| 10 janvier 1890Dons faits au musée lorrain - [...] Par M. Henrion, de l'usine 
				Solvay et Cie : extrait mortuaire de Claudon, de Blâmont enrôle 
				volontaire en 1799 et tué devant l'ennemi le 7 septembre 1812.
 
 Igney-Avricourt- - Les gendarmes Perrin et Muh, de la brigade d'Igney-Avricourt 
				ont trouvé une femme étendue sans connaissance dans une 
				carrière.
 Après l'avoir enveloppée dans leurs manteaux, ils l'ont 
				transportée chez M. Deputot aubergiste à la gare d'Igney, où 
				elle a reçu tous les soins que nécessitait son état .
 Revenue à elle, elle a déclaré se nommer Madeleine Valter agee 
				de 23 ans, journalière, demeurant a Lunéville.
 A la suite de discussions dans son ménage elle avait quitté son 
				domicile pour se rendre en Alsace à pied.
 Mais la faim et la fatigue ont eu bien vite raison d'elle, et 
				sans l'arrivée des deux gendarmes la malheureuse serait morte 
				dans la carrière ou elle était tombée.
 13 janvier 1890
 Domêvre-sur-Vezouze. - Jeudi dernier ont eu lieu, à Domêvre sur- 
				Vezouze, les obsèques de M. Poirson, ancien négociant.
 Le parti républicain de l'arrondissement de Lunéville a perdu en 
				lui un de ses membres les plus dévoués, un de ses plus ardents 
				défenseurs. Le comité républicain de Lunéville s'était fait 
				représenter par son vice-président, - le président étant 
				indisposé, - et par M. Rousselle, rédacteur en chef de 
				l'Eclaireur. Une foule nombreuse suivait le corps, que précédait 
				l'école de filles. Les garçons n'assistaient pas à 
				l'enterrement.
 Le deuil était conduit par M. Gérardin, maire de Domêvre, neveu 
				du défunt, et par M. Vanier, notaire à Blâmont, exécuteur 
				testamentaire et ami de M. Poirson. Derrière la famille, nous 
				avons remarqué : MM. Labourel : Reinstadler ;Paul Vanier, de 
				Blâmont ; Bouillon, de Verdenal, conseiller d'arrondissement ; 
				Protche, maire de Herbéviller : Lemoine, de Herbéviller ; Alff, 
				percepteur à Herbéviller, etc., etc.
 Sur la tombe, M. le vice-président du comité républicain a 
				prononcé, au milieu d'une profonde émotion, une touchante 
				allocution.
 17 janvier 1890
 Encore le sieur Kuehn.- Dans le «  Rôle général des pétitions », 
				distribué mardi à la chambre, nous trouvons une pétition du 
				sieur Kuehn, à Paris, qui «  proteste contre l'accusation 
				d'espionnage dont il a été victime et demande la révision des 
				jugements prononcés de ce fait contre lui ».
 Le sieur Kuehn a été condamné le 6 mars 1888, par le 2e conseil 
				de guerre de Paris, à quatre ans de prison pour désertion à 
				l'intérieur avec emport d'effets.
 Le même sieur Kuehn a été condamné le 26 mars 1889, par la 9e 
				chambre correctionnelle de Paris, à deux ans de prison et cinq 
				ans d'interdiction de séjour pour trahison et espionnage.
 On sait que le sieur Kuehn cumulait les fonctions d'inspecteur 
				de police à Avricourt et d'agent de l'Allemagne.
 18 janvier 1890
 Le groupe agricole.
 Paris, 17 janvier, 10 h. 15 s.
 La section des projets divers du groupe Agricole étudie, 
				conjointement avec la section des douanes, la question des 
				viandes abattues. Un de ses membres est allé à Avricourt pour 
				s'assurer de l'application de la loi et de l'inspection des 
				viandes ; cette section a nommé une commission chargée de faire 
				un rapport sur le projet de loi relatif à la représentation 
				agricole. - HAVAS
 28 janvier 1890
 Deutsch-Avricourt. - Les Münchener Neuesten Nachrichten 
				annoncent qu'un bataillon d'infanterie bavaroise, qui serait 
				relayé tous les trois ans, serait placé à Deutsch-Avricourt. 
				Nous avons peine à ajouter foi à cette information, en effet, la 
				proximité de la frontière et le voisinage immédiat de la station 
				française d'Igney-Avricourt pourraient faire naître bien des 
				incidents fâcheux auxquels on ne voudra certes pas s'exposer. On 
				apprend, d'ailleurs, d'autre part, que contrairement à ce qui 
				avait été annoncé d'abord, Novéant ne recevra pas de garnison.
 
 Lunéville. - A son audience du 22 janvier, le tribunal 
				correctionnel a prononcé les condamnations suivantes :
 [...] Boulangeot, Edouard. 13 ans, domestique a Leintrey, pour 
				vol de numéraire, à quinze jours dans une maison de correction.
 5 février 1890
 Igney-Avricourt. - M. Léon, Joseph homme d équipe en régie à la 
				gare d'Igney-Avricourt, occupé à la formation du train 119 à 
				l'aide du chariot à vapeur, fut, par suite d'un choc de 
				celui-ci, pris entre deux wagons.
 Aux cris poussés par Léon, les hommes d'équipe accoururent et 
				dégagèrent leur camarade qui, malgré tous les soins prodigués, 
				ne tarda pas à expirer.
 7 février 1890
 PETITES NOUVELLES LOCALES
 La gendarmerie de Blâmont a dressé procès-verbal, à la suite 
				d'une rixe dans un café, contre plusieurs jeunes gens des 
				communes du canton, qui étaient venus à Blâmont pour le tirage 
				an sort.
 12 février 1890
 PETITES NOUVELLES LOCALES
 - Une enquête est ouverte par la gendarmerie de Blâmont, sur un 
				vol d'outils commis dans une loge du jardin de Mme Pierron, 
				propriétaire à Blâmont
 15 février 1890
 Société d'apiculture. - La société d'apiculture s'est réunie 
				jeudi, à dix heures, dans la salle de la société d'agriculture, 
				rue Chanzy, mise obligeamment à sa disposition par la 
				municipalité. Soixante-dix apiculteurs environ étaient présents,
 [...] M. Hennequin est élu président de la section qui s'est 
				créée récemment à Blâmont
 20 février 1890
 PETITES NOUVELLES LOCALES
 - La gendarmerie de Blâmont a ouvert une enquête à l'effet de 
				découvrir un crime d'avortement dont se serait rendue coupable 
				la nommée Marie Richard, âgée de 21 ans, sans profession à 
				Villacourt
 21 février 1890
 La foire grasse. - Lundi, la foire grasse a attiré à Lunéville 
				un grand nombre d'habitants des environs. Le temps était beau et 
				les travaux de la campagne peu pressants. La rue du Château et 
				la rue Stanislas étaient garnies d'étalages forains et 
				encombrées d'une foule compacte. Sur la place du Château étaient 
				exposées des choix de boisselleries de Domjevin, de Blâmont, de 
				la vallée de Celles.
 22 février 1890
 Nécrologie. - M. l'abbé Stanislas Prégaldin, curé-archiprêtre de 
				Vic, vient de mourir à l'âge de cinquante-deux ans.
 Originaire de Blâmont, M. Prégaldin fut pendant plusieurs années 
				professeur au collège de la Malgrange.
 27 février 1890
 PETITES NOUVELLES LOCALES
 - Une enquête a été ouverte au sujet de la blessure faite au 
				nommé Flühr, manoeuvre à Blâmont, qui a reçu sur le crane un 
				coup de chope. Un jeune rattacheur s'est reconnu coupable de ce 
				délit.
 1er mars 1890
 PETITES NOUVELLES LOCALES
 - M. François Chacha, aubergiste à Gogney a été victime d'un vol 
				de 120 fr. Il a porté plainte à la gendarmerie de Blâmont qui a 
				ouvert une enquête.
 8 mats 1890
 PETITES NOUVELLES LOCALES
 - Un incendie s'est déclaré dans le bois communal de Leintrey, 
				au lieu dit «  Sauxures ». On croit que le feu a été communiqué 
				par une étincelle échappée de la cheminée d'une locomotive, sur 
				le passage d'un train.
 Les flammes se sont propagées sur une étendue d'environ un 
				hectare. On évalue les dégâts à 250 fr.
 15 mars 1890
 Blâmont. - Mme Poirot rentrant chez elle l'autre jour, vers dix 
				heures, aperçut de la fumée sortant d'une cuisine située au 
				premier étage.
 Elle donna aussitôt l'alarme et les voisins accoururent.
 Après avoir vainement frappé à la porte du logement des époux 
				Portier, de la cuisine de qui sortait la fumée, on enfonça la 
				porte et on vit l'homme et la femme couchés sur le lit. Ils 
				étaient ivres-morts.
 Le feu, qui ne s'était encore communiqué qu'au plancher, fut 
				promptement éteint.
 Portier, dès qu'il fut dégrisé, raconta que sa femme était en 
				butte aux obsessions d'un habitant de la commune et que c'était 
				pour échapper à ces odieuses poursuites qu'elle avait résolu 
				d'en finir avec la vie. Lui, époux fidèle, avait tenu à 
				accompagner sa moitié dans l'autre monde.
 Avant de mettre leur projet à exécution, ils avaient bu force 
				rasades d'eau-de vie, puis ayant hermétiquement bouclé toutes 
				les issues, ils avaient allumé du charbon, dans un chaudron 
				placé au milieu de la chambre, et s'étaient mis au lit attendant 
				stoïquement la mort.
 Le charbon, tombant du chaudron, avait mis le feu au plancher.
 Tout porte à croire que les époux Portier s'en tiendront à cette 
				tentative de suicide avortée.
 18 mars 1890
 ETAT CIVIL DE NANCY
 Du 16 mars 1890
 PUBLICATIONS DE MARIAGES
 Joseph Veunreuther, employé au chemin de fer à Igney-Avricourt, 
				et Marie Anne Rothan, cuisinière, rue du Montet, 9.
 21 mars 1890
 Comice agricole de Lunéville - La réunion cantonale de Blâmont 
				se tiendra vendredi 21 mars, à dix heures du matin à l'hôtel de 
				ville.
 Le président prie très instamment les membres du comice agricole 
				de Lunéville de se trouver à cette réunion destinée à préparer 
				le concours qui aura lieu cette année à Blâmont.
 Voici l'ordre du jour : date du concours, établissement du 
				programme du concours et de la fête ; nomination des commissions 
				locales.
 26 mars 1890
 Nominations. - C'est avec plaisir que nous enregistrons la 
				nomination de M. Launois, percepteur de Chambley, à la 
				perception de Lunéville, et celle de M. Maucolin à Emberménil, 
				en remplacement de M. Laveine.
 3 avril 1890
 Suicide. - Un sous-officier du 11e cuirassiers, à Lunéville, 
				s'est suicidé lundi au quartier en se tirant un coup de 
				revolver. Ce jeune homme, M. Verdun, appartient à une famille de 
				négociants d'Emberménil. On ignore les motifs qui l'ont porté à 
				cet acte.
 9 avril 1890
 Autre incident de frontière i
 Un jeune homme âgé de dix-huit ans, du nom de Bach, originaire 
				de Bitche (Alsace-Lorraine), arrivait samedi matin à la gare de 
				Deutsch-Avricourt, qui, comme l'on sait, est très proche du 
				village français d'Avricourt. Le commissaire spécial allemand 
				l'avisa et lui demanda où il allait.
 Bach lui répondit qu'il cherchait du travail et qu'il se rendait 
				à Deutsch-Avricourt Le commissaire ne répondit rien mais 
				soupçonnant que Bach, Alsacien d'origine, voulait se soustraire 
				au service militaire allemand, il le fit suivre à une certaine 
				distance par un gendarme.
 Bach se dirigea sur la gare française d'Igney-Avricourt, au lieu 
				de continuer sa route vers le village allemand.
 Le gendarme le somma de s'arrêter.
 Bach, au lieu d'obéir, pressa le pas.
 Comme il ne se trouvait plus qu'à une cinquantaine de mètres du 
				poteau-frontière et à une soixantaine de mètres de la gare 
				française, le gendarme fit feu sur lui.
 Bach ne fut point atteint et n'en continua pas moins sa course.
 Le gendarme rechargea sa carabine et fit feu de nouveau sur le 
				jeune homme qui était en ce moment à cinq mètres de la 
				frontière.
 Cette fois, le jeune homme tomba.
 Le gendarme courut sur lui, mais Bach qui avait fait un faux pas 
				et n'était point blessé se releva vivement et franchit les cinq 
				mètres qui le séparaient du territoire français à la barbe du 
				Teuton, tout confus.
 La balle du second coup de feu s'est aplatie sur le talus de la 
				ligne française d'Igney-Avricourt.
 Bach s'est aussitôt présenté au commissariat spécial de la gare 
				d'Igney-Avricourt et il a demandé à s'engager dans la légion 
				étrangère.
 12 avril 1890
 Igney-Avricourt.- M. Intz. visiteur à la gare, s'étant présenté 
				chez M. Mathis, charcutier, une discussion ne tarda pas à 
				s'élever entre eux deux.
 M. Mathis, poussé par Intz, tomba sur le plancher et se cassa la 
				jambe gauche.
 Procès-verbal a été dressé,
 17 avril 1890
 Herbéviller. - Dans une battue au san glier organisée samedi 
				dernier dans la forêt de Mondon, M. Antoine a reçu en plein 
				corps la décharge du fusil d'un chasseur imprudent.
 Les blessures sont assez graves.
 L'extraction des chevrotines a dû être faite par M. le docteur 
				Messier, de Badonviller, assisté d'un confrère de Blâmont.
 18 avril 1890
 Cirey. - M. Joseph Dubois, âgé de 66 ans, rentier, disparaissait 
				dernièrement de son domicile. La famille fit faire des 
				recherches et, lundi matin, on retrouvait son cadavre dans la 
				Vesouze, à un kilomètre environ du village de Frémonville.
 On suppose que c'est à la suite d'une attaque d'épilepsie que M. 
				Dubois est tombé à l'eau et qu'il s'est noyé.
 20 avril 1890
 Arrestation. - M. Laxenaire, négociant en bonneterie, rue 
				Isabey, 61, avait pris a son
 service en qualité d'employés, les époux Vlameing, et leur avait 
				donné toute sa confiance.
 Vandredi, profitant de l'absence de M. Laxenaire, les Vlameing 
				dérobèrent dans la caisse une somme de 7,157 fr. et se 
				dirigèrent vers la frontière allemande.
 Le commissaire spécial de la gare d'Igney-Avricourt, prévenu 
				télégraphiquement, les arrêta à la descente du train.
 Une somme de 5,000 fr. a été retrouvée en leur possession.
 Ils ont été ramenés à Nancy et mis à la disposition du parquet.
 6 mai 1890
 Examens du certificat d'aptitude pédagogique. - Résultats de la 
				session 1889-1890. - 1. Instituteurs. - Candidats ayant pris 
				part aux épreuves : 35. - Candidats jugés dignes du certificat 
				d'aptitude : 20.
 Voici par ordre alphabétique la liste des candidats admis :
 MM. [...] Crémel, à Blâmont ;
 7 mai 1890
 PETITES NOUVELLES LOCALES
 Procès-verbal a été dressé contre le nommé Eugène Maire, 
				demeurant à Hablainville, surpris péchant à la main dans le 
				ruisseau la Blettte, sur le territoire d'Herbéviller.
 8 mai 1890
 Conférence à Blâmont. - Dimanche prochain. â 3 heures et demie, 
				sous le patronage de l'Association des conférenciers de 
				Meurthe-et Moselle, M. Pierson, ancien rédacteur en chef du 
				Progrès de l'Est, fera une conférence dans une des salles de 
				l'hôtel de ville de Blâmont sur la protection de l'agriculture 
				et de l'industrie contre la concurrence étrangère.
 14 mai 1890
 Veho. - La gendarmerie de Blâmont a ouvert une enquête sur 
				différents vols commis au préjudice de M. Chatel, vannier, a qui 
				l'on à a dérobé une somme de 190 fr, placée dans une armoire, et 
				de M. Chaton, à qui l'on a dérobé une pièce de 10 francs dans un 
				porte-monnaie.
 
 15 mai 1890
 Blâmont. - Dimanche dernier, M. Pierson, membre de l'Association 
				des conférenciers républicains, a fait à Blâmont, devant un 
				auditoire nombreux et attentif, une conférence sur la protection 
				de l'agriculture et de l'industrie contre la concurrence 
				étrangère.
 19 mai 1890
 Tribunal correctionnel. - A son audience du 14 mai, le tribunal 
				a prononcé les condamnations suivantes :
 [...] Chasselin, Joseph, cinquante-quatre ans, capitaine de 
				gendarmerie en retraite à Ogéviller, pour blessures par 
				imprudence, à 100 fr. d'amende.
 8 juin 1890
 Société de tir du 41e régiment territorial de Blâmont. - Séance 
				du 1er juin. Distance 300 m.
 M. Léon Petit de Verdenal, 6 balles 10 points.
 M. Feys de Blâmont, 6 balles 9 points,
 MM. Christophe Gérard et Paradis, 6 balles 8 points.
 MM. A. Spire, Lièvre et Foell, 6 balles 7 points.
 MM. Hélin et Lhuillier, 6 balles 6 points
 MM. Thiaucourt et René Florentin, 5 balles 6 points.
 MM. Colin, François Welker, Henri Petit, Joseph Trabac, Cremel 
				et Auguste Louriot, 5 balles 5 points.
 10 mai 1890
 Blâmont. - Conférence de M. Gaston May
 - Dimanche, à trois heures et demi, dans la salle des fêtes de 
				l'hôtel de ville, a eu lieu la conférence de M. Gaston May, 
				professeur à la facuité de droit et membre de l'Association des 
				conférenciers républicains, sur la France africaine. Une 
				centaine de personnes, dont beaucoup de dames, y assistaient m'
 Ce que recherche le conférencier, c'est, non pas à répondre aux 
				critiques injustes dirigées par les réactionnaires contre notre 
				politique coloniale, mais à dissiper les préventions qui 
				subsistent encore dans l'esprit de beaucoup de républicains sur 
				l'utilité de nos possessions extérieures.
 M. May, de retour d'un récent voyage en Tunisie et en Algérie a 
				tenu à apporter à ses auditeurs des éléments de décision pour la 
				solution des graves problèmes que soulèvent la conquête de 
				l'Algérie et le maintien de notre protectorat en Tunisie.
 A la suite du conférencier, les auditeurs se sont vu transporter 
				successivement à Tunis, puis à travers le pays des Kroumirs, 
				dans la province de Constantine, de Constantine par les hauts 
				plateaux jusqu'à la porte du désert dans l'oasis verdoyante de 
				Biskra ; de là, enfin, dans cette vallée d'Alger où tant de 
				races vivent côte à côte en bonne intelligence sous la 
				protection de la loi française.
 Le côté politique et économique n'a pas été omis au cours de cet 
				attachant récit : les applaudissements unanimes des auditeurs 
				ont prouvé qu'ils avaient compris toute l'importance des 
				questions traitées devant eux d'une façon si attrayante.
 11 juin 1890
 Mignéville. - Le sieur Auguste Legrand, âgé de quarante-neuf 
				ans, maçon, demeurant à Montigny. revenait l'autre soir de 
				Mignéville, quand, sur la route entre cette dernière localité et 
				celle de Montigny, il rencontra deux individus qui, sans aucune 
				provocation, lui portèrent des coups, le terrassèrent et le 
				firent rouler dans le fossé, puis prirent la fuite. Legrand 
				prétend qu'il a reconnu ses agresseurs comme étant deux jeunes 
				gens de Mignéville dont il a indiqué les noms, en portant 
				plainte à la gendarmerie de Baccarat, qui a ouvert une enquête.
 13 juin 1890
 - Un commencement d'incendie, dont les causes sont 
				accidentelles, s'est déclaré dans une chambre de la maison de M. 
				Hiebel, aubergiste a Igney-Avricourt.
 Les pertes sont couvertes par l'assurance.
 - La gendarmerie de Blâmont a arrêté, pour vagabondage, le nommé 
				Hippolyte Riel, né à Paris.
 
 15 juin 1890
 Joeuf - Le nommé Jean-Pierre Welche, sujet bavarois, ouvrier aux 
				forges de Joeuf, inculpé de coups et blessures, a été arrêté en 
				vertu d'un mandat d'amener, par la gendarmerie de Blâmont.
 
 Plusieurs chiens de la commune de Laneuveville-aux-Bois et 
				d'Emberménil, qui avaient été mordus par un chien suspecté 
				d'être atteint de la rage, ont été abbatus.
 2 juillet 1890
 Blâmont. -- Société de tir du 41e régiment territorial 
				d'infanterie. - Séance du 29 juin. - Distance, 300 mètres.
 MM. Léon Petit, de Verdenal ; Nourier, d'Avricourt ; Alfred 
				Dubois, de Blâmont, 6 balles, 9 points.
 MM. Théret, de Blâmont ; Louis François, id ; Heltin, id.; 
				Maurice Renard, ld., b balles, 8 points.
 M. Clasquin, de Blâmont, 6 balles, 7 points. ,
 MM. Ferrez, de Blâmont; Holvecq, id.; Martin, de Frémonville, 6 
				balles 6 points.
 M. Jules Denis, 5 balles, 8 points.
 M. Toubhans, de Blâmont, 5 balles, 7 points.
 M. Paradis, de Blâmont ; Spire, id. ; Ambroise Chevrier ; Foeil 
				; Auguste Delarue, 5 balles, 6 points.
 M. Simon de Blâmont ; Xakentaler, id. ; Batoz ; Poucher ; 
				Lièvre, 5 balles 5 points.
 MM. Auguste Cherrier; Valentin Boulanger de Frémoville, 4 
				balles, 7 points.
 MM. Emile Pagny ; Constant Martin ; Laval ; Legrand, de 
				Frémonville ; Rock, d'Avricourt, 4 balles, 5 points.
 MM. Rey ; Richert ; Alain : Dupuys ; Henri Petit, de Vercienal, 
				4 balles, 4 points.
 4 juillet 1890
 - La gendarmerie de Blâmont a dressé procès-verbal au nommé 
				Edmond Vouaux, charron à Ogéviller, pour coups portés à sa 
				femme, Mme Victorine Thirion.
 10 juillet 1890
 Blâmont. - Voici le programme de la fête nationale du 14 juillet 
				:
 Le 13 juillet, à six heures du soir. - Salve et sonnerie de 
				cloches.
 A huit heures du soir. - Retraite par la musique municipale.
 Le 14 juillet, à six heures du matin. - Salve et sonnerie de 
				cloches : réveil par la musique.
 A dix- heures. - Jeux d'enfants.
 A midi. - Sonnerie des cloches.
 A trois heures et demie de l'après-midi. - Revue de la compagnie 
				des sapeurs-pompiers et manoeuvre ; exercices du bataillon 
				scolaire.
 La musique municipale prêtera son con cours.
 A neuf heures du soir. - Illuminations générales ; retraite aux 
				flambeaux.
 A dix heures précises. - Grand feu d'artifice.
 La fête aura lieu place de l'Hôtel-de-Ville.
 - Tir. - La séance de tir qui devait avoir lieu le 6 courant a, 
				par suite du mauvais temps, été renvoyée au dimanche 13 et le 
				tir d'honneur au dimanche 20 juillet.
 11 juillet 1890.
 - Un malfaiteur resté inconnu a cassé quatorze arbres fruitiers 
				plantés sur le chemin vicinal de Blâmont à Harbouey. Une enquête 
				est ouverte.
 13 juillet 1890
 Avricourt. - Les douaniers d'Avricourt viennent de mettre la 
				main sur une quantité importante de tabac de contrebande 
				allemand, introduit en France d'une façon aussi originale que 
				singulière.
 Les paquets de tabac saisis étaient renfermés dans des articles 
				de poterie expédiés dans des caisses à claire-voie destinées 
				spécialement au transport de ces marchandises.
 On vient, croit-on, par cette saisie, de mettre fin à abus qui 
				devait se pratiquer de puis un certain temps.
 14 juillet 1890
 Apiculture. - La première séance ordinaire de la Société 
				d'apiculture, sections de Blâmont et de Cirey, aura lieu à 
				Blâmont, dans la salle de la justice de paix, le jeudi 17 
				juillet, à deux heures et demie du soir.
 Ordre du jour : 1° avantages des grandes ruches et des cadres de 
				moyenne grandeur; 2° moyens divers pour peupler les ruches ; 3° 
				fusion des sections de Cirey et de Blâmont ; élection des 
				membres du bureau ; 4° éperon Voiblet ; 5° remplacement des 
				reines ; 6° paiement des cotisations ; admission de membres 
				nouveaux ; 7° visite d'un rucher.
 16 juillet 1890
 Instruction publique. - Par décision de M. le ministre de 
				l'instruction publique, il est accordé deux collections de 
				livres et trois cartes à la commune de Frémonville.
 18 juillet 1890
 La fête nationale
 Le 14 juillet dans la région
 [...] A Blâmont
 Un temps superbe contribuait pour une large part à l'animation 
				de notre fête, car bon nombre de personnes des localités 
				voisines étaient accourues pour se joindre à la population de 
				notre petite ville.
 A trois heures de l'après midi, nos pompiers, devant une 
				affluence de monde, ont exécuté, sous le commandement 
				intelligent de leur capitaine, des manoeuvres dignes d'éloges.
 A leur tour les enfants des écoles n'ont pas manqué de faire 
				l'admiration des spectateurs par des exercices variés, et ce qui 
				a surpris surtout le public, c'est le sang-froid et la précision 
				avec lequel le jeune Labourel a commandé le bataillon scolaire.
 Comme d'habitude la Blâmontaise a prêté à notre fête son 
				gracieux concours en nous jouant les plus beaux morceaux de son 
				répertoire.
 Le soir les illuminations et un magnifique feu d'artifice, 
				dirigé par M. Paul Vanier, réunissaient de nouveau une foule de 
				monde sur la place de l'hôtel de ville où s'est terminée la 
				fête.
 21 juillet 1890
 Ogéviller. - Par décision du ministre du commerce en date du 12 
				juillet 1890, a été autorisée la création d'un bureau 
				télégraphique dans la commune de Ogéviller.
 22 juillet 1890
 Blâmont. - Dans la nuit du 17, on a tiré par la porte restée 
				ouverte, un coup de fusil sur le capitaine des douanes de 
				Blâmont, M. Paillouse, qui s'entretenait avec ses lieutenants 
				dans le bureau du brigadier de Petitmont.
 La rumeur publique accuse un agent révoqué de cet acte odieux.
 Des menaces de mort avaient été déjà proférées contre cet 
				officier qui n'en tenait pas assez compte.
 
 PETITES NOUVELLES LOCALES
 - Une montre et une chaîne en argent ont été dérobées à M. 
				Schmitt, domestique à Herbéviller.
 L'auteur soupçonné est un autre domestique qui a pris la fuite.
 
 23 juillet 1890
 ALSACE-LORRAINE
 Les passeports. - Nous avons reproduit hier une information de 
				la Gazette de Lorraine (feuille officielle), d'après laquelle 
				des adoucissements auraient été apportés dans l'application de 
				la mesure des passeports.
 Par contre, l'Express de Mulhouse s'exprime ainsi :
 Les obstacles qui rendent nos frontières vosgiennes presque 
				infranchissables n'ont nullement diminué ; et nos relations avec 
				la France sont entourées d'autant de difficultés que par le 
				passé. A la rentrée en Alsace-Lorraine, on demande après comme 
				avant, le passeport aux étrangers et la Passkarte aux 
				Alsaciens-Lorrains. Bien plus, il arrive souvent qu'à 
				Montreux-Vieux les voyageurs, retour de France, sont obligés de 
				décliner leurs noms, prénoms, profession, domicile, dont le 
				commissaire spécial prend soigneusement note sur un registre. Ce 
				fait se produit tout particulièrement à de certains jours qui 
				sont des jours de fêtes chez nos voisins ; ainsi le 14 juillet, 
				par exemple.
 Enfin on écrit de Lorraine à la Gazelle de Francfort que 
				l'application de la loi du passeport continue à être faite d'une 
				manière vexatoire. Les fonctionnaires de la police interprètent 
				de la façon la plus étroite l'ordonnance relative à ces 
				adoucissements. C'est ainsi qu'il y a quelques jours, un 
				fabricant habitant le département des Vosges voulait se rendre à 
				Dresde en passant par Avricourt afin d'acheter une machine en 
				Saxe. Or, comme d'après l'ordonnance en question, il n'est pas 
				besoin de se munir d'un passeport lorsqu'on ne fait que 
				traverser l'Alsace-Lorraine pour se rendre en Allemagne à une 
				station située au delà de Kehl, et que la gare de départ du 
				voyageur ne délivre pas de billet direct pour l'Allemagne, le 
				voyageur prit un billet pour Avricourt et demanda à Avricourt un 
				billet pour Dresde. Qu'arriva-t-il? La police allemande ne le 
				laissa pas passer. Elle l'arrêta et le força à rentrer en 
				France, sous prétexte «  qu'il n'était pas déjà muni d'un billet 
				prouvant qu'il ne ferait que traverser la province ».
 Dans le même article, le journal francfortois se demande à qui 
				il faut faire remonter la responsabilité de cette désastreuse 
				mesure : aux autorités strasbourgeoises ou au prince de Bismarck 
				?
 On serait disposé, dit la Gazette, à admettre cette dernière 
				hypothèse, si l'on considère l'attitude du prince de Bismarck 
				qui s'est toujours montré partisan de l'exécution complète dé 
				cette mesure.
 Notons encore, pour terminer, la conclusion de cet organe qui 
				résume parfaitement la thèse développée récemment au Reichstag 
				avec tant d'éloquence par les députés alsaciens lorrains.
 Les Allemands ont beaucoup plus perdu de terrain en Alsace 
				Lorraine, grâce au passeport, qu'ils ne l'auraient fait s'ils 
				avaient laissé parcourir le pays par les agitateurs et les 
				espions, contre lesquels, du reste, on pouvait agir d'une façon 
				moins préjudiciable aux intérêts de l'Alsace. » ,
 Tout ce que nous savons à Nancy,c'est que plusieurs de nos 
				concitoyens ont pu aller directement à Luxembourg, en passant 
				par Metz. Le commissaire allemand de Novéant a autorisé leur 
				passage. - L. G.
 INSERTION LÉGALE
 D'un acte sous seings privés en date à Lunéville du 8 février 
				1890, enregistré à Lunéville le 10 février 1890, f° 9 Ce 45, 
				régulièrement déposé et publié, Il appert :
 1° Que Mme Charlotte MULLER,veuve SCHERDING, sans profession 
				demeurant à Lunéville, d'une part; 2° Marie-Joseph REMLINGER, 
				expéditeur à Igney-Avricourt, d'autre part ; 3° Charles Nicolas 
				MELCHIOR, employé de commerce demeurant à Igney-Avricourt, 
				encore d'autre part, ont formé une société en nom collectif sous 
				la raison sociale veuve Scherding Reminger et Melchlor, ayant 
				pour but l'exploitation d'une agence en douanes au bureau 
				d'Avricourt.
 Que les principales conditions de cette association sont ainsi 
				réglées :
 Art. III. - Le siège social est fixé Igney-Avricourt.
 Art. IV. - L'association est conclu pour une période de dix ans, 
				courant du 20 février 1890 au 20 février 1900.
 Art. VI. - Chaque associé fera usage de la signature sociale, 
				mais pour les besoins de la société seulement.
 Art. VIL - Le capital social est fixé à quarante mille francs, 
				dont vingt mille francs versé en souscrivant l'acte de société 
				par Mme veuve Scherding et vingt mille francs par M. Remlinger.
 Art. VIII. - Au 31 décembre de chaque année, les écritures 
				seront arrêtées et les bénéfices nets ou les pertes seront 
				supportés par tiers.
 Art. IX. - Chaque associé aura le droit de demander la 
				dissolution de la société avant le terme fixé pour la durée, en 
				prévenant ses co-associés au moins trois mois à l'avance.
 Art. X. - En cas de dissolution de la Société, chacun des 
				associés pourra provoquer la nomination d'un liquidateur désigné 
				par le tribunal à défaut d'entente amiable, lequel sera chargé 
				de la réalisation de l'actif et aura à rembourser le capital 
				d'abord, et les bénéfices ensuite suivant les droits de chacun.
 Art. XII. - En cas de dissolution de la société, il ne pourra 
				jamais être requis d'apposition de scellés, et les parties 
				devront toujours s'en rapporter au bilan dressé d'après les 
				livres de la société.
 Que par acte additionnel en date du 8 juillet 1890, enregistré à 
				Briey, le 9 juillet 1890, f° 6, Ce 48, il a été convenu qu'il 
				serait créé à Batilly et à Amanvillers une seconde agence en 
				douanes, à titre de succursale de celle exploitée au bureau 
				d'Avricourt. Que cette exploitation serait réglée, sous les 
				clauses et conditions arrêtées en l'acte d'association du 8 
				février 1890.
 Qu'un exemplaire de l'acte d'association du 8 lévrier 1890, 
				ainsi qu'un de l'acte additionnel du 8 juillet 1890, ont été 
				déposés au greffe du tribunal de Briey, le 9 juillet 1890, 
				suivant acte de dépôt, en date de ce jour, enregistré à Briey, 
				le 11 juillet 1890, f° 89, C8 6.
 Que deux exemplaires, principal et additionnel, ont été 
				également déposés au greffe de la justice de paix du canton de 
				Briey, le 12 juillet 1890, suivant actes de dépôt en date de ce 
				jour, enregistrés à Briey, le 21 juillet 1890, f° 41, C° 12 et 
				13; l'acte additionnel ayant été également déposé au greffe du 
				tribunal de commerce de Lunéville, au greffe de la justice de 
				paix du canton de Blâmont et régulièrement publié.
 Pour extrait :
 Veuve SCHERDING, REMLINGER et MELCHIOR.
 25 juillet 1890
 Des malfaiteurs inconnus ont coupé une bâche recouvrant la. 
				Voiture de M. Lafont, marchand ambulant à Vexaincourt, qui avait 
				passé la nuit à Blâmont et lui ont volé divers objets
 
 1er août 1890
 Conseil de guerre du 6e corps
 Audience du 29 juillet 1890.
 [...] T... Alfred-Adonis, 23 ans, né à Avricourt 
				(Meurthe-et-Moselle), ancien domestique, cavalier de 2e classe 
				au 12e dragons, est accusé d'avoir volé 6 porte-monnaie ainsi 
				que différents objets, appartenant à des volontaires du 
				régiment.
 Ces vols ont été commis depuis le mois de janvier jusqu'au mois 
				de juin 1890. Le total des sommes volées s'élève à 48 fr. 50. Le 
				conseil écarte la question d'abus de confiance et condamne T... 
				pour les vols, à 3 ans de prison.
 3 août 1890
 Mutations survenues dans le personnel des municipalités du 
				département, pendant le mois de juin 1890. - Arrondissement de 
				Lunéville. - Vého, M. Jean-Baptiste Lavaux, propriétaire, 
				adjoint.
 5 août 1890
 Domjevin. - M. Chaton, vannier, conduisait l'autre jour deux 
				voitures chargées de seigle, attachées l'une derrière l'autre. 
				Arrlvé à l'entrée du village, M. Chaton, qui était près de ses 
				chevaux, entendit crier; il arrêta aussitôt son attelage, et 
				s'aperçut que les deux roues gauches de la seconde voiture 
				avaient passé sur le corps du jeune Coster, âgé de quatre ans et 
				demi,
 M, Chaton releva aussitôt le pauvre petit et le transporta chez 
				son père, ou malgré le soins qui lui furent prodigués il ne 
				tarda pas à expirer.
 L'on croit que le jeune Coster sera tombé sous les roues en 
				voulant monter sur la flèche de la voiture.
 6 août 1890
 Succès scolaires
 [...] Nous sommes également heureux d'apprendre que le premier 
				des élèves, sortis cette année de l'Ecole polytecnniqua est 
				notre jeune compatriote, M. Lucien Bailly; âgé de 18 ans, de 
				Blâmont
 7 août 1890
 Blâmont. - Samedi, vers une heure et demie du soir, un violent 
				orage de grêle précédé d'une bourrasque de poussière s'est 
				abattu sur Blâmont et les environs.
 Bien que l'ouragan n'ait duré que quelques minutes, les dégâts 
				ont été considérables ; une quantité de grêlons qui pouvaient 
				atteindre la grosseur d'un oeuf de pigeon ont haché en un 
				instant : blés, vignes, avoines et autres céréales, en un mot, 
				tout ce qui se trouvait sur son passage, en même temps que le 
				vent brisait les branches d'arbres.
 Venue du côté de Herbéviller, la tempête s'est ensuite dirigée 
				sur Repaix, Gogney, etc. où elle a causé les plus grands 
				ravages. De là, elle a gagné les pays annexés, dans la direction 
				de Chandange, Héming, Phalsbourg, nous dit-on.
 En somme, un vrai désastre pour les agriculteurs de ce coin de 
				notre contrée et que d'espoirs leurrés pour nos bons jardiniers 
				qui se réjouissaient d'exhiber en septembre, au comice de 
				Blâmont, les produits de leur culture maraîchère.
 Voici les pertes approximatives des différentes communes 
				dévastées :
 Blâmont, 55,291 fr.; Blémerey, 23,125 fr.; Buriville, 9,240 fr.; 
				Chazelles, 10,550 fr.; Domèvre, 12,350 fr.: Fréménil, 15,250 
				fr.; Gogney, 19,625 fr.; Herbéviler, 56,275 fr.; Ogéviller, 
				14,333 fr.; Reclonville, 3 395 fr.; Repaix, 26,216 fr,; 
				Saint-Martin, 59,675 fr.;Verdenal, 35,550 fr ; Igney-Avricourt, 
				20,000 fr.
 Les pertes totales s'élèvent à 360,000 fr.
 Trois propriétaires seulement sont assurés.
 9 août 1890
 CHRONIQUE DE L'EST
 MEURTHE-ET-MOSELLE
 Pour les sinistrés de la Martinique et de la Guadeloupe
 Vendredi soir, à neuf heures, le comité d'organisation des fêtes 
				au bénéfice des incendiés de la Guadeloupe et de la Martinique, 
				se sont réunis dans le salon Japonais du Grand-Hôtel. [...]
 Herbéviller. - Voici la liste de souscription en faveur des 
				incendiés; Edouard Protche, maire, 5 fr.; Albert Lemoinc, 
				adjoint, 3 fr.; Gérardin, conseiller municicipal, 3 fr. ; 
				Didier, conseiller municipal, 2 fr. ; Alexandre Antoine, 
				conseiller municipal, 1 fr.; Arthur Godchot, conseiller 
				municipal, 2 fr.; Germain Mangin, conseiller municipal, 2 fr.; 
				JeanpierreDenis, conseiller municipal, 2 fr.; Alff, percepteur, 
				5 fr.; l'abbé Thouvenin, curé de Herbéviller, 20 fr.; Auguste 
				Coster, tisserand,50 c; Charles Denis, garde-champêtre,50 c.;  
				Mlle Florine Comte, rentière, 1 fr.; Pierre Sommier, 
				cultivateur, 5 fr.; Soutran, menuisier, 50 c; Jacquel, 
				propriétaire, 1 fr.; Auguste Linck, 1 fr.; Joseph Denis père, 
				50 c; Charles Genay, 50 c; Célestine Denis, 50 c.; Edouard 
				Claudin, 5O C; Auguste Vourion, cultivateur, 1 fr. ; Eloi Dumas, 
				rentier, 1 fr.; Charles ; Didier, veuve, 1 fr.; Mme 
				Petitdemange, veuve, 50 c; Mme Samuel Isaac, 2 fr. ; Fanfan 
				Godchot, -négociant, 1 fr.; Joseph Voinot, vannier,25.; Charles 
				Coster, cultivateur, 25 c; Florentin Didier, 50 c; Joseph 
				Humbert, retraité, 30 c; Eugène Cônne, journalier, 50 c; Julien 
				Antoine, cultivateur, l fr.; Joseph Jacques, journalier, 20 c; 
				Mme Charles Thiérry, veuve, 50 c; Mme Krémer, veuve, 50 c; Mlle 
				Wibrotte, institutrice, 1 fr. 50 ; Jacques, instituteur, 1 fr.; 
				Laurent, cultivateur, 2 fr,; Vouaux, sellier, 1 fr.; Auguste 
				Cos ter, tambour-, 25 c; Emmanuel Marchal, aubergiste, 1 fr.; 
				Jeanpierre Toulon, propriétaire, 1 fr.; LéonTouIon, 
				propriétaire, 1 fr.; Alfred Chrétien, aubergiste, 1 fr.; Mlles 
				Munier, 50 c; Auguste Claudel, rentier, 2 fr.; Charles Claude, 
				cultivateur, 1 fr.; Eugène Cuny, facteur de fabrique, 2 fr.; 
				Charles Munier, épicier, 1 fr.; Benjamin Martin, vannier, 1 fr.; 
				Charles Claudel, cultivateur, 75 c. ; Eugène Claudel, veuve, 1 
				fr.; Charles Marchal, charron, 1 fr.; Joseph Ferry, chantre, 50 
				c; Charles-Claude Toulon, cultivateur, 1 fr. 50 ; Charles-Léon 
				Toulon, cultivateur, 1 fr.; Hainzelin, marchand-tailleur, 1 fr.; 
				Jules Munier, distillateur, 1 fr.; Jean-Baptiste Toussaint, 
				cultivateur, 1 fr.; Joseph Schert, cultivateur, 1 fr.; Léopold 
				Kahn, négociant, 50 c; Marianne Claudel, veuve, 25 c.; Charles 
				Boulanger, propriétaire, 1 fr.; Constant Boulanger, 30 c; 
				Delelis, veuve, 50 c; Alfred Cherrière, vannier, 50 c; Joseph 
				Masson, appariteur, 3 fr.; Joseph Hovasse,eordonnier, 1 fr.; 
				Joseph Noél, cultivateur, 50 c; Mme Thiry, veuve, aubergiste, 1 
				fr. 50 ; Charles Jacques, marchand de fer,40 c.; Joseph Garland, 
				vannier,50 c; Auguste Courtois, boulanger, 1 fr.; Ferry,veuve, 
				50c; Sigisbert Lambert, vannier, 50 c; Mina Ferry, cultivateur, 
				1 fr.; Joseph Geoffroy, vannier, 1 fr.; Voinot, perruquier, 1 
				fr.; Auguste Toulon, charpentier, 2 fr.; Charles Simon, 
				cultivateur, 50 c; Mlles Hachair, rentières, 1 fr.; Eugène 
				Claude, vannier, 50 c; Chatton, maréchal, 50 c; Mlles Denis et 
				Auguste Denis, 1 fr. 50; Germain Toussaint, vannier, 50 c; 
				Pierron,tonnelier, 50 c.; Charles Mangin, veuve, 1 fr.; Gigoux, 
				veuve, 50 c; Pierre Chatton, propriétaire, 1 fr.; Léon Mangin, 
				tisserand, 30 c; Auguste Denis, journalier, 1 fr.
 Total général, 120 fr. 95.
 Cette souscription fait le plus grand honneur à Herbéviller, car 
				cette malheureuse commune, presque totalement ravagée par la 
				grêle de samedi dernier, a quand même voulu prouver, qu'elle 
				n'oublie pas ses frères d'outre-mer.
 12 août 1890
 Domjevin. - M. Pierre Marcel, cordonnier a eu la main gauche 
				prise dans une machine à battre, en voulant pousser dans le 
				cylindre quelques épis qui étaient restés sur la tablette. 
				Transporté aussitôt à l'hôpital de Lunéville, les médecins ont 
				jugé l'amputation nécessaire.
 13 août 1890
 - Procès-verbal a été dressé au nommé Constant Colette, 
				maréchal-ferrant à Avricourt, village annexé qui faisait du 
				tapage dans la gare d'Igney-Avricourt.
 Cet individu a insulté à plusieurs reprises l'adjoint de la 
				commune d'Igney.
 15 août 1890
 Leintrey. - Le feu s'est déclaré dans une maison située à 
				Leintrey et habitée par M. Frémiet. Le feu, dont la cause est 
				inconnue, a pris dans un tas de foin placé au grenier. M. 
				Thomas, instituteur, qui le premier s'aperçut de cet incendie, 
				donna aussitôt l'alarme. Les dégâts sont évalués à 6,000 fr., 
				couverts par une assurance. La maison et tout ce qu'elle 
				renfermait a été complètement détruite.
 25 août 1890
 Comice agricole de Lunéville
 Concours et fête annuelle à Blâmont le 7 septembre 1890
 ORDRE DU JOUR
 Le samedi 6 septembre, de midi à 6 heures du soir, et le 
				dimanche 7, de 6 heures et demie à 8 heures du matin, réception 
				et classement, sur la place de l'Hôtel de Ville, des produits 
				agricoles, horticoles, des instruments des animaux de 
				basse-cour.
 Le dimanche 7, da 6 heures et demie à 8 heures du matin, 
				réception, sur le chemin des Pâtis, des animaux des espèces 
				chevaline, bovine, ovine et porcine.
 A la même heure, réception des charrues sur le champ du concours 
				de labourage, situé au Pas de-Boeuf, ancienne route de Blâmont.
 A 8 heures et quart, ouverture de tous les concours.
 A 10 heures, fin des concours, réunion des différentes sections 
				du jury, au salon de la ville, pour déposer leurs conclusions.
 A midi, aux halles, séance publique, présidée par M. le 
				sous-préfet.- Proclamation des lauréats et distribution des 
				récompenses.
 A une heure et demie, salon de la ville, banquet traditionnel 
				par souscription. Le prix du banquet est fixé à 5 fr. par tête.
 - Nul ne peut souscrire au banquet s'il n'est membre du comice. 
				- Les inscriptions seront reçues par MM. les commissaires 
				d'organisa tion et encore à l'office du syndicat agricole, à 
				Lunéville.
 A trois heures et demie, sur la place de l'Hôtel-de Ville, 
				concert musical.
 Le soir, illuminations. - Retraite aux flambeaux. - Feu 
				d'artifice à dix heures.
 Commissariat. - Président d'honneur : M. le maire de Blâmont. - 
				Commissaire général : M. le secrétaire du comice agricole.
 Commissaires : 1+ aux animaux : MM. de Gonneville, Lafrogne, 
				Batho, Welker et Bérard.
 - 2° Au cours de labourage : MM. Duchamp frères. - 3° Aux 
				instruments : MM. Henriot et Bérard. - 4+ Aux produits 
				agricoles, horticoles, apicoles et animaux de basse-cour : MM. 
				Henriot et Bérard. - 5° De la salle de distribution et du 
				banquet : MM. Batho, Lafrogne, Welker et Delabbey.
 Musique : la fanfare la Blâmontaise. Chef : M.Henry.
 28 août 1890
 La grêle. - L'orage qui a éclaté dimanche dernier a causé des 
				dégâts assez importants dans les communes du canton de 
				Badonviller.
 Voici les pertes approximatives pour les différentes commues : s
 Badonviller, 4,730 fr.; Ancerviller. 7.150 fr.; Bréménil, 10,360 
				fr.; Montreux, 19,900 fr.; Neuviller-les-Badonviller, 23,300 
				fr.; Montigny, 8,200 fr.; Saint-Maurice, 11,775 fr.;Sainte Pôle, 
				25,086.
 30 août 1890
 L'ORAGE DE MERCREDI i
 DANS NOTRE RÉGION
 Blâmont. - On nous écrit :
 Mercredi soir, entre cinq et six heures, un cyclone s'est abattu 
				sur notre ville. Pendant quelques instants nous avons assisté à 
				un spectacle véritablement effrayant. Pluie, grêle, tonnerre, 
				éclairs, vent, tous les éléments en un mot déchaînés sur nous 
				avec une violence inouïe.
 En pensant au sort des habitants de Saint-Claude, on se 
				demandait avec anxiété ce qui allait arriver. Fort heureusement 
				les effets de la trombe ont été ici beaucoup moins terribles, et 
				en premier lieu, il faut s'empresser de constater qu'il n'y a à 
				déplorer que des dégâts matériels ; on ne parle d'aucun accident 
				de personne. Les toitures sont plus ou moins détériorées, 
				souvent enfoncées par la chute des cheminées.
 Des hangars entiers, contenant des approvisionnements de 
				certaine valeur, ont été renversés et aplatis comme des châteaux 
				de cartes.
 Les rues étaient jonchées de tuiles de briques. C'est miracle 
				que personne n'ait été blessé par la chute de tous ces 
				matériaux.
 On ne compte pas non plus la quantité d'arbres de toutes 
				dimensions, brisés ou déracinés sur les routes et dans les 
				jardins.
 Pour beaucoup de gens, ce sont de nouvelles pertes à ajouter aux 
				sérieux dommages produits, il y a quelques semaines, par une 
				trombe de grêle d'une violence également tout à fait 
				inaccoutumée, qui a saccagé toutes les récoltes.
 
 PETITES NOUVELLES LOCALES
 [...] - La gendarmerie de Blâmont a fait des recherches à 
				l'effet de découvrir si M. Jules Dietrich, conducteur de 
				dépêches d'Igney-Avricourt à Cirey, ne transportait pas de 
				lettres, paquets ou journaux en fraude, au préjudice de 
				l'administration de postes. Une perquisition, opérée dans la 
				voiture de M. Dietrich et sur sa personne, est restée sans 
				résultat.
 31 août 1890
 Blâmont. - Les dégâts causés par l'ouragan qui s'est abattu, 
				mercredi dernier, sur la ville, s'élèvent à environ 35,000 fr.
 Des cheminées ont été renversées et des arbres ont été déracinés 
				ou cassés. La circulation a été interrompue pendant la durée de 
				l'ouragan.
 3 septembre 189
 Les dégâts causés par l'orage du 27 août, dans la commune de 
				Harbouey, s'élèvent a environ 8,860 fr.
 4 septembre 1890
 Blâmont. - On nous écrit: On peut voir s en ce moment, comme 
				tous les ans à pareille époque, une équipe d'ouvriers arracher 
				le pavé de la route nationale dans la traversée de Blâmont.Ce 
				pavé est partout en très bon état. La partie qu'on arrache 
				aujourd'hui est aussi belle, aussi égale aussi bien nivelée que 
				celle qui a été remise à neuf l'année dernière. De l'avis de 
				tous, c'est un travail inutile. Mais, paraît-il, il faut 
				dépenser quelque part l'argent qu'on a de trop. Et c'est cette 
				même administration qui sollicite des communes voisines : 
				Blâmont, Domêvre, etc., etc., des subventions pour la 
				rectification d'une côte rapide et dangereuse à quelques 
				centaines de mètres de l'endroit où nous voyons revenir 
				périodiquement l'équipe dont le rôle consiste simplement à 
				changer nos pavés de place.
 De plus, à quelques pas de là, il y a un passage étroit ouvert 
				au public, longeant la Vezouse en aval du pont de la route 
				nationale. Ce passage est devenu dangereux à la suite 
				d'éboulements occasionnés par les grandes eaux. Mais pour cela 
				c'est un autre service, tout le contraire du premier. On n'y 
				fait même pas le nécessaire, du moins sur la Vezouse. Si on ne 
				veut ni réparer ce passage ni l'entretenir; qu'on l'interdise au 
				public, qu'on le ferme. Qu'on n'attende pas qu'il y ait eu 
				accident, peut être mort d'homme pour prendre une mesure qu'on 
				aurait dû prendre depuis longtemps. Le contribuable qui alimente 
				indistinctement la caisse de toutes les administrations, est peu 
				satisfait, et il a raison. Quand d'une part on s'obstine à faire 
				des travaux inutiles tandis qu'à côté on semble ne pas s'occuper 
				de choses tout à fait urgentes. - C. L.
 9 septembre 1890
 Blâmont. - Le comice agricole de l'arrondissement de Lunéville a 
				eu lieu hier à à Blâmont. L'abondance des matières nous oblige à 
				ajourner le compte-rendu de cette solennité.
 10 septembre 1890
 Blâmont. - Le comice agricole, - La fête annuelle du comité de 
				Lunévilîe a eu lieu dimanche dans la jolie ville de Blâmont, 
				fort bien pavoisée pour la circonstance. La gare frontière 
				d'Igney-Avricourt était également décorée de drapeaux 
				tricolores.
 Sur la place de l'hôtel de ville sont installées les expositions 
				agricoles et horticoles, où nous relevons entr'autres noms :
 M. le docteur Henriot, de Blâmont : exposition agricole et 
				horticole très complète, comprenant des fleurs notamment, des 
				dahlias, des rutabagas, des betteraves, des lisettes, des melons 
				et des choux.
 M. Pierreville, contremaître du moulin de Blâmont : des variétés 
				de pommes de terre.
 M. Constant Martin, de Blâmont : des légumes variés et surtout 
				des carottes fourragères.
 - M. Emile Petit, de Verdenal : des vins de pays de diverses 
				années, des poires, des choux, des salades, des raisins muscats.
 M. Visine de Dombasle : 60 variétés de pommes de terre ; 
				échantillons d'avoine, de blé et de seigle. - M. Humbert, de 
				Halloville : fromages de pays, système Munster. - M. Paulus, de 
				Mervillers : fromages divers. - Les Enfants de Bathelot », une 
				forte complète collection d'outils divers. - M. Mathis, de 
				Grandseille : de fort belles variétés de pommes de terre, des 
				pèches, des poires, des choux et des raisins. - M. Mazeraud, 
				jardinier de M. Duchamp à Blâmont : des fleurs coupées et en 
				pots, des betteraves, des lisettes, des fruits divers, des 
				légumes variés. - M. Antoni Colin, jardinier à Blâmont : des 
				poires, des pommes de terre, des radis, des légumes divers.
 Le pensionnat Fourier : une collection intéressante de produits 
				horticoles et agricoles. - M. Hovasse, propriétaire à Blâmont : 
				dix espèces de poires. - M. François Bernard, rue de Nabécor, à 
				Nancy, pépiniériste : 10 espèces de raisins, 40 variétés de 
				pommes et 60 de poires ; des spécimens d'arbres fruitiers en 
				plein vent et en espalier. - M. Job, de Domêvre-sur-Vezouse : 
				des produits horticoles, des carottes fourragères et de beaux 
				oignons.
 M. Hennequin, de Blâmont : une complète collection de 
				quincaillerie. - M. Louis Foell, à Blâmont: dix belles 
				volailles, des oies de Toulouse, des dindons, des canards et des 
				pigeons. - MM. Henriot et Lafrogne : de remarquables variétés de 
				lapins.
 M. Vigneron, brasseur à Blâmont, expose du miel, de la 
				chartreuse de miel, du vin et du vinaigre de miel ; M. 
				Hennequin, de Blâmont, du miel en rayons ; M. Birster, 
				apiculteur à Thiébauménil. des ruches de divers systèmes et des 
				instruments d'apiculture ; M. Baumgarten, des abeilles vivantes 
				en ruches; M. Malnory, de Nonhigny, des collections relatives à 
				la transformation des abeilles, des appareils de capture de 
				guêpes et de frelons.
 On peut se rendre compte en visitant cette partie apicole de 
				l'exposition, du développement pris par la section d'apiculture 
				de Blâmont, dont la création est cependant de date récente.
 L'outillage agricole était fort bien représenté par MM. Breton, 
				d'Einvaux. - Clément. d'Ancervillers. - Boulanger, de 
				Moncel-lès-Lunéville. - Balland, de Pexonne. - Paquotte, de 
				Parroy.- Lenoir, de Raon l'Etape. - Bonnaire-Zimmermann, de 
				Nancy. - De Meixmoron de Dombasle. - Seliquer, de Blâmont, ce 
				dernier mérite une mention spéciale pour ses travaux en fer 
				forgé.
 MM. Joseph Voissement, vannier à Domèvre-sur Vezouse, et M. 
				Charles Dubois, également vannier à Blâmont, présentaient chacun 
				une intéressante collection d'osiers.
 L'exposition de coutellerie de M. Saccard, de Lunévilîe, et 
				celle de meubles de M.Florentin, de Blâmont, avaient été 
				organisées sous une tente qui dans la soirée a servi de salle de 
				danse.
 L'exposition chevaline comprenait cinquante animaux environ.
 Le concours de bétail comptait quarante vaches ou génisses, 
				quinze taureaux ou taurillons, six lots de porcs, six lots de 
				moutons, six ou sept chèvres. Cette dernière partie du concours 
				avait lieu chemin des Pâtis.
 Quinze attelages, dont trois de vaches, ont pris part au 
				concours de charrues.
 A midi, la distribution des récompenses a eu lieu à l'hôtel de 
				ville. M. Viox, député : M. le sous-préfet de Lunéville ; M. 
				Genay, président du comice ; M. Marchal, maire de Blâmont ; M. 
				Vigneron, secrétaire du comice, prennent place à la table 
				d'honneur ; en arrière, se trouvent les membres du comice: M. 
				Fénal, conseiller général ; MM. Houillon et Louis, conseillers 
				d'arrondissement ; les maires de plusieurs communes de 
				l'arrondissement de Lunéville.
 La «  Blâmontaise», qui avait reçu le matin, aux accents de la 
				Marseillaise, les membres. du comice arrivant à Blâmont, exécute 
				plusieurs jolis morceaux pendant cette cérémonie.
 La compagnie de sapeurs-pompiers, en armes, fait la haie de 
				chaque côté de l'enceinte réservée aux places officielles.
 M. Bancelin, sous-préfet, ouvre la séance et prononce un 
				intéressant discours dont voici des extraits :
 Un fonctionnaire présidant une solennité agricole est moins apte 
				qu'aucun de ceux qui l'entourent a faire ce que l'on appelle le 
				discours de circonstance. Pourquoi donc m'avez-vous fait 
				l'honneur de m'inviter à présider cette distribution de 
				récompenses ? Ne serait-ce pas que vous considérez le sort de 
				l'agriculture française comme bien lié à celui de la République, 
				que vous savez que le gouvernement dont j'ai l'honneur d'être 
				ici le représentant, n'a pas de préoccupation plus vive, de 
				question plus grave à l'étude que la défense des intérêts 
				agricoles...
 J'ai toujours pensé que la solution de notre crise, économique 
				est dans le relèvement de l'agriculture française, que le Salut 
				de la France est, avant tout dans la production des produits 
				nationaux, et je vous remercie de le dire publiquement.
 Je viens de faire allusion à une campagne à laquelle les 
				Lorrains ont pris la part la plus active, je dirai même 
				prépondérante. On a, en effet, créé le ministère de 
				l'agriculture, et quels ont été les plus éminents titulaires ? 
				Des Lorrains, M. Méline, M. Develle qui a tenu, lors de la 
				formation du cabinet actuel, à reprendre le même portefeuille.
 Où les ministres ont-ils puisé les arguments, les raisons qu'ils 
				font triompher devant le Parlement ; où se sont-ils inspirés si 
				ce n'est au milieu de leurs électeurs, c'est-à-dire des 
				cultivateurs lorrains ?
 Vous travaillez donc pour une grande part au succès de notre 
				cause, et je suis heureux de le constater.
 M. Bancelin conclut en ces termes :
 Vous avez beaucoup et utilement travaillé jusqu'à présent 
				cultivateurs de l'arrondissement de Lunéville ! Je fais tous les 
				voeux pour que votre prospérité s'affirme et s'augmente chaque 
				année, et qu'à chacune de vos réunions annuelles, nous puissions 
				saluer les progrès accomplis, les beaux résultats obtenus et 
				applaudir le mérite des travailleurs, des producteurs, des 
				ouvriers auxquels nous allons décerner des récompenses
 M. Genay, président du comice, prend ensuite la parole ; il fait 
				l'éloge funèbre de MM. Brice et Colesson, décédés depuis la 
				réunion agricole qui eut lieu à Blâmont eu 1881, puis affirme 
				que malgré les orages, grâce aux procédés de culture aujourd'hui 
				appliqués, grâce aux soins et à la vigilance des agriculteurs, 
				la récolte de céréales de l'année peut être classée parmi les 
				plus belles, sinon la plus belle dans la région.
 L'orateur énumère les réformes utiles à l'agriculture déjà 
				accomplies et celles que les populations agricoles sont en droit 
				d'attendre. Il termine en constatant l'importance des progrès 
				agricoles accomplis.
 M. Vigneron procède ensuite à l'appel des lauréats, dont nous 
				publierons la liste dans notre prochain numéro :
 Le banquet. - Les toasts. - A deux heures, a eu lieu, dans la 
				belle salle des fêtes de Blâmont, artistement décorée, le 
				banquet servi par M. Collignon, de l'hôtel des Halles de 
				Lunéville.
 A la table d'honneur nous notons MM. Viox, Bancelin, Genay, 
				président du comice ; Marchal, maire de Blâmont ; Fénal, 
				conseiller général ;du Chatelle, inspecteur des forêts, 
				président de la société d'apiculture de l'Est; Suisse, 
				vice-président du comice ; Vigneron, secrétaire ; Berger, sous 
				secrétaire. Notons encore dans l'assistance, M. Cuny, conseiller 
				général ; MM. Louis et Houillon, conseillers d'arrondissement.
 Au dessert, M. le sous-préfet qui préside le banquet, porte un 
				toast au président de la République.
 M. Genay boit aux commissaires locaux, aux organisateurs de la 
				fête, au maire de Blâmont et à tous les commissaires.
 Ces deux toasts sont accueillis par les cris unanimes de : «  
				Vive la République ! »
 M. Figarol critique agréablement les remontrances et les leçons 
				d'agriculture des agriculteurs en chambre et porte un toast à M. 
				Genay.
 M. Viox, député, prend la parole ; après une légère allusion aux 
				justes critiques énoncées dans le toast du précédent orateur, il 
				dit qu'on a fort remarqué l'exposition d'arbres fruitiers. Il 
				n'y a donc pas que l'agriculture représentée dans la réunion, il 
				boit donc à l'horticulture, aux horticulteurs, et à M. Mazeraud, 
				de Cirey (applaudissements).
 M. Crouvezier boit au comice de Lunéville et à l'union des deux 
				sociétés agricoles de Nancy et de Lunéville.
 M. Poirel, maire d'Athienville, porte la santé du vénérable M. 
				Figarol.
 M. Jules Visine se déclare heureux, avant d'aller accomplir ses 
				trois années de service militaire, de boire à la santé des 
				membres du bureau du comice.
 M. Cuny, d'Igney-Avricourt, porte un toast aux quêteuses du 
				comice et à leurs conducteurs.
 M. Marchal clôt la série des toasts, il boit à la presse. M. 
				Hinzelin répond en buvant aux membres du grand comice de 
				Lunéville.
 Dehors, l'animation est grande, l'excellente société de musique, 
				la Blâmontaise donne, sur la place de l'Hôtel-de-Ville, un 
				concert qui a attiré un nombreux public.
 Un bal termine cette belle fête agricole qu'a favorisé un temps 
				splendide.
 Nous publierons demain la liste des lauréats.
 11 septembre 1890
 Comice de Blâmont - Voici la liste des Lauréats
 Concours réservé aux habitants du canton de Blâmont
 Primes culturales. - Grande médaille de vermeil, M. Emile Guise, 
				cultivateur à Emberménil. Médailles de vermeil, M. Bastien, 
				cultivateur à Repaix ; M. Lidviller, cultivateur à Repaix.
 Elevage de bétail. - Médaille d'argent (grand module), M. Rupt, 
				cultivateur aux Sallières. Médaille d'argent, M. Duchamp, 
				propriétaire à Blâmont. Médaille de bronze, M. Divoux, 
				cultivateur à Ancerviller.
 Plantes fourragères. - Médaille d'argent (grand module), M. 
				Enel, cultivateur a Ancerviller. Prairies naturelles. - Médaille 
				d'argent (grand module), M. Bastien, cultivateur a Repaix. 
				Médaille d'argent, M. Lhote, cultivateur à Nonhigny. Médailles 
				de bronze, M. Fournie, cultivateur à Domêvre-sur-Vezouze ; M. 
				Pierson. cultivateur à Xousse.
 Améliorations foncières. - Médaille d'argent (grand module), M. 
				Claude, cultivateur à Domêvre.
 Matériel agricole. - Médaille d'argent (grand module), M. 
				Boudot, à Halloville.
 Fosses à purin, emploi du purin, engrais chimique. - Primes en 
				numéraire, M. Bastien, à Repaix ; M. Desfrères, à Frémonville ; 
				M. E. Guise, à Emberménil ; M. Lidviller, à Repaix ; M. Boudot. 
				à Halloville. Médaille d'argent (grand module), M. Duchamp, à 
				Blâmont. Médaille d'argent, M. Malnory, instituteur à Nonhigny. 
				Médaille de bronze, M. Jeanjean, à Chazelles. Mention honorable, 
				M. Dulcy, à Domjevin.
 Echange et réunion de parcelles de terrains. - Médaille de 
				vermeil, M. Alfred Cuny à Igney.
 Irrigations. - Médaille d'argent (grand module), M. Duchamp à 
				Blamont. Médaille d'agent, M. Félix Legrand à Frémonville. 
				Médaille de bronze, M. Joseph Divoux à Ancerviller.
 Sylviculture. - Reboisements. - Médaille d'argent (grand 
				module), ville de Blâmont et M. Mathis de Grandseille à 
				Verdenal. Médailles d'argent, MM. Arsène Adrian a Blamont et 
				Emile Guise à Emberménil. Médailles de bronze, MM. 
				Charles-François Receveur à Domêvre ; Frémion à Domêvre ; Emile 
				Petit à Verdenal. Mentions honorables, M. Victor Divoux à 
				Ancerviller et la commune de Domêvre.
 Arbres fruitiers. - Médaille d'argent (grand module), M. J.-B. 
				Mazrand à Cirey. Mentions honorables, MM. Louis-Auguste Fournier 
				à Domêvre ; Boudot à Halloville et Charles-Eugène Oury à Igney.
 Manoeuvres, bergers, vignerons. - Médailles d'argent et primes 
				eu numéraire, MM. J- B. Patoux, manoeuvre a Igney ; Edoïse 
				Claudin, manoeuvre à Herbéviller; Paul Enel, manoeuvre à Repaix; 
				Sébastien Thomas, manoeuvre à Xousse; J. Patoux, .manoeuvre à 
				Igney et Prosper Collin, manoeuvre à Igney.
 Médailles de bronze et primes en numéraire : MM. François 
				Gérard, manoeuvre à Ancerviller ; Joseph-Désiré Colin, manoeuvre 
				à Ancerviller; Charles Calot, vigneron à Blâmont ; J.-B. Illac, 
				manoeuvre à Chazelles.
 Mentions honorables et primes en numéraire: MM. François 
				Legrand, manoeuvre à Emberménil ; Stourm-Moitrier, manoeuvre à 
				Chazelles ; Joseph Peltier, manoeuvre à Blémerey ; Constant 
				Signon, manoeuvre à Ancerviller ; Eugène Voinot, pâtre communal 
				à Leintrey ; Jacob Henri, berger communal à Repaix; Joseph 
				Thirion, manoeuvre à Igney ; François Collin, manoeuvre à 
				Emberménil ; Jules Camaille, manoeuvre à Frémonville ; Charles 
				Baltz, manoeuvre à Chazelles ; J.-B. Charpentier, manoeuvre à 
				Ancerviller; Joseph Larcher, berger à Blâmont.
 Concours d'arrondissement
 Abornement et création de chemins d'exploitation,
 - Primes en numéraire : syndicat de Roville ; syndicat 
				d'Einville. - Mention très honorable : M. Pinard, 
				géomètre-arpenteur à Lunéville.
 Anciens et fidèles serviteurs ou servantes à l'année.
 - Médailles d'argent (grand module) et primes en numéraire: M. 
				Paul Michel, garçon de charrue à Repaix ; M. Auguste Philippe, 
				garçon de charrue à Verdenal ; M. Victor Oliger, berger à 
				Moncel-les- Lunéville. - Médailles d'argent et primes en 
				numéraire : M. Joseph Barnabé, garçon de charrue à Hauzemont ; 
				M. Léon Henry, garçon de charrue à Bauzemont. - Médailles de 
				bronze et primes en numéraire ; MM. Joseph Bouvier, garçon de 
				charrue à Chanteheux ; Antoine Lercher, garçon de charrue à 
				Mervaville. - Mentions honorables et primes en numéraire : MM. 
				Antoine Geoffroy, garçon de charrue à Igney ; Jean-Baptiste 
				César, garçon de charrue à Beauzemont ; Lucien Brégeard, garçon 
				de charrue à Repaix ; Auguste Pierre, garçon de charrue à Repaix 
				; Emile Gérôme, garçon de charrue à Mervaville ; Joseph Bodaine, 
				garçon de charrue à Mervaville; Emile Simon, garçon de charrue à 
				Blémerey ; Mlle Marie-Thérèse Reiner, servante à Bauzemont ; MM. 
				Auguste Romac, garçon de charrue à Serres ; Emile Barbier, 
				garçon de charrue à Fraimbois ; Mlle Elisabeth Drie, servante à 
				Sommerviller.
 Instruments et machines agricoles. - Rappel de méd. d'or, MM. de 
				Meixmoron de Dombasle, et Breton frères, à Einvaux ; 1er prix: 
				méd. arg. gr. mod., M. Paquotte, à Parrey ; 2e. p., méd. arg., 
				les enfants de Mme Bathelot ; 3e p., méd. arg., M. Balland, de 
				Pexonne, représentant de la maison Lenoir, à Raon ; 4* p., méd, 
				bronze, M. Séligner, de Blâmont; 8e p., méd. br.,M. Boulanger, à 
				Moncel-lès-Lunéville ; 9e p., méd. br., M. Saccard, à Lunéville.
 Produits agricoles. - Méd. arg. grand module au Père Fourrier à 
				Lunéville pour l'ensemble de sa composition ; 2e prix, méd. 
				arg., M. Visine à Dombasle : pour sa collection ; méd. de br., à 
				M. Humbert de Helloville pour ses fromages ; mention à M. 
				Paulin, de Merviller ; méd. de br.,à M. Dubois, de Blâmont,pour 
				ses osiers; méd.de br., à M. Voissemont,de Blâmont, pour osier ; 
				Mme veuve Pérouf, mention honor., pour fleurs et pommes de terre 
				; ment, hon., au jardinier de M. Henriot ; rappel de méd. de 
				vermeil, à M. Evrard-Chéron, à Lunéville.
 Produits horticoles. - Méd. arg. grand module, MM. Bernard et 
				Henriot ; méd. arg., MM. Mazereau, jardinier chez M. Duchamp, de 
				Grandseille ; M. Colin ; méd. de br., M. Hauvasse ; ment, hon., 
				MM. Pêche et Martin, de Pierreville ; méd.de br., M. Albert, de 
				Helluy ; méd. arg., M. Renaud, instituteur à Fréménil, pour 
				création d'une société destinée à détruire les animaux nuisibles 
				; méd. de br., M. Ledoux, à Halloville, pour propagation de 
				l'industrie des osiers dans le commerce.
 Apiculture. - Méd. arg. grand module, offerte par la société 
				d'apiculture de l'Est, M. Hennequin, à Blâmont.
 Ruches peuplées. - Méd. arg. grand module, M. Baumgarten, à 
				Blâmont.
 Instruction apicole. - Méd. arg., M. Molnory, à Nonhigny.
 Produits.-Méd. arg., M. Vigneron, à Blâmont; ment. hon., M. 
				Bister.
 Animaux de basse-cour. - Méd. arg., M. le Dr Henrion, à Blâmont; 
				méd. bronze, MM. Louis Foell et, Lafrogne, à Blâmont; mention 
				honorable, M Bastien, à Repaix.
 Labourage. - 1er prix : MM. Collenion à Blâmont, 30 fr.; 2e prix 
				: J. Ney à Blâmont, 25 fr.; 3e prix : Thomas Mansuy à Repaix, 20 
				fr.; 4e prix : Jeambois, à Repaix, 15 fr.; 5e prix : Mlle Berthe 
				Ferry, à Montreux.
 Vins. - Méd. arg. grand mod., M. Petit à Verdenal ; méd. arg., 
				M. Bouchy, à Nancy; méd. bronze, M. Visine, à Dombasle ; rappel 
				de méd, MM. Clarté et Gounic, à Baccarat.
 Espèce chevaline. - 1re- catégorie. - 1er prix, méd. arg., M, 
				Munier, à Ancerviller; 2e prix, méd. de bronze, M. Jamin, à 
				Verdenal.
 2e catég. - prix, méd. arg., M. Marchal, à Léomont.
 3e catég. - 1er prix, 25 fr., M. Thiéry, de Beaulieu; 2e prix, 
				20 fr., M. Thomassin, à Sommerviller ; 3e prix, 20 fr., M. 
				Claude, à Domêvre ; 4e prix, 15 fr., M. Gustave Houillon, à 
				Verdenal ; 5e prix, 10fr., à M. Bonnetier, à Repaix; 6e prix, 10 
				fr., M. Chapelle, à Gondrexon.
 4e catég. - 1er prix, 25 fr., M. Thiéry, de Beaulieu.
 5e catég. - l« r prix, 25 fr., M. Villaume, à Champel ; 2e prix, 
				20 tr., M. Lhotte, à Nonhigny ; 3e prix, 15 fr., M. Vuillaume, à 
				Champel ; 4e prix, 15 fr., M. Leroy, à Domêvre; 5e prix, 10 fr., 
				M. Thiéry, à Beaulieu ; 6e prix, 10 fr. à M. A. Houillon, à 
				Verdenal.
 6e catég. - 1er prix et 25 fr., M. Boileau à Igney . 2e prix et 
				20 fr., M. Villaume à Champel ; 3e prix et 15 fr, M. Coster à Herbéviller.
 Prix d'ensemble. - Médaille d'argent, M. Vuillaume à Champel ; 
				médaille de bronze, M. Thiéry à Beaulieu.
 Espèce porcine. - 1re catégorie, 1er prix et 20 fr., M. Dor à 
				Lunéville; 2e p. et 10 fr., M. J. Louis, pâtre à Nonhigny.
 1re catég. - 1er prix et 20 fr., M. Victor Bastien à Repaix ; 2e 
				p. et 5 fr. M. Dor à Lunéville; 3e p. et 10 fr. à M. Ancel, 
				berger a Barbas.
 Espèce caprine. - MM. Martin à Blâmont, 5 fr. Paul Meyer à 
				Gogney, 5 fr.; Angel, berger à Harbouey, 5 fr. ; J. Laval à 
				Blâmont, 5 fr.; Louis Trente, à Blâmont, 5 fr.
 Espèce bovine. - 1re catégorie, 1er prix, M. Charles Louis à 
				Chenevières, 30 fr. ; 2e prix, M. Dedenon, à Autrepierre ; 
				médaille, M. Paulus à Merviller.
 2e catégorie, 1er prix, M. Boileau, à Igney, 30 fr.; 2e prix, M. 
				Aubry, à Gogney, 20 ; 3e prix, M. Malgras, ferme des Rappes, 
				10,; 4e prix, M. Bonneval, à Domèvre, 10.
 3e catégorie. 1er prix, M. Auguste Rose, à Tantonville, 20 fr. ; 
				2e prix, M. Duchamp, à Blâmont, 15 ; 3e prix, M. Lidviller, à 
				Repaix, 10 ; médaille, M. Camille, à Frémonville.
 4e catégorie. 1er prix, l'Hospice, à Blâmont, 25 fr. ; 2e prix, 
				M. Boileau, à Igney, 20 ; 3e prix, M. Parmentier, à Repaix, 10 ; 
				4e prix, M. Lemoine, à Herbéviller, 10.
 Prix d'ensemble. - Médaille d'argent, M. Duchamp, à Blâmont.
 Espèce ovine. - 1re catégorie. 1er prix, M. Lercher, à Blâmont, 
				20 fr.
 2e catégorie. 1er prix, M. Angel, berger à Barbas, 20 fr. ; 2e 
				prix, M. Henri Jacob, berger à Repaix, 15 fr..
 3e catégorie. Prix unique, M. Angel, berger à Barbas, 10 fr.
 Prix d'ensemble. Médaille d'argent, M. Angel, berger à Barbas.
 Attelages. - Attelages de boeufs, Médaille d'argent, M. 
				Voissemont, à Domêvre ; médaille de bronze, M. Jean Ney, à 
				Blâmont ; mention honorable, à Mlle Berthe Ferry, à Montreux.
 Attelages de chevaux. Médaille d'argent, M. Arsène Aubry, à 
				Domêvre ; mention honorable, M. Duchamp, à Blâmont.
 13 septembre 1890
 NANCY, vendredi 12 septembre.
 ÀDX MANOEUVRES [...]
 Les petites manoeuvres qui se continuent en Meurthe-et-Moselle, 
				Meuse et Vosges, ont cependant leur intérêt ; nos patriotiques 
				populations les suivent pas à pas. Voici les nouveaux 
				renseignements que nous recevons :
 On nous écrit de Blâmont, le 11 septembre :
 Notre petite ville, d'ordinaire si calme et si paisible, 
				présentait hier et avant-hier une animation tout à fait 
				exceptionnelle. Un très grand nombre de maisons étaient depuis 
				mardi matin pavoisées aux couleurs nationales comme aux plus 
				beaux jours de fête.
 C'est que c'en était une en vérité que la perspective de 
				recevoir et d'avoir à héberger pendant deux jours la brigade de 
				la Meurthe forte de 2.500 hommes environ, 85 officiers et 500 
				chevaux, amenée à Blâmont au cours de ces manoeuvres.
 Elle est commandée par le général Livet, sous-gouverneur de 
				Toul.
 Les effectifs avaient été répartis à l'avance chez tous les 
				habitants parles soins de la municipalité, et il est juste de 
				dire à la louange de nos concitoyens que tous se sont empressés 
				de fournir à l'autorité tous leurs locaux vacants.
 Les dispositions ainsi prises ayant été quelque peu modifiées à 
				l'arrivée des troupes pour les besoins du cantonnement, il en 
				est résulté qu'un certain nombre d'habitants sont restés sans 
				avoir de soldats à loger.
 Beaucoup d'entre eux, considérant que c'était un honneur et non 
				une gêne de recevoir chez eux nos braves troupiers, ont réclamé, 
				et, autant qu'il a été possible, il a été fait droit à leurs 
				demandes.
 Les divers corps sont arrivés mardi, au commencement de 
				l'après-midi. On a admiré l'excellente tenue et l'entrain de 
				tous, particulièrement l'allure vigoureuse des deux bataillons 
				de chasseurs à pied, qui ont fait leur entrée en ville précédés 
				de leurs joyeuses et vives fanfares, comme s'ils étaient à la 
				parade, et non comme des hommes fatigués déjà par une matinée 
				laborieusement employée.
 Par une aimable attention de M. le général commandant la 
				brigade, trois concerts ont été donnés à -la population sur la 
				grande place par les deux fanfares, le mardi et le mercredi, à 
				cinq heures du soir, et le mercredi également, de huit heures et 
				demie à dix heures du soir.
 Pendant le même temps, hier soir, une réception était offerte à 
				tout le corps d'officiers par les membres du Cercle de Blâmont.
 Bien que le local fût un peu exigu, la commission administrative 
				du cercle avait réussi à ce que tout le monde pût trouver place, 
				et cent vingt personnes se trouvaient réunies, animées de la 
				plus franche et cordiale gaité.
 Au punch, M, le général Livet, en quelques paroles gracieuses 
				remercia M. le président et MM. les membres du Cercle, M. le 
				maire de Blâmont et toute la population de l'excellent accueil 
				fait de toute part aux troupes sous ses ordres.
 A son tour, M. le président du Cercle prit la parole et se fit 
				en quelques mots bien sentis l'interprète des sentiments de 
				toute la population.
 Voici le texte de sa courte allocution :
 «  Monsieur le général, Messieurs les officiers,
 «  Je suis heureux de pouvoir aujourd'hui vous souhaiter la 
				bienvenue, tant en mon nom, qu'au nom de tous les membres du 
				cercle.
 «  C'est avec une profonde joie que nous avons appris que les 
				dispositions prises pour les manoeuvres, nous donneraient la 
				satisfaction de posséder parmi nous pendant deux jours la 
				brigade de la Meurthe.
 «  Les sentiments d'affection et de respect que professent pour 
				l'armée tous les Français, sont encore bien plus vivaces, bien 
				plus ardents sur notre frontière de l'Est, où des souvenirs 
				cruels, amers, des souffrances communes, nous attachent si 
				profondément à elle.
 «  C'est bien pour exprimer ces sentiments, Messieurs, que je 
				lève mon verre, et que je bois à vous, mon général, à vous tous, 
				Messieurs les officiers, à l'armée tout entière, à la France ».
 Ce matin à la première heure, une bonne partie de la population 
				assistait au départ des troupes se dirigeant pour la suite de 
				leurs opérations du côté de Baccarat, où, dit-on, la revue 
				finale doit être passée dimanche matin.
 27 septembre 1890
 UN FAIT A SIGNALER
 Voici un fait qui mérite d'être mis en relief : un tribunal 
				allemand condamnant un délinquant sur la plainte d'un 
				fonctionnaire français (la condamnation n'est pas forte, mais 
				enfin, il y a condamnation)
 Samedi dernier, le tribunal correctionnel de Saverne a infligé 
				30 marks d'amende à un cultivateur de notre commune, âgé de 78 
				ans. Ce dernier comparaissait pour offenses envers M. Horst, 
				précédemment commissaire de police spécial à Igney-Avricourt, 
				actuellement commissaire à Lyon. Le prévenu, en traversant la 
				frontière avec deux voitures, avait par mégarde renversé un 
				poteau français. Le commissaire français, qui se trouvait sur 
				les lieux, l'invita à revenir sur le territoire français pour 
				prendre son signalement, mais le cultivateur répondit par des 
				injures à l'adresse du fonctionnaire. Le ministre de la justice 
				de France porta plainte pour offenses contre le délinquant. Le 
				ministère public a soutenu l'accusation, tout en demandant au 
				tribunal d'accorder au prévenu des circonstances atténuantes en 
				raison de son âge et de la surexcitation dans laquelle il se 
				trouvait au moment du délit. M. Horst a été entendu comme 
				témoin.
 
 Arrestation. - On se souvient peut-être que l'année dernière, au 
				mois d'avril, un individu qui ne put être retrouvé, avait lancé 
				de Pagny sur-Moselle et de Nancy des dépêches annonçant qu'un 
				grave incident de frontière venait de se produire et qu'il est 
				nécessiterait une intervention diplomatique. Ces dépêches, 
				complètement fausses, étaient adressées à des agences de 
				publicité de Paris.
 On supposa que l'on se trouvait en présence d'une manoeuvre de 
				bourse.
 Jeudi, à six heures quinze du soir, un agent de police a arrêté 
				en gare de Nancy, au moment où il montait dans le train de 
				Paris, un individu dont le signalement correspondait à celui 
				donné par M. Charles Leick, garçon de café, place Stanislas, que 
				l'inconnu avait chargé de porter ces dépêches au télégraphe.
 M. Leick mis en présence de l'individu arrêté a déclaré ne point 
				le reconnaître, et tout en constatant une ressemblance de visage 
				M. Leick a déclaré que la personne qu'on lui présentait était 
				d'une taille plus élevée que l'expéditeur des dépêches.
 Voici ce qui a motivé cette arrestation.
 Dans l'après-midi de jeudi, une bonne, employée dans un 
				restaurant de la rue du faubourg Saint-Georges, se présentait au 
				télégraphe avec trois dépêches, qui furent immédiatement 
				déférées à l'autorité compétente. Le contenu de ces télégrammes 
				indiquait une manoeuvre semblable à celle que nous rappelions 
				plus haut.
 La police s'enquit aussitôt du signalement du signataire des 
				dépêches qui fut appréhendé au moment où il s'apprêtait à 
				regagner Paris.
 L'arrestation de l'individu arrêté a été maintenue. L'enquête se 
				poursuit activement
 - L'individu arrêté pour envoi de fausses nouvelles, dont à l'en 
				croire le nom est Eugène Pellegrin, se dit âgé de vingt-deux ans 
				et employé aux Montagnes Russes, habitant à Paris, 
				Quai-aux-Fleurs,13.
 Il annonçait, dans son télégramme adressé à Paris, que le 
				commissaire français d'Igney-Avricourt, avait été attiré par 
				delà la frontière dans un guet-apens et conduit prisonnier à 
				Strasbourg. Inutile d'ajouter que la nouvelle est complètement 
				fausse.
 Il a remis deux dépêches au bureau central du télégraphe de 
				Nancy, où il s'est fait conduire en voiture. Quelques heures 
				auparavant il avait également remis deux télégrammes au bureau 
				de Toul.
 Ces dépêches sont adressées à un sieur Charles Arnould, 
				demeurant à Paris, près la porte Maillot, employé lui aussi aux 
				Montagnes- Russes et courtier en Bourse.
 Pellegrin prétend n'avoir agi que sur les instances d'Arnould, 
				lequel lui aurait dit en substance : «  Je suis allé l'an dernier 
				à Nancy et j'ai expédié plusieurs télégrammes à des boursiers 
				parisiens pour un coup à faire. »
 Il est donc à supposer que le télégramme adressé à cette époque 
				à l'agence Fournier est l'oeuvre de Charles Arnould.
 Il a comparu devant le juge d'instruction vendredi après midi.
 Comme les dépêches n'ont pas été envoyées, le délit est atténué 
				dans une certaine mesure.
 
 PETITES NOUVELLES REGIONALES
 - Un commencement d'incendie s'est déclaré dans un tas de regain 
				placé sur le grenier de M. Schertz, cultivateur à Herbéviller.
 Depuis quelques jours, M. Schertz s'était aperçu que son tas de 
				regain s'échauffait et avait pris les dispositions nécessaires, 
				et lorsque le feu s'est déclaré, il a été rapidement éteint.
 Les perles s'élèvent à environ 200 francs, couverte; par 
				l'assurance.
 28 septembre 1890
 Réclonville. - Ces jours derniers, les deux jeunes enfants de M. 
				Laurent, vannier, étaient allés à Ogeviller, distant de cinq 
				cents mètres de Réclonville, visiter leur grand- mère ; qui les 
				conduisit à leur retour jusque l'entrée du village.
 Au lieu de suivre la route, les enfants allérent dans les prés.
 En voulant passer sur une planche, pour traverser le ruisseau la 
				Verdurette, le jeune Paul Laurent, âgé de deux ans, tomba à 
				l'eau.
 Son frère appela au secours et un autre enfant qui était dans 
				les prés, alla prévenir M. Laurent qui accourut, retira aussitôt 
				son enfant et le transporta à son domicile où malgré les soins 
				qui M furent prodigués, il expirait une heure après.
 17 octobre 1890
 PETITES NOUVELLES REGIONALES
 - Une enquêta est ouverte par la gendarmerie de Blâmont sur une 
				rixe, suivie de coups et blessures, qui a éclaté entre les 
				nommés Michel, Louis, Muller et François, demeurant tous à 
				Reillon.
 29 octobre 1890
 BOURSIERS (suite) g
 [...] Keller (Ravmond-Gabriel-Alexandre), né le 9 octobre 1877 à 
				Avricourt. Le père percepteur à Lamotte-Beuvron (Loir-et-Cher); 
				20 ans de services, 4 enfants. - Trois quarts de bourse, 
				Romorantin.
 [...] Usselmann (Jules-Lucien), né le 18 janvier 1877 à Blâmont. 
				Le père douanier en retraite à Blâmont ; enfants. - Bourse 
				entière, Lunéville.
 Volck (Auguste), né le 6 mai 1877 à Xures. Le père préposé des 
				douanes à Amenoncourt ; 6 enfants. -
 Bourse entière, Pont-à-Mousson
 31 octobre 1890
 Procès-verbal a été dressé par la gendarmerie contre le nommé 
				Hackpill, domestique à Repaix, pour avoir frappé et injurié le 
				garde champêtre de la commune.
 
 BOURSIERS (suite)
 Vigneron (Edmond-Joseph), né le 3 août 1874 à Blâmont. Le père 
				brasseur à Blâmont. 2 enfants. - Demi-bourse Nancy.
 
 Blâmont. - Dans la nuit du 28 au 29 octobre, plusieurs 
				malfaiteurs se sont introduits dans les tanneries de MM. Hertz, 
				à Blâmont ; ils commençaient à y dérober du cuir quand le garde 
				de nuit Martin, s'étant aperçu de quelque chose, s'empressa 
				d'aller prévenir ses patrons.
 Ceux-ci accoururent à leurs magasins, armés chacun d'un fusil. 
				Ils parvinrent à saisir un de ces voleurs qui est, dit-on, de 
				Richeval.
 On ne désespère pas toutefois, de mettre la main sur le reste de 
				la bande.
 1er novembre 1890
 Blâmont. - Nous recevons de nouveaux détails sur le vol de 
				Blâmont dont nous avons parlé hier:
 Dans la nuit du 28 au 29 courant, vers deux heures du matin, le 
				nommé Martin, garde de nuit, passait devant la tannerie Hertz, 
				lorsqu'il vit tomber à ses pieds plusieurs effets d'habillement 
				et des chaussures que l'on jetait par la fenêtre.
 Soupçonnant qu'un voleur se trouvait dans l'intérieur de la 
				tannerie, M. Martin alla prévenir M. Hertz qui revint accompagné 
				de ses deux fils, dont l'un officier au 37e d'infanterie à 
				Nancy. MM. Hertz, chacun armé d'un fusil, visitèrent l'usine, 
				ils trouvèrent caché dans un hangar un individu qui cherchait à 
				s'esquiver ; un des fils de M. Hertz ayant tiré un coup de 
				fusil, le voleur s'enfuit mais il fut rejoint à environ 100 
				mètres de l'usine par M. Martin qui l'arrêta. Il fut conduit à 
				la gendarmerie qui commença une enquête, laquelle fit connaître 
				que l'individu avait pénétré dans l'usine en escaladant un mur 
				de deux mètres de hauteur. Ayant été fouillé, il fut trouvé 
				porteur de plusieurs paquets d'allumettes de contrebande.
 L'individu arrêté est un nommé Marchal, âgé de trente-cinq ans, 
				né en Alsace Lorraine, qui se trouve en état de vagabondage ; il 
				a été amené devant le parquet de Lunéville qui l'a fait écrouer.
 8 novembre 1890
 Un malfaiteur resté inconnu, a fracturé le tronc se trouvant 
				dans la chapelle, située prés de la ferme de la Grande-Haye, 
				écart de Nonhigny. La gendarmerie a ouvert une enquête.
 9 novembre 1890
 La compagnie de l'Est nous communique la note suivante :
 Dans leur compte-rendu de l'audience du tribunal correctionnel 
				de Lunéville, du 22 octobre 1890, certains journaux ont relaté 
				une condamnation à quatre jours de prison et 1,725 francs 
				d'amende pour fait de contrebande, prononcée contre M. Gérard, 
				agent en douane de la compagnie de l'Est, à la gare d'Igney 
				Avricourt.
 Il importe de faire remarquer, que les poursuites exercées à la 
				requête de l'administration des douanes contre M. Gérard, l'ont 
				été, non contre l'homme privé, mais contre l'agent de la 
				Compagnie, auteur de la déclaration d'entrée d'une expédition 
				que rien ne pouvait lui faire considérer comme frauduleuse.
 La condamnation prononcée par le tribunal et qui n'a été que 
				l'application littérale et modérée de la loi. ne saurait donc en 
				rien entacher l'honorabilité de M. Gérard.
 Au surplus, il est intervenu après jugement, entre 
				l'administration des douanes et la compagnie de l'Est, une 
				transaction qui épargne à un agent parfaitement innocent la 
				peine de la prison.
 25 novembre 1890
 Cour d'assises de Meurthe-et-Moselle
 Présidence de M. ORBAN ; assesseurs : MM. PÉCHEUR et NAJEAN.
 Audience du 24 novembre.
 Première affaire. - Abus de confiance qualité - Corneille 
				Vlamink, marchand colporteur à Nancy.
 ACTE D'ACCUSATION
 En avril 1890, le sieur Laxenaire, Joseph-Nicolas, marchand 
				forain, demeurant à Nancy, rue Isabey, 61, consentit à recevoir 
				chez lui les époux Vlamink, qui, venant de Belgique, se 
				trouvaient à Nancy sans ressources.
 Il s'intéressa à leur triste situation, les logea dans une 
				chambre de son appartement et leur confia de la marchandise dont 
				la vente à bénéfice devait leur procurer des moyens de 
				subsistance. Vlamink ne sut pas reconnaître la bienveillance 
				dont il était l'objet et dans les circonstances suivantes, il se 
				rendit coupable d'un vol important au préjudice de son 
				bienfaiteur.
 Le 18 avril 1890, vers dix heures du matin, Laxenaire après 
				avoir fermé à double tour la porte de sa maison, sortit en ville 
				pour vendre de la marchandise; avant de sortir, il avait pris 
				quelque argent dans une boîte en carton placée d'habitude entre 
				une cheminée et un lit, dans une chambre au rez-de-chaussée de 
				la maison. Vers cinq heures du soir, rentrant chez lui, 
				Laxenaire s'étant aperçu qu'une somme de 7,157 fr., contenue 
				dans cette boîte avait disparu, porta immédiatement ses soupçons 
				sur les époux Vlamink. Ces derniers, en effet, avaient pris la 
				fuite.
 Le 19 avril, ils furent arrêtés à Avricourt par la douane 
				allemande, qui trouva Vlamink porteur d'une somme importante 
				dont il ne put justifier la provenance. Ils furent tous deux 
				extradés.
 Vlamink a fait des aveux complets. Pour voler, il avait depuis 
				la cour de la maison Laxenaire escaladé une fenêtre non fermée 
				placée à 1 m. 90 du sol. 6,080 fr. 30 cent, seulement sur les 
				7,157 fr. dérobés ont été trouvés sur l'accusé. Il allègue que 
				sur cette somme 46 fr. lui appartiennent légitimement. La femme 
				Vlamink qui n'a connu le vol commis par son mari qu'après sa 
				perpétration a bénéficié d'une ordonnance de non-lieu.
 Vlamink est un voleur d'habitude ; il a subi en Belgique cinq 
				condamnations et actuellement son extradition est sollicitée par 
				les autorités belges, en vertu d'un jugement du tribunal 
				correctionnel de Bruges, qui l'a condamné le 28 février 1890, à 
				deux ans de prison et 100 fr. d'amende pour tentative de vol.
 L'ACCUSÉ
 Vlamink est originaire de la Belgique ; il est de petite taille, 
				la figure est pâle, la moustache blonde est imperceptible, les 
				cheveux sont châtains. Il est convenablement vêtu et porte un 
				pardessus de couleur beige. Il répond avec un fort accent 
				étranger aux questions qui lui sont posées.
 L'INTERROGATOIRE
 L'accusé nie les condamnations qui sont relevées contre lui. Il 
				déclare que, s'il a volé, c'est par l'ordre de M. Laxenaire, qui 
				voulait se faire rembourser par une de ses parentes et qu'il 
				devait rendre une partie de la somme dérobée. M. Laxenaire 
				faisant ainsi une opération.
 LES TÉMOINS
 Les témoins, au nombre de trois. MM. Louis Fischer, commissaire 
				spécial à Igney-Avricourt ; Louis Escarfail, commissaire de 
				police à Tours, et M. Laxenaire, n'apportent aucun fait nouveau.
 LE RÉQUISITOIRE
 M. Obrin, qui occupe le siège du ministère, public, réclame du 
				jury un verdict impitoyable contre cet étranger qui est venu en 
				France pour voler les économies d'un travailleur et qui a déjà 
				été condamné de nombreuses fois en Belgique. Il s'oppose à 
				l'admission des circonstances atténuantes.
 LA DÉFENSE
 Me Lévy présente la défense de l'accusé. Il explique le système 
				de défense de celui-ci et demande aux jurés d'accorder les 
				circonstances atténuantes en faveur de Vlamink. qui est père de 
				famille.
 «  Il ne faut point oublier, dit le défenseur, que les auteurs de 
				vols beaucoup plus graves passent en police correctionnelle et 
				ce n'est que pour l'extradition que l'on a qualifié ce délit de 
				crime. »
 LE VERDICT
 Les débats sont terminés à dix heures un quart.
 Le jury entre dans la salle des délibérations et en sort à onze 
				heures avec un verdict affirmatif, muet sur les circonstances 
				atténuantes,
 En conséquence, la cour condamne Vlamink à dix ans de travaux 
				forcés.
 26 novembre 1890
 ETAT CIVIL DE LUNÉVILLE
 [...] PUBLICATIONS DE MARIAGES
 [...] François-Aimé-Lucien Busselot, cocher à Lunéville, et 
				Marie-Elisabeth Jacquot. couturière à Amenoncourt.
 2 décembre 1890
 ETAT CIVIL DE NANCY
 PUBLICATIONS DE MARIAGES *
 [...] Emile Claudel, employé aux forges de Blâmont, et Louise 
				Debrie, rentière, rue du Faubourg Stanislas, 3.
 9 décembre 1890
 ETAT CIVIL DE LUNÉVILLE
 PUBLICATIONS DE MARIAGES
 Louis Heller, homme d'équipe aux chemins de fer de l'Est, et 
				Marie-Thérèse Missmer, cuisinière, tous deux à Blâmont.
 12 décembre 1890
 Blâmont. - M. Daguindeau, ouvrier à l'usine d'Hausen, était 
				occupé à verser de la gazeline dans l'appareil donnant le gaz à 
				l'établissement, lorsqu'une lampe placée à quelques mètres de 
				Daguindeau enflamma les gaz qui s'échappaient de l'appareil et 
				le feu prit à ses vêtements et au bois placé près de l'appareil. 
				Les ouvriers, qui travaillaient dans une pièce contiguë se 
				précipitèrent à son secours et éteignirent les flammes qui 
				environnaient Daguindeau.
 Les pertes s'élèvent à environ 1,200 francs; elles sont 
				assurées.
 14 décembre 1890
 Verdenal. - La gendarmerie de Blâmont a ouvert une enquête sur 
				un infanticide commis par la nommée Marie Lamblin, veuve 
				Meunière, âgée de 30 ans.
 Lorsque la gendarmerie est venue pour interroger cette femme, 
				elle ne put répondre aux questions par suite de l'état de 
				faiblesse dans laquelle elle se trouvait.
 Il résulte des renseignements recueillis, que la femme Meunière 
				a accouché, au lit, d'un enfant du sexe masculin, sans aucun 
				secours et sans avoir fait de préparatifs pour le recevoir. Cet 
				enfant, qui a vécu, est mort dans la saleté, entre les jambes de 
				sa mère.
 
 PETITES NOUVELLES REGIONALES
 Un commencement d'incendie s'est déclaré dans un tas de regain, 
				placé dans la grange de M. Jambois cultivateur à 
				Igney-Avricourt.
 Secondé par ses domestique, M. Jambois, à l'aide de quelques 
				seaux d'eau jetés sur le foyer parvint à se rendre maître du 
				feu. Lorsque l'on put déblayer le tas de paille qui était 
				dessus, l'on s'aperçut que le regain était complètement consumé.
 Les pertes, qui s'élèvent à environ 800 fr., sont assurées.
 17 décembre 1890
 ETAT CIVIL DE NANCY
 Du 15 décembre
 MARIAGES
 Emile-Jean-Baptiste Claudel, employé aux forges de Blâmont, et 
				Louise-Agathe Debrie, rentière, rue du Faubourg Stanislas, 3.
 18 décembre 1890
 Blâmont. - On nous écrit :
 Samedi, 13 courant, un feu de cheminée s'est déclaré à l'hôtel 
				du Commerce, tenu par M. Marchal.
 Grâce à l'activité déployée, le feu a été rapidement 
				circonscrit, et les pertes, très minimes d'ailleurs, sont 
				couvertes par une assurance.
 - Dimanche matin, on a trouvé sur la route de Vého à Domjevin, 
				environ à cinq cents mètres de cette dernière localité, le 
				cadavre d'un nommé Alison, âgé de soixante-quatre ans, 
				originaire de Pettonville.
 Soupçonnant un crime, le maire de Domjevin s'est empressé de 
				prévenir le juge de paix de Blâmont, qui s'est rendu 
				immédiatement sur les lieux, accompagné de son greffier et de la 
				gendarmerie.
 Le docteur Hanriot, appelé à examiner le cadavre, a déclaré 
				qu'il avait succombé à une congestion causée par le froid, qui 
				l'a saisi au moment où il s'est débarrassé de ses vêtements 
				enflammés. Aucune trace de violence n'a été, du reste, constatée 
				sur le corps de ce malheureux.
 D'après l'enquête faite par le juge de paix de Blâmont, Alison 
				aurait été vu samedi à cinq heures du soir par une jeune fille 
				de Vého, revenant de Bénaménil ; il était alors en train de 
				constater l'accident dont il allait être la victime, et, 
				s'adressant à la jeune fille, il lui dit dans son patois en 
				bégayant déjà un peu : «  J'ai un drôle de tour ». Au lieu de lui 
				venir en aide, la jeune fille s'est empressée de fuir le prenant 
				pour un sorcier, au bout de quelque temps, elle aperçut en se 
				retournant le pauvre individu qui flambait.
 Rentrée chez elle, elle raconta à son père ce singulier incident 
				et tous deux se sont rendus aussitôt à l'endroit de l'accident ; 
				mais le cadavre couché en long dans le fossé n'a pas été vu par 
				eux en raison de l'obscurité de la nuit.
 Il a seulement été découvert le lendemain à neuf heures par un 
				habitant de Domjevin passant sur la route. D'après toute 
				probabilité Alison a dû remettre dans sa poche sa pipe non 
				éteinte, et c'est cette dernière qui aurait communiqué le feu à 
				ses vêtements. D'ailleurs elle a été projetée par lui à quelques 
				mètres de distance, ainsi que son mouchoir.
 Le corps a été trouvé carbonisé, il n'est resté d'autres 
				vestiges de vêtements que les chaussures.
 - Encore une oeuvre du feu : lundi, les membres du Casino de 
				Blâmont étaient en émoi par un commencement d'incendie qui g 
				avait pris naissance sous la plaque en tôle du a fourneau de 
				leur salle. Cet accident aurait pu avoir de graves 
				conséquences si personne ne s'était trouvé là.
 Les pertes sont évaluées à 100 fr.
 20 décembre 1890
 PETITES NOUVELLES REGIONALES
 - La gendarmerie d'Igney-Avricourt a ouvert une enquête sur une 
				tentative de vol commis la nuit, à l'aide d'effraction dans la 
				gare d'Emberménil. L'auteur de cette tentative est inconnu.
 - M. Jacquet, cultivateur à Repaix, a porté plainte contre le 
				nommé Malgras, domestique au moulin de Blâmont, qui l'a frappé 
				de plusieurs coups de fouet.
 24 décembre 1890
 ETAT CIVIL DE LUNEVILLE
 Publications de mariages [...]
 Joseph-Eugène Beitscner, vannier, et Marie-Eugénie Bertrand, 
				perleuse, tous deux à Domjevin.
 30 décembre 1890
 PETITES NOUVELLES REGIONALES
 - Mlle Jacquot, propriétaire à Igney, rentrant à son domicile, 
				vit un individu qui, à son aspect, prit la fuite en passant par 
				la fenêtre, qui était ouverte. Ayant cherché si rien ne manquait 
				chez elle, Mlle Jacquot s'aperçut qu'une montre en argent et 
				différents objets avaient disparu. L'enquête ouverte par la 
				gendarmerie a fait connaître le voleur, le nommé Etienne, qui a 
				pris la fuite.
 
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