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1819 - L'abbé Grégoire à l'Académie de Metz
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Académie nationale de Metz
1964
QUE L'ABBÉ GRÉGOIRE FUT MEMBRE DE NOTRE COMPAGNIE
par M. André BELLARD
Une communication récente de
notre confrère M. l'abbé Eich ayant incidemment rappelé à notre
attention le fameux abbé Grégoire, Lorrain de Vého près Lunéville,
où il naquit en 1750, d'abord vicaire puis curé d'Emberménil, député
en 1789 par le clergé du bailliage de Nancy aux Etats généraux, dont
la carrière ecclésiastique et politique allait être si haute en
couleur, ma mémoire ne m'avait permis que d'indiquer mezzo voce
qu'il avait été membre de notre compagnie.
J'ai eu loisir depuis de m'en assurer. En effet, on trouve son nom
sur la liste des membres honoraires pour l'exercice 1819-1820 ; il y
figure expressément parmi les trois « membres honoraires qui, en
vertu des règlemens, font partie de la Société comme membres de
l'ancienne Académie de Metz ».
La chose avait ceci d'original que le célèbre progressiste - le
premier des « jureurs » de 1791 - avait en son temps pris
l'initiative de réclamer la dissolution des Académies de province,
et que c'est bien lui qui se fit réadmettre à notre ci-devant
Société des lettres, sciences et arts lorsqu'elle reprit séance le
14 mars 1819.
La logique n'était pas le fort de l'enfant de Vého : on ne le
constatera nulle part aussi bien qu'à travers la mention textuelle
consacrée, sur nos listes académiques, à l'ancien conventionnel qui
en 1792 avait réclamé l'établissement de la République et l'an
suivant la condamnation du Roi, car il n'eut point vergogne à manier
la savonnette, et c'est alors « le comte Grégoire, commandeur de la
Légion d'honneur, ancien évêque de Blois, rue de
Seine-Saint-Germain, n° 68, à Paris ». Il ne semble pas pour autant
en avoir imposé à nos confrères ses contemporains, car sa mort, en
1831, ne fit l'objet que d'une mention sans commentaire. |
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