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Presse - L'Express du Midi - 1892-1914


28 juin 1892
VEXATIONS ALLEMANDES
Strasbourg, 27 juin. - Samedi dernier arrivaient a la gare de Deutsch-Avricourt une dizaine d'élèves des Pères du Saint-Esprit, de Mesnières (Seine-Inférieure), qui, à la suite d'une épidémie, avaient quitté cet établissement pour quelque temps et se rendaient chez leurs parents, habitant l'Alsace.
A peine avaient-ils quitté le train qu'un gendarme les questionna, prit leurs noms et s'informa du but de leur voyage ; dès le second jour après leur arrivée, on leur notifia qu'ils auraient à quitter l'Alsace-Lorralne dans les 21 heures ; cet ordre fut envoyé télégraphiquement aux gendarmes par la direction de l'arrondissement.


24 juillet 1892
A LA FRONTIERE DE L'EST
Nancy, 23 Juillet. - Un journal de Nancy publie, sous toutes réserves, et sous le titre : «  Encore un incident de frontière », la nouvelle suivante, qu'aucun renseignement n'est venu encore confirmer jusqu'à présent :
«  A Nancy, entre Moussey et Avricourt, sur la llgne de Château-Salins, trente soldats allemands ont passé la frontière ce matin vendredi. Ils se sont arrêtés dans une ferme, sur le territoire français, où ils ont séjourné un certain laps de temps.
» Quelques Instants après, un escadron de cavalerie allemande a dépassé également la frontière, bien marquée cependant par les poteaux. »
Paris, 23 Juillet. - On n'a jusqu'ici aucune dépêche annonçant cet incident ; aussi cette nouvelle. doit-elle être accueillie sous les plus expresses réserves.
Parts, 23 juillet. - Le ministre de l'intérieur a reçu, du préfet de Meurthe-et-Moselle, une dépêche dans laquelle ce fonctionnaire a déclaré que la nouvelle d'une violation de frontière française entre Avricourt et Remoncourt-Moussey est absolument inexacte. Les gendarmes et les douaniers qui surveillent la frontière Moussey n'ont signalé aucun fait de cette nature.
D'autre part, une dépêche de Berlin déclare que, dans cette ville, on ne sait absolument rien de l'incident.
Nancy, 23 juillet. - De renseignements officiels, il résulte qu'il y a absolument rien de vrai dans la note publiée par l'Est républicain, relative à l'incident de la frontière ; ce sont les manoeuvres que font, depuis quinze jours, les troupes allemandes le long de la frontière qui ont pu donner naissance à ce bruit ; les cavaliers ont bien pénétré dans la ferme de Jamerock, entre Raon et Moussey, communes du département des Vosges, mais cette ferme est située à 300 mètres sur le territoire annexé. Jamais à aucun moment les troupes allemandes n'ont franchi la frontière.
Metz, 23 juillet. - On lit dans la Metzer Zeitung :
«  Grâce à l'intervention pleine de tact et d'énergie d'un pharmacien de Metz, nous rapporte-t-on, un grave incident de frontière a pu être évité, ces jours derniers, près d'Onville (France). »
Nous nous réservons de donner des détails.


23 avril 1895
Samedi matin, vers 11 heures, à l'arrivée à Igny-Avricourt du train express, venant d'Allemagne, le commissaire de police de service à cette gare, a reconnu, parmi les voyageurs, un anarchiste italien, nommé Borgetti, expulsé d'Allemagne et de Suisse ; il l'a arrêté immédiatement et fait conduire à la prison de Lunéville, en attendant qu'il soit statué à son égard. Borgetti a déclaré qu'il se rendait à Paris. Il n'avait que très peu d'argent sur lui.


Lundi 24 septembre 1900
INCIDENTS GROSSIS
La nouvelle racontée par plusieurs journaux d'une violation de frontière aux dernières manoeuvres a jeté une profonde émotion à Nancy. Seule l'autorité militaire savait à quoi s'en tenir à ce sujet, bien qu'elle n'ait appris que tardivement le fait.
Voici en quoi il se résume :
Le samedi 15 septembre, une vingtaine de soldats, appartenant aux 1re et 3e compagnies du 37e, cantonnées à Blamont, et des 7e et 8e, cantonnées à Repaix, passant à travers les mailles des postes de soldats, de gendarmes et de douaniers, gagnaient isolément et sans armes la frontière du côté de Foulcrey.
Les douaniers français en refoulèrent une dizaine, les autres réussirent à gagner une éminence située à 200 mètres de la frontière, d'où ils espéraient découvrir une partie de l'Alsace-Lorraine.
Ils n'y restèrent que peu d'instants, du reste, et revinrent en France, après s'être procuré quelques paquets de tabac étranger.
Les douaniers signalèrent le fait à l'administration préfectorale qui ouvrit immédiatement une enquête.
De cette enquête, il résulte qu'il est absolument inexact que des inscriptions injurieuses aient été tracées sur les poteaux-frontières. Il est encore plus inexact que des ordures aient été apposées sur ces poteaux.
Du reste, quelques jours auparavant, un incident de cette nature s'était produit parmi les soldats du 132e régiment allemand qui vinrent de Niederhoff à Bertrambois.
La libération de la classe n'a pas été ajournée, ainsi que certains l'ont dit, car les coupables se déclarèrent dès qu'ils apprirent que les 7e et 8e compagnies étaient consignées. Une quinzaine d'entre eux viennent d'être punis de huit jours de prison, deux ou trois autres de quinze jours.
L'ambassade d'Allemagne n'a eu à intervenir à aucun moment, et l'autorité militaire n'a agi que d'après les rapports qui lui ont été fournis par l'administration française. Voilà les faits dans toute leur exactitude.
[...]
INCIDENTS GROSSIS
Paris, 23 septembre
Voici, d'après le Journal, en quoi consisterait l'incident de frontière dont nous avons parlé hier :
Jeudi dernier, veille de la rentrée à Nancy de la 22e brigade d'infanterie. le général Michel cantonnait à Blamont et Repaix. Le 79e de ligne (1er et 3e bataillons), et le 37e étaient â Blamont tandis que le 2e bataillon se trouvait à Repaix, petit village de 155 habitants, situé à trois kilomètres de Blamont.
Le commandant Bader qui commande le bataillon, avait pris toutes les précautions d'usage. Des sentinelles avaient été placées pour empêcher les soldats de quitter le cantonnement. Malgré toutes les précautions, d'autant plus nécessaires que Repaix est à l'extrême frontière, il s'est passé une série d'incidents regrettables quoique peu graves par eux-mêmes.
Tout d'abord, un certain nombre de militaires, appartenant aux 7e et 8e compagnies ont revêtu des habits civils appartenant à leurs hôtes et ont essayé de passer la frontière pour aller chercher du tabac en pays annexé. Reconnus par les douaniers français, ils ont été mis en lieu sûr.
D'autres soldats en tenue, malgré la surveillance des sentinelles ont franchi le poteau frontière et ont fait plusieurs centaines de mètres au-delà; arrêtés par les douaniers allemands, ceux-ci leur ont pris leurs numéros matricules placés dans leurs képis. Les soldats ont été photographiés par les officiers allemands en manoeuvre dans ces parages.
Enfin, troisième phase de l'incident : une dizaine de soldats ont gravé leur nom à l'aide d'un couteau sur un poteau-frontière.
Aussitôt ces faits connus, le commandant Bader eu référa au colonel de Curières de Castelnau, commandant le 37e et une enquête commença. Dès leur arrivée à Nancy, les 7e et 8e compagnies furent consignées ; mais jamais on n'a songé à consigner le régiment qui comme on l'a vu plus haut, était loin d'être cantonné tout entier à Repaix. Sur ces entrefaites on reçut la communication des photographies prises par les officiers allemands; les douaniers allemands firent parvenir les matricules saisis et la découverte des coupables fut facile. Dix, la plupart libérables, ont été punis de soixante jours de prison.


7 octobre 1900
VEXATIONS ALLEMANDES
Nancy, 6 octobre.
M. Camille Boehler. né à Paris (Lorraine annexée) mais habitant Janville, banlieue deNancy, depuis douze ans, croyant que cette longue absence du pays annexé avait suffi pour le naturaliser Français, partait vendredi avec sa fillette pour son village où son père, l'avait invité à venir faire les vendanges ; malheureusement Boehler fut reconnu à la gare de Deutsch-Avricourt et les gendarmes teutons l'arrêtèrent pour infraction à la loi militaire allemande.
Il était immédiatement dirigé sur Metz et écroué en attendant son renvoi, s'il est reconnu bon pour le service, dans un régiment allemand de Poméranie. Mme Boehler a été prévenue de l'arrestation de son mari. Elle est partie aussitôt pour Avricourt où sa fille lui a été remise.


Dimanche 2 août 1903
Les Autos-Pyrénéens
Nous recevons de M. Le Grand, directeur de la société des «  Autos -Pyrénéens », ia lettre suivante, avec prière de l'insérer :
Monsieur le rédacteur en chef,
On nous remet un factum adressé aux sénateurs, députés, conseillers généraux; etc., du Gers et des Hautes-Pyrénées, critiquant les chiffres de notre circulaire relative à l'émission de la ligne Auch-Lannemezan.
Nous protestons contre les procédés de l'auteur, ancien conducteur des ponts, qui prend dans notre circulaire nos chiffres de dépenses, et met au-dessous ses chiffres de recettes, à lui, pour arriver à dire que l'opération est présentée de façon à induire le public en erreur, et qu'il résultera de l'exploitation une porte annuelle de 12,430 francs !
Vous apprécierez la loyauté de ces procédés de critique, qui tendraient à décourager et les bonnes volontés et les initiatives.
Quant aux arguments du factum, nous disons seulement que l'auteur mentionne des essais infructueux tentés en 1866, par un service automobile à vapeur... pour déclarer que des services sur route sont condamnés aujourd'hui aux mêmes insuccès !
En France et en Algérie, les services réguliers par voitures automobiles fonctionnent depuis longtemps. Voici plus de trois ans que la ligne de Blamont à Lunéville - pour ne parler que de celle-là existe.
Les véhicules de la maison de Dietrich sont trop avantageusement connus, même dans ce pays, pour qu'il soit besoin d'en faire l'éloge. La vitesse normale des voilures n'a rien d'excessif (20 à 25 kilomètres à l'heure). Quant, aux pannes, dont beaucoup s'apeurent, nous réitérons que le seul moyen de les éviter, c'est la visite fréquente des organes. C'est pourquoi, pour un service bien établi, il faut une voiture de rechange par voiture en service.
Afin de convaincre les hésitants, nous avons l'Intention de commencer prochainement un service de démonstration avec une ou deux voitures.
Nous sommes persuadés que le succès de la ligne Auch-Lannemezan, malgré ses nombreux détracteurs, viendra récompenser la confiance des actionnaires en notre idée.
Veuillez agréer, etc. LE GRAND


28 mars 1908
Poteau frontière dan. un fossé
Nancy, 27 mars.
Le poteau frontière situé sur la route Lagarde, territoire de Vaucourt, a été trouvé
brisé et jeté dans un fossé


Dimanche 13 août 1911
Les incidents de Nancy. - Une interpellation du commandant Driant
Paris. 12 août.
Le commandant Driant, député de Meurthe-et-Moselle, vient d'informer par lettre le président du conseil qu'il se proposait de l'interpeller dès la rentrée de la Chambre sur les punitions auxquelles ont donné lieu les récents incidents de Nancy.
Le commandant Driant attribue ces punitions à la pression qu'aurait exercée le préfet de Meurthe-et-Moselle sur l'autorité militaire.
Il ajoute : «  Vous expliquerez en même temps au Parlement comment huit jours après les ordres rigoureux interdisant aux militaires de Nancy de se mêler aux gymnastes des patronages catholiques, on avait pu lire au rapport d'un régiment de cette même garnison que, contrairement aux instructions précédentes données, les militaires étaient autorisés à participer au concours des patronages laïques de Blamont le 13 août
«  Comment aussi les officiers ont pu, l'un d'eux même comme rapporteur, assister en tenue au Congrès des jeunesses laïques de Verdun le 6 août dernier.
«  Comment enfin ces tolérances si nettement prohibées ailleurs se concilient avec les prescriptions diverses interdisant formellement aux militaires de prendre part aux manifestations politiques de quelque nature qu'elles soient ; vous voudrez bien dire surtout au pays, qui ne comprend pas de pareilles différences de traitement, si c'est ainsi qu'en République il faut concevoir la liberté d'opinion et l'égalité des citoyens devant la loi. »


Lundi 21 août 1911
CHOSES MILITAIRES
TARTUFERIE
Vérité en deçà, erreur au delà ! (Pascal, Pensées)

Tartuferie !... Voilà un titre qui n'a rien de militaire... Nous l'employons cependant pour parler de l'«  incident de Nancy », où, comme on sait, la préfecture a joué le rôle de tartufe.
On connaît cet «  incident ». Phénoménal ! Phé-no-mé-nal !!!
Reprenons toutes choses ab ovo... pour ceux qui pourraient ignorer encore la genèse de l'«  incident ».
Les 30 et 31 juillet, se sont tenues, à Nancy, les assises de la première grande fête nationale et internationale de la Fédération gymnastique et sportive des patronages de France.
Tout d'abord, permettez-nous de vous en présenter l'apôtre. C'est M. le docteur Michaux, chirurgien en chef des hôpitaux de Paris.
Nous n'avons pas l'honneur de connaître M. le docteur Michaux, ou plutôt nous ne le connaissons que par sa réputation, qui est grande, et par le but qu'il se propose.
Ce but - assez original par ces temps de pacifisme à outrance, d'antipatriotisme et d'antimilitarisme laïques - est de développer, par l'emploi rationnel de la gymnastique et des sports athlétiques, les forces physiques et morales de notre jeunesse ouvrière et de préparer ainsi au pays des générations d'hommes robustes et de vaillants soldats. »
Idée «  originale »... nous l'avons dit, mais Idée aussi heureuse que patriotique... De là son originalité.
Donc, aux dates indiquées, 250 sociétés, avec leurs drapeaux et leurs fanfares, venues de tous les coins de la France, d'Alsace-Lorraine. de Tunisie, du Canada et d'ailleurs, présentant un effectif de plus de 7.000 gymnastes - s'étaient donné rendez-vous à Nancy.
Deux généraux du cadre de réserve, MM. de Nonancourt et de Morlaincourt - se dévouèrent pour organiser les détails de cette fête grandiose. D'autre part, la municipalité nancéenne, d'accord avec tous les habitants, fit des prodiges pour recevoir - comme il convenait à une grande et noble cité - les gymnastes, les nourrir, les coucher, etc., etc. Bref, tout allait pour le mieux... mais les Loges veillaient !
Elles veillaient... parce que, à ce concours de gymnastique, il y avait des sociétés et des patronages... catholiques... Horesco reterens !
Des patronages catholiques !... Sous la République troisième du nom. il existe un distinguo entre une gymnastique «  cléricale » et une gymnastique «  laïque ».
Il ne suffit pas. en effet, de se livrer, avec plus ou moins d'ensemble et de souplesse, à des exercices divers : sauts en hauteur et en longueur, barres parallèles, trapèze, anneaux... de faire des effets de thorax et de biceps, de manier des haltères, etc., etc., il faut que tous ces exercices soient «  laïques » ! Pourquoi ?
La politique (mise à toutes les sauces) a des raisons que la. raison connaît peut-être, mais qu'elle n'arrivera jamais à comprendre.
Il paraît, néanmoins, qu'il n'est pire danger, péril plus grave, plus sombre menace pour la prospérité et la sécurité de la nation française, qu'une gymnastique convaincue de... cléricalisme.
Ce bon docteur Michaux n'avait certes pas songé à tout cela ; personne autre non plus... Seul, le subtil préfet de Meurthe-et-Moselle avait pressenti le... danger !
Le dimanche 30 juillet, sur le terrain de Blandan, lieu du concours, toutes les forces policières avaient, par son ordre, été mobilisées. Elles avaient pour mission de surveiller et de signaler tous les militaires qui commettraient le crime de lèse-patrie de se mêler aux groupes de gymnastes catholiques... A tout prix, il fallait, pour la centième fois au moins, sauver la République et la défense nationale !... Songez donc que Nancy est une ville frontière...
Quelques braves petits soldats, inconscients des dangers qu'ils pouvaient faire courir à la République et à la... défense nationale (car nous nous refusons à les croire traîtres à la patrie), avisant des pays dans les rangs des gymnastes «  cléricaux », ne purent résister au plaisir d'aller leur serrer la main.
Du coup, ils... écopèrent. Trente jours de Prison !
A ce «  prix », comme «  pékin », partant électeur, on peut tout chambarder.
A Nancy, la stupéfaction fut grande... Nul ne peut encore (nous écrit un vieux camarade) s'expliquer cet excès de sévérité.
Le commandant Driant - le vaillant député de Nancy - réclame au président du conseil. On lui répond que «  les militaires punis sont ceux-là seuls qui, malgré l'interdiction formelle de leurs chefs, ont pris part aux manifestations et concours des gymnastes catholiques ».
Dare-dare, le député de Nancy réplique «  qu'il entend prouver que les militaires punis sont uniquement coupables d'avoir serré la main à des gymnastes catholiques, sans prendre aucunement part à leurs exercices ».
Comme on le voit, l'incident n'est pas clos, mais, en attendant, les soldats punis, sur le rapport du préfet de Meurthe-et-Moselle, font mieux que de la «  trouver mauvaise ». Pitou et Dumanet ne pourront jamais se fourrer dans la boussole... que «  serrer la main d'un pays », - même clérical,
- vaut de la prison. Sans se l'expliquer, ils pourront se dire que nous vivons sous un régime de liberté...
Mais il y a mieux. - oui, il y a mieux encore. Dès le lendemain même du concours, paraissait un «  ordre du corps d'armée » rappelant aux militaires de tous grades les nombreuses prescriptions leur interdisant formellement de prendre part aux manifestations politiques... de fréquenter les centres de réunion ayant un caractère confessionnel, etc.. etc.
Mais voici le mieux annoncé.
Le 7 août - donc six jours seulement après l'«  incident », le rapport d'un régiment d'infanterie, tenant garnison à Nancy contenait ce passage :
«  Contrairement aux instructions données jusqu'ici, et seulement pour le cas spécial du concours de gymnastique de Blamont, les commandants de compagnies sont autorisés à porter sur leur situation-rapport les demandes des militaires sous leurs ordres désireux de participer à ce concours, le colonel étant délégué pour statuer. »
Ayant eu l'honneur de servir longtemps sous les drapeaux, nous n'ignorons certes pas que l'existence militaire se compose «  d'ordres et de contre-ordres »... Mais, dans l'espèce - que le lecteur veuille bien nous pardonner cet aveu - nous sommes épaté. Oui, littéralement é-pa-té !
Ah ! ça, que deviennent donc les «  ordres formels » ?... «  Vérité en deçà, erreur au delà » a écrit Pascal.
Pour expliquer toutes choses, y compris les plus inexplicables, il faut savoir que le concours de Blamont est organisé par les Amicales laïques du département. Un point, c'est tout !
En plaquant ici ce «  point », il nous revient à la mémoire le texte d'une «  planche » de la Loge Cosmos :
«  Du danger de former une jeunesse militaire et chauvine... Orateurs inscrits : F.-, général Peigné, ex-commandant de corps d'armée ; F.-. Christman, vén. de la Loge Alsace-Lorraine ; F. Chéron. président de l'Union des sociétés de préparation militaire... »
Que d'autres «  planches » nous pourrions citer pour bien marquer que le Grand-Orient, association de métèques, cherche, par tous les moyens, à détruire l'esprit militaire dans la jeunesse française.
Quand on voit, d'autre part, comme à Nancy et ailleurs, des évêques, des laïcs, des directeurs de patronages catholiques, jeter sur les foules le verbe ardent de leur patriotisme, lancer à tous les échos le cri de : «  Vive la France ! », mille et mille fois répété par une jeunesse enthousiaste, bien française, prête à verser son sang pour la défense du sol sacré de la Patrie, on est en droit de se demander pourquoi cette belle jeunesse, bien patriote, est traitée en paria... parce que «  catholique » !
Aux FF.:., à la Libre-Pensée, toutes les faveurs ; aux catholiques, les gémonies, et à leurs amis (des pays !), la prison !... C'est trop !!!
D'un côté, des prohibitions impitoyables, basées sur des règlements que nous ne voulons pas discuter ici ; de l'autre, une extrême tolérance en ce qui concerne des cas identiquement semblables, mois qui se présentent dans une autre... Église... Voilà ce que notre faible intellect ne peut admettre... car il se refuse à comprendre les distinguo subtils de l'hypocrisie et de la tartuferie qui sont à la hase de tous les actes de notre gouvernement de francs-macons.
La statue de la Résignation, elle-même, ne tiendrait pas devant le sectarisme disons le mot, l'imbécillité des néo-jacobins.
Et l'on s'étonne que de «  vieilles barbes » se détachent de la R. F. ! - C'est bien le contraire qui serait surprenant.

Commandant A. HUBAULT


Samedi 16 septembre 1911
L'Incident de Lunéville

Paris. 15 septembre.
Le ministère de la guerre nous communique la note suivante :
«  Contrairement aux bruits répandus, il est (inexact qu'un peloton de uhlans ait franchi la frontière. »
Paris, 15 septembre.
La Patrie revient aujourd'hui sur l'alerte qui se serait produite hier à Lunéville et qu'elle avait annoncée par une édition spéciale.
Elle maintient que les renseignements fournis sur ce fait, qui a produit une émotion bien compréhensible, étaient formels et précis.
» On indiquait le nombre des cavaliers allemands, leur tenue, la tenue des sous-officiers, le nom de leur régiment, l'emplacement exact de leur stationnement.
» Un brigadier forestier aurait affirmé devant plusieurs témoins qu'il avait vu les soldats Allemands, mais que l'ordre était donné, sous peine de révocation, de ne plus parler de l'incident.
» Les cavaliers auraient été vus, dit encore la Patrie, par un employé de chemins de fer et par un caporal cycliste de chasseurs à pied qui était venu apporter lui-même la nouvelle, après l'avoir contrôlée, à la préfecture de Meurthe-et-Moselle. »
Toujours d'après notre confrère, on aurait reconnu l'exactitude du fait, mais on aurait prié la presse d'atténuer et de dire qu'il ne s'agissait que dune escapade de déserteurs.
Le démenti officiel publié hier, n'aurait été expédié par le préfet que sur un ordre venu de Paris.
La vérité, selon la Patrie, et nous la publions sous réserves, c'est qu'un détachement allemand a passé la frontière.
Il avait sans doute pour consigne de se montrer et rentrer aussitôt.
Dès que l'officier de uhlans a vu qu'il était reconnu et signalé, il a tourné bride et est rentré au galop.
D'autre part, une dépêche de Lunéville annonce que, suivant un bruit qui circule dans cette ville, un maréchal des logis du 18e chasseurs aurait informé son colonel qu'en traversant la forêt de Paroy il aurait vu hier soir des cavaliers qui auraient disparu à son approche.
D'après la même dépêche, des recherches effectuées cette nuit par des gendarmes et des douaniers, n'ont permis de découvrir aucune trace du passage de ces prétendus cavaliers.
Au ministère de l'intérieur, on déclare n'avoir pas connaissance de ce bruit et on est convaincu qu'il n'est pas plus fondé que celui qui avait couru hier.de la présence des uhlans en territoire français.
L'Impartial de l'Est et l'Est Républicain, tous deux de Nancy, recueillent ces bruits divers :
L'Impartial dit qu'un mécanicien du train arrivant de Lunéville et venant de Blamont aurait vu hier matin vers 6 h. 1/4, en territoire français, le long de la forêt de Paroy, non pas des cavaliers, mais une section d'infanterie allemande.
Ce n'est que plus tard, à 9 h. 1/2, que l'on parle du peloton de vingt-cinq uhlans qui aurait été vu a 3 kilomètres de Lunéville.
C'est cette dernière version que reproduit l'Est Républicain ; tous ces bruits causent à la frontière dans les circonstances actuelles une surexcitation extrême.


14 octobre 1912
Fermons la porte
Il est question d'un prochain décret qui imposera aux officiers allemands entrant en France la formalité de la déclaration préalable.
Il n'est point de fête à Nancy sans que ces messieurs y accourent en foule. Demandez au commissaire d'Igney-Avricourt ; il les connaît bien et vous les désignera par leur nom et leur grade.


Vendredi 15 août 1913
Faits divers
UN INCIDENT A NANCY ENTRE UN DOUANIER FRANÇAIS ET TROIS ALLEMANDS
Avricourt, 13 août.
Un incident s'est produit la nuit dernière entre un douanier d'Avricourt et trois voyageurs allemands qui se trouvaient dans le train express quittant Paris à 17 h. 17 et se dirigeant sur Strasbourg.
Alors que le douanier allait, en gare de Nancy, monter dans le train, il crut remarquer qu'un des voyageurs le regardait, d'un air narquois et échangeait en langue allemande avec ses compagnons des réflexions désobligeantes ; il fit en termes plutôt vifs une observation à laquelle un des étrangers répliqua en français :
- Vous êtes un grossier personnage ; je me plaindrai à mon gouvernement. »
Le douanier, rentré à Avricourt, négligea d'informer ses chefs et ce n'est que ce matin qu'on apprit, l'incident lorsqu'il fut convoqué à la direction de Nancy pour y fournir des -explications.
La police spéciale de Nancv a ouvert une enquête en attendant la plainte, si plainte il y a, des voyageurs allemands.


30 novembre 1913
En Alsace-Lorraine - Arrestation d'un espion
Nancy, 29 novembre.
La police mobile vient d'arrêter et de mettre à la disposition du Parquet de Lunéville un employé des carrières de Vacqueville, nommé Hermann, ancien sous-officier de l'armée allemande et habitant en France depuis plusieurs années.
On a trouvé, dans un portefeuille lui appartenant, au cours d'une perquisition faite à son domicile, les plans de la ligne du chemin d'intérêt local Lunéville-Blamont-Manonviller, ainsi que les indications des ouvrages d'art de cette région, avec annotation indiquant remplacement de leur trou de mine.
Hermann a été écroué et maintenu au secret le plus absolu.


Jeudi 5 février 1914
2 UHLANS A CHEVAL ET EN ARMES EN FRANCE. - ILS AVAIENT DÉSERTÉ
Nancy, 4 février.
La population de Blamont fut fort surprise, hier après-midi, de voir arriver deux uhlans
à cheval et en armes, qui demandèrent la gendarmerie, où ils se constituèrent prisonniers.
Les deux déserteurs ont quitté leur régiment à la suite des mauvais traitements dont ils avaient été victimes.
 

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