2 février 1879 - N° 5 - p. 93 
				NÉCROLOGIE. 
				M. l'abbé Marsal, chanoine honoraire, ancien curé de 
				Blâmont. 
				 
				Sous ce titre: «  Une fleur sur une tombe ! » nous recevons une 
				notice assez étendue et que nous regrettons de ne pouvoir, à 
				cause de la composition du numéro déjà trop avancée, reproduire 
				intégralement: 
				Le 27 du mois de janvier, la ville de Blâmont rendait les 
				derniers devoirs à son ancien et si vénéré pasteur, M. l'abbé 
				MARSAL Jean-François, né à Saint-Maurice prés Badonviller en 
				1810, prêtre en 1836, chanoine honoraire de Nancy, ancien 
				principal du collège et curé de la paroisse de Blâmont. 
				Décédé le 23 chez M. le curé d'Embermenil, son neveu, où il se 
				trouvait temporairement, on ramena immédiatement M. Marsal à 
				Blâmont et son corps fut religieusement déposé en la chapelle de 
				l'hospice. Là, pendant trois jours, une foule, aussi pieuse que 
				distinguée, vint constamment prier près des dépouilles mortelles 
				de ce vénéré pasteur. 
				Assurément, si quelque chose peut adoucir la grande douleur que 
				tous ici nous éprouvons de sa mort, c'est la pensée de sa fin si 
				édifiante, et ces funérailles solennelles qui viennent de lui 
				être faites, funérailles où l'âme de toute notre paroisse en 
				larmes est venue de nouveau affirmer, d'une manière non 
				équivoque, son dévouement inaltérable à ses vénérés pasteurs.
				 
				La cérémonie fut présidée par M. l'archiprêtre de Lunéville. De 
				cinquante à soixante prêtres, parmi lesquels nous avons vu 
				quelques-uns de ses anciens et vénérés collaborateurs au 
				collège, tous ses vicaires et ses élèves en grand nombre 
				environnaient son cercueil. De l'hospice à la paroisse il y a 
				loin; mais ce long trajet nous parut plutôt un triomphe qu'une 
				pompe funèbre. Les membres du conseil de fabrique avaient voulu 
				accompagner comme une escorte d'honneur le cercueil renfermant 
				le corps du cher pasteur. 
				Le saint sacrifice de la messe fut offert par M. le doyen de 
				Cirey. Après la messe et avant l'absoute, le digne successeur de 
				M. l'abbé Marsal, M. Didierjean, parut en chaire, et d'une voix 
				que l'émotion trahissait visiblement, il venait dire les 
				derniers adieux à celui qui était son père, son ami, son 
				bienfaiteur comme le nôtre, avant qu'il ne fut son prédécesseur 
				et son guide dans la brillante mais lourde tâche qui lui est 
				imposée. Qu'il fait bon entendre un fils raconter les vertus, 
				les mérites, les gloires de son père ! Cet éloge funèbre, comme 
				aussi la belle allocution prononcée par M. Mézière sur la tombe 
				de notre cher pasteur, a touché tous les coeurs et fait couler 
				les larmes ! M. Marsal était si bon, si aimé, si dévoué! 
				Pouvons-nous ne pas rappeler ici, sommairement du moins, la vie 
				si féconde de M. Marsal, le zèle de ses dignes parents à 
				seconder sa vocation à l'état ecclésiastique, l'énergie qu'il 
				montra durant les mauvais jours de 1830 pour ne pas s'éloigner 
				de la voie où Dieu l'appelait, comment enfin, devenu prêtre, la 
				divine Providence le fixa en notre chère ville de Blâmont où, 
				comme vicaire, principal de collège et curé, il devait passer 
				toute sa vie ! 
				Tous nous nous rappelons encore avec bonheur ce que le jeune 
				vicaire fit alors pour nous, ses intéressants catéchismes, ses 
				caresses si bien appropriées à notre âge; et même, ses douces 
				sévérités qui ne laissaient pas de nous apprendre à devenir 
				meilleurs ! Riches et pauvres, recevaient de lui l'accueille 
				plus bienveillant et la direction la plus paternelle. 
				Dans les familles chrétiennes on fut bien vite fixé sur le 
				mérite et les éminentes qualités du jeune abbé Marsal, et ce fut 
				une joie générale quand on apprit que la direction du Collège, 
				alors si modeste, venait de lui être confiée. 
				Tout le monde sait avec quels succès M. Marsal dirigea cette 
				maison; de la ville, de la campagne, et même des départements 
				voisins, de nombreux élèves accoururent, à tel point qu'il 
				fallut agrandir la vaste maison des religieuses de Notre-Dame, y 
				créer de nouveaux dortoirs, et y bâtir une chapelle à l'instar 
				des plus grands établissements diocésains. M. Marsal ne calcula 
				pas, et il eut le bonheur d'entendre son évêque, (1) heureux de 
				tout ce qu'il voyait, lui dire: «  M. le Principal, je vous 
				félicite, au nom de la ville de Blâmont, et au nom du diocèse, 
				je vous remercie ! » Peu après, en 1851, nous avions le bonheur 
				de saluer, le même jour, du titre de chanoine, notre vénérable 
				pasteur, M. l'abbé Mengin, et son ancien vicaire, notre bien 
				aimé principal. C'était pour l'un et pour l'autre une récompense 
				justement méritée. 
				Toute laborieuse que fût alors la tâche du principal, elle ne 
				l'empêcha pas de continuer, avec l'agrément de M. le curé de 
				Blâmont, le ministère paroissial, comme s'il eût été encore son 
				vicaire; et cela, nous l'affirmons, toujours pour le plus grand 
				bien des âmes! L'expérience déjà de M. Marsal, sa grande 
				prudence, sa généreuse amabilité, le tact exquis de ses 
				procédés, sa noble popularité lui attiraient tous les coeurs et 
				le faisaient réussir en cent oeuvres, qu'on ne saurait dire ici, 
				et où d'autres, peut-être, eussent échoué, malgré toute 
				l'industrie du zèle sacerdotal. 
				M. le curé Mengin jouissait dans sa paroisse d'une considération 
				justement méritée par ses vertus et ses grandes capacités. Avec 
				plus d'initiative pour les choses extérieures, il eût été 
				incontestablement alors l'un des prêtres les plus distingués du 
				diocèse de Nancy. Dieu lui envoya M. Marsal qui possédait à un 
				si haut point les qualités sociales et bientôt notre vénéré 
				pasteur comprit, qu'avec un tel auxiliaire, il pouvait 
				entreprendre ce qu'il rêvait depuis si longtemps, ce qui est 
				assurément l'honneur et la gloire de sa vie pastorale, je veux 
				dire la reconstruction de son antique église. Il constitua son 
				ancien vicaire son Ministre des Travaux publics, comme il avait 
				coutume de dire avec enjouement, et cet habile Ministre, aidé 
				des dévoués administrateurs de la ville, manoeuvra si bien et si 
				persévéramment, qu'aujourd'hui, grâce à son zèle, la ville de 
				Blâmont possède une église aussi élégante que complète, un 
				presbytère très confortable, un hôpital splendidement restauré 
				et même des prisons qui sont un palais, si on les compare aux 
				anciennes. Certes, ce n'est pas la faute de M. Marsal si 
				l'antique château de Blâmont et ses belles dépendances n'ont 
				point été affectés au Collège, ou au moins, à une congrégation 
				de religieuses enseignantes, et personne plus que lui n'a 
				déploré le départ des frères de la Doctrine chrétienne, si 
				heureusement établis en notre ville ! 
				Pendant que son auxiliaire travaillait à tant et de si bonnes 
				oeuvres, M. le curé Mengin ne lui ménageait ni ses conseils, ni 
				sa reconnaissance. L'union de ces deux prêtres vénérés était 
				devenue si intime, si étroite, qu'ils ne faisaient plus qu'une 
				seule âme. Aussi M. Marsal n'hésita pas à se démettre de ses 
				fonctions de principal du collège quand M. Mengin, atteint 
				prématurément de graves infirmités, lui exprima le désir de le 
				voir résider sous le même toit que lui. Retiré au presbytère, il 
				se trouva trop heureux de pouvoir désormais vivre sous le titre 
				de prêtre habitué en la douce société de son ancien et toujours 
				vénéré pasteur. Mais la tâche de M. Marsal n'était point finie à 
				Blâmont, car M. Mengin étant devenu tout-à fait incapable 
				d'exercer le saint ministère, il fut nomme administrateur, puis 
				en 1868, curé titulaire de la paroisse. 
				Durant les neuf années de son ministère pastoral, M. Marsal eut 
				à coeur, non-seulement de continuer ses oeuvres d'autrefois, mais 
				surtout d'améliorer par la prédication et les retraites pour 
				lesquelles il appelait à son aide des coopérateurs habiles et 
				dévoués, la situation morale de la paroisse de Blâmont. 
				D'une exacte régularité dans ses devoirs sacerdotaux, d'une 
				prudence, d'une discrétion, d'une bonté et amabilité peu 
				ordinaire, M. Marsal, avec l'esprit d'ordre qu'il apportait dans 
				toutes ses affaires et le bon gouvernement de sa maison, put 
				faire d'abondantes aumônes et consacrer à ses oeuvres des sommes 
				relativement importantes. C'est ici le secret de Dieu, car 
				personne mieux que ce vénéré pasteur ne sut cacher ses bienfaits 
				! Mais ce que nous ne pouvons taire, c'est que, malgré toutes 
				ses précautions, ses généreuses aumônes ont parlé et lui ont 
				gagné tous les coeurs à Blâmont. 
				M. Marsal travaillait encore activement dans le champ qui lui 
				avait été confié, quand, à la fin de 1870, il s'aperçut que ses 
				forces diminuaient d'une manière sensible. Dès lors, 
				l'inquiétude s'empara de son esprit, et souvent, il nous 
				répétait lors de nos visites: «  Merci de vos bons sentiments, 
				mon cher abbé, mais, voyez-vous, mieux que personne je sens ma 
				position ! ... Oui, il y a conscience pour moi de me retirer; 
				Mgr l'Évêque jugera ! ... », et, dans le courant de l'année 
				suivante, il se démettait de la cure de Blâmont l 
				Cette démarche inattendue produisit dans toute la paroisse une 
				vive émotion. Elle ne fut tempérée que par l'assurance que ce 
				vénéré pasteur ne quitterait pas ses ouailles, mais qu'il 
				continuerait à habiter le presbytère en compagnie du jeune 
				prêtre, son parent et élève, à qui Mgr l'Évêque venait de 
				confier la paroisse de Blâmont. 
				M. Marsal répétait souvent le texte sacré : Moriatur anima mea 
				morte justorum. ! » Sa prière a été exaucée: au fond de la 
				retraite où il se trouvait, rien n'a manqué à M. Marsal pour 
				mériter par la souffrance, et obtenir par sa soumission si 
				complète à la volonté de Dieu, cette mort du Juste, l'unique et 
				ardent désir de sa belle âme. 
				M. le Curé de Blâmont était membre de l'Association de prières. 
				 
				(1) Mgr Menjaud à la bénédiction de la chapelle du Collège. 
				23 février 1879 - n° 8 - p. 146 
				Restauration de l'église d'Harbouey.  
				A la place de l'ancien clocher qui menaçait d'ensevelir l'église 
				sous ses ruines, s'élève à présent, à Harbouey, une jolie tour, 
				style renaissance, aussi élégante que solide. La gracieuse 
				flèche, surmontée d'un paratonnerre et qui porte bien haut la 
				Croix, symbole de notre rédemption, domine toutes les campagnes 
				environnantes. Aucun détail n'a été négligé; depuis les grandes 
				lignes qui accusent l'ordre architectural jusqu'au moindre 
				chapiteau, jusqu'à la frise la plus légère, tout est d'un fini 
				remarquable. Légitime sujet de joie pour les habitants et, de 
				quelque envie, comme bien l'on pense, pour les villages voisins.
				 
                Et tandis que le Conseil municipal faisait construire cette 
				superbe tour, les braves gens d'Harbouey se cotisaient pour 
				doter l'église encore de dix grands et magnifiques vitraux qui 
				par la richesse du coloris, l'historique et l'expression des 
				figures, peuvent passer, dit-on, pour les plus beaux du pays. Et 
				puis les congrégations d'hommes, de femmes, de filles, ont 
				rivalisé pour l'acquisition de statues extra-riches moyen-âge. 
				Bref, l'excellent M. le curé d'Harbouey, qui a ses 
				soixante-quatorze ans sonnés, et vingt ans de ministère dans la 
				paroisse, ne s'est jamais vu une aussi belle, aussi gentille 
				église, et sa joie est grande d'avoir des gens qui travaillent 
				si allègrement pour Dieu. Dieu le rende aux gens d'Harbouey 
				 
				21 août 1879 - n° 34 - p. 672 
				Diocèse - Actes officiels - Nomination 
				Par décision de Mgr l'Evêque ont été nommés : 
				Curé de Chazelles, M. l'abbé BLUMSTEIN, vicaire à Blâmont ; 
				Vicaire à Blâmont, M. L'abbé KLEIN, vicaire à Gondreville ; 
				[...] 
				 
				5 octobre 1879 - n° 40 - p. 886
				 
				Diocèse - Actes officiels - Nomination 
				Par décision de Mgr l'Evêque ont été nommés : 
				[...] Vicaire à Domèvre-sur-Vezouze, M. l'abbé DIÉDAT, nouveau 
				prêtre. 
				 
				26 octobre 1879 - n° 43 - p. 948 
				NÉCROLOGIE. 
				M. l'abbé Guyot, curé de Varangéville. 
				Nous apprenons au dernier moment la pénible nouvelle de la mort 
				de M. le curé de Varangéville-les Saint-Nicolas. 
				M. l'abbé GUYOT Joseph-Léopold, né à Rozelieures en1838, ordonné 
				prêtre en 1863, avait été vicaire d'abord à Blâmont, puis à 
				Saint-Jacques de Lunéville. Il devint en 1874 curé de 
				l'importante paroisse de Varangéville. 
				Il excellait par le coeur ; les soins d'une piété en quelque 
				sorte filiale et vraiment touchante qu'il donna au vénérable 
				curé de Blâmont malade, ceux dont il entoura les dernières 
				années aussi de M. l'abbé Duplessis, sa charité envers les 
				pauvres, l'ardeur qu'il montrait pour l'ornementation de 
				l'église et la pompe des cérémonies, sa sollicitude pour les 
				enfants et le désir qui le tourmentait de leur bien faire savoir 
				et pratiquer la religion, ont fait plus d'une fois l'admiration 
				de ceux qui ont connu ce bon prêtre. Il est mort à quarante ans, 
				dans la force de l'âge et la plénitude du zèle. 
				Ses funérailles ont eu lieu hier samedi, avec une solennité et 
				des témoignages de douleur qui honorent sa mémoire. 
				M. l'abbé Guyot était membre de l'Association. 
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