Cahier de
doléances - 1789 - Halloville
Cahiers de
doléances des bailliages des généralités de Metz et de
Nancy pour les Etats généraux de 1789
Charles Etienne
Ed. 1907
Baillage de Vic
HALLOVILLE (partie
France)
Procès-verbal.
18 mars 1789.
« Sont comparus en l'auditoire de ce lieu, par-devant
nous, Laurent Martin, maire, et syndic de l'Assemblée. »
Communauté composée de 17 feux.
Députés Laurent Martin,
Nicolas Lehaume.
Signatures P. Dulée Jean Troché ; C. Flavenot ; Laurent
Martin, maire, syndic N. Leliaume.
Cahier contenant deux feuillets, coté et paraphé par
moi, Laurent, maire et syndic de la municipalité de
Halloville partie de France, pour servir à inscrire les
doléances, p!aintes et remontrances que fait la susdite
communauté, pour répondre aux vues aussi sages que
bienfaisantes de Sa Majesté, qui, tout occupée du bien
de son peuple, l'invite lui-même à lui représenter les
moyens de faire cesser ses peines, et de le rendre
heureux, en l'assurant de l'écouter avec un coeur
vraiment paternel
La communauté d'Halloville partie France représente :
ART. 1. - Que le petit village d'Halloville qui n'est
que de 27 habitants dont aucun n'est fortuné, est
composé de deux communautés. Cette division nuit
beaucoup à l'union qui devrait régner entre un nombre si
petit d'habitants, cause de grands embarras tant pour la
distribution des biens communaux que pour la répartition
des différentes charges et impositions, entraîne des
frais inutiles et très préjudiciables au village si
petit, en l'obligeant de payer deux fois le port de
toutes les ordonnances de Sa Majesté, de Nos Seigneurs
les intendants, des parlements et de Messieurs les
procureurs-généraux des différents départements qu'en
conséquence, il plaise à Sa Majesté ou à ses conseils,
pour ramener l'union et nous mettre plus en état de
satisfaire aux impositions royales, de réunir les deux
communautés du village d'Halloville en une seule, ce qui
pourrait facilement avoir lieu par le moyen d'un échange
que ferait le prince de Beauvau en cédant les droits
qu'il a sur la partie France d'Halloville pour ceux que
Sa Majesté possède sur la partie Lorraine de Neuviller,
village voisin. Cet échange procurerait un très grand
avantage aux villages susdits. ;
ART. 2. - Que la communauté d'Halloville partie France
est chargée de payer annuellement au prince de Beauvau
trois résaux de blé pour avoir la liberté d'aller moudre
les grains où elle juge à propos, convention que la
communauté a faite autrefois aveuglément, puisqu'en
France il n'y a point de banalité pour les moulins. La
communauté d'Halloville partie France demande d'être
déchargée de cette servitude ;
ART. 3. - Que les manufactures en fayences, verreries,
forges, si multipliées, entraînent, la ruine des forêts,
ce qui cause la cherté si grande du bois que dans peu de
temps l'on se trouvera dans l'impossibilité d'y soutenir
; pour y obvier, il conviendrait d'en supprimer ;
ART. 4. - Que les traites foraines, vraies entraves pour
le peuple, soient abolies ;
ART. 5. - Que le prix du sel, denrée de première
nécessité, que les sujets du Roi paient très cher,
tandis qu'on le passe aux étrangers à un très vil prix,
soit diminué ;
ART. 6. - Que Messieurs les religieux bénédictins de
l'abbaye de Senones jouissent des deux tiers de la
grosse et menue dîme de ladite paroisse, et ne sont
point attenus à la desservir, ce qui parait ridicule aux
suppliants ; qu'étant annexés à la paroisse de Couvey,
distance d'une bonne demi-lieue, pour un tiers de la
grosse et menue dîme que le curé de ladite paroisse
jouit, nous demandons qu'il plaise à Sa Majesté que les
susdits religieux bénédictins soient attenus à desservir
ladite paroisse, annexe de Couvey, pour les deux tiers
de la dîme de ce lieu qu'ils jouissent, et payer les
deniers royaux à proportion de leurs bénéfices, et
soulager les suppliants ;
ART. 7. - Qu'il soit permis à chaque particulier de
faire les regains dans leurs prés sans clôture.
Sa Majesté, en faisant droit sur ces demandes,
acquerrait un nouveau titre de reconnaissance.
Laurent Martin, maire, syndic ; P. Dulée ; C. Flavenot ;
Jean Troché N. Lehaume. |