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Maurice Claude - 24 août 1914 - Domèvre-sur-Vezouze


Cité par la presse dès novembre 1914 (voir Journal de la Meurthe et des Vosges du 4 novembre 1914), l'assassinat du jeune Maurice Claude de Domèvre-sur-Vezouze, le 24 août 1914, a été relaté par sa tante dans le Rapport officiel de la commission d'enquête publié au Journal officiel du 8 janvier 1915 puis en détail dans Rapports et procès-verbaux d'enquête de la commission instituée en vue de la commission instituée en vue de constater les actes commis par l'ennemi en violation du droit des gens. 1915-1916.

Il s'agit du témoignage enregistré le 7 novembre 1914 à Lunéville, de Marie Antoine, épouse Millot, qui sera cité par de nombreux journaux (voir par exemple Est Républicain du 11 janvier 1915), mais servira surtout d'illustration à de multiples ouvrages patriotiques édités pendant la guerre.
Le nom de Maurice Claude apparait sur le monument aux morts de la commune de Domèvre.


Les Enfants héroïques de 1914
Charles Guyon
Éd. Paris, 1915


IV. - NOBLE RÉPONSE

«  Ce jeune garçon, nommé Maurice Claude, vivait avec ses parents dans le village de Domèvre, que les ennemis ont détruit et incendié, parce qu'ils en avaient été chassés plusieurs fois par les Français. Les habitants y furent victimes des plus odieux traitements et le petit Maurice reçut trois horribles blessures.
Il fut porté à l'ambulance placée dans un château voisin, et, malgré les soins qui lui furent prodigués par les religieuses, il sentait la mort venir lentement.
«  Ma mère ! disait-il, je voudrais voir ma mère ! »
La pauvre mère accourut pour soigner son fils, pour adoucir ses souffrances par. sa présence, mais les lâches bourreaux qui avaient déjà frappé cet enfant repoussèrent sa mère et lui refusèrent l'entrée du château.
«  Dehors ! dehors ! hurlèrent les Allemands, sur l'ordre de leurs officiers. »
Cependant, le colonel prussien, honteux peut-être de la conduite de ses troupes, se rend au château ; il s'approche du lit du petit blessé et lui demande en français :
«  Allez-vous mieux, mon garçon? Vos souffrances sont-elles calmées? »
L'enfant, presque mourant, se ranime un peu en entendant cette voix ; il regarde, il reconnaît le casque odieux, il voit le chef de ces hommes qui ont brûlé son village et maltraité sa mère. Il le fixe avec fierté et répond :
«  Je ne souffre pas, puisque je meurs pour ma patrie ! »
Puis, n'en pouvant plus, il retombe sur son oreiller en disant :
«  Vive la France ! »
Le colonel prussien se retira plus pâle que le petit blessé et se demandant sans doute :
«  Que pouvons-nous contre un peuple qui a de tels enfants ! »

 


Le Jour de gloire, anecdotes, traits de bravoure, actes d'héroïsme, les beaux exploits, etc., etc.
Éd. B. Sirven (Paris)


Belle mort d'un enfant.

C'est à Domèvre, un petit village de Lorraine dont le nom fut cité à plusieurs reprises dans les communiqués officiels, qui fut pris et repris, abandonné et réoccupé, finalement bombardé par les Allemands, et dont cinq maisons seulement sont encore debout.
Pourquoi les Allemands tirèrent-ils sur un enfant de ce village. Maurice Claude, à peine âgé de quinze ans, qui reçut trois blessures affreuses? Quelles furent les tortures que ce pauvre petit endura? Quel affreux traitement les barbares lui infligèrent-ils? Nous saurons tout cela plus tard, ou plutôt nous l'imprimerons lorsqu'il sera permis de tout dire.
Qu'il suffise, pour le moment, d'indiquer que là, comme partout, les Allemands se conduisirent avec la plus insigne lâcheté.
Depuis plusieurs jours, Maurice Claude est à l'ambulance du château, une religieuse veille à son chevet. Les Allemands ont refusé à sa mère de le soigner, d'apaiser ses souffrances sous des baisers. Maurice Claude va mourir.
Pris de remords, peut-être - sait-on jamais ! - le colonel allemand vient le voir.
En français, il lui demande :
- Eh bien, mon ami (mon ami!) vous ne souffrez plus maintenant?.
L'agonisant tourne péniblement la tête.
On sent qu'il rassemble toutes ses forces.
Et très fier, les yeux fixés sur les yeux de cet ennemi et refusant sa pitié, il jette, haletant :
- Je n'ai jamais souffert. je meurs pour ma patrie.
Epuisé par son effort, l'enfant laisse retomber sa tête sur l'oreiller, puis murmure.
- Vive la France !
L'officier allemand, souffleté par cette réponse, recule.
Et le petit paysan achève de mourir.


L'apostolat de la jeunesse pendant l'année de la guerre, ou Entretiens familiers destinés aux maisons d'éducation, collèges, pensionnats, écoles et aux familles
Abbé Léon-Joseph Bretonneau,..
Éd. P. Téqui (Paris), 1916

C'est à Domèvre, un petit village de Lorraine, un enfant, Maurice Claude, à peine âgé de 15 ans, reçut des Allemands trois blessures affreuses.
Quelles furent les tortures endurées par ce pauvre petit? Quel affreux traitement les barbares lui infligèrent-ils? Nous ne pourrons le dire que plus tard lorsqu'il sera permis de tout dire... Qu'il suffise, pour le moment, d'indiquer que là, comme partout, les Allemands se conduisirent avec la plus cynique lâcheté contre les habitants.
Claude est à l'ambulance, les Allemands ont refusé à sa mère de le soigner, d'apaiser ses souffrances sous des baisers. Maurice Claude Va mourir... Le colonel allemand vient le voir. En français, il lui demande :
- Eh bien, mon ami, vous ne souffrez plus maintenant?...
L'agonisant tourne péniblement la tête. On sent qu'il rassemble toutes ses forces. Et très fier, les yeux, fixés sur les yeux de cet ennemi et refusant sa pitié, il jette haletant :
-^ Je n'ai jamais souffert... je meurs pour ma patrie!...
Et il acheva de mourir en murmurant : «  Vive la France! »


"Sur le champ de bataille" : recueil de traits d'héroïsme, de lettres de soldats, de récits de bataille de la guerre de 1914...
Abbé Blain des Cormiers
Éd. G. Beauchesne (Paris), 1914


«  Je n'ai jamais souffert, je meurs pour ma patrie! »

Le petit Maurice Claude, du village de Domèvre en Lorraine, a été blessé à mort par les Allemands qui ont envahi le pays. Transporté à l'ambulance du château, il va mourir à quinze ans, séparé de sa mère à qui les Allemands ont refusé la consolation de le soigner et de lui fermer les yeux.
Le colonel allemand vient voir le moribond, remords ou politesse de bourreau à sa victime, qui sait ? En français, il lui demande :
«  Eh bien, mon ami, vous ne souffrez plus, maintenant ? »
L'agonisant tourne péniblement la tète ; très fier, les yeux fixés sur les yeux de cet ennemi dont il refuse pitié, il jette haletant :
«  Je n'ai jamais souffert., je meurs pour ma patrie! »
Epuisé par l'effort, l'enfant laisse retomber sa tête sur l'oreiller, puis murmure :
«  Vive la France! »


Soldats de France
Jehan Des Mauges
Éd. A. Mame et fils (Tours), 1915

En Lorraine, au village de Domèvre, le petit Maurice Claude est blessé gravement.
Transporté à l'ambulance du château, il va mourir à quinze ans, séparé de sa mère, à qui les Prussiens ont refusé la consolation de le soigner et de lui fermer les yeux.
Le colonel allemand vient voir le moribond : remords ou politesse du bourreau à sa victime, qui sait?
En français, il lui demande :
«  Eh bien, mon ami, vous ne souffrez plus maintenant? »
L'enfant tourne péniblement la tête.
Très fier, les yeux fixés dans les yeux de cet homme, dont il refuse la pitié, il jette, haletant :
«  Je n'ai jamais souffert., je meurs pour ma patrie! »
Puis, épuisé par l'effort, laissant retomber sa tête sur l'oreiller, il murmure encore :
«  Vive la France ! »

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