Une fabrique de jouets allemands
PRÈS DE NANCY
7 h. 15 soir. - Le préfet de Meurthe-et-Moselle vient de prendre
un arrêté ordonnant la fermeture d'une fabrique de jouets
allemands établie à Emberménil depuis six ans, dans le rayon
douanier, sans autorisation préalable.
Les journaux allemands parlent de cette fermeture en termes très
violents; ils traitent la décision préfectorale de mesure
barbare.
La Gazette de Cologne dit que cette fermeture, les sentiments
ennemis de l'Allemagne exprimés par M. de Hérédia, les discours
de M. Déroulède sont regardés comme des provocations du
gouvernement français. L'Allemagne les supportera-t-elle
longtemps ?
AVIS D'INHUMATION
Vous êtes prié d'assister au convoi funèbre de M. Joseph LE
GALL, sculpteur, canonnier du 39e régiment d'artillerie, mort
pour la France à Reillon (Meurthe-et-Moselle), le 11 février
1917, à l'âge de 23 ans, décoré de la croix de guerre et de la
médaille militaire posthume.
Le convoi partira de la gare de l'Etat de Brest, demain samedi
10 décembre, à 9 heures du matin, pour se rendre directement au
cimetière de Kerfautras, la cérémonie religieuse ayant eu lieu à
Domjevin.
De la part de M. et Mme Le Gall, ses père et mère, demeurant rue
Sébastopol, n° 8; de son parrain et de toute la famille, et de
ses amis.
Il n'y a pas de lettres de faire part, le présent avis en tient
lieu.
QUI A SOUPOUDRÉ DE STRYCHNINE LES CACHETS
D'ASPIRINE DU VÉTÉRINAIRE DE BLAMONT ?
Nancy: 12. - Le docteur Laget trouverait-il en Lorraine des
imitateurs ?
Un double empoisonnement émeut la population de Blamont.
Depuis trois mois, le parquet de Lunéville instruit cette
affaire, mais la crainte d'un scandale semble retarder l'oeuvre
de la justice, tandis qu'au contraire les étranges circonstances
du drame passionnent l'opinion publique.
Le 13 décembre dernier, Mme Gouget, femme de ménage au service
de M. Lahoussay, vétérinaire à Blamont, se plaignait d'une
violente migraine. Son patron prit alors, dans une boîte où il
puisait pour son usage personnel, un des deux cachets d'aspirine
qui restaient et l'offrit à Mme Gouget, en lui disant : « Cela
apaisera votre mal. »
Mais la femme de ménage fut terrassée par les effets foudroyants
d'un empoisonnement, et elle mourut après quatre heures
d'atroces souffrances. Son mari demeurait seul avec trois jeunes
enfants.
Un mois plus lard, M. Lahoussay, le patron de Mme Gouget,
éprouvant un peu de fièvre, prit à son tour le dernier cachet de
sa boîte. Aussitôt, les symptômes d'un empoisonnement se
manifestèrent : troubles, vertiges, tremblements nerveux, et il
ne dut son salut qu'à la prompte, intervention d'un docteur de
ses amis.
L'affaire fit grand bruit. Les soupçons s'éveillèrent.
M. Gouget porta plainte. Le parquet de Lunéville ordonna
l'exhumation et l'autopsie de la première victime.
Aucun doute possible; la mort, était due à une absorption de
strychnine. La poudre, dont quelques fragments furent retrouvés
sur les parois de la boîte suspecte, contenait aussi de la
strychnine.
Telle est la gravité des révélations qui motivèrent de longues
et minutieuses enquêtes.
Quelle main criminelle a préparé et mêlé une substance nocive au
médicament dont M. Lahoussay faisait souvent usage? Est-ce la
vengeance ou la cupidité qui a fait agir le coupable ?
M. Gouget se porte partie civile dans le procès qu'il intente.
Une artiste parisienne, blessé dans un
accident d'auto, obtient réparation
Metz, 29. - Alors qu'elle était en tournée à Metz, une artiste
lyrique parisienne, Mlle Georgette Crepain, âgée de 54 ans, fut
renversée, avenue Foch, par l'auto d'un quincailler de Blamont,
M. Henri Hennequin. Elle fut très grièvement blessée et passa de
longues semaines à l'hôpital.
Prétendant que ses blessures l'avaient défigurée et lui avaient
causé un grave préjudice dans l'exercice de son métier, elle
s'était adressée au tribunal de Metz, lui demandant de lui faire
allouer une indemnité de 350.000 francs.
Le tribunal lui a accordé 170.000 francs plus les intérêts à 4 %
depuis le 1er mai dernier.
MORT D'UN AMIRAL
Colmar, 3. - Le contre-amiral Lafrogne vient de mourir, à l'Age
de 66 ans, dans sa ville natale de Blamont, en Lorraine. Il
était commandeur de la Légion d'honneur.
Ses qualités de savant ont rendu les plus grands services à la
mise au point des méthodes de tir et à la science de
l'artillerie navale.
L'amiral Lafrogne, Lorrain éminent, fut un chef très distingué
de la marine française. |