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Presse - La Gazette de Lorraine - 1873-1907


  • 5 août 1873

La ville et le territoire de Belfort ont été entièrement évacués samedi dernier, 2 août. Le même jour, les derniers soldats allemands ont quitté Delle, Lunéville, Blamont, Saint-Nicolas, Nomeny, Longuyon, Pont-à-Mousson, Saint-Dié, etc.


  • 30 août 1878

Le Journal (allemand) de Strasbourg donne, sur les communes rétrocédées à la France, les détails suivants:
La commune de Raon-sur-Plaine, de 620 âmes, et la commune voisine de Raon-lès-Eaux, de 336 âmes, qui, jusqu'à ce jour, faisaient partie, la première, du cercle de Molsheim, la deuxième, du cercle de Sarrebourg, sont situées sur le versant occidental du Donon, dans la vallée de la Plaine, affluent de la Meurthe. Leurs relations ayant lieu exclusivement dans la direction de Blamont et de Badonviller, les habitants en avaient demandé la rétrocession à la France. Le gouvernement allemand n'avait qu'un médiocre intérêt à demeurer en possession de ces communes pauvres et de nationalité toute française. Il en est de même de la commune d'Igney, qui ne compte que 191 habitants, et de la partie de la banlieue de la commune d'Avricourt située dans le cercle de Sarrebourg, au sud de la ligne ferrée Avricourt-Emberménil. Le gouvernement français désirait posséder cette petite portion de territoire, parce qu'elle est traversée par le chemin de fer vicinal de Cirey-Blamont-Avricourt, dont la propriété et l'exploitation sont françaises, et parce que l'exploitation en eût été compliquée, si les trains avaient dû passer la ligne de douane allemande. Le chiffre total des communes, tant urbaines que rurales, cédées par la France à l'Allemagne, est maintenant de 1688.


  • 8 novembre 1879

VARIETES
LE CHATEAU DE TURQUESTEIN (TÙRKSTEIN).
Les ruines da château de Turquestein méritent bien une visite. Situées dans la vallée solitaire du Blanc-Rupt, elles s'élèvent dans la forêt à 460 mètres au-dessus des petites vallées de la Sarre blanche et du ruisseau de Lafrimbolle.
Ces ruines reposent sur une masse imposante de rochers reliés entre eux, mais malheureusement cachés extérieurement depuis bien des années par de magnifiques sapins. S'êlevant à pic au midi, à i'est et à l'ouest, le Burg, n'avait une entrée que du côté du nord, où il était défendu par un fossé et une muraille très-bien conservée, dont les pierres aux chauds reflets du grès vosgien sont taillées avec soin. Ce mur énorme est tout ce qui reste du château ; car si on pénètre dans l'intérieur, on se trouve sur un petit plateau, jadis potager, où on remarque la citerne taillée dans le roc et une grotte naturelle de 60 mètres de long sur 16 de large. Au-dessus une maison moderne a été élevée. On a encastré dans le mur des pierres constatant des reconstructions du château dans le cours du XVIe siècle.
Les énormes sapins qui ont surgi de chaque côté du rocher empêchent la vue de s'étendre. Turquestein n'a donc pour le curieux que le seul charme de son histoire.
Si on examine les anciens documents que l'on possède sur le pays de la Haute-Sarre, on voit que sa construction est bien justifiée. En effet, le Burg gardait le chemin dit d'Allemagne qui, partant du val de la Bruche, traversait le col du Donon et gagnait Blamont par Lafrimbolle et Chatillon (ce dernier château près de Cirey, demeure d'un chevalier brigand, avait été détruit par les Strasbourgeois dans le cours du XVe siècle), ou Lorquin, par la vallée ; à la cense de Saint-Michel, réunion des deux cours d'eau, un autre chemin, parti de Strasbourg, rejoignait celui dit d'Allemagne. Cette route avait quitta la vallée de la Brouche à l'embouchure du ruisseau de Haesel, passait près de la sombre forteresse de Niedeck, gravissait l'Engelberg et suivait les sources de la Zorn et celles de la Bièvre pour gagner Walscheid, après avoir passé près du château de Durrenstein. De Walscheid le chemin se dirigeait sur le village daboyen d'Abreschwiller, par le Nonnenberg, puis il atteignait Turquestein par Saint-Quirin.
Ces routes, très-fréquentées pendant le moyen âge, ont été totalement abandonnées par suite des guerres du XVIe et du XVIIe siècle. Plus tard, la défense du pays exigea leur complète destruction ; la route par Phalsbourg dut seule desservir toute cette partie de la Haute-Sarre. De nos jours, une administration intelligente a ordonné la réouverture de ces communications entre deux provinces amies. Ces chemins, tout abandonnés qu'ils étaient et malgré leur état dangereux, sont encore suivis, par suite de vieux souvenirs, par les pèlerins, les contrebandiers et les habitants voisins.
Cette petite digression justifie la position de certains châteaux forts aujourd'hui perdus dans le massif des forêts vosgiennes.
Turquestein était le siège d'une baronnie comprenant entre autres villages en 1590 : Lorquin, Frekelfing (Fraquelfing), Niederhav (Niederhof), La Neuveville, Le Neuf-Moulin, Lafrimbolle (Leffelbronn), Saint Georges, Hattigny, Landange (Landlingen), Halbutzel (Habluiz), Bertrambois, etc.
Cette seigneurie était possédée dans la plus haute ancienneté par les comtes de Dabo, qui en rendaient foi et hommage aux évêques de Metz. En 1225, à la mort de la comtesse Gertrude, le comté de Dabo fut partagé entre divers compétiteurs. Le château de Turquestein fut rendu à l'évêque de Metz, comme fief mâle de son église. Jacob de Lorraine, qui passa son épiscopat à élever des construction, reconstruisit le château en 1252 Adhémar de Monteil, pressé da payer quelques dettes, engagea la redoutable .forteresse en 1344 au duc de Lorraine.
Depuis cette époque, Turquestein, sauf à de rares intervalles, fut toujours possédé par les descendants de Gérard d'Alsace, sous la souveraineté des prélats messins. Les ducs de Lorraine, à leur tour, peu soucieux de relever d'un prélat, donnèrent en sous-fief la seigneurie à des gentilshommes de leur pays, aux comtes de Blamont, à MM. d'Haussonville. Un de ceux-ci, Jean, bailli de l'évêché, seigneur d'Essey-lès-Naney (où l'on voit son tombeau avec celui de sa femme Catherine de Heu), y éleva une chapelle en l'honneur de la Vierge et de saint Clément, dont la desserte était réservée à un religieux de l'abbaye de Haute-Seille. L'histoire du château de Turquestein ne consiste donc qu'en une sèche nomenclature de reprises ou donations du fief aux évêques de Metz.
Lors de la guerre de Trente ans, le château qui avait été reconstruit par les d'Haussonville, fut démantelé par M. de Machault en 1634, sur l'ordre de Louis XIII. Ses ruines ne furent plus relevées depuis. Le duc Léopold, rentrant dans ses Etats par suite du traité de Ryswick, reprit Turquestein; mais il en céda bientôt la propriété, sous la souveraineté de l'évêque de Metz, à un de ses favoris, le prince de Beauveau, dont la famille en fut propriétaire jusqu'à nos jours.
Le dernier maître, le maréchal de Beauveau, s'intitulait baron de Turquestein, Lorquin, Saint-Georges, etc. Peu soucieux de conserver une propriété qui ne lui rapportait rien, il vendit au commencement de la Révolution le château et ses dépendances à M. Adorne, marchand physicien, opticien de la ville de Strasbourg, demeurant place d'Armes. Celai ci, voulant rendre l'habitation plus respectable, eut la singulière idée, au moment où le culte catholique allait être supprimé, de demander au Directoire du département de la Meurthe la permission de construire une chapelle pour lui et ses domestiques. L'autorisation ne lui fut pas refusée, mais la construction de l'édifice produisit une certaine émotion chez les naïfs montagnards saargoviens. Ils se figurèrent que l'on voulait faire un dépôt d'armes et de poudres pour les «  aristocrates. » De là une foule de dénonciations au chef- lieu du district qui était à Blamont. Enfin, las de recevoir tant d'avis, les citoyens, chargés de l’administration civile, résolurent d'envoyer sur les lieux une compagnie de gardes nationaux pour faire des fouilles et arrêter les suspects. Rien de plus curieux à lire que le procès-verbal dressé à cet effet par le capitaine Bathelot. Parti de grand matin de Blamont, il se fait précéder par une avant-garde; arrivé au pied de la côte sur laquelle s'élève le château, les armes son chargées. Une justice à rendre, c'est que si les fagots et les caves furent soigneusement mis sens dessus dessous, madame Adorne, seule alors, ne fut pas maltraitée. Après de vaines recherches, les gardes nationaux revinrent piteusement à Blamont à onze heures du soir. La capitaine jugea à propos de dresser un procès-verbal très-circonstancié de cette mémorable expédition, qui fait honneur au courage des volontaires qui y participèrent.
Cette escapade fut le dernier incident curieux de l’histoire du château de Turquestein. L’opticien, las sans doute de vivre à côté de voisins si pointilleux, se défit de la ruine. Plus tard on la vit habitée par des commis des forges de MM. Champy. Ce sont ces derniers propriétaires qui firent démolir la chapelle élevée par M. Adorne.
De nos jours, la château appartient à M.Chevandier de Valdrôme.
Dès l’an 1124, on voit un membre de la famille de Turquestein. Rien ne prouve qu’il eut la seigneurie ; il était peut-être gardien ou capitaine du Burg, qui, comme on l’a lu, appartenait aux puissants seigneurs de Dabo.
Quant aux tombes des sires de Turquestein que l'on voyait dans la pauvre église de Lafrimbolle, il y a longtemps qu'elles ont disparu. L'église a été reconstruite et il ne reste de l'ancienne que la tour carrée romane.
Au XVIIIe siècle Lafrimbolle et Turquestein dépendaient de la paroisse de Bertrambois. Telle est en quelques lignes, d'après le Journal des Communes, l'histoire du château de Turquestein ; malgré son peu d'intérêt, elle ne doit pas détourner les amateurs de visiter ses ruines, car elles le méritent.


  • 2 avril 1880

On nous écrit de Sarrebourg, le 29 mars :
«  M. Charles Houpert, conservateur des hypothèques en retraite, décédé à Sarrebourg le 4 mars courant, a disposé d'une manière également généreuse en faveur de sa patrie ancienne et de sa nouvelle patrie. Il a légué non-seulement au département français de Meurthe-et-Moselle, entre autres, une rente annuelle sur l'Etat de 1200 francs pour la fondation, à Blâmont, d'une caisse de prêts, mais encore au département de la Lorraine, d'une part, six actions de la Banque de France dont le dividende annuel sera distribué aux instituteurs des arrondissements de Sarrebourg et de Château-Salins qui auront le mieux exercé leurs élèves dans les compositions écrites, et d'autre part, un titre de rente annuelle sur l'Etat de 1200 francs et sa propriété de Bassing affermée moyennant un prix annuel de 2,616 M., pour la création de caisses de prêts à l'agriculture, à Dieuze, à Albestroff, Fénétrange, Phalsbourg, Sarrebourg, Réchicourt et Lorquin. La caisse centrale sera établie à Dieuze ; elle sera créée la première au moyen du produit du fermage et de la rente des cinq premières années ; viendront ensuite dans l'ordre ci-dessus les succursales d'Albestroff, etc.
«  Cette fondation, dont on ne saurait être trop reconnaissant à son auteur, vient s'ajouter dignement aux libéralités importantes faites dans un but charitable et d'intérêt général, surtout dans ces derniers temps, par des habitants bienfaisants du département de la Lorraine. »


  • 4 novembre 1880

Echo du conseil général de la Lorraine
Séance du samedi, 23 octobre 1880
[...] Sur la proposition de M. Ditsch, rapporteur de la commission des objets généraux, l'assemblée accepte la fondation et approuve le projet de statuts des banques d'assistance fraternelle fondées par feu M, Charles Houpert, ancien conservateur des hypothèques à Sarrebourg, et elle décide l'exécution d’une plaque en marbre avec cette inscription :
«  A M. Charles Houpert
«  La Lorraine reconnaissante
«  (Délibération du Conseil général de la Lorraine du 23 octobre 1880.) »
Cette plaque sera apposée sur le monument funèbre à élever à la mémoire du défunt par son exécuteur testamentaire.


  • 3 février 1881

On nous écrit du canton d'Albestroff :
«  Monsieur le Rédacteur,
«  Veuillez être assez bon pour donner 1’hospitalité dans les colonnes de votre journal à ces quelques lignes, car
Celui qui met un frein à la fureur des flots
Sait aussi, des méchants, arrêter les complots.
«  Bonne nouvelle pour les prétendants à l'héritage de M. Charles Houpert de Sarrebourg. Il me vient de tomber entre les mains son testament, et comme peu en connaissent le contenu et que ceux qui l'ont lu ne l'ont pas compris, attendu l'étrange abus qu'en a fait certain généalogiste, je veux leur copier textuellement ce qui les concerne :
«  Je crois ne pouvoir trouver de collatéraux successibles que dans les descendants des frères et sœurs de mes aïeux, savoir : Jacques Houpert, mon grand-père paternel, vivant greffier du bailliage d'Insming, et Marguerite Marget, sa femme » (et non Margo).
Et m'étant renseigné sur les registres de l'état-civil, j'ai trouvé que Jacques Houpert avait eu deux frères qui ont laissé des descendants vivants encore, qui par conséquent sont et seront ses seuls héritiers s'ils ont eu la prévoyance recommandée par le testateur. Je renvoie donc notre généalogiste à l'article 750 et 755 du Code Napoléon, à moins qu'il n'ait, trouvé mieux ainsi que ses nombreuses dupes dont l'argent, selon son dire, pourra rendre plus d'un heureux.
«  J'ai l'honneur, Monsieur, etc.
«  Un vieil abonné. »


  • 19 octobre 1882

La succession Houpert
Dieuze, le 16 octobre.
Aujourd'hui nous avions an tribunal cantonal .de Dieuze la réunion de 368 membres de la famille Charles Houpert, décédé conservateur des hypothèque Sarrebourg, afin;de régler divers points encore obscurs de la succession de ce dernier. Pour expliquer ceci, il suffit de dire que M. Houpert n'ayant aucuns descendants ni ascendants a légué sa fortune à tous ses collatéraux «  quels qu'en soient la ligne et le degré, sans aucune exclusion » par parts, égales. Plusieurs séances n'avaient eu résultat. Celle-ci, sans être finale, est du moins décisive et a beaucoup d'importance.
La réunion fixée à 10 heures du matin a commencé, au milieu du tohu-bohu des premiers moments, par l'explication, par M. le juge du tribunal cantonal de Dieuze, de la circulaire du 27 juillet 1882. On étouffe dans la salle beaucoup trop petite.
Environ 1000 personnes se sont, présentées pour être admises à la succession, et il s'agit de discuter 1eur parenté et leurs droits d'hérédité.
Ensuite on procède à l'appel nominal dé la liste des 368 membres présents. Cet . appel très-long dure jusqu'à midi et est très-monotone. Seules les réponses embarrassées de quelques-uns de ces heureux égaient un peu la salle. A la fin de l'appel M. le juge suspend l'audience jusqu’à 2 heures de relevée.
A 2 heures, la réunion recommence par l'exposé des motifs de la réunion. Les 1000 personnes qui se sont présentées à la réunion se divisent en 5 classes.
La première classe comprend les 368 membres qui ont prouvé par des actes leur degré de parenté avec le défunt.
La seconde comprend les prétendants descendants de Didrich Houpert et d'Elisabeth Clément, ei appuyant leur demande sur ce que ce Didrich Houpert était fils de Peter Houpert .et d'Anne-Maria Dorr, arrière-grands-aïeux du défont. Mais l'acte de naissance n'est pas produit. Il est cependant prouvé par deux actes de mariage de 1724 et 1729 que ce Didrich Houpert avait un frère nommé Jean Houpert. D’un autre côté, le 25 juin 1688 est né aux époux Pierre Houpert et Anne-Maria Dorr un fils Jean Houpert. Mais Didrich Houpert est-il frère de ce Jean Houpert? Il est aussi fils des époux Pierre Houpert et Anne-Maria Dorr. La faiblesse de cette assertion, c'est qu'il n'est pas prouvé que ce Jean Houpert figurant dans ces trois actes n'est pas une seule et même personne.
La troisième classe comprend ceux prétendant descendre des époux Jean Houpert et Catharina Zons. Une partie de cette classe prétend que ce Jean Houpert fils est né des époux Pierre Houpert et Dorr Anne-Maria. Mais il est sûr que Jean Houpert, fils des époux Pierre Houpert-Dorr, est né le 25 juin 1688, que Jean Houpert, époux de Catherine Zons, s'est marié à celle-ci en 1690. Iis ne peuvent donc pas être identiques. L'autre partie prétend que ce Jean Houpert, marié à Catherine Zons, était un frère de Pierre Houpert marié à Anne-Maria Dorr. Une preuve n'est pas fournie.
La quatrième classe fait descendre sa parenté de Nicolas Houpert, mari d'Anne-Marie Wolf, prétendant que ce Nicolas Houpert était un frère de Pierre Houpert, époux d'Anne-Maria Dorr. La preuve doit être faite par une expertise des pièces.
La cinquième classe comprend tous ceux qui ont produit des réclamations, mais qui n'ont pas donné de preuves à l'appui.
M. le juge pose alors à l'assemblée la question suivante : «  Les membres présents veulent-ils admettre les personnes désignées aux quatre dernières classes ? » La question ayant été réitérée trois fois pour chaque classe, personne ne veut admettre aucune de ces personnes, si ce n'est M. Kromenacker qui déclare vouloir reconnaître les descendants de Nicolas Houpert et Anne-Marie Wolf comme parents, mais dans le cas seulement où la confrontation des pièces prouverait que ce Nicolas Houpert était frère de Pierre Houpert, marié à Anne-Maria Dorr.
M. le juge pose ensuite la question ci-après:
«  Reconnaissez-vous toutes les personnes présentes comme parents et comme héritiers ? »
M. Merny, de Paris, demanda alors la parole qui lui est accordée. Il s'avance comme un académicien et fait une espèce de plaidoirie dans laquelle il répète au moins dix fois que, comme on avait confié la vérification des pièces à M. le juge, il doit être à même de donner son opinion à ce sujet, et qu'en outre il s'en rapporte à la «  sagesse du tribunal. » Quand il a ennuyé l'auditoire pendant quelques minutes, des voix du fond de la salle crient: Assez ! assez, et la parole lui est ainsi retirée.
C'est le tour de M. Brino, d'Insming, qui est rappelé à l'ordre parce que dès le commencement il sort de la question en disant que dès le mois de mars 1882 il a demandé à M. Laforêt, vérificateur des pièces, la liste des personnes s'étant présentées et ayant fourni leurs preuves, mais que M. Laforêt lui a tout simplement dit qu'il y avait 170 personnes qui s'étaient présentées, mais lui a refusé la liste, et qu'il veut simplement accepter comme héritiers ces 170 personnes. M. la juge lui demande de nouveau s'il reconnaît les 368 membres présents comme parents de Houpert Charles. M. Brino revient à sa première réponse. M. le juge lui renouvelle encore une fois sa demande. Cette fois, M. Brino change de tactique et déclare n'accepter comme héritiers que les descendants précisés au testament. M. le juge retire la parole à M. Brino.
Personne ne fait aucune opposition à la parenté des personnes présentes.
Le second sujet concernant la qualité d'héritiers de ces mêmes personnes est mis sur le tapis. La parole est à Me Lambert, avoué à Nancy. Il commente le testament et prétend que M. Houpert, le testataire, en rédigeant ses dernières volontés, s'est expliqué de manière à ne laisser aucuns doutes. Houpert connaissait les lois et la valeur de chaque mot qu'il a tracé. Et il dit lui-même:
«  Je suis le fils unique né du mariage de défunt Jean-Mathias Houpert, receveur de l'enregistrement et des domaines à Dieuze, et de Catherine-Jeanne Petermann ; je n'ai ni frère, ni sœur, ni oncle, ni tante, ni des descendants d'eux; je reste le seul représentant vivant d'une nombreuse famille éteinte, et je crois ne pouvoir trouver des collatéraux successibles que dans les descendants des frères et sœurs de mes aïeux, savoir : Jacques Houpert, mon grand-père paternel, vivant greffier du bailliage d'Insming, et Marguerite Marget, sa femme ; Charles Petermann, de Marsal, mon grand-père maternel, sa femme, que je ne connais pas, etc. »
Me Lambert déclare donc qu'il ne peut y avoir aucun doute à ce sujet; le testateur n'a pas voulu qu'on remonte à ses collatéraux provenant de ses bisaïeux et arrière-aïeux. Donc, il n'accepta à la succession que les parents provenant des lignes Jacques Houpert et Marguerite Marget, Charles Petermann et Jeanne Bellon.
M. Merny, qui se trouve mal à l'aise, probablement parce qu'il est du nombre de ceux à exclure, s'est de nouveau remis dans sa pose première, et veut recommencer sa sortie, mais il est rappelé à l’ordre.
M. Brino Frédéric, déjà nommé, se range à l'opinion, de Me Lambert, et sur la demande de M. le juge, s'il y a encore des personnes du même avis, plusieurs personnes répondant affirmative
ment, savoir !
Joseph Schoubrenner
Marie-Anne “
Elisabeth “ femme Jean Strew
Jean “
Cécile « 
Marie-Anne “
Catherine “
Anne-Marie “
Michel Emel
Arnoldi de Sarrebourg
Jean-Nicolas Schoubrenner
Hock Henri
Baro Catherine
Nicolas Schoubrenner
Elisabeth Schoubrenner
Michel Ferm
Nicolas Houpert
Betting Christophe à Nancy
Betting Fanny à Nancy
Houpert Anne
Pierre Croisé de Bensdorf
Eugène-Pierre Houpert
Joseph Schoubrenner
Jean Lauer
Veuve Vahl
Catherine Aug
Jean-Baptiste Aug
Chrétien Houpert
Catherine Schütz
Michel Goutfreund
Jean “
Jean-Pierre Baro
Marguerite Schoubrenner
Suzanne Schoubrenner
Vahl.
M. le juge ayant dit primitivement que si on tombait d'accord, il donnerait immédiatement
l'acte de notoriété nécessaire pour toucher chez M. Thouvenel, notaire à Blamont, l'exécuteur testamentaire, l'argent provenant de la succession, déclare maintenant qu'il lui est impossible de donner ledit acte.
M. Laforêt propose alors de nommer une commission présidée par M. le juge du tribunal cantonal de Dieuze assisté de jurisconsultes, chargée d'interpréter le testament dudit sieur Charles Houpert. Ces jurisconsultes, naturellement désintéressés à l'affaire, donneraient leur avis, et chacun prendrait l'engagement de s'y conformer sans observation.
M. le juge dit que pour lui il n'a plus rien à faire à l'audience, mais que, pour qu'elle soit valable, la proposition Laforêt a besoin d'être acceptée à l'unanimité; il déclare surtout que c'est à cause des membres absents parmi les 368 admis que cette proposition doit être refusée.
Un membre répliqué que tous les 368 membres étant invités pour aujourd'hui, ils devront se ranger aux décisions prises, puisque leur absence est un consentement tacite.
M. Merny en revient toujours à la sagesse du tribunal et dit qu'on doit décider aujourd'hui même. Quant à lui, il accepte la décision de M. le juge et il croit tout le monde de son avis.
Quelques voix : Non ! non ! taisez-vous !
M. Lambert, M. Kromenacker et M. Veber appuient la demande Laforêt. M, Brino l'appuie aussi, mais à la condition que M. Thouvenel, l'exécuteur testamentaire, un ami de Houpert et qui connaissait ses intentions, fasse partie du conseil d'interprétation M. Kromenacker accepte, mais M. Thouvenel sera seulement admis à titre consultatif et non à titre délibératif. M. Brino accepte.
M. le juge déclare alors que cette proposition doit loi être signifiée par un acte contenant les
signatures des 368 membres et se retire.
M. Laforêt demande aux membres présents s'il y en a qui s'opposent à sa proposition. Elle est acceptée à l'unanimité. On vent confier la rédaction de l'acte à M. Brino, mais il est trop modeste et s'esquive.
Enfin on arrive à une solution ; l'acte est signé et porte que M. le juge de Dieuze présidera une commission de quatre jurisconsultes, avocats- avoués ou juges en Alsace-Lorraine, avec M. Thouvenel en sus à titre consultatif, chargée d'interpréter le testament, et que chacun prend l'engagement de s'y conformer sans recours contre la décision qui sera ainsi de dernière instance.
Grâce à la proposition Laforêt, voilà donc un bon procès interminable empêché, et chacun s'empresse de reprendre le chemin de ses pénates.
Gare les rêves cette nuit ; il y en a probablement qui croiront tenir le coffre-fort de défunt M. Houpert !


  • 21 janvier 1883

Le 7 de ce mois, à 5 heures du matin, le nommé Hachaire Auguste, cultivateur à Barbas, canton de Blamont (Meurthe-et-Moselle), âgé de 35 ans, a assassiné sa propre mère, rentière, âgée de 66 ans, avec laquelle il vivait en mauvaise intelligence. Après avoir frappé la malheureuse d'un violent coup sur le sommet de la tête, il l'a étouffée en lui mettant la main dans la bouche (pour empêcher sans doute les cris), puis le pouce sur la gorge. Le meurtrier, qui possède une fortune de 50,000 fr. environ, a été arrêté dès le lendemain du crime.


  • 18 mai 1883

Nous avons annoncé hier la condamnation à mort, par la Cour d'assises de Meurthe-et-Moselle, du parricide Hachair, de Barbas, près de Blâmont.
La Cour a ordonné que l'exécution aura lieu sur une des places publiques de Nancy, et que le condamné sera conduit au lieu du supplice en chemise, pieds nus et la tête couverte d'un voile, qu'il sera exposé sur l'échafaud pendant que l'huissier donnera au peuple lecture de l'arrêt de condamnation, après quoi le condamné sera exécuté.
Hachair a écouté la lecture de l'arrêt avec une impassibilité et un sang-froid incroyables.


  • 22 septembre 1883

A céder de suite
le café Parisien
à Blâmont (Meurthe-et-Moselle).
On peut y adjoindre un restaurant
S'adresser à Mme FLAVENOT, propriétaire


  • 29 avril 1884

M. Henri Hanriot, de Lucy, vient de soutenir avec succès sa thèse de doctorat devant la Faculté de Nancy. M. Hanriot est installé à Blamont.


  • 8 juillet 1884

On a trouvé le 1er juillet, dans la Voise, sur le territoire de Blâmont (Meurthe-et-Moselle), le cadavre du sieur Breton, manœuvre à Foulcrey (Lorraine), âgé de trente-huit ans. On croit que la mort doit être attribuée à un accident.


  • 13 janvier 1887

Nitting. On nous écrit le 8 janvier :
Monsieur le Rédacteur,
Malgré ces grands froids et ces chutes considérables de neige, nous nous faisons un devoir d'aller au cimetière pour renouveler une prière à nos parents défunts, et en même temps pour examiner l'embellissement de notre cimetière par le nombre de monuments funèbres bien exécutés qui se multiplient tous les ans. Plusieurs d'entre eux sont dus au ciseau de M. Goeury, originaire de Blâment (France), et dont les travaux sont continués par M. Julien Clipffel, sculpteur à Cubolot, près Alberschviller, ancien apprenti de M. Gœury M. Clipffel a déjà donné les meilleures preuves de son talent par l'exécution de quelques monuments qu'il a posés cette année. Nous tous lui souhaitons bonne chance dans ses travaux qu'il exécute avec beaucoup de goût, et à de très-bonnes conditions.
Agréez, etc. Un groupe d'habitants de Nitting.


  • 19 janvier 1887

Cubolot, canton de Lorquin. On nous écrit le 16 janvier:
Monsieur le Rédacteur,
J'ai lu dans le n° 9 de votre journal du 13 courant une correspondance de Nitting faisant l'éloge de quelques monuments funèbres que j'ai exécutés et posés au cimetière de cet endroit, ce qui me prouve de plus en plus que les personnes qui ont bien voulu m'honorer de leur confiance en ont été très-satisfaites Cette correspondance parle aussi de M. Gœury, originaire de Blâmont. MM. Goeury sont originaires de Voyer et habitent Blâmont.
Je remercie vivement les habitants de Nitting, qui ont bien voulu me prêter leur concours, par une insertion dans votre journal, de leurs vœux et souhaits qui ne peuvent que m'encourager à exécuter avec plus de soins encore les commandes qui me sont confiées.
Quant aux bonnes conditions auxquelles je travaille, j'ai plusieurs facilités pour cela. Je puis d'abord profiter d'une partie des pierres blanches et rouges qui sont extraites sur place de la carrière de mon père, qui me fait de très-grandes concessions ; en plus, de l'escompte du comptant en ce qui concerne les autres marchandises.
Agréez, Monsieur le Rédacteur, ainsi que le groupe d'habitants de Nitting, mes sincères remerciements et l'assurance de ma parfaite considération.
Julien Clipffel.
Sculpteur.


  • 18 février 1890

Vic-sur-Seille. On nous écrit le 16 février :
La population de Vic vient d'être subitement plongée dans le deuil. M. Stanislas Prégaldin, curé et archiprêtre de cette ville, s'est éteint doucement dans sa 52e année, hier samedi, à 9 heures du matin. M. Prégaldin jouissait d'une bonne santé, et mardi encore il visitait ses malades et ses pauvres comme d habitude. Subitement atteint de l’influenza, il s'alita mercredi, pour ne plus se relever, malgré des soins assidus et dévoués: il avait pris un refroidissement, paraît-il. La nouvelle de sa mort - si inattendu - se répandit en ville comme un coup de foudre, et depuis ce moment les visages sont tristes et la ville est morne. Ce prêtre si bon, si dévoué et si charitable, est vivement regretté par toutes les classes de la population, aussi les fidèles se pressent-ils en foule autour de lui, voulant par là lui dire un dernier adieu et lui témoigner toute leur gratitude.
Son corps est exposé sur un lit de parade dans une chambre transformée en chapelle ardente et décorée de toutes les fleurs qu'il aimait tant de cultiver. C'est là que ses chers paroissiens viennent le pleurer, car tous l'aimaient.
M. Prégaldin était né à Blâmont, le 20 mai 1838; il avait été successivement professeur au collège de Vic, puis professeur à la Malgrange près Nancy, enfin curé de la paroisse de Juvelize jusqu'en 1877, époque où il fut nommé curé de Vic.
C'est à son activité qu'est due la restauration de l'église paroissiale, et on peut dire hautement qu'en peu de temps il a fait des prodiges pour la transformation de ce vieil édifice.
La municipalité, avec laquelle ce prêtre juste n'a eu que des rapports empreints de la plus grande cordialité, a voulu aussi prendre sa part de deuil en interdisant aussitôt toutes les réjouissances projetées dans le public pour fêter les jours gras. Enfin le Conseil municipal s'est réuni extraordinairement le même jour pour voter à l'unanimité qu'une concession à perpétuité et choisie serait accordée à la dépouille de son regretté pasteur, dans le cimetière de cette ville, afin de perpétuer sa mémoire.
L'enterrement de ce digne prêtre aura lieu lundi, à 10 heures du matin. Ch. M.


  • 3 novembre 1892

Héming. Dimanche matin, le nommé Gérard, garde champêtre à Aspach, qui s'était engagé sur la voie ferrée malgré la barrière fermée, a été atteint par le train-poste Paris-Strassburg et affreusement mutilé. La mort a été instantanée. Un jeune homme de Blâmont (Meurthe-et-Moselle) qui l'accompagnait en a été quitte pour une violente poussée.


  • 21 octobre 1894

Dans la nuit de dimanche à lundi, on a volé chez un marchand épicier une certaine somme d'argent, que le propriétaire ne peut lui-même évaluer qu'approximativement. Il était allé avec sa famille à la fête d'un village situé aux environs de Blâmont, et à son retour, le lundi matin, il trouva la caisse dévalisée. Le voleur s'était introduit par le soupirail de la cave, et de là, par une trappe, dans la cuisine, d'où l'accès an magasin était facile, les portes n'étant pas fermées.
Des voisins auraient entendu du bruit entre 7 et 8 heures, mais ne s'en étaient préoccupés nullement, croyant à la rentrée du propriétaire.


  • 22 août 1899

Faite divers. Le 13 août, la police a procédé à l'arrestation d'une personne qui paraît être une flibustière raffinée. Elle s'était fait inscrire sous le nom de Marie Petitfils, propriétaire à Blâmont, dans un hôtel de la place où elle commit des escroqueries représentant une somme de 30 Mk. A Morhange, elle s'était présentée sous le nom de Marie Geoffroy, de Neuilly, et parvint à frustrer l'hôtelier pour une somme de 90 Mk. Il est à supposer qu'elle a usé du même truc ailleurs. La flibustière est de taille moyenne et a le type juif. Les personnes pouvant fournir des renseignements sur son compte sont priées de s'adresser an parquet.


  • 9 janvier 1904

Sarrebourg. Un jeune soldat de la dernière classe, Paul Charrier, de Domnom, incorporé au 4e escadron du 11e régiment d'uhlans, a déserté. Cherrier a déclaré qu'il avait été gravement maltraité par d'anciens soldats de son escadron. Le père du déserteur a chargé un médecin de se rendre à Blâmont, où son fils malade est en traitement» pour examiner son état. On dit qu'un député lorrain portera cet incident devant le Reichstag.


  • 13 septembre 1906

Blâmont, 11. septembre. Célestin-Eugène Barrot (et non Parot), qui a attiré deux coups de revolver sur Mlle Jacques, sage-femme à Ancerviller, est mort. L'état de Mlle Jacques est toujours très grave.


  • 21 juin 1907

DERNIERES NOUVELLES
Metz, .20 juin. On mande d'Avricourt, le 19 juin, à l'Agence Havas:
«  Le prince de Saxe-Weimar, accompagné du baron Van der Hoeven, avait passé la frontière à 2 heures du matin, se rendant à Paris en automobile. Un sérieux accident lui est survenu près de Barbas-Blamont. L'automobile s'est jetée contre un haut talus. Le prince et le baron ont été projetés hors de la voiture.
Le chauffeur a été sérieusement blessé. La voiture est brisée. »

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