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7 août 1914 - Exécution du maire d’Igney ?


« Le vendredi 7 août, une forte patrouille allemande s'avance jusqu'à Igney-Avricourt et fait un prisonnier qui est consigné chez un habitant nommé Gadel.
Quelques instants après, les Allemands constatent la disparition du prisonnier ; ils se vengent sur M. Gadel, en le fusillant immédiatement. »


C’est ce qu’indiquent les Pages de guerre écrites au jour le jour d’août 1914, reprenant les informations de divers journaux, dont le Journal de la Meurthe et des Vosges du 10 août 1914 :
« Vendredi matin, une forte patrouille allemande s'était avancée jusqu'à Igney-Avricourt et avait fait un prisonnier qui fut consigné chez un habitant nommé Gadel. A leur retour, les Allemands constatèrent la disparition du prisonnier. Ils se vengèrent sur M. Gadel et le fusillèrent immédiatement. »

Mais l’Est-Républicain du 11 janvier 1915 annonce : « M. Gadel, maire d'Igney, que l'on avait cru fusillé, est prisonnier et, après être lui aussi, passé par Bitche, Baden-Baden et Strasbourg, est actuellement à Stuttgart aussi. »


Marie Hubert René Gadel est né à Igney le 11 mars 1855. Il devient maire d’Igney en mars 1900 après la démission d’Emile Cuny.

Après son arrestation à Igney le 7 août 1914, René Gadel est transféré au camp de Holzminden. A sa libération, il est recensé le 20 janvier 1915 par le Comité International de la Croix-Rouge (voir sa fiche à la page 1914-1918 - Prisonniers civils en Allemagne (2/3) ).

Il décède à Igney 17 avril 1941.
L’Echo de Nancy - 22 avril 1941: « IGNEY
Nécrologie. - Nous avons eu le regret d'annoncer hier la mort de M. René Gadel , décédé dans sa 86e année.
M. René Gadel fut maire d'Igney pendant de longues années. Les éminents services qu'il rendit à ses concitoyens lui avaient, valu la médaille de la Reconnaissance française
Le défunt fut, toute sa vie un exemple de loyauté et de générosité de coeur. Nous prions sa famille, et en particulier son fils, le capitaine Louis Gadel , maire d'Igney, actuellement prisonniers de guerre, d'agréer l'expression de nos condoléances et de notre sympathie profondément attristée. »

L’épisode fictif du maire fusillé sert la propagande française avec des récits fantaisistes tel celui-ci :
 

Supplément illustré n°7 : complément publié par divers journaux sous les titres variés de Supplément du Petit comtois, de l’Abeille de Seine-et-Oise, de l’Illustré national, le Petit Havrais illustré ...
1914


Histoire anecdotique de la guerre européenne

La fuite du prisonnier

C’était encore en Lorraine. Au cours d’un engagement, les Allemands avaient fait prisonnier un soldat français. La colonne arriva ainsi au village d'Igney où elle fit halte.
Le prisonnier, qui connaissait admirablement le pays, profitant d’un moment où la surveillance s’était relâchée autour.de lui, détala comme un lièvre et disparut dans les rues tortueuses du pays.
Le commandant du détachement, après avoir admonesté vertement le sous-officier chargé de la garde du prisonnier, lui donna l’ordre de se mettre immédiatement à sa recherche et de le lui ramener sans retard.
Le sous-officier, furieux à son tour de la négligence de ses hommes, s’élança avec eux à la recherche du fugitif.
Toutes les maisons du village, les granges, les écuries, les étables furent visitées les unes après les autres. On ne trouva rien. Où pouvait être caché cet homme? Sans doute, il avait du gagner la campagne et se terrer dans quelque fourré.
Des battues furent organisées aux environs, sans plus de succès.
Le sous-officier, plus mort que vif, se décida néanmoins à venir rendre compte à son chef du résultat négatif de ses efforts.
L’officier, qui ne dérageait pas, lui donna alors l’ordre de lui amener le maire du pays. Celui-ci, qui était resté à son poste, fut arrêté quelques minutes après, à son domicile, et conduit en présence de l’officier allemand.
Ce dernier expliqua que les habitants d’Igney s’étaient entendus pour faciliter la fuite d’un soldat français qu’il avait fait prisonnier... En sa qualité de maire, il le rendait responsable de l’attitude hostile de la population vis- à-vis des troupes allemandes. Si, dans une heure, le prisonnier ne se présentait pas devant lui, c’est lui, le maire, qui serait châtié.
Le maire d’Igney ne se laissa pas intimider par ces menaces.
Il répondit qu’il n’avait pas à se faire le pourvoyeur de l’armée allemande ; si celle-ci ne savait pas garder ses prisonniers, il n’y pouvait rien, et il ajouta que, ni dans une heure, ni dans un mois, il ne ramènerait dans les rangs allemands le prisonnier qui avait réussi à s’en échapper.
Cette réponse fière et loyale, qui eût été acceptée par tout ennemi quelque peu chevaleresque, mit au comble la fureur de l’officier teuton.
Sans vouloir en entendre davantage, n’écoutant que sa haine et son orgueil bafoué, il fit coller au mur de la maison la plus proche le courageux maire d’Igney et commanda lui- même le feu de peloton qui l’abattit lâchement sous ses yeux.

 

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