yeux crevés, les oreilles coupées, les blessés cloués en terre, les nombreux blessés et morts qui ont été dépouillées, voilà tout autant d'atrocités dont l'existence est prouvée partout où les troupes françaises se sont battues et qui attestent avec éloquence de quel coté il faut chercher les profanateurs de la civilisation et de la morale.
Tous les actes honteux commis par les troupes françaises et qui viennent d'être mentionnés sont confirmés par des personnages qui ont déposé sous la foi du serment et seront un jour livrés à la publicité.
Mais, en dehors du tumulte de la bataille, les organes du gouvernement français se sont aussi rendus coupables d'assassinats, à l'abri de prisons silencieuses. C' est ainsi qu'en août 1914, des prisonniers de guerre allemands ont été, dans la prison de Montbéliard, grossièrement et cruellement mutilés et ensuite assommés complètement par des gendarmes. Dans d'autres cas, des hordes d'une soldatesque française pillarde ont assailli l'agence postale de Nieder-Sulzbach, ont fait prisonniers les membres de la famille du postier, les ont traités indignement et cruellement et ont jeté au bas des escaliers le postier infirme et âgé de 68 ans. Ce dernier a été aussi brutalisé par son gardien dans la prison de Belfort, foulé aux pieds et tellement roué de coups qu'il est mort misérablement dans la nuit du 17 août 1914. Ces faits sont également attestés par des témoins oculaires qui ont déposé sous la foi du serment.
Si, en outre, on tient compte du traitement, ignominieux, indigne d'une nation civilisée et contraire au droit des gens, qui a été infligé au personnel sanitaire allemand, qui a eu le malheur de tomber entre les mains des Français à Bourget, Fougères, Sainte-Menehould, Vitry-le-François, Saint-Yriex, Péronne, Soleux, Vincennes, Lyon, Amiens, Bordeaux, Clermont-Ferrand et autres endroits, si l'on considère encore le traitement cruel et affligeant que subissent les prisonniers de guerre à Périgueux, Granville, Puy-de-Dôme, Pont-Gazon, Fougères, Castres, Mont-Louis et dans d'autres camps de prisonniers, si l'on pense enfin à l'emploi des balles dum-dum. les plus dangereuses, sur presque toutes les parties des lignes françaises, emploi voulu et approuvé par le commandement de l'armée française, il faut refuser au gouvernement français le droit de lancer des accusations générales et d'éveiller des soupçons contre la manière dont les Allemands font la guerre.
Nous avons déjà donné à nos lecteurs quelques lignes de ce rapport qui se rapportent aux provinces occupées.
Qu'ils jugent eux-mêmes, où se trouvent les menteurs !

 

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