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1870 - Repli de l'armée française
Voir aussi 1870 - Repli de l'armée française et passage à Blâmont le 9 août
et 1870 - Repli de l'armée française et passage à Blâmont le 8 août


Histoire du second empire
T. 6 - 1876
Taxile Delord

L'armée française était ainsi disposée le 5 août au soir : la division Ducrot sur le plateau de Froeschwiller, à gauche, s'appuyant sur la route de Reichshoffen, faisant face à Neehwiller et au débouché de la Sauer; la division Raoul au centre, au-dessus de Elsashausen ; la division de Lartigue sur la droite, faisant face à Gunstett et à Morsbronn; la division Conseil-Dumesnil en seconde ligne, à l'extrême droite. Les débris de la division Abel Douay, commandés par le général Pellé, étaient laissés, comme nous l'avons dit, en réserve en arrière. La brigade de cuirassiers du général Michel, de la division du général Duchesne, se tenait dans un pli de terrain, près de la division du général Lartigue. La brigade de cavalerie légère du général de Septeuil et la division de réserve du général Bonnemains restaient sur les derrières de l'armée. Un orage de la saison s'arrêta sur les hauteurs, pendant la nuit, et versa une pluie torrentielle sur ces troupes.
Le maréchal de Mac-Mahon ignorait quelles forces se dirigeaient contre lui, et où elles étaient. Le matin même, peu de temps avant les premiers coups de fusil, on lui conseillait de se replier sur les Vosges. C'était un bon conseil. Le maréchal parut s'y ranger un moment, et il donna même l'ordre de départ, mais il était trop tard, le combat s'engageait pendant qu'il délibérait.
Le prince royal de Prusse, après la retraite des débris de la division Abel Douay, cherchant à se renseigner sur leurs mouvements par une grande reconnaissance, avait porté le 5 août son armée en avant, en rapprochant son aile gauche pour qu'elle pût se concentrer soit à l'est, soit au sud, suivant les circonstances. Des détachements de cavalerie lancés dans l'ouest, franchissant la Sauer à Gunstett, avaient aperçu un camp ennemi sur les hauteurs de l'autre rive; des détachements lancés sur Reichshoffen avaient trouvé le pont de la Sauer coupé à Woerth. Les coups de fusil reçus par les Prussiens à l'entrée de la ville, et des obus tombés des hauteurs de la rive droite sur laquelle ou distinguait des mouvements de troupes, les confirmèrent dans l'idée qu'un rassemblement considérable de forces françaises existait à Woerth.
Le 2e corps bavarois, de son côté, n'avait pas tardé à trouver sur la route de Lembach, abandonnée par Ducrot, des blessés et des bivouacs récemment abandonnés. La 10e division du 5e corps s'avançait par Bremmelbach et Lobsann, et avait ses avant-postes dans les bois situés à l'ouest. L'incertitude où se trouvaient les deux généraux en chef, de l'armée française et de l'armée allemande, continuait à s'accuser chez le premier par le peu de précision de ses ordres, chez le second, par le redoublement de prudence avec lequel, depuis Wissembourg, il réglait ses mouvements. Mais le prince royal de Prusse, dirigeant toujours ses troupes d'après les principes de l'art militaire, pouvait recevoir des renforts à chaque instant de la bataille, tandis que le maréchal de Mac-Mahon, réduit à faire semblant d'attendre le 5e corps, allait être réduit à soutenir une lutte inégale contre un ennemi qui se renouvelait sans cesse.
La 10e division du 5e corps allemand s'avançait sur la route qui longe le Hoch-Wald, précédé de la majeure partie du 11e corps, dont la marche ralentissait celle des troupes en arrière. Le général de Kirbach, commandant la 10e division, apprit à Preuschdorf que l'ennemi occupait fortement Woerth et la rive droite de la Sauer. Le 11e corps ne pouvait être avant le soir en mesure d'appuyer les troupes allemandes établies à Reichshoffen ; il plaça ses avant-postes dans la direction de Woerth. Les patrouilles des deux armées échangeaient des coups de feu.
Le corps du général de Werder, à l'aile gauche, avait porté son avant-garde à Nied-Roedern et Seltz. Le 1er corps bavarois venant de Langen-Kandel» arriva vers minuit à Ingolsheim; la 4e division de cavalerie établit ses bivouacs entre ces deux derniers corps. La 3e armée longeait, par sa ligne d'avant-postes, la Sauer et la lisière nord de la forêt de Haguenau. L'état-major de la 3e armée établi à Soultz, ayant acquis la conviction que c'était derrière la Sauer qu'il fallait chercher la masse principale des forces ennemies; le prince royal de Prusse manifesta l'intention de se borner, le 6 août, à faire appuyer un peu plus l'armée sur sa gauche, d'en laisser une partie au sud et de donner à ses soldats cette journée pour se reposer.
Le hasard, comme il arrive souvent à la guerre, déjoua ces projets. Les Français et les Allemands se rencontrèrent le 6 août vers les sept heures du matin, sur deux points différents, à Woerth et à Gunstett. Les Allemands, sur le premier point, prirent l'initiative de l'attaque, les Français sur le second. Les Bavarois débouchant de Langenzulsbach sur Neehwiller, se virent accueillis vers Gunstett par le feu des Français. Un engagement sérieux eut lieu ; les Bava- rois qui se soutenaient vers la gauche, souffraient telle- ment vers la droite des feux de l'artillerie et de l'infanterie postées à Froeschwiller, qu'ils durent se retirer. Leur retraite permit au maréchal de Mac-Mahon de concentrer tous ses efforts sur Woerth, La lutte, en effet, devint de plus en plus vive de ce côté; les Bavarois d'abord repoussés, sont prévenus par le commandant du 5e corps qu'il va attaquer les hauteurs de Woerth et qu'il compte sur eux pour attaquer la gauche française ; ils recommencent la lutte à Langenzulsbach, la canonnade redouble du côté de Woerth.
Les 5e et 11e corps qui avaient engagé le combat sur ce point à huit heures du matin tentent, sans succès, d'enlever Woerth. Le 11e corps, après avoir réussi à franchir la Sarre, est rejeté sur la rive gauche, son avant-garde a des engagements à Gunstett et à Elsasshausen. Il était midi ; à ce moment, les Allemands en conviennent, sauf dans un duel d'artillerie engagé entre les deux armées, l'avantage restait aux Français : «  Les trois corps de première ligne de la 3e armée se trouvaient entraînés par des fractions plus ou moins considérables de leurs effectifs, dans une action qui, en se prolongeant, les avait contraints à renoncer sur certains points aux avantages déjà obtenus, tandis que sur les autres ou ne se maintenait puis qu'avec peine contre les énergiques attaques des Français (1). »
Le combat continuant, l'infériorité numérique des Français devient de plus en plus sensible. Le 5e corps arrive ! crie-t-on dans les rangs pour ranimer l'ardeur des troupes.
Hélas ! comment serait-il arrivé puisque deux de ses divisions se trouvent encore à Sarreguemines et à Bitche ? Le général de Failly attiré à l'armée de Lorraine, rejeté sur celle du maréchal de Mac-Mahon, se croyant menacé du côté de Pirmasenz, ne recevant que des ordres indécis de son chef, ne pouvant trouver d'inspiration dans l'instinct militaire qu'il n'avait pas, resta en place. La division de Lespart, partie le matin de Bitche, arriva à temps, sinon pour prendre part à la lutte, du moins pour recevoir les fugitifs de Froeschwiller sur la route de Niederbronn à Reichshoffen.
Le maréchal de Mac-Mahon, voyant qu'il manquait des forces suffisantes pour lutter contre les Allemands, pouvait encore à midi revenir à son projet de se replier sur les Vosges. L'armée, raffermie par le courage qu'elle venait de déployer contre un ennemi dont la supériorité numérique n'était que trop évidente, ne se serait pas crue compromise par une retraite dont la sécurité était assurée par sa fermeté. La prévoyance du général céda devant le point d'honneur du soldat. Le maréchal de Mac-Mahon ne voulut pas quitter le champ de bataille où tout changea bientôt de face par l'arrivée successive des forces allemandes.
Le prince royal de Prusse prit vers une heure sur les hauteurs de Woerth la direction de la bataille. Les Wurtembergeois se joignent aux Prussiens ; les Bavarois reçoivent de nouveaux renforts ; le 5e corps enlève la crête entre Woerth et Froeschwiller ; le 11e corps se jette sur notre droite, qui recule peu à peu sur le Niederwald. Les divisions Lartigue et Conseil-Dumesnil soutiennent intrépidement le choc. Le 3e régiment de zouaves du colonel Bocher perd son lieutenant-colonel, trois chefs de bataillon, quinze officiers ; le commandant du 1er bataillon de chasseurs est tué. Les Français qui résistent sur le front de bataille vont être débordés par l'extrémité de la ligne; l'ennemi menace par Morsbronn de tourner toutes leurs positions. Le général Lartigue a épuisé ses réserves d'infanterie; il ne lui reste plus que la brigade de cuirassiers du général Michel ; il lui ordonne de charger.
Les deux régiments de cuirassiers, suivis de quelques fractions du 6e régiment de lanciers, s'ébranlent et se lancent sur un terrain non reconnu à l'avance, obstrué de rangées d'arbres, de souches coupées à fleur de sol, de fossés qui entravent la marche des chevaux, tandis que les pentes adoucies et découvertes des collines permettent à l'infanterie ennemie de diriger librement son feu. Cette masse de plus d'un millier de chevaux s'élance à toute vitesse sur l'ennemi en formation à Morsbronn et supporte avec un admirable courage la fusillade presque à bout portant de l'infanterie allemande à laquelle l'infanterie française, postée dans les bouquets de bois, essaye de répondre. Le 8e cuirassiers, qui ouvre la charge, éprouve en un clin d'oeil des pertes énormes. Les cavaliers parvenus presque d'un seul élan à l'entrée du village, cherchent à le traverser; ils se brisent devant l'ennemi. Le colonel et 17 officiers sont faits prisonniers, quelques cavaliers seulement s'échappent. Le 9e régiment, reçu à trois cents pus par le feu d'une compagnie de pionniers, parvient à la renverser en partie sous son choc; mais, entré dans Morsbronn, il se heurte au 80e régiment ennemi dont le feu le disperse. Les débris du 8e et du 9e régiments de cuirassiers, désormais mêlés et confondus, disparaissent dans la direction de l'est, suivis des lanciers qui en chargeant une compagnie prussienne tombent sous sa fusillade. Les restes débandés de cette cavalerie, en cherchant à rallier son infanterie, rencontrent le 13e régiment de hussards prussien venant de la Sauer et cherchent à se faire jour du côté de Laubach. Une dernière mêlée s'engage ; ces intrépides cavaliers, épuisés par tant d'efforts, parviennent cependant à s'échapper, mais dispersés, errant à l'aventure, ils retombent sous le fusil des bataillons prussiens. A trois heures, la brigade des cuirassiers du général Michel était anéantie.
Telle fut cette héroïque et inutile charge des cuirassiers de Reichshoffen qui s'est transformée en légende, et qui, si l'on en ôte les chevaux, les casques, les cuirasses, l'aspect pittoresque et théâtral en un mot, n'est pas plus héroïque au fond que la résistance des fantassins de Ducrot, de Raoult, de Lartigue, de Conseil-Dumesnil, sur les rampes de Woerth, sur le plateau d'Elsashausen et sur les positions du Niederwald où tant de sang français fut plus obscurément et non moins vainement répandu.
Elsashausen était perdu. L'infanterie française essaya vainement de reprendre cette position ; il fallut appeler la cavalerie pour dégager la droite compromise. La division du général Bonnemains, formée de quatre régiments de cuirassiers, établie aux sources de l'Eberbach, avait quitté cette position où l'atteignaient les obus prussiens pour appuyer un peu plus à droite. L'ordre de charger lui est à peine parvenu, qu'elle sort d'un pli de terrain où elle se tenait en colonne serrée par escadrons, pour se lancer sur un espace semblable à celui où la brigade Michel était tombée. Elle trouve également devant elle l'ennemi caché dans les vignes et dans les houblonnières entourées de clôtures. Le 1er régiment de cuirassiers commence l'attaque en chargeant par escadrons, se rompt devant un fossé et fait un demi-tour après des pertes considérables. Le 4e régiment à gauche, parcourant au galop un espace de plus de mille pas pour trouver un terrain favorable, est également dispersé par le feu d'un adversaire qu'il ne voit même pas; son colonel blessé a son cheval tué et est fait prisonnier. La seconde brigade s'élance à son tour et est plus malheureuse encore que la première. Le 2e régiment chargeant en demi-régiment, perd cinq officiers, un plus grand nombre est blessé ; 129 hommes et 250 chevaux succombent; dans le 3e régiment, quoique la moitié seule eût donné, le colonel est tué, 7 officiers, 70 cavaliers, 70 chevaux restent sur le terrain.
L'armée française était refoulée au coeur de sa position à Froeschwiller, sa cavalerie détruite et sa ligne de retraite sur Reichshoffen menacée. Les troupes allemandes, épuisées de fatigue par suite de la résistance opiniâtre qu'elles rencontraient, se renouvelaient sans cesse, et vers quatre heures de l'après-midi toute la ligne de bataille allemande sur Froeschwiller, était le théâtre sanglant d'une tumultueuse mêlée. Le général Raoul, blessé, tombe aux mains des Bavarois en défendant les rues du village; l'ennemi fait à chaque instant de nouveaux prisonniers, tout ce qui n'est pas pris se précipite par toutes les issues, dans une débandade presque complète vers Reichshoffen et Niederbronn où le canon prussien foudroie les fuyards.
L'action à cinq heures est terminée à Froeschwiller et l'ennemi organise la poursuite.
Les Allemands accusent une perte de 106 officiers, 1483 soldats, 173 chevaux tués; 388 officiers, 7297 soldats, 166 chevaux blessés, 1373 disparus; total 489 officiers, 10 153 hommes, 341 chevaux. Les Français laissaient 6000 hommes sur le terrain, 8000 prisonniers, 30 canons, 2 aigles, la caisse de l'armée, les équipages du général en chef, deux immenses convois d'approvisionnements à l'ennemi et... l'Alsace.
La bataille de Froeschwiller n'était pas le seul désastre de cette funeste journée du 6 août. Au moment même où le maréchal de Mac-Mahon était battu sur la Sauer, le général Frossard essuyait sur la Moselle l'échec non moins grave que nous avons raconté.
Le maréchal de Mac-Mahon s'était battu en soldat, il avait cédé à l'étroit point d'honneur du soldat en se retirant deux heures trop tard pour ne pas s'avouer battu ; il opéra sa retraite en soldat, sans prendre aucune des précautions militaires exigées par l'abandon des Vosges qu'il aurait pu défendre si aisément et qui s'ouvrirent quelques jours plus tard devant les Prussiens joyeux et surpris (2).
La retraite assez bien faite sur le champ de bataille, dégénéra vers Reichshoffen en vraie déroute suivie de tous les désordres auxquels se livre le soldat vaincu et affamé. Le maréchal de Mac-Mahon posté à l'entrée de Niederbronn, à cheval, le képy en arrière, s'épuisait à crier d'une voix enrouée par la fatigue : à Saverne ! à Saverne ! comme si les officiers de son état-major et ceux de la troupe étaient incapables d'indiquer le chemin à l'armée. Le lendemain, 20000 hommes ayant marché toute la nuit étaient entassés dans cette ville où les traînards ne cessaient d'arriver. Le maréchal de Mac-Mahon, après bien des tergiversations, s'était décidé a y passer la journée du 7 août, mais un gros de cavalerie ennemie, avec de l'artillerie, ayant lancé en passant, vers six ou sept heures du soir, quelques obus sur la ville, il donne l'ordre du départ sur Sarrebourg où il arrive le lendemain matin après une marche de nuit précipitée, car Phalsbourg formait défilé sur la route et ralentissait la colonne. Le général de Failly la rejoint à Sarrebourg où elle reste pendant la journée du 8. Le 9, elle marche de Sarrebourg à Blamont; le 10, de Blamont à Lunéville. La panique précédait l'armée. Le génie local de Lunéville était parti la veille pour Metz après avoir emporté les dessins et noyé les poudres qui auraient été si utiles aux officiers du génie pour leurs mines. Les administrations civiles avaient perdu la tête ; elles n'existaient plus.
Le maréchal de Mac-Mahon, à Lunéville, hésite de nouveau sur la route qu'il doit suivre. Ira-t-il à Nancy ou à Bar-le-Duc ? L'ennemi s'avance vers Nancy par la route de Château-Salins; le maréchal de Mac-Mahon voulant éviter une collision dans cette ville, prend le parti de se jeter à gauche pour tourner Nancy par le sud, et rejoindre la route de Paris vers Bar-le-Duc.
L'étape de Lunéville à Bayon remplit la journée du 11, Les troupes mouillées jusqu'aux os par un violent orage, devaient y séjourner jusqu'au 12 pour se reposer ; mais, par suite d'avis plus ou moins sérieux sur la marche de l'ennemi, l'ordre de départ est donné le 12 à midi. Le génie brûle le pont en bois de Bayon, et au moyen de 400 kilos de poudre que portait la section des chemins de fer, il fait sauter celui de Vèle par où on pouvait venir de Nancy. Le pont de Saint-Vincent servant également à cette route est épargné faute de poudre. Les troupes, dans la nuit du 12 au 13, s'arrêtent à Haroué, à quelques kilomètres de Bayon ; l'état-major, par suite d'une fausse alerte, est sur pied toute la nuit. On part dès l'aube du 13 pour Vézelize, en se jetant toujours plus au sud et en renonçant à rejoindre la route de Paris avant Châlons. L'idée de se porter sur Paris, que nous lui verrons bientôt défendre à Châlons, n'était donc pas nouvelle dans l'esprit du maréchal de Mac-Mahon. [...]

(1) Rapport de l'état-major allemand.
(2) Informée que, sur le territoire allemand, les ingénieurs préparaient de très-nombreux fourneaux de mines dans les principaux ouvrages d'art des chemins de fer et dans les grandes tranchées, la compagnie de l'Est demanda, le 18 juillet 1870, au ministre de la guerre, s'il ne jugerait pas opportun de faire faire des travaux semblables sur les lignes françaises, et notamment dans les souterrains et dans les grandes tranchées de la traversée des Vosges. Le ministre de la guerre répondit immédiatement et demanda à la Compagnie de faire exécuter ces travaux, après entente avec les commandants du génie, pour le choix de l'emplacement des fourneaux.
Ces travaux furent exécutés, mais il n'appartenait pas à une compagnie industrielle de charger les fourneaux, encore moins de donner l'ordre de détruire les lignes qui pouvaient servir à des mouvements stratégiques.
Lorsque parvint à Paris la nouvelle de la perte de la bataille de Froeschwiller, on ne comprit pas la gravité de cet échec : on supposa que les corps d'armée de Mac-Mahon et de Failly se reformeraient sur le versant oriental dos Vosges, de manière à se maintenir sur la défensive, et l'on ne donna aucun ordre relatif aux souterrains du chemin de fer. Les représentants locaux de l'autorité militaire n' osèrent rien prendre sur eux, et deux ou trois jours furent ainsi perdus. Lorsque enfin on se décida à Paris à donner des ordres de destruction des ouvrages, il était trop tard; ceux-ci étaient occupés par les Allemands, «  dont rien n'égala la joie, dit un de leurs historiens, lorsqu'ils découvrirent qu'aucun obstacle n'arrêtait leur marche dans la traversée de la ligne des Vosges ». (Les chemins de fer pendant la guerre de 1870-1871, par Jacqmin, ingénieur en chef des ponts et chaussées, directeur de la Compagnie du chemin de fer de l'Est.)
 

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